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Document 32011D0288

2011/288/UE: Décision du Conseil du 12 mai 2011 fournissant à titre de précaution un soutien financier de l’Union européenne à moyen terme à la Roumanie

JO L 132 du 19.5.2011, p. 15–17 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

Legal status of the document No longer in force, Date of end of validity: 31/03/2013

ELI: http://data.europa.eu/eli/dec/2011/288/oj

19.5.2011   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

L 132/15


DÉCISION DU CONSEIL

du 12 mai 2011

fournissant à titre de précaution un soutien financier de l’Union européenne à moyen terme à la Roumanie

(2011/288/UE)

LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE,

vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu le règlement (CE) no 332/2002 du Conseil du 18 février 2002 établissant un mécanisme de soutien financier à moyen terme des balances des paiements des États membres (1), et notamment son article 3, paragraphe 2,

vu la proposition de la Commission européenne, après consultation du comité économique et financier (CEF),

considérant ce qui suit:

(1)

Par la décision 2011/289/UE (2), le Conseil a décidé de continuer à accorder un concours mutuel à la Roumanie.

(2)

Un soutien financier à moyen terme accordé à titre de précaution à la Roumanie au titre du mécanisme de soutien des balances des paiements des États membres semble approprié dans les circonstances actuelles où les entrées de capitaux restent faibles et où d’importants déséquilibres budgétaires et extérieurs subsistent. Dans les conditions de marché actuelles, la Roumanie n’envisage pas de demander le versement d’une tranche d’aide, mais l’assistance accordée à titre de précaution facilitera la poursuite de la correction ordonnée des déficits budgétaire et extérieur en renforçant la crédibilité du programme économique du gouvernement, notamment la poursuite de l’assainissement budgétaire, la consolidation de la réforme du marché financier, une plus grande priorité à la réforme des marchés des produits et du travail, ainsi qu’une absorption accrue des Fonds structurels de l’Union. Ces mesures devraient renforcer le potentiel de croissance de la Roumanie, soutenir la stabilité monétaire et financière ainsi que la confiance dans la monnaie roumaine (RON) et réduire la probabilité d’effets négatifs sur les bilans des entreprises et les budgets des ménages.

(3)

Si les risques liés au scénario de base actuel du programme économique du gouvernement se concrétisaient, la Roumanie ne serait pas en mesure de couvrir ses besoins de financement extérieur au moyen des ressources disponibles, principalement en raison de la diminution des entrées d’investissement direct étranger et de la baisse des taux de refinancement de la dette, principalement de la part des banques. Dans ce scénario, les besoins de financement résiduels devraient être couverts par l’activation du soutien financier accordé par l’Union à titre de précaution. Ce scénario a été mis au point en étroite collaboration avec les services du Fonds monétaire international (FMI) et met en lumière des besoins de financement supplémentaires d’environ 5 milliards d’EUR, à couvrir au moyen de l’assistance financière internationale.

(4)

Il convient d’apporter à la Roumanie à titre de précaution une assistance de l’Union pour un montant maximal de 1,4 milliard d’EUR au titre du mécanisme de soutien financier à moyen terme des balances des paiements des États membres établi par le règlement (CE) no 332/2002. Cette assistance devrait aller de pair avec un soutien financier du FMI d’un montant de 3,09 milliards de DTS (environ 3,6 milliards d’EUR), octroyé en vertu d’un accord de confirmation à titre de précaution approuvé le 25 mars 2011. La Banque mondiale continuera d’apporter le soutien de 400 millions d’EUR auquel elle s’était engagée plus tôt au titre de son programme de prêts au développement et apportera jusqu’à 750 millions d’EUR d’aide basée sur les résultats pour les réformes de la sécurité sociale et des soins de santé.

(5)

L’assitance devrait être gérée par la Commission qui, après consultation du CEF, arrêtera avec les autorités roumaines les conditions spécifiques en matière de politiques économiques dont est assortie l’assistance financière accordée à titre de précaution. Ces conditions devraient être fixées dans un protocole d’accord.

(6)

Dès lors que le soutien financier est accordé à titre de précaution, la Roumanie ne demandera le versement d’aucune tranche du prêt de l’Union, sauf si elle rencontre des difficultés au niveau de sa balance des opérations courantes ou des mouvements de capitaux. Si la Roumanie adresse une demande de financement à la Commission, celle-ci se prononcera après consultation du CEF sur l’activation du programme, le montant des versements et leur calendrier. Les conditions financières détaillées liées au déboursement éventuel de tranches du prêt seront établies dans un contrat-cadre de prêt.

(7)

Le soutien financier accordé à titre de précaution doit contribuer au succès de la mise en œuvre du programme de politique économique du gouvernement, et assurer ainsi la viabilité de la balance des paiements de la Roumanie,

A ADOPTÉ LA PRÉSENTE DÉCISION:

Article premier

1.   L’Union met à la disposition de la Roumanie à titre de précaution une assistance financière à moyen terme jusqu’à concurrence de 1,4 milliard d’EUR. Si le mécanisme est activé et si des versements sont effectués, l’assistance est accordée sous forme de prêts avec une échéance moyenne maximale de sept ans.

2.   L’assistance financière accordée par l’Union à titre de précaution peut être activée, et des déboursements peuvent être demandés, jusqu’au 31 mars 2013.

Article 2

1.   L’assistance est gérée par la Commission d’une manière compatible avec les engagements de la Roumanie et avec les recommandations du Conseil, en particulier dans le contexte de la mise en œuvre du programme national de réforme (PNR), ainsi que de la mise à jour annuelle du programme de convergence (PC) de la Roumanie.

2.   La Commission convient avec les autorités roumaines, après consultation du CEF, des conditions spécifiques de politique économique dont est assortie l’assistance financière, conformément à l’article 3, paragraphe 3. Ces conditions sont fixées dans un protocole d’accord conforme aux engagements et recommandations visés au paragraphe 1. Le détail des conditions financières est fixé par la Commission dans un contrat-cadre de prêt.

3.   La Commission vérifie à intervalles réguliers, en collaboration avec le CEF, que les conditions de politique économique dont est assortie l’assistance financière sont respectées.

Article 3

1.   L’activation de l’assistance financière accordée par l’Union européenne à titre de précaution est examinée par la Commission sur demande écrite de la Roumanie. Après avoir consulté le CEF, la Commission détermine si l’activation du programme et la demande de déboursements qui s’ensuit au titre de l’assistance se justifient, et se prononce sur le montant et le calendrier de ces déboursements. Si l’assistance financière est activée, les fonds peuvent être mis à disposition en trois tranches au maximum, dont le montant et le calendrier sont précisés dans un addendum au protocole d’accord. Chaque tranche peut donner lieu à un ou plusieurs versements.

2.   Lorsque l’assistance est activée, chaque tranche du prêt ou chaque versement auquel elle peut donner lieu est subordonné à l’entrée en vigueur de l’addendum au protocole d’accord visé au paragraphe 1. La Commission décide de libérer les tranches du prêt de l’Union ou les versements auxquels elles peuvent donner lieu après avis du CEF.

3.   Chaque versement dépend de la mise en œuvre satisfaisante du programme économique du gouvernement roumain, qui doit s’inscrire dans le PC et dans le PNR; plus particulièrement, les conditions spécifiques de politique économique établies dans le protocole d’accord concernent notamment:

a)

l’adoption des budgets et la mise en œuvre des politiques conformément aux objectifs budgétaires clairement établis pour les exercices 2011 à 2013, soutenant l’assainissement budgétaire en cours pour stabiliser le ratio de la dette publique au PIB et corriger le déficit excessif conformément aux recommandations émises par le Conseil dans le cadre de la procédure concernant les déficits excessifs;

b)

l’obligation d’atteindre progressivement des niveaux de référence plus restrictifs pour la réduction des arriérés de paiement du gouvernement, tant au niveau de l’administration centrale que des autorités locales;

c)

l’instauration d’un système d’information renforcée pour les entreprises publiques qui font déjà partie de la définition de l’administration au sens du système européen de comptes, et pour celles qui seront vraisemblablement reclassées dans l’administration par Eurostat en 2011 et 2012, afin de permettre au gouvernement d’évaluer en permanence l’évolution des arriérés, des subventions et des transferts, ainsi que des pertes de ces entreprises, et l’impact probable sur le déficit public;

d)

la surveillance permanente de l’enveloppe des salaires dans le secteur public pour qu’elle respecte les limites établies dans la stratégie budgétaire à moyen terme;

e)

l’introduction d’un ticket modérateur basé sur les revenus pour les services médicaux, ainsi qu’un système adéquat de vérifications et de contrôles pour lutter contre l’accumulation d’arriérés dans le système des soins de santé;

f)

la mise en œuvre de mesures destinées à améliorer la gestion du budget d’investissement public conformément à la stratégie budgétaire 2012-2014 en mettant l’accent sur l’abandon des investissements intégralement financés au niveau national au profit d’investissements financés conjointement par l’Union;

g)

le réexamen, la mise à jour et la publication d’une stratégie pluriannuelle de gestion de la dette sur une base annuelle;

h)

la mise en œuvre de mesures politiques visant à rationaliser le système de fixation des salaires afin que l’évolution des salaires reflète davantage la productivité, et des réformes qui accroissent la flexibilité des contrats de travail et des dispositions en matière de temps de travail dans le cadre d’une approche intégrée en matière de flexicurité;

i)

l’adoption de mesures visant à améliorer le fonctionnement du marché de l’énergie et des transports, conformément à la législation de l’Union le cas échéant;

j)

la mise en œuvre de mesures destinées à améliorer l’environnement des entreprises dans le secteur des services conformément à la directive 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur (3);

k)

des mesures destinées à renforcer encore le cadre prudentiel pour les établissements de crédit et à préparer l’introduction des normes internationales d’information financière à partir de 2012;

l)

des modifications législatives garantissant la cohérence entre la loi sur la liquidation des entreprises d’assurance, la loi générale sur l’insolvabilité et la loi sur l’activité des entreprises d’assurance et leur surveillance;

m)

l’amélioration de l’absorption des Fonds structurels et de cohésion de l’Union et des objectifs spécifiques à atteindre pour le niveau global cumulé des dépenses certifiées au titre de ces fonds.

4.   L’utilisation prudente de swaps de taux d’intérêt avec des contreparties présentant la qualité de crédit la plus élevée est autorisée si elle est nécessaire pour financer le prêt. La Commission informe le CEF des éventuels refinancements des emprunts ou des éventuels réaménagements des modalités financières.

Article 4

La présente décision prend effet le jour de sa notification.

Article 5

La Roumanie est destinataire de la présente décision.

Fait à Bruxelles, le 12 mai 2011.

Par le Conseil

Le président

PINTÉR S.


(1)  JO L 53 du 23.2.2002, p. 1.

(2)  Voir page 18 du présent Journal officiel.

(3)  JO L 376 du 27.12.2006, p. 36.


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