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Document 52011DC0144R(01)
LIVRE BLANC Feuille de route pour un espace européen unique des transports – Vers un système de transport compétitif et économe en ressources
LIVRE BLANC Feuille de route pour un espace européen unique des transports – Vers un système de transport compétitif et économe en ressources
/* COM/2011/0144 final/2 */
LIVRE BLANC Feuille de route pour un espace européen unique des transports – Vers un système de transport compétitif et économe en ressources /* COM/2011/0144 final/2 */
FR || COMMISSION EUROPÉENNE Bruxelles, le 1.7.2011 COM(2011) 144 final/2 CORRIGENDUM
Annule et remplace le document COM(2011)144 final du 28.3.2011
Concerne la version française LIVRE BLANC Feuille de route pour un
espace européen unique des transports – Vers un système de transport compétitif
et économe en ressources {SEC(2011) 358}
{SEC(2011) 359}
{SEC(2011) 391} TABLE DES MATIÈRES LIVRE BLANC Feuille de route pour un espace européen unique
des transports – Vers un système de transport compétitif et économe en
ressources............................................................................................................. 1 1........... Préparer
l’Espace européen des transports pour l’avenir.................................................. 3 2........... Vision
pour un système de transport compétitif et durable................................................ 5 2.1........ Croissance
des transports et appui à la mobilité, tout en atteignant l'objectif de
réduction de 60 % des émissions...................................................................................................................................... 5 2.2........ Un
réseau principal efficace pour les trajets et transports interurbains
multimodaux........... 7 2.3........ Des
conditions comparables pour les déplacements de longue distance et le transport
intercontinental de marchandises.................................................................................................................. 8 2.4........ Des
transports propres pour les déplacements urbains et les navettes
domicile-travail....... 9 2.5........ Dix
objectifs pour un système de transport compétitif et économe en ressources:
points de repère pour atteindre l'objectif de réduction de 60 % des
émissions de gaz à effet de serre.............................. 10 3........... La
stratégie: ce qu'il faut faire pour la mettre en œuvre.................................................... 11 3.1........ Un espace
européen unique des transports.................................................................... 12 3.2........ Innover
pour l'avenir – technologies et comportements................................................... 14 3.3........ Infrastructures
modernes et tarification et financement intelligents.................................... 15 3.4........ La
dimension extérieure................................................................................................ 18 4........... Conclusion................................................................................................................... 19
1.
Préparer
l’Espace européen des transports pour l’avenir
1.
Les transports sont fondamentaux pour notre économie et notre société.
La mobilité est essentielle pour le marché intérieur et pour la qualité de vie
des Européens, qui peuvent jouir de la possibilité de se déplacer librement.
Les transports contribuent à la croissance économique et à la création
d'emplois: ils doivent être durables face aux nouveaux défis qui nous
attendent. Vu leur dimension générale, une coopération internationale forte est
indispensable pour agir efficacement. 2.
La prospérité future de notre continent dépendra de la capacité de
chacune de ses régions à rester pleinement intégrée dans l'économie mondiale et
de manière compétitive. L'existence de transports efficaces est cruciale pour y
parvenir. 3.
Le système européen des transports est à la croisée des chemins. Les
défis du passé existent toujours, mais de nouveaux s'y ajoutent. 4.
Le marché intérieur des transports est loin d'être achevé et fait
face encore à d'importants goulets d'étranglement ainsi qu'à d'autres entraves.
Ces questions doivent être examinées pour satisfaire le besoin de mobilité des
Européens et répondre à la nécessité, pour notre économie, de transporter des
marchandises, en intégrant les contraintes en termes de ressources et de
protection environnementale. Il faut unifier les systèmes de transport des
parties orientale et occidentale de l'Europe pour prendre pleinement en compte
les besoins de transport du continent dans sa quasi-totalité et des
500 millions d'Européens. 5.
Le pétrole se fera plus rare dans les prochaines décennies et les
sources d'approvisionnement, de plus en plus souvent incertaines. Comme
l'indiquait récemment l'Agence internationale de l'énergie (AIE), plus la
décarbonisation tardera au niveau mondial, plus les prix du pétrole
augmenteront. En 2010, la facture des importations pétrolières avoisinait
210 milliards d'euros pour l'UE. Si nous ne résolvons pas cette dépendance
à l'égard du pétrole, notre capacité à nous déplacer – de même que notre
sécurité économique – pourrait être gravement affectée, avec d'importantes
conséquences pour l'inflation, la balance commerciale et la compétitivité
globale de l'économie européenne. 6.
Par ailleurs, l'UE a lancé un appel, repris par la communauté
internationale, pour réduire sensiblement les émissions de gaz à effet de
serre, afin que le changement climatique reste inférieur à 2 °C. Dans
l'ensemble, cet objectif suppose que d'ici à 2050, l'UE réduise ses émissions
de 80 à 95 % par rapport au niveau de 1990, dans le cadre des réductions
auxquelles l'ensemble des pays développés doit parvenir. L'analyse de la
Commission[1]
indique que l'on peut obtenir des réductions plus importantes dans d'autres
secteurs de l'économie, mais que dans le secteur des transports, il est
impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 60 %
par rapport à 1990[2]. En
effet, ce secteur est à l'origine d'une part importante et croissante de ces
émissions. D'ici à 2030, l'objectif pour les transports consistera à réduire
les émissions de gaz à effet de serre d'environ 20 % par rapport à leur
niveau de 2008. Compte tenu de la hausse notable des émissions dues aux
transports ces vingt dernières années, le niveau obtenu serait encore supérieur
de 8 % aux chiffres de 1990. 7.
Depuis la première grande crise pétrolière il y a 40 ans – et malgré les
progrès techniques, les possibilités d'améliorer à moindre coût l'efficacité
énergétique ainsi que les initiatives politiques entreprises – le système de
transport n'a pas fondamentalement changé. Les transports sont énergétiquement
plus efficaces mais, dans l'UE, ils dépendent toujours du pétrole et des
produits pétroliers pour 96 % de leurs besoins. Ils sont devenus plus
propres mais leur volume a augmenté, de sorte qu'ils restent encore une source
majeure de pollution sonore et de pollution atmosphérique locale. 8.
Les nouvelles technologies développées pour les véhicules et la
gestion du trafic sont capitales pour faire baisser les émissions dues aux
transports, dans l'UE comme dans le reste du monde. Le défi d'une mobilité
durable est à l'échelle planétaire. Si l'on tarde à agir et sans une
introduction accélérée des nouvelles technologies, l'industrie européenne des
transports risque d'être condamnée à un déclin irréversible. Elle doit faire
face en effet à une concurrence croissante sur les marchés mondiaux des
transports, qui connaissent une croissance rapide. 9.
De nombreuses entreprises européennes sont dans le peloton de tête
mondial dans le domaine des infrastructures, de la logistique, des systèmes de
gestion du trafic et de la fabrication de matériel de transport. D'autres
régions du monde lancent néanmoins des programmes ambitieux et de grande
envergure en matière de modernisation des transports et d'investissement dans
les infrastructures: il est crucial de continuer à développer et à investir dans
les systèmes de transports en Europe pour conserver un avantage concurrentiel. 10.
Les infrastructures conditionnent la mobilité. Pour parvenir à
transformer les transports en profondeur, il faut pouvoir s'appuyer sur un
réseau adéquat et l'utiliser de manière plus rationnelle. Globalement, les
investissements dans les infrastructures de transport ont une incidence
positive sur la croissance économique. Les infrastructures contribuent à la
richesse et créent des emplois. Elles favorisent les échanges, l'accessibilité
géographique et la mobilité des personnes. Leur planification doit permettre de
maximaliser les retombées positives pour la croissance économique et à réduire
au minimum les retombées négatives pour l'environnement. 11.
La congestion constitue un souci majeur, surtout pour le réseau routier
et le trafic aérien; elle compromet l'accessibilité. En outre, le degré de
développement des infrastructures de transport diffère entre l'est et l'ouest
de l'UE et doit être encore mis à niveau. Le financement des infrastructures
est confronté à une pression de plus en plus forte sur les ressources publiques
et une nouvelle approche s'impose en matière de financement et de tarification. 12.
La situation a beaucoup évolué depuis le Livre blanc sur les transports
de 2001. L'ouverture du marché s'est poursuivie dans le secteur des transports
aérien et routier, et dans une moindre mesure dans le transport ferroviaire. Le
Ciel unique européen a été lancé avec succès. La sécurité et la sûreté se sont
améliorées pour tous les modes de transport. De nouvelles règles ont été
adoptées au niveau des conditions de travail et des droits des passagers. Le
réseau transeuropéen de transport (financé au moyen du budget RTE-T, des fonds
structurels et du fonds de cohésion) a renforcé la cohésion territoriale et
favorisé la construction de lignes ferroviaires à grande vitesse. Les liens
internationaux se sont resserrés, de même que la coopération internationale.
Les efforts se sont multipliés pour améliorer les performances environnementales
des transports. 13.
Pour autant, le système de transport n'est pas encore durable. Si l'on
se projette 40 ans en avant, il est clair que le développement du secteur
ne peut se poursuivre selon les tendances actuelles. Dans une approche statu
quo, la dépendance des transports à l'égard du pétrole pourrait ne rester que
légèrement inférieure à 90 %[3],
avec une part des sources d'énergie renouvelables à peine supérieure à
l'objectif de 10 % fixé pour 2020. En 2050, les émissions de CO2
dues aux transports dépasseraient toujours d'un tiers leur niveau de 1990. Les
coûts liés à la congestion augmenteraient d'environ 50 % d'ici à 2050.
Pour ce qui est de l'accessibilité, l'écart se creuserait entre les zones
centrales et les zones périphériques. Les coûts sociaux découlant des accidents
et de la pollution sonore continueraient à s'alourdir[4]. 14.
S'appuyant sur les leçons du passé, la présente feuille de route examine
de manière globale l'évolution du secteur des transports, les défis qu'il devra
relever et les initiatives à envisager. La partie 2 présente la vision de
la Commission des transports du futur. La partie 3 décrit les mesures clés
qui permettront de faire aboutir cette vision; elles sont résumées à
l'annexe I et décrites plus amplement dans le document de travail des
services de la Commission qui accompagne le présent livre blanc.
2.
Vision
pour un système de transport compétitif et durable
2.1.
Croissance des transports et appui à la mobilité, tout en atteignant
l'objectif de réduction de 60 % des émissions
15.
L'adoption de mesures déterminées offre d'importants avantages.
L'industrie des transports représente à elle seule une part importante de
l'économie: au sein de l'UE, elle emploie quelque dix millions de
personnes et représente environ 5 % du PIB. 16.
L'UE et les gouvernements doivent donner aux constructeurs et aux
entreprises des informations claires sur les cadres d'action futurs (s'appuyant
autant que possible sur des mécanismes de marché), pour que ces derniers soient
en mesure de planifier les investissements. La cohérence au niveau de l'UE est
vitale. À titre d’exemple, une situation dans laquelle un état membre opterait exclusivement pour
des voitures électriques et un autre pour des biocarburants mettrait à mal le
concept même de la mobilité en Europe. 17.
Le défi réside dans la rupture de la dépendance du système de transport
à l'égard du pétrole sans sacrifier son efficacité ni compromettre la mobilité.
Conformément à l’initiative phare «Une Europe efficace dans l’utilisation des
ressources» présentée dans la stratégie «Europe 2020»[5]
et au nouveau plan d’efficacité énergétique 2011[6], la
politique européenne des transports a pour objectif premier de favoriser la
mise en place d’un système permettant de soutenir le progrès économique
européen, d'accroître la compétitivité et d'offrir des services de mobilité de
haute qualité tout en assurant une utilisation plus efficace des ressources.
Dans la pratique, les transports doivent utiliser moins d'énergie et avoir
davantage recours à des énergies propres. Ils doivent mieux exploiter des
infrastructures modernes et réduire leur incidence négative sur l'environnement
et sur des composantes primordiales du patrimoine naturel telles que l'eau, la
terre et les écosystèmes. 18.
Restreindre la mobilité n'est pas une option. 19.
De nouveaux modèles de transport conçus pour acheminer ensemble
davantage de marchandises et de passagers, au moyen de modes de transport ou de
combinaisons de modes plus efficaces, doivent voir le jour. Les transports
individuels seront de préférence réservés aux derniers kilomètres d'un trajet,
avec des véhicules propres. Les technologies de l'information permettront des
transferts plus simples et plus fiables. Les usagers des transports devront
assumer l'intégralité des coûts du transport mais bénéficieront en contrepartie
d'une diminution des encombrements, d'informations plus complètes, d'un
meilleur service et d'une sécurité accrue. Le développement futur doit
s'articuler en plusieurs volets: –
améliorer les performances énergétiques des véhicules pour tous les
modes de transport; développer et déployer des options durables en matière de
carburants et de systèmes de propulsion; –
optimiser les performances des chaînes logistiques multimodales,
notamment en recourant davantage à des modes intrinsèquement plus économes en ressources,
dès lors que d'autres innovations technologiques s'avèrent insuffisantes (pour
le transport de marchandises de longue distance, par exemple); –
utiliser les transports et les infrastructures de manière plus efficace
à travers des systèmes améliorés d'information et de gestion du trafic (tels
que ITS, SESAR, ERTMS, SafeSeaNet, RIS), en utilisant une logistique de pointe
et en appliquant des mesures de marché telles que le développement complet d'un
marché ferroviaire européen intégré, la suppression des restrictions au
cabotage, l'abolition des entraves à la navigation à courte distance, l'absence
de distorsion des tarifs, etc. 20.
C'est maintenant qu'il convient d’agir. Des années sont nécessaires pour
concevoir, construire et équiper des infrastructures. Les trains, les avions et
les navires ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’années. Les choix que
nous faisons donc aujourd'hui seront déterminants pour les transports en 2050.
Nous devons agir à l'échelle européenne afin d'assurer que la transformation
des transports est élaborée avec nos partenaires, et non décidée à l'extérieur
de l'Europe. 21.
Pour résoudre les problèmes identifiés ci-dessus, les objectifs à
atteindre en 2050 seront extrêmement ambitieux – et ceux à réaliser déjà à
l'horizon 2020/2030 afin de garantir que nous allons dans la bonne direction,
représentent également de grands défis. Les possibilités de transformation du
fonctionnement des transports varient en fonction des secteurs, selon les
options technologiques qui s'offrent à chacun d'eux. Dans les chapitres qui
suivent, la vision de la Commission distingue donc trois grands secteurs: les
transports de moyenne distance, les transports de longue distance et les
transports urbains. Le succès dépendra de nombreux acteurs – l'UE, les états membres, les régions et les
villes auront un rôle à jouer, mais aussi les entreprises, les partenaires
sociaux et les citoyens.
2.2.
Un réseau principal efficace pour les trajets et transports interurbains
multimodaux
22.
Pour les distances intermédiaires, le développement de nouvelles
technologies est moins avancé et les choix entre modes de transport plus
limités qu'en ville. Or c'est là que l'action de l'UE peut avoir les retombées
les plus directes: les contraintes liées à la subsidiarité ou à des accords
internationaux sont moins nombreuses. L'utilisation de véhicules plus économes
en énergie et l’emploi de carburants plus propres ne suffisent probablement pas
à assurer les réductions des émissions nécessaires, et ne résoudraient pas le
problème des encombrements. Il faut l'accompagner d'une consolidation de grands
volumes pour les transferts sur de longues distances. Cela implique l'usage
accru de services de transport par autobus, autocar, train et avion pour les
passagers et le recours, pour les marchandises, à des solutions multimodales
reposant sur la navigation maritime et fluviale et le train pour les trajets de
longue distance. 23.
L'intégration accrue des réseaux modaux permettra d'offrir un meilleur
choix entre les modes de transport: les aéroports, les ports, les gares
ferroviaires et routières ainsi que les stations de métro devront être de mieux
interconnectés et transformés en plateformes de correspondances multimodales
pour les passagers. Des systèmes d'information en ligne et des systèmes électroniques
de réservation et de paiement intégrant tous les moyens de transport
faciliteront les déplacements multimodaux. Un ensemble adéquat de droits des
passagers doit accompagner l'usage plus étendu des transports collectifs. 24.
Les expéditions de fret à courte et moyenne distance (moins de
300 km environ)[7]
continueront à se faire principalement par camion. Il importe donc, en plus
d'encourager les autres solutions de transport (par rail et voies navigables),
d'améliorer l'efficacité des poids lourds en développant et en déployant de
nouveaux moteurs et des carburants plus propres, en employant des systèmes de
transport intelligents et en prenant d'autres mesures en vue d'améliorer les
mécanismes de marché. 25.
Sur les distances plus longues, les options permettant de décarboniser
les transports routiers sont plus limitées et la multimodalité des transports
de marchandises doit présenter un intérêt économique pour les transporteurs. Il
faut une co-modalité efficace. L'UE a besoin de corridors spécialement développés
pour le transport de fret, qui soient d'une part optimisés sur le plan de
l'utilisation de l'énergie et des émissions, avec un impact minimal sur
l’environnement, et qui soient d'autre part également attractifs de par leur
fiabilité, leur faible saturation et le niveau réduit de leurs coûts
opérationnels et administratifs. 26.
Le chemin de fer est parfois perçu comme un mode de transport peu
attractif, surtout pour le fret. Pourtant, des exemples dans certains états membres démontrent qu'il peut
offrir un service de qualité. La difficulté consiste à assurer des changements
structurels lui permettant d'être réellement compétitif et de prendre une part
nettement plus grande du transport de marchandises (et de passagers, voir
ci-après) de moyenne et longue distances. Des investissements significatifs
seront indispensables pour étendre ou moderniser la capacité du réseau
ferroviaire. Il faudrait progressivement introduire du matériel roulant neuf,
équipé de freins silencieux et de couplages automatiques. 27.
Sur le littoral, les points d'entrée dans les marchés européens doivent
être plus nombreux et plus efficaces, évitant ainsi un trafic superflu à
travers l'Europe. Les ports maritimes jouent un rôle essentiel en tant que
centres logistiques et exigent des connexions efficaces vers l'intérieur des
terres. Leur développement est vital pour traiter les volumes accrus de
marchandises qui sont acheminés par transport maritime de courte distance à
l'intérieur de l'UE mais aussi avec le reste du monde. Les voies de navigation
intérieure dont le potentiel n'est pas totalement utilisé ont un rôle croissant
à jouer, notamment pour transporter des marchandises vers l'intérieur des
terres et pour relier les mers d'Europe.
2.3.
Des conditions comparables pour les déplacements de longue distance et
le transport intercontinental de marchandises
28.
Les transports maritime et aérien ont par essence un caractère mondial.
Dans le secteur aérien, l'efficacité des aéronefs et des opérations de gestion
du trafic doit continuer à être améliorée. Ce progrès offrira un avantage
concurrentiel, tout en contribuant à réduire les émissions de polluants. Il
faut toutefois veiller à ne pas imposer de charges excessives pour les
opérations de l'UE, qui pourraient compromettre le rôle de l'UE en tant que "hub"
aérien au niveau mondial. La capacité des aéroports doit être optimisée et, le
cas échéant, développée pour faire face à la demande croissante de déplacements
à destination et en provenance de pays tiers et de régions européennes mal
reliées. Les activités de transport aérien de l'UE pourraient en effet être
multipliées au moins par deux d'ici à 2050. Dans d'autres cas, le train (à
grande vitesse) devrait absorber une grande partie du trafic de moyenne
distance. Le secteur aéronautique de l’UE devrait devenir pionnier en matière
d'utilisation de carburants pauvres en carbones afin d'atteindre l'objectif de
2050. 29.
Le secteur maritime a tout autant besoin que des conditions de
concurrence équitables soient établies à l'échelle mondiale[8].
L'UE devrait encourager, en coopération avec l'OMI et d'autres organisations
internationales, la mise en œuvre universelle et le contrôle de normes strictes
dans les domaines de la sécurité, la sûreté, la protection de l'environnement
et les conditions de travail, ainsi que l'élimination de la piraterie. Les
performances environnementales de la navigation peuvent et doivent être
améliorées, grâce aux technologies, à l'amélioration des carburants et à des
opérations plus performantes: dans l'ensemble, les émissions de CO2
de l'UE liées aux transports maritimes devront être réduites, d'ici à 2050, de
40 % (et si possible de 50 %) par rapport aux niveaux de 2005.
2.4.
Des transports propres pour les déplacements urbains et les navettes
domicile-travail
30.
Dans les villes, le passage à des transports moins polluants est plus
facile du fait que les exigences sont moindres en ce qui concerne le rayon
d'action des véhicules et que la densité de population est plus élevée. Les
villes offrent un choix de transports publics plus large, ainsi que la possibilité
de se déplacer à pied ou à vélo. Elles sont les plus touchées par la
congestion, la qualité médiocre de l’air et l'exposition au bruit. Le transport
urbain est responsable d'un quart environ des émissions de CO2 dues
aux transports et 69 % des accidents routiers se produisent dans les
villes. Le retrait progressif des véhicules utilisant des «carburants
traditionnels»[9] de
l'environnement urbain contribuera à réduire sensiblement la dépendance à
l'égard du pétrole, les émissions de gaz à effet de serre ainsi que la
pollution sonore et atmosphérique locale. Il faudra le compléter par le
développement d'infrastructures appropriées pour ravitailler ou recharger les
nouveaux véhicules. 31.
Si la part des déplacements utilisant des transports collectifs augmente
et se combine à des obligations de services minimales, il sera possible
d'accroître la densité et la fréquence du service, créant ainsi un cercle
vertueux favorable aux modes de transport publics. La gestion de la demande et
l'aménagement du territoire peuvent faire baisser les volumes de trafic. Les
installations facilitant les déplacements à pied et à vélo devraient devenir
une partie intégrante de la mobilité urbaine et de la conception des
infrastructures. 32.
Il conviendrait d'encourager l'utilisation de véhicules plus petits,
plus légers et plus spécifiques pour le transport routier de passagers. Les
grands parcs d'autobus urbains, de taxis et de fourgonnettes se prêtent
particulièrement bien à l'introduction d'alternatives en matière de systèmes de
propulsion et de carburants. Ils pourraient jouer un rôle majeur dans la
réduction de l'empreinte carbone des transports urbains, tout en
fournissant un banc d'essai pour de nouvelles technologies et en offrant une
possibilité de mise sur le marché accélérée. La tarification routière et la
suppression des distorsions fiscales peuvent également encourager l'utilisation
de transports publics et l'introduction graduelle de systèmes alternatifs de
propulsion. 33.
Pour le transport de marchandises, il faudra organiser plus efficacement
l'interface entre l'acheminement sur une longue distance et les derniers
kilomètres de trajet. L'objectif est de raccourcir le plus possible la partie
individuelle des livraisons, qui est la partie la plus «inefficace» du trajet.
L'utilisation de systèmes de transport intelligents contribue à la gestion du
trafic en temps réel, réduisant les délais de livraison et les encombrements au
niveau de la distribution locale. Ces deniers kilomètres pourraient être
effectués par des camions urbains produisant peu d'émissions. L’emploi de
technologies électriques, à l'hydrogène et hybrides permettrait de réduire non
seulement les émissions atmosphériques mais aussi les nuisances sonores, de
sorte qu'une part plus importante du transport de marchandises en zones
urbaines pourrait s'effectuer de nuit. Cette solution réduirait les problèmes
d’encombrement des routes aux heures de pointe de la matinée et de
l'après-midi.
2.5.
Dix objectifs pour un système de transport compétitif et économe en
ressources: points de repère pour atteindre l'objectif de réduction de
60 % des émissions de gaz à effet de serre
Développer
et déployer de nouvelles options durables en matière de carburants et de
systèmes de propulsion (1)
Réduire de moitié l’usage des voitures utilisant des carburants
traditionnels dans les transports urbains d'ici à 2030; les faire
progressivement disparaître des villes d'ici à 2050; mettre en place une
logistique urbaine essentiellement dépourvue de CO2 dans les grands
centres urbains d'ici à 2030 [10]. (2)
Porter à 40 % la part des carburants durables à faible teneur en
carbone dans l'aviation d'ici à 2050; réduire de 40 % (si possible
50 %[11]) les émissions de
CO2 de l'UE provenant des combustibles de soute dans le transport
maritime, d'ici à 2050. Optimiser
la performance des chaînes logistiques multimodales, notamment en recourant
davantage à des modes de transport plus économes en énergie (3)
30 % du transport routier de
marchandises sur des distances supérieures à 300 km devrait être transféré
vers d'autres modes de transport tels que le chemin de fer ou la navigation
d'ici à 2030, et plus de 50 % d'ici à 2050 et ce, grâce à des corridors de
fret efficaces et respectueux de l'environnement. Pour atteindre cet objectif,
il faudra également mettre en place les infrastructures requises. (4)
Pour 2050, achever un réseau ferroviaire à grande vitesse européen.
Tripler la longueur du réseau ferroviaire à grande vitesse existant d'ici à
2030 et maintenir un réseau ferroviaire dense dans tous les états membres. Pour 2050, la majeure
partie du transport de passagers de moyenne distance devrait s'effectuer par
train. (5)
Mettre en place un «réseau de
principal» RTE-T multimodal totalement fonctionnel et d'envergure européenne
d'ici à 2030, avec l'objectif d'un réseau de haute qualité et de grande
capacité d'ici à 2050, incluant des services d'information correspondants. (6)
D'ici à 2050, connecter tous les aéroports du réseau principal au réseau
ferroviaire, de préférence à grande vitesse; veiller à ce que tous les ports
maritimes du réseau principal soient reliés de manière suffisante au système de
transport ferroviaire de marchandises et, si possible, au système de navigation
intérieure. Accroître l'efficacité des transports et permettre un
usage plus efficace des infrastructures à l'aide de systèmes d'information et
de mesures d'incitation fondées sur le marché (7)
Déployer l'infrastructure modernisée de gestion du trafic aérien (SESAR[12])
en Europe d'ici à 2020 et achever l'espace aérien européen commun. Déployer des
systèmes de gestion équivalents pour les transports terrestres et par voies
navigables (ERTMS[13],
ITS[14],
SSN et LRIT[15],
RIS[16]).
Déployer le système européen de navigation par satellite (Galileo). (8)
D'ici à 2020, établir le cadre d'un système européen d'information, de
gestion et de paiement pour le transport multimodal. (9)
D'ici à 2050, se rapprocher de l'objectif «zéro mort» sur les routes.
Dans cette perspective, l'UE a pour objectif de réduire de moitié le nombre
d'accidents mortels sur les routes d'ici à 2020. Veiller à ce que l'UE soit le
pionnier au niveau mondial en matière de sûreté et de sécurité pour tous les
modes de transport. (10)
Progresser vers la pleine application
des principes de «l'utilisateur payeur» et du «pollueur payeur»; impliquer le
secteur privé afin d'éliminer les distorsions (y compris les subventions
préjudiciables), de produire des recettes et d'assurer le financement de futurs
investissements dans les transports.
3.
La
stratégie: ce qu'il faut faire pour la mettre en œuvre
34.
Mettre en œuvre la vision décrite ci-dessus requiert l’établissement
d’un cadre efficace pour les usagers et les opérateurs des transports, le
déploiement rapide de nouvelles technologies et le développement d'une
infrastructure adéquate. –
Des obstacles au bon fonctionnement du marché intérieur et à une
véritable concurrence dans celui-ci subsistent. L'objectif, pour la prochaine
décennie, est de créer un véritable espace européen unique des transports en
supprimant, d'une part, les entraves restantes entre modes et entre systèmes
nationaux, et d'autre part, en favorisant le processus d'intégration et en
facilitant l'émergence d'opérateurs multinationaux et multimodaux. Une
application rigoureuse des règles de concurrence à tous les modes de transports
complétera l'action de la Commission dans ce domaine. Cette stratégie devra
amener à un degré plus élevé de convergence et de respect des règles sociales,
environnementales, de sécurité et de sûreté, des standards de service
minimaux et des normes applicables aux droits des usagers; ce afin d'éviter les
tensions et les distorsions. –
L'innovation est une part essentielle de cette stratégie[17].
La recherche européenne doit, de manière intégrée, porter sur l'ensemble du
cycle de la recherche, de l'innovation et du déploiement, en se concentrant sur
les technologies les plus prometteuses et en réunissant tous les acteurs
concernés[18].
L'innovation peut aussi promouvoir des comportements plus durables. –
Les efforts en faveur d'un système de transport plus compétitif et plus
durable doivent donner lieu à une réflexion sur les caractéristiques que devra
présenter le réseau, et prévoir des investissements en conséquence: la
politique d'infrastructures de transports de l'UE a besoin d'une vision commune
et de ressources suffisantes. Le prix des transports devrait refléter ce coût,
sans distorsion. 35.
L'annexe I de la présente communication comporte une liste des
initiatives prévues. Le document de travail des services de la Commission joint
à la présente communication en fournit les détails.
3.1.
Un espace européen unique des transports
36.
L'espace européen unique des transports devra faciliter les déplacements
des citoyens et le transport des marchandises, réduire les coûts et rendre les
transports plus durables. Le ciel unique européen doit être mis en œuvre
selon le calendrier prévu. Dès 2011, la Commission s'attaquera à la question
des capacités et de la qualité des aéroports. Le secteur où les goulets
d'étranglement restent les plus importants est le marché intérieur des services
ferroviaires. Il doit être achevé en priorité afin de créer un espace
ferroviaire unique européen. À cette fin, il conviendra de lever les
entraves techniques, administratives et juridiques empêchant encore l'accès aux
marchés ferroviaires nationaux. Une meilleure intégration du marché du fret
routier le rendra plus efficient et plus compétitif. Pour les transports
maritimes, le projet «blue belt» couvrant les mers européennes, visera à
simplifier les formalités pour les navires circulant entre les ports de l'UE.
Un cadre approprié pour la définition de mesures européennes dans le domaine du
transport par voies navigables devra être créé. L'accès au marché des ports
devra encore être amélioré. 37.
L'ouverture des marchés doit aller de concert avec des emplois de
qualité et de bonnes conditions de travail, les ressources humaines étant
un élément essentiel de tout système de transport de qualité. Par ailleurs, il
est clair qu'à l'avenir, le secteur des transports fera face à de sérieuses
pénuries de main-d'œuvre, notamment qualifiée. Il importera d'aligner les priorités
en matière de compétitivité avec celles de l'agenda social. L'objectif est, sur
la base du dialogue social, de prévenir les conflits sociaux qui ont déjà
entraîné d'importantes pertes économiques dans de nombreux secteurs, comme
celui de l'aviation. 38.
La sûreté des transports est une priorité pour l'Union
européenne. Dans le domaine de la sûreté des transports aérien et maritime,
l'approche globale de l'UE dans la définition de la politique, de la
législation et du contrôle de sa mise œuvre doit être consolidée et renforcée
par le biais de la coopération avec les principaux partenaires internationaux.
En ce qui concerne les passagers, les méthodes d'inspection/filtrage doivent
être améliorées afin de garantir des niveaux de sûreté élevés tout en réduisant
autant que possible les désagréments. En ce qui concerne le fret provenant de
l'extérieur de l'UE, une approche fondée sur les risques devrait être
envisagée. Par ailleurs, il est nécessaire de définir une approche européenne
adéquate en matière de sûreté des transports terrestres, là où une action
européenne apporterait une valeur ajoutée. 39.
Pour le citoyen européen, il est essentiel de définir un cadre pour la sécurité
des transports. Une stratégie européenne pour la sécurité de l'aviation
civile sera élaborée. Elle prévoira l'adaptation aux nouvelles technologies et
également la coopération internationale avec les principaux partenaires. Dans
le domaine du transport maritime, la sécurité des navires à passagers devra
être traitée en priorité. Le système d'information et de suivi du trafic des
navires SafeSeaNet deviendra l'élément clé des outils d'information destinés à
assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes ainsi que la
protection de l'environnement en cas de pollution causée par les navires. Il
apportera donc une contribution essentielle à la création d'un système commun
de partage de l'information pour la surveillance du domaine maritime de l'UE[19]
et favorisera le développement d'un espace maritime commun. S'agissant du
transport ferroviaire, l'harmonisation des certificats de sécurité et leur
surveillance sont essentielles à un espace ferroviaire unique européen. Les
agences européennes pour la sécurité aérienne et pour la sécurité maritime
ainsi que l'agence ferroviaire européenne, qui ont été créées au cours de la
précédente décennie, jouent un rôle central à cet égard dans leurs domaines
respectifs. 40.
Si le nombre de victimes de la route dans l'UE a été quasiment divisé
par deux au cours des dix dernières années, 34 500 personnes ont néanmoins
trouvé la mort sur les routes en 2009. Des initiatives dans le domaine du
développement technologique, du contrôle de l'application des règles et de
l'éducation, seront nécessaires pour réduire radicalement ce chiffre, de même
qu'une attention particulière à apporter aux usagers vulnérables. 41.
La qualité, l'accessibilité et la fiabilité des services de transport
gagneront en importance au cours des années à venir, notamment du fait du
vieillissement de la population et de la nécessité de promouvoir les transports
publics. Les principales caractéristiques de la qualité de ces services sont
des fréquences suffisantes, un niveau de confort adapté, un accès aisé, une
fiabilité élevée et l'intégration intermodale. La disponibilité d'informations
sur les temps de trajet et les parcours alternatifs est également importante
pour assurer une mobilité continue de porte à porte, tant pour les passagers
que pour les marchandises. 42.
L'UE a déjà institué un corps de règles pour les droits des passagers.
Il devra faire l'objet d'une consolidation. Suite au nuage de cendres
volcanique et aux conditions climatiques sévères en 2010, il est devenu évident
que des plans de continuité pour la mobilité sont nécessaires pour préserver la
mobilité des personnes et des biens en situation de crise. Ces événements ont
aussi fait apparaître la nécessité d'élaborer des scénarios et des plans
d'urgence afin de rendre le système de transport plus adaptable.
3.2.
Innover pour l'avenir – technologies et comportements
Une stratégie européenne
de recherche, d'innovation et de déploiement de solutions dans le domaine des
transports 43.
La phase "après-pétrole" ne peut pas reposer sur une solution
technologique unique. Un nouveau concept de mobilité, fondé sur un ensemble de
technologies et sur des comportements plus durables devra être défini. 44.
L'innovation technologique permettra de passer plus rapidement et à
moindre coût à un système européen de transport plus efficace et durable en
agissant sur trois facteurs principaux: des véhicules plus efficaces, grâce à
des innovations dans les moteurs, les matériaux et la conception; une
utilisation plus propre de l'énergie grâce à de nouveaux carburants et systèmes
de propulsion; une meilleure utilisation du réseau et un fonctionnement plus
sûr grâce aux systèmes d'information et de communication. Les synergies avec
d'autres objectifs de durabilité, tels que la réduction de la dépendance à
l'égard du pétrole, la compétitivité de l'industrie automobile européenne et
les avantages pour la santé publique, notamment par une amélioration de la
qualité de l'air dans les villes, plaident fortement en faveur d'un
renforcement des efforts de l'UE en vue d'accélérer le développement et le
déploiement rapide de véhicules propres. 45.
Les politiques en matière de recherche et d'innovation dans le domaine
des transports devraient davantage mettre l'accent, sur le développement et le
déploiement cohérents des technologies clé requises pour rendre le système
européen des transports efficace, moderne, et convivial. Pour être plus efficace,
la recherche technologique doit s'inscrire dans une approche systémique qui
tienne compte des exigences liées à l'infrastructure et au cadre réglementaire,
qui coordonne de multiples acteurs et de grands projets de démonstration afin
d'encourager l'adoption par le marché. La Commission définira une stratégie
d'innovation et de déploiement pour le secteur des transports, en coordination
étroite avec le plan stratégique européen pour les technologies énergétiques
(plan SET) afin de déterminer quels sont les instruments les plus appropriés
tant sur le plan de la gouvernance que sur le plan financier et de garantir un
déploiement rapide des résultats de la recherche. 46.
Cette stratégie couvrira également le déploiement de systèmes de
mobilité intelligente élaborés dans le cadre de projets de recherche financés
par l'UE, tels que le futur système de gestion du trafic aérien (SESAR), le
système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) et les systèmes
d'information ferroviaire, les systèmes de surveillance maritime (SafeSeaNet),
les services d'information fluviale (SIF), les systèmes de transport
intelligents (STI) et les systèmes de gestion et d'information interconnectés
et interopérables pour le transport multimodal de future génération (y compris
pour les péages). Un plan d'investissement pour de nouveaux services de
navigation, de gestion du trafic et de communication sera également nécessaire.
La recherche et l'innovation dans le domaine des technologies de propulsion des
véhicules et des carburants de substitution (initiative européenne concernant
les voitures vertes, Clean Sky) sont tout aussi importantes. 47.
L'innovation et le déploiement doivent être soutenus par un cadre
réglementaire approprié. La vie privée et les données à caractère personnel
devront faire l'objet d'une protection adéquate compte tenu de la
généralisation de l'utilisation des technologies de l'information. Les
exigences de normalisation et d'interopérabilité, éviteront, y compris à
l'échelon international, la fragmentation technologique et permettront aux
entreprises européennes de tirer pleinement profit de l'ensemble du marché
européen des transports et de bénéficier d'opportunités commerciales dans le
monde entier. Modèles de mobilité
innovants 48.
Les nouveaux concepts de mobilité ne peuvent être imposés. Pour
promouvoir des comportements plus durables, une meilleure planification de la
mobilité doit être vivement encouragée. Les informations sur tous les modes de
transport, sur leur utilisation combinée et sur leur incidence environnementale
devront être largement diffusées, tant en ce qui concerne les passagers que les
marchandises. Il est essentiel de mettre en place un système de billetterie
intermodal intelligent, conforme à des normes européennes communes et
respectant les règles européennes de concurrence. Pour le transport des
passagers, mais aussi celui de marchandises, une meilleure planification
électronique des itinéraires intermodaux, un environnement juridique adapté
(documents obligatoires, assurance et responsabilité tenant compte de
l'intermodalité) et des informations en temps réel sur la livraison, y compris
pour les envois plus petits, sont nécessaires. Les technologies d'information
et de communication peuvent également satisfaire certains besoins
d'accessibilité sans mobilité supplémentaire. 49.
En milieu urbain, la réduction des encombrements et des émissions impose
une stratégie mixte reposant sur des considérations urbanistiques, des systèmes
de tarification adéquats, des transports publics efficients ainsi que des infrastructures
pour les déplacements non motorisés et pour l'approvisionnement des véhicules
propres. À partir d'une certaine taille, les villes devraient être encouragées
à développer des plans de mobilité urbaine qui intègrent tous ces éléments. Ces
plans devraient être pleinement conformes aux plans de développement urbain
intégrés. Un cadre à l'échelon de l'UE sera nécessaire pour assurer
l'interopérabilité des systèmes de péage urbains et interurbains.
3.3.
Infrastructures modernes et tarification et financement intelligents
Un réseau européen pour la mobilité 50.
L'Europe a besoin d'un «réseau principal» composé de corridors et
destiné au transport de grands volumes consolidés de marchandises et de
passagers. Ce réseau principal offrira à la fois une efficience élevée et de
faibles niveaux d'émission grâce à une large utilisation de modes de transports
plus efficaces au sein de combinaisons multimodales et à la mise en œuvre de
technologies avancées et d'infrastructures d'approvisionnement en combustibles
propres. 51.
En dépit de l'élargissement de l'UE, de fortes divergences subsistent
entre les infrastructures de transport de l'Est et l'Ouest de l'UE. Il faut y
mettre fin: le continent européen doit être unifié, y compris en ce qui
concerne ses infrastructures. 52.
Au sein de ce réseau principal, les outils électroniques doivent être
largement déployés afin de simplifier les procédures administratives, de
permettre un suivi des marchandises et d'optimiser les horaires et les flux de
trafic («e-fret»). L'adoption de ces outils doit être encouragée en imposant
leur déploiement pour les infrastructures RTE-T et par une intégration
progressive des systèmes modaux. 53.
Le réseau principal doit assurer l'existence de liens multimodaux efficaces
entre les capitales européennes et les autres grandes villes, ports, aéroports
et passages de frontière principaux, ainsi que les autres grands centres
économiques. La priorité doit être donnée à la mise en place des chaînons
manquants – pour l'essentiel, des sections transfrontalières et des goulets
d'étranglement/contournements – à la remise à niveau des infrastructures
existantes, au développement de terminaux multimodaux dans les ports maritimes
et fluviaux et aux centres de regroupement logistique dans les villes. Les
connexions train/avion doivent être améliorées pour les déplacements de longue
distance. Enfin, les autoroutes de la mer constitueront la dimension maritime
du réseau principal. 54.
La sélection des projets pouvant bénéficier de financements européens
doit être le reflet de cette vision et mettre davantage l'accent sur la valeur
ajoutée européenne. Les projets cofinancés devraient également tenir compte de
l'exigence d'infrastructures dont l'impact sur l'environnement est aussi faible
que possible, qui résistent aux effets potentiels du changement climatique et
qui améliorent la sécurité et la sûreté des utilisateurs. 55.
Un réseau de transport efficient requiert des ressources importantes. Le
développement des infrastructures de l'UE doit satisfaire la demande de
transport; pour cela il a été estimé que plus de 1 500 milliards
d'EUR devaient être investis entre 2010 et 2030. L'achèvement du réseau RTE-T
nécessitera environ 550 milliards d'EUR d'ici 2020, dont
215 milliards d'EUR pour la suppression des principaux goulets
d'étranglement. S'ajoutent à ces chiffres les investissements dans les
véhicules, l'équipement et les infrastructures de recharge, qui peuvent
représenter 1 000 milliards d'EUR supplémentaires pour atteindre les
objectifs de réduction des émissions pour le système de transport. 56.
Des sources de financement diversifiées, tant publiques que privées,
sont indispensables. Il conviendra de mieux aligner les financements des fonds
de cohésion et structurels avec les objectifs de la politique des transports,
les États membres devant veiller à ce que leur planification budgétaire prévoie
des fonds nationaux suffisants, ainsi qu'à l'existence de capacités de
planification et de mise en œuvre appropriées. D'autres sources de financement
sont envisageables, telles que les systèmes d'internalisation des coûts
externes et les redevances pour l'utilisation des infrastructures[20],
qui en générant des flux de recettes additionnelles sont susceptibles de rendre
l'investissement privé dans les infrastructures plus attractif. 57.
Pour attirer les capitaux privés, il faudra en outre un cadre
réglementaire amélioré et des instruments financiers innovants. Les procédures
d'évaluation et d'autorisation des projets doivent être menées d'une manière
efficiente et transparente qui limite les délais, les coûts et les
incertitudes. De nouveaux instruments de financement tels que les emprunts
obligataires pour le financement de projets[21]
peuvent faciliter la mise en place de partenariats public-privé à une plus
grande échelle. Parvenir à des prix qui reflètent les coûts et éviter les
distorsions 58.
Les prix jouent un rôle fondamental dans de nombreuses décisions ayant
des effets à long terme sur le système de transports. Les tarifs et les taxes
doivent être restructurés afin de mieux tenir compte des principes du «pollueur
payeur» et de l'«utilisateur payeur». Ils doivent d'une part étayer le rôle des
transports dans la promotion de la compétitivité européenne et des objectifs de
cohésion, d'autre part, ils doivent refléter le coût global du transport, y
inclus les coûts d'infrastructure ainsi que les coûts externes. Les avantages
socioéconomiques et les effets externes justifient un certain niveau de
financement public. À l'avenir, néanmoins, les usagers des transports devront
sans doute payer une plus grande partie des coûts induits. Il est important que
les incitations financières soient adéquates et cohérentes pour les usagers,
les opérateurs et les investisseurs. 59.
L'internalisation des coûts externes, l'élimination des distorsions
fiscales et des subventions injustifiées ainsi qu'une concurrence libre et non
faussée doivent par conséquent participer aux efforts entrepris pour aligner
les choix du marché sur les besoins de durabilité (et pour refléter aussi les
coûts économiques de la «non-durabilité»). L'internalisation également
nécessaire pour créer des conditions équitables entre modes de transport qui
sont en concurrence directe. 60.
Pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serre, deux instruments
principaux fondés sur le marché sont en application: la fiscalité de l'énergie
et les systèmes d'échange de droits d'émission. La taxation s'applique à
l'heure actuelle aux carburants utilisés pour le transport terrestre, tandis
que les systèmes d'échange de droits d'émission s'appliquent à l'utilisation de
l'électricité et, à partir de 2012, à l'aviation. Le réexamen de la directive
sur la fiscalité des produits énergétiques permettra de mieux harmoniser ces
deux types d'instruments. Par ailleurs, l'UE œuvre pour qu'une décision soit
prise au sein de l'Organisation maritime internationale quant à un instrument
global applicable au transport maritime. Actuellement ce mode de transport
n'internalise pas encore les coûts du changement climatique[22]. 61.
Le coût des externalités locales telles que le bruit, la pollution
atmosphérique et la congestion pourrait être internalisé par la tarification de
l'usage des infrastructures. La récente proposition de la Commission visant à
modifier la directive dite «Eurovignette» est un premier pas en direction d'une
plus grande internalisation des coûts générés par les poids lourds, mais les
disparités entre politiques nationales en matière de péage routier
subsisteront. Une étape ultérieure consistera à introduire progressivement un
système d'internalisation harmonisé qui soit obligatoire pour les véhicules
commerciaux sur l'ensemble du réseau interurbain. Ce système mettra fin à la
situation actuelle où les transporteurs internationaux doivent se procurer
l'Eurovignette, cinq vignettes nationales et sont soumis à huit systèmes de
télépéage et contrats de péage différents pour pouvoir circuler librement sur
les routes à péage européennes. 62.
Pour les voitures particulières, les péages routiers sont de plus en
plus considérés comme un moyen alternatif de générer des recettes, d'agir sur
le trafic et les comportements des usagers. La Commission élaborera des
orientations pour l'application de coûts d'internalisation pour tous les
véhicules et pour les principales externalités. L'objectif à long terme est de
faire payer les usagers, sur l'ensemble du réseau, quel que soit le véhicule,
et ce pour refléter à tout le moins les frais de maintenance de
l'infrastructure, les coûts de la congestion, de la pollution atmosphérique et
sonore. 63.
En parallèle, et avant 2020, la Commission élaborera une approche commune
pour l'internalisation des coûts de la pollution sonore et locale sur
l'ensemble du réseau ferroviaire. 64.
De nombreux secteurs du transport bénéficient d'un traitement fiscal
avantageux par rapport au reste de l'économie: avantages fiscaux pour les voitures
de société, exonération de la TVA et de la taxe énergétique pour le transport
maritime et aérien international, etc. D'une manière générale, ces dispositions
créent des incitations incompatibles avec les efforts réalisés en vue
d'améliorer l'efficience du système de transport et de réduire ses coûts
externes. La Commission examinera les propositions visant à mieux harmoniser
les différentes composantes de la fiscalité des transports et à encourager
l'introduction rapide de véhicules propres.
3.4.
La dimension extérieure
65.
Le transport est par nature international. Aussi, la plupart des mesures
envisagées dans la présente feuille de route sont liées à des défis concernant
le développement du transport au-delà des frontières européennes. L'ouverture
des marchés des pays tiers en ce qui concerne les services de transport, les
produits et les investissements continue d'être une priorité. Par conséquent,
le transport sera systématiquement un volet de nos négociations commerciales
(négociations bilatérales, régionales et dans le cadre de l'OMC). Des
stratégies adaptées seront mises en place pour assurer la reconnaissance du
rôle central de l'UE en matière d'établissement de normes dans le domaine des
transports. 66.
À cette fin, la Commission mettra l'accent sur les actions suivantes: –
l'extension des règles du marché intérieur via les travaux menés au sein
des organisations internationales (OACI, OMI, OTIF, OSJD, CEE/NU, commissions
internationales fluviales, etc.) et, lorsque cela est approprié, obtenir le
statut de membre à part entière pour l'UE; la promotion de normes européennes
en matière de sécurité, sûreté, de protection de la vie privée et de protection
environnementale partout dans le monde par une coopération bilatérale et
multilatérale; l'approfondissement du dialogue sur les transports avec les
principaux partenaires; –
l'extension à nos voisins immédiats de notre politique en matière de
transports et d'infrastructures, y compris en ce qui concerne l'élaboration de
plans de contingence de la mobilité, afin de parvenir à une meilleure
intégration des marchés[23];
un cadre de coopération inspiré par le Traité instituant une communauté des
transports avec les Balkans occidentaux afin d'étendre les règles de l'UE à
d'autres pays voisins; l'achèvement de l'espace aérien commun européen,
couvrant 58 pays et un milliard d'habitants[24];
la coopération avec les partenaires méditerranéens à la mise en œuvre d'une
stratégie maritime méditerranéenne afin de renforcer la sécurité, la sûreté et
la surveillance maritimes[25];
la promotion du déploiement des technologies SESAR, ERTMS et ITS dans le monde,
et l'établissement de partenariats internationaux pour la recherche et
l'innovation; –
la promotion de notre approche à l'échelle internationale: l'ouverture
des marchés des transports à la concurrence libre et non faussée et aux
solutions durables d'un point de vue environnemental; la recherche, lors de
négociations internationales, d'une plus grande ouverture du marché des
transports.
4.
Conclusion
67.
Il ne sera possible de transformer le système européen des transports
qu'en combinant une multitude d'initiatives à tous les niveaux. Les différentes
actions et mesures exposées dans la présente feuille de route doivent être
mises en œuvre. La Commission élaborera les propositions législatives nécessaires,
au cours de la décennie à venir, et des initiatives clés seront déjà proposées
lors du mandat en cours. Chacune de ces propositions sera précédée d'une
analyse d'impact approfondie qui tiendra compte de la valeur ajoutée de
l'action européenne et du principe de subsidiarité. La Commission veillera à ce
que ces actions renforcent la compétitivité des transports tout en réduisant de
60 % au moins, d'ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre provenant
des transports, avec comme ligne directrice les dix objectifs qui doivent être
nos points de repère. 68.
La Commission invite le Parlement européen et le Conseil à approuver la
présente Feuille de route pour un espace européen unique des transports –
vers un système de transport compétitif et économe en ressources, ainsi que
la liste des actions qui y est jointe. Annexe I: Liste des initiatives
1.
un
système de mobilité efficace et intégré
1.1.
Un espace européen unique des transports
1. Un
véritable marché intérieur des services ferroviaires ·
Ouvrir le marché intérieur du transport ferroviaire de passagers
à la concurrence, y compris par l'obligation d'attribuer les contrats de
services publics dans le cadre d'appels d'offres concurrentiels. ·
Mettre en place une autorisation unique par type de véhicule et
une certification unique en matière de sécurité pour les entreprises
ferroviaires, en renforçant le rôle de l'Agence ferroviaire européenne (AFE). ·
Développer une approche intégrée de la gestion des corridors de
fret, portant notamment sur les redevances d'accès aux voies. ·
Garantir un accès réel et non discriminatoire aux infrastructures
ferroviaires et aux services ferroviaires connexes, notamment par le truchement
de la séparation structurelle entre la gestion des infrastructures et la
fourniture des services[26]. 2. Achèvement du Ciel unique européen ·
Réaliser véritablement un ciel unique européen sans obstacles et
déployer selon le calendrier établi le futur système SESAR de gestion du trafic
aérien. ·
établir le cadre
juridique et financier approprié en soutien de la politique du Ciel unique
européen et consolider les relations entre l'Union européenne et Eurocontrol. 3. Capacité et qualité des aéroports ·
Réviser le règlement sur les créneaux horaires pour favoriser une
utilisation plus efficiente de la capacité aéroportuaire. ·
Clarifier et améliorer les conditions d'entrée sur le marché;
fournir des services de qualité, en ce compris les services d'assistance en
escale; garantir que tous les acteurs d'un système aéroportuaire répondent à
des normes de qualité minimales. ·
Capacité aéroportuaire – définir une approche pour régler les
problèmes futurs de capacité, en ce compris une meilleure intégration avec le
réseau ferroviaire. 4. Un «blue belt» maritime et l'accès au marché des ports L'espace
maritime européen sans frontière devrait évoluer vers un «blue belt» où le
trafic maritime serait libre, en Europe et dans les régions avoisinantes, afin
d'exploiter pleinement le potentiel de la navigation maritime et fluviale. ·
Synchroniser l'utilisation des outils de contrôle entre les
autorités concernées, garantir l'interopérabilité totale des systèmes de
technologies d'information et de communication (TIC) dans le secteur de la
navigation maritime et fluviale, garantir le suivi des navires et des
marchandises transportées («blue belt») et mettre en place les équipements
portuaires adéquats («blue lanes»). ·
établir un cadre
pour l'octroi de dispenses de certificats de pilotage dans les ports de l'UE. ·
Réexaminer les restrictions à la prestation de services
portuaires. ·
Renforcer la transparence en matière de financement des ports et
clarifier l'affectation des financements publics aux différentes activités portuaires
afin d'éviter toute distorsion de concurrence. 5. Un cadre adapté à la navigation intérieure ·
Mettre en place un cadre permettant d'optimiser le fonctionnement
du marché intérieur de la navigation intérieure et supprimer les barrières qui
freinent une plus grande utilisation de ce mode de transport; analyser et
définir les mesures nécessaires et les mécanismes requis pour leur mise en
œuvre, en les inscrivant dans un contexte européen plus large. 6. Transport de marchandises par route ·
Réexaminer la situation du marché du transport routier de
marchandises, ainsi que le degré de convergence concernant notamment entre
autres les redevances pour l’usage des infrastructures routières, la législation
sociale et en matière de sécurité, la transposition et le respect de la
législation dans les États membres, en vue d'ouvrir davantage les marchés des
transports routiers. En particulier, poursuivre la suppression des restrictions
en matière de cabotage. ·
Revoir les règles relatives au tachygraphe afin de rendre son
utilisation plus efficiente et plus efficace, donner à la police et aux
contrôleurs l'accès au registre des entreprises de transport routier existant
au niveau de l'UE, lors des contrôles au bord des routes; harmoniser les
sanctions en cas d'infractions à la réglementation de l'UE dans le secteur du
transport professionnel; harmoniser la formation des agents chargés de faire
appliquer la législation. ·
Adapter la législation relative aux poids et dimensions des poids
lourds aux nouvelles circonstances, technologies et besoins (poids des
batteries, meilleure performance aérodynamique, etc.) de manière à faciliter le
transport intermodal, la réduction de la consommation globale d'énergie et des
émissions. 7. Transport multimodal de marchandises: «e-fret» Créer le
cadre adéquat pour assurer le suivi des marchandises en temps réel, garantir
des règles de responsabilité sur un parcours intermodal et promouvoir un transport
de marchandises propre. ·
Mettre en pratique les concepts de «point d'entrée unique» et de
«guichet administratif unique»; au moyen notamment d'un document de transport
unique électronique (lettre de transport électronique) et d'un cadre approprié
pour le déploiement de technologies de repérage et de suivi, RFID, etc. ·
S'assurer que les régimes de responsabilité favorisent le
développement du transport ferroviaire, de la navigation intérieure et du
transport intermodal.
1.2.
Promouvoir des emplois de qualité et de bonnes conditions de travail
8. Code social pour les travailleurs exécutant des
activités mobiles de transport routier ·
Encourager et soutenir le dialogue entre les partenaires sociaux
en vue d'un accord sur un code social pour les travailleurs exécutant des
activités mobiles de transport routier, couvrant notamment le problème
des faux indépendants. 9. Un agenda social pour le transport maritime ·
Mettre en œuvre les mesures indiquées dans l'Agenda social
maritime selon des objectifs stratégiques et les recommandations de la
Commission concernant la politique de transport maritime de l’UE jusqu’en 2018. ·
Renforcer l'application par les États du pavillon, par les États
du port et par les pays fournisseurs de main d'œuvre de la convention du
travail maritime de l’Organisation internationale du travail (OIT). ·
Inclure l'ensemble ou une partie du personnel navigant dans le
champ d'application de plusieurs directives européennes concernant le droit du
travail, ou leur octroyer un niveau de protection équivalent par d'autres
moyens. ·
Actualiser la directive sur la formation des gens de mer
(2008/106/CE) suite à la révision de la convention maritime internationale sur
les normes de formation des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille
(STCW) de l'Organisation maritime mondiale; établir un cadre de reconnaissance
mutuelle pour la formation des travailleurs portuaires dans les différents
domaines d'activité des ports. 10. Un secteur de l'aviation responsable sur le plan
social ·
Établir un mécanisme pour analyser l'incidence des développements
de la réglementation sur les conditions de travail dans le secteur du transport
aérien. ·
Définir des normes minimales de service et de qualité pour les
travailleurs au niveau européen pour l'ensemble de la chaîne de valeur du
transport aérien (y compris la gestion du trafic aérien et l'assistance en
escale); encourager le dialogue social pour prévenir les conflits et les interruptions
de service minimum dans l'ensemble de la chaîne de valeur du transport aérien. 11. Une analyse de l'approche de l'UE en matière d'emplois
et de conditions de travail dans tous les modes de transport ·
Évaluer les méthodes de dialogue social en place dans les
différents segments du secteur des transports afin d'améliorer ce dialogue et
de le rendre plus efficace. ·
Garantir la participation des salariés, notamment dans le cadre
des comités d'entreprise européens, au sein des sociétés transnationales
actives dans le secteur. ·
Œuvrer à la qualité du travail dans tous les modes de transport,
en ce qui concerne notamment la formation, la certification, les conditions de
travail et l'évolution des carrières, en vue de créer des emplois de qualité,
de développer les compétences requises et de renforcer la compétitivité des
transporteurs de l'UE.
1.3.
Des transports sûrs
12. Sûreté du fret ·
Mettre en œuvre le plan d'action sur le renforcement de la sûreté
du fret aérien; définir, si nécessaire, de nouvelles règles en matière de
filtrage des marchandises transportées par air et renforcer la sûreté du fret
dans les ports. ·
Mettre en place dans toute l'UE un système de guichet unique pour
la sûreté du fret aérien. 13. Un haut niveau de sûreté et un minimum de désagréments
pour les passagers Promouvoir
des méthodes d'inspection/filtrage plus efficaces qui respectent pleinement les
droits fondamentaux. De telles méthodes devraient faciliter la mise en place de
«points de contrôle de demain», par exemple des couloirs de sûreté, permettant
de contrôler un grand nombre de passagers en créant le moins de désagréments et
le moins d'intrusion possible. Ces méthodes devraient également favoriser la
sûreté dans d'autres zones vulnérables telles que les grandes plateformes de
correspondance. ·
Favoriser, notamment grâce à des financements, la mise au point
de technologies plus efficaces et respectueuses de la vie privée (scanners,
dispositifs de détection de nouvelles substances explosives, puces
intelligentes, etc.), ainsi que des solutions plus respectueuses de la vie
privée dans le cadre des technologies existantes. ·
Définir des normes communes de performance des dispositifs de
détection ainsi que des procédures de certification pour les équipements de
détection. 14. Sûreté des transports terrestres ·
Travailler en collaboration avec les États membres sur la sûreté
des transports terrestres, en mettant en place, dans un premier temps, un
groupe d'experts permanent et en prenant des mesures supplémentaires lorsqu'une
action au niveau de l'UE apporte une valeur ajoutée. Les questions de sûreté
urbaine feront l'objet d'une attention particulière. 15. Sûreté d'un bout à l'autre ·
Accroître le niveau de sûreté tout au long de la chaîne
d'approvisionnement sans gêner le libre cours des échanges. Des certificats de
«sûreté d'un bout à l'autre» en tenant compte des systèmes déjà existants
devraient être envisagés. ·
Réaliser une évaluation conjointe de la sûreté couvrant tous les
modes de transport. ·
Intégrer les effets potentiels des attaques terroristes et
criminelles dans la préparation des plans de continuité de la mobilité (cf.
initiative 23). ·
Poursuivre la coopération internationale dans la lutte contre le
terrorisme et les autres activités criminelles comme la piraterie. Dans ce
contexte, la dimension externe (cf. initiative 40) est fondamentale.
1.4.
Agir en faveur de la sécurité des transports: sauver des milliers de
vies
16. Vers une vision «zéro mort» sur les routes ·
Harmoniser et déployer les technologies en matière de sécurité
routière – comme les dispositifs d'assistance au conducteur, les limiteurs (intelligents)
de vitesse, les systèmes de rappel de bouclage de la ceinture de sécurité,
l'eCall, les systèmes coopératifs et les interfaces véhicules/infrastructures.
Améliorer les contrôles techniques, y compris pour les systèmes de propulsion
alternatifs. ·
Mettre au point une stratégie d'action globale relative aux
blessés de la route et aux services d'intervention d'urgence, comportant des
définitions communes et une classification harmonisée des dommages corporels et
des décès afin de parvenir à définir un objectif de réduction du nombre de
blessés. ·
Mettre l'accent sur la formation et l'éducation de tous les
usagers; promouvoir l'utilisation d'équipements de sécurité (ceintures de
sécurité, vêtements de protection, dispositifs anti-manipulation). ·
Prêter une attention particulière aux usagers vulnérables tels
que les piétons, les cyclistes et les motocyclistes, notamment grâce à des
infrastructures et des technologies des véhicules plus sûres. 17. Une stratégie européenne pour la sécurité de
l'aviation civile La
sécurité aérienne en Europe est élevée, mais elle n'est pas la meilleure du
monde. L'objectif doit être de devenir la région du monde la plus sûre pour
l'aviation. À cette fin, il convient d'élaborer une vaste stratégie européenne
de la sécurité aérienne, sur la base des travaux de l'Agence européenne de la
sécurité aérienne (EASA), qui portera sur les aspects suivants: ·
améliorer la collecte, la qualité, l'échange et l'analyse des
données en réexaminant la législation sur les rapports d'incidents dans
l'aviation civile; ·
adapter le cadre réglementaire de la sécurité aérienne aux
nouvelles technologies (SESAR); ·
veiller à ce que la stratégie européenne pour la sécurité de
l'aviation soit mise en œuvre de manière cohérente dans tous les secteurs de
l'aviation; ·
promouvoir la transparence et l'échange d'informations sur la
sécurité avec l'OACI et les autres partenaires internationaux dans le domaine
de l'aviation, notamment dans le cadre de l'initiative «Global Safety Information
Exchange»; coopérer en matière de sécurité avec les pays hors UE, notamment les
États-Unis, sur des aspects tels que la convergence réglementaire, la
reconnaissance mutuelle et l'assistance technique; ·
élaborer, au niveau de l'UE, un système de gestion de la sécurité
qui prévoie des objectifs et des méthodes de mesure en matière de performances
de sécurité, afin de déceler les risques et d'améliorer de manière continue les
niveaux de sécurité. 18. Des transports maritimes plus sûrs ·
Coopérer avec l'Agence européenne pour la sécurité maritime
(AESM) afin de moderniser la législation dans le domaine de la sécurité des
navires à passagers. ·
Faire de SafeSeaNet le système de base pour tous les outils
d'information utilisés dans le cadre de la sécurité et de la sûreté maritimes
et de la protection de l'environnement marin en cas de pollution causée par les
navires; ·
évaluer la
faisabilité de la création d'un registre de l'UE et d'un pavillon de l'UE pour
le transport maritime et fluvial. Fondamentalement, le signe «UE» serait un
label de qualité certifiant la sécurité, la sûreté et la qualité
environnementale d'un navire, ainsi que le degré élevé de qualification
professionnelle de son personnel. ·
évaluer la
faisabilité d'un partage des fonctions des garde-côtes dans l'UE, notamment
pour assurer la sécurité et la sûreté maritimes ainsi que la protection de
l'environnement marin. 19. Sécurité ferroviaire ·
Mettre progressivement en place une approche sectorielle pour la
certification de la sécurité dans le secteur du transport ferroviaire, sur la
base des approches existantes applicables aux gestionnaires d'infrastructures
et aux entreprises ferroviaires, le but étant d'évaluer la possibilité de
mettre en œuvre une norme européenne. ·
Renforcer le rôle de l'Agence ferroviaire européenne dans le
domaine de la sécurité ferroviaire, notamment en ce qui concerne la supervision
des mesures nationales de sécurité, arrêtées par les autorités de sécurité
nationales, et l'harmonisation progressive de ces mesures. ·
Améliorer les procédures de certification et de maintenance des
composants critiques pour la sécurité servant à fabriquer le matériel roulant
et les infrastructures ferroviaires. 20. Transport des marchandises dangereuses ·
Rationaliser les règles pour le transport intermodal des
marchandises dangereuses afin d'assurer l'interopérabilité des différents modes
de transport.
1.5.
Qualité et fiabilité des services
21. Droits des passagers ·
Développer une interprétation uniforme de la législation
européenne en matière de droits des passagers; assurer sa mise en œuvre
harmonisée et effective afin de garantir à la fois des conditions de
concurrence équitables pour les entreprises et un standard minimum de
protection pour les Européens. ·
Élaborer des principes communs applicables aux droits des
passagers quel que soit le mode de transport (charte des droits des passagers),
notamment le droit à l'information et la clarification des droits existants;
voire, à un stade ultérieur, l'adoption d'un règlement-cadre européen unique
couvrant les droits des passagers pour tous les modes de transport (code de
l'UE). ·
Améliorer la qualité du transport pour les personnes âgées ainsi
que pour les passagers à mobilité réduite et les personnes souffrant d'un
handicap ce, notamment par une meilleure accessibilité aux infrastructures. ·
Compléter le cadre législatif existant par des mesures permettant
de couvrir les passagers pour des déplacements multimodaux, avec des titres de
transport intégrés ayant fait l'objet d'un seul contrat d'achat, et en cas de
faillite d'un opérateur de transport. · Renforcer
les droits des passagers au niveau international par une plus grande
harmonisation via l'inclusion de normes de qualité de prise en charge dans les
accords internationaux pour tous les modes de transport. 22. Mobilité continue de porte à porte ·
Définir les mesures nécessaires en vue d'une intégration accrue
des différents modes de transport afin d'offrir aux passagers la possibilité de
déplacements multimodaux continus de porte à porte. ·
Créer un cadre en faveur du développement et de l'utilisation de
systèmes intelligents, interopérables et multimodaux, pour la programmation des
horaires, l'information, la réservation en ligne et la billetterie. Ce cadre
pourrait être assorti d'une proposition législative garantissant l'accès des
prestataires de services privés à l'information en temps réel sur les
déplacements et le trafic. 23. Plans de continuité pour la mobilité ·
Assurer la mise en place de plans de mobilité garantissant la
continuité des services en cas de perturbations graves. Ces plans devraient
notamment couvrir les questions de l'accès prioritaire aux installations en bon
état de fonctionnement, de la coopération entre gestionnaires
d'infrastructures, opérateurs, autorités nationales et pays voisins, et de
l'adoption temporaire ou de l'assouplissement de règles spécifiques.
2.
Innover
pour l'avenir – technologies et comportements
2.1.
Une stratégie européenne de recherche et d'innovation dans le domaine
des transports
24. Une feuille de route technologique La
fragmentation des efforts européens en matière de recherche et de développement
est très préjudiciable. Les domaines où des efforts européens communs sont les
plus susceptibles d'apporter une valeur ajoutée sont les suivants: ·
des véhicules propres, sûrs et silencieux pour tous les modes de
transport, notamment les véhicules routiers, les navires, les péniches, le
matériel ferroviaire roulant et les aéronefs (en particulier par l'utilisation
de nouveaux matériaux, de nouveaux systèmes de propulsion et d'outils
électroniques et de gestion permettant d'organiser et intégrer des systèmes de
transport complexes); ·
des technologies permettant d'améliorer la sûreté et la sécurité
des transports; ·
des systèmes de transport et des véhicules nouveaux ou non
conventionnels tels que les aéronefs sans personnel à bord ou les systèmes non
conventionnels de distribution de marchandises; ·
une stratégie durable pour des carburants de remplacement, y
compris les infrastructures appropriées; ·
des systèmes intégrés de gestion et d'information facilitant la
prestation de services de mobilité intelligents, la gestion du trafic
permettant une meilleure utilisation des infrastructures et des véhicules, le
suivi et la gestion en temps réel des flux de marchandises; ainsi que des
systèmes d'information, de réservation et de paiement pour les passagers; ·
des infrastructures intelligentes (terrestres et spatiales)
permettant de garantir le plus haut niveau d'échange d'informations et
d'interopérabilité entre les différentes formes de transports et la
communication entre infrastructures et véhicules; ·
des innovations pour une mobilité urbaine durable, dans le
prolongement du programme CIVITAS, et des initiatives pour les systèmes de
péage urbain et de restriction d'accès. 25. Une stratégie pour l'innovation et le
déploiement Identification
des stratégies d'innovation, y compris en ce qui concerne les instruments de
gouvernance et de financement à mettre en œuvre, propres à assurer le
déploiement rapide des résultats de la recherche, par exemple: ·
le déploiement de systèmes de mobilité intelligente, par exemple
le futur système de gestion du trafic aérien (SESAR), le système européen de
gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) et les systèmes d'information
ferroviaire, les systèmes de surveillance maritime (SafeSeaNet), les services
d'information fluviale (SIF), le système de transport intelligent (STI) et les
systèmes d'information et de gestion pour le transport multimodal de future
génération; ·
la définition et le déploiement d'une plate-forme ouverte pour
des équipements électroniques embarqués dans des véhicules, pouvant remplir
différentes fonctions, notamment en matière de tarification routière; ·
le développement d'un plan d'investissement en faveur de nouveaux
services de navigation, de suivi du trafic et de communication permettant
d'intégrer les flux d'information, les systèmes de gestion et les services de
mobilité sur la base d'un Plan européen multimodal intégré d'information et de
gestion. Des projets de démonstration pour l'électromobilité (et les autres
combustibles de substitution) – en ce compris les infrastructures de recharge
et de ravitaillement ainsi que les systèmes de transport intelligents –,
l'accent étant mis sur les zones urbaines où les seuils de pollution
atmosphérique sont souvent dépassés; ·
les partenariats pour une mobilité intelligente et des projets de
démonstration de solutions durables pour le transport urbain (notamment pour
les systèmes de péage); ·
des mesures visant à promouvoir l'accélération du remplacement
des véhicules inefficaces et polluants. 26. Un cadre réglementaire pour des transports innovants Définition
d'un cadre réglementaire adéquat prévoyant, selon le cas, des mesures de
normalisation ou de régulation: ·
des normes appropriées pour les émissions de CO2 des
véhicules pour tous les modes de transport, accompagnées si nécessaire par des
exigences d'efficacité énergétique couvrant tous les types de systèmes de
propulsion; ·
des normes de niveaux d'émission de bruit pour les véhicules; ·
des mesures garantissant une réduction des émissions de CO2
et des émissions polluantes en conditions de conduite réelle, au moyen d’une
proposition, au plus tard en 2013, d'actualisation du cycle de mesure
d'émissions; ·
des stratégies de marchés publics assurant une intégration rapide
de nouvelles technologies; ·
des règles en matière d'interopérabilité des infrastructures pour
le rechargement des véhicules propres; ·
des lignes directrices et des normes pour les infrastructures de
ravitaillement; ·
des normes relatives à l'interface pour les communications entre
infrastructures, entre véhicules et infrastructures et entre véhicules; ·
les conditions d'accès aux données sur les transports à des fins
de sécurité et de sûreté; ·
des spécifications pour des systèmes de tarification et de
paiement intelligents dans le domaine des transports; ·
une meilleure mise en œuvre des règles et des normes en vigueur.
2.2.
Promouvoir un comportement plus durable
27. Informations sur les voyages ·
Sensibiliser les passagers à l'existence d'alternatives au
transport individuel conventionnel (moindre recours à l'automobile, marche et
vélo, covoiturage, «parc-relais», billetterie intelligente, etc.). 28. Étiquetage des véhicules en ce qui concerne les
émissions de CO2 et la consommation de carburant ·
Réexaminer la directive «étiquetage» pour la rendre plus
efficace. Il s'agira notamment d'envisager d'étendre son champ d'application
aux véhicules utilitaires légers et de catégorie L et d'harmoniser
l'étiquetage et les catégories de consommation des véhicules dans les
différents États membres. ·
Favoriser l'adoption de pneus économes en carburant, sûrs et à
faible niveau de bruit, au-delà des normes en vigueur en matière de réception[27]. 29. Calcul de l'empreinte carbone ·
Promouvoir les systèmes de certification des émissions de gaz à
effet de serre pour les entreprises et élaborer des normes européennes communes
afin d'estimer l'empreinte carbone de chaque passager et de chaque opération de
transport de marchandises, avec des versions adaptées aux différents
utilisateurs (entreprises, particuliers…), afin de leur permettre de faire les
meilleurs choix possibles et faciliter la commercialisation de solutions de
transport plus propres. 30. Conduite écologique et limitations de vitesse ·
Inclure des exigences de conduite économique dans les futures
révisions de la directive sur le permis de conduire et prendre les mesures
nécessaires pour accélérer le déploiement de systèmes de transport intelligents
favorisant la conduite écologique. Les techniques d'économie de carburant
devraient également être développées et promues pour les autres modes de
transport, par exemple la descente continue pour les aéronefs. ·
étudier les
démarches envisageables pour limiter la vitesse maximale des véhicules
utilitaires légers afin de réduire la consommation d'énergie, de renforcer la
sécurité routière et d'assurer des conditions équitables.
2.3.
Pour une mobilité urbaine intégrée
31. Plans de mobilité urbaine ·
Mettre en place au niveau européen des procédures et des
mécanismes de soutien financier pour la préparation d'audits sur la mobilité
urbaine et de plans de mobilité urbaine, et dresser un tableau de bord européen
de la mobilité urbaine fondé sur des objectifs communs; étudier la possibilité,
pour les villes d'une certaine taille, d'une approche contraignante fondée sur
des normes nationales correspondant aux orientations de l'UE. ·
Lier l'octroi des fonds de développement régional et de cohésion
à la présentation par les villes et les régions d'un certificat d'audit
valable, établi de manière indépendante, confirmant leurs performances en
termes de mobilité urbaine et la viabilité de leur plan de mobilité. ·
étudier la
possibilité d'un cadre de soutien européen pour la mise en œuvre progressive de
plans de mobilité urbaine dans les villes européennes. ·
Intégrer la mobilité urbaine dans un éventuel partenariat pour
l'innovation «Villes intelligentes» ("Smart Cities"). ·
Encourager les grandes entreprises à se doter de plans de gestion
de la mobilité de leurs salariés. 32. Encadrement de la tarification urbaine au niveau de
l'UE ·
Mettre en place un cadre juridique, opérationnel et technique
pour l'installation et l'exploitation d'une tarification urbaine et de systèmes
de restriction d'accès, applicables aux véhicules et aux infrastructures, y
compris les modalités de mise en œuvre. 33. Définition
d'une stratégie pour une logistique urbaine à émissions quasi nulles d'ici à
2030 ·
Définir des orientations fondées sur les meilleures pratiques,
afin de mieux suivre et gérer les flux de marchandises en ville (centres de
regroupement, taille des véhicules dans les centres-villes historiques,
restrictions réglementaires, créneaux de livraison, utilisation du potentiel de
transport par voie d'eau). · Définir
une stratégie en vue d'une «logistique urbaine à taux d'émission zéro», tenant
compte de l'aménagement du territoire, des accès ferroviaires et fluviaux, des
pratiques commerciales et de l'information des entreprises, des modes de
tarification et des normes technologiques des véhicules. ·
Promouvoir l'achat public groupé de véhicules à faible taux
d'émission pour les flottes commerciales (camions de livraison, taxis, bus,
etc.).
3.
Infrastructures
modernes et financement intelligent
3.1.
Infrastructures de transport: cohésion territoriale et croissance
économique
34. Un réseau principal constitué d'infrastructures
stratégiques européennes – Pour un réseau de mobilité européen ·
Définir, dans de nouvelles orientations RTE-T, un réseau
principal d'infrastructures stratégiques européennes intégrant les parties
orientales et occidentales de l'Union européenne, qui soit le fondement de
l'espace européen unique des transports; prévoir les connexions appropriées
avec les pays voisins. ·
Concentrer l'action de l'Union européenne sur les composantes du
réseau RTE-T présentant la plus grande valeur ajoutée européenne (maillons
transfrontaliers manquants, points de connexion intermodale et principaux
goulets d'étranglement). ·
Déployer des technologies intelligentes et interopérables à
grande échelle (SESAR, ERTMS, RIS, systèmes de transport intelligents - STI,
etc.) afin d'optimiser la capacité et l'utilisation des infrastructures. ·
Veiller à ce que les infrastructures de transport financées par
l'UE tiennent compte des impératifs d'efficacité énergétique et des contraintes
liées au changement climatique (résilience au changement climatique de
l'ensemble des infrastructures, stations de ravitaillement/rechargement pour
véhicules propres, choix des matériaux de construction, etc.). 35. Des corridors de fret multimodaux
pour des réseaux de transport durable ·
Créer dans le cadre du «réseau principal» des structures pour les
corridors de fret multimodaux, afin de synchroniser les investissements et les
travaux d'infrastructure et de permettre la fourniture de services de transport
efficients, innovants et multimodaux, y compris des services ferroviaires de
moyenne ou longue distance. ·
Soutenir le transport multimodal et l'acheminement par wagons
isolés, favoriser l'intégration des voies navigables dans le système de transport
et promouvoir l'éco-innovation dans le transport de fret; soutenir la mise en
service de véhicules et de navires neufs et la remise en état des anciens. 36. Critères d'évaluation ex-ante des
projets ·
Introduire des critères d'évaluation
ex-ante pour s'assurer de la valeur ajoutée européenne des projets
d'infrastructures, qu'ils respectent le principe du «service rendu» et génèrent
des revenus suffisants. ·
Rationaliser les procédures pour les
projets d'intérêt européen majeur, afin de garantir (i) l'achèvement de tout le
cycle des procédures dans un délai raisonnable; (ii) un schéma de communication
qui cadre avec la mise en œuvre du projet; (iii) une planification intégrée
tenant compte des questions environnementales dès les premiers stades de la
procédure de planification. ·
Intégrer dans le processus
d'évaluation ex-ante une vérification de la faisabilité d'un PPP, afin que
cette option soit analysée de manière approfondie avant toute demande de
financement de l'UE.
3.2.
Un cadre de financement cohérent
37. Un nouveau cadre de financement
pour les infrastructures de transport ·
Élaborer un cadre de financement des
infrastructures assorti de conditions suffisantes pour soutenir l'achèvement du
réseau principal du RTE-T et d'autres programmes d'infrastructures, qui intègre
les stratégies d'investissement du programme RTE-T et des Fonds structurels et
de cohésion, et tienne compte des revenus générés par les activités de
transport. ·
Apporter le soutien de l'UE au développement
et au déploiement de technologies pour une utilisation plus efficace et une
décarbonisation des infrastructures (nouvelle tarification du réseau routier et
nouveaux systèmes de péage, systèmes de transport intelligents et programmes
d'amélioration des capacités). ·
Lier le financement au titre des RTE-T aux
progrès allant dans le sens de l'achèvement du réseau principal des RTE-T et à
la mise en commun des ressources nationales le long des corridors. 38. Engagement du secteur privé ·
Mettre en place un cadre propice au
développement des PPP: (i) instaurer une procédure formelle d'examen approfondi
des projets RTE-T afin d'identifier ceux qui se prêteraient à ce mode de
financement; (ii) mettre en place graduellement des modalités normalisées et
prévisibles pour la passation de marchés de type PPP portant sur des projets
RTE‑T; et (iii) réviser en conséquence la réglementation RTE-T afin de
tenir compte des procédures de passation de marchés de type PPP et de leurs
mécanismes de paiement. ·
Dans le cadre de la coopération
établie entre les services de la Commission et l'EPEC, inciter les États
membres à recourir davantage aux PPP, en tenant compte cependant du fait que
tous les projets ne s'y prêtent pas, et apporter aux États membres l'expertise
nécessaire. ·
Participer à la conception de nouveaux
instruments financiers pour le secteur des transports, et notamment à
l'initiative de l'UE en faveur d'emprunts obligataires pour le
financement de projets.
3.3.
établir un niveau de prix
correct et éviter les distorsions
39. Améliorer la tarification et la
fiscalité Phase I (jusqu'en 2016) Remanier les tarifs et les taxes de manière à renforcer
le rôle du transport en tant qu'élément de la compétitivité européenne. Faire
en sorte que la charge globale supportée par le secteur reflète le coût total
du transport, y compris les coûts d'infrastructure et les coûts externes; ·
Réviser la fiscalité des carburants, en
indiquant clairement le type d'énergie et la teneur en CO2. ·
Introduire progressivement une redevance
d'utilisation de l'infrastructure obligatoire pour les poids lourds, en remplaçant les redevances existantes par un système basé
sur une structure tarifaire commune et sur des éléments tels que la
récupération des coûts liés à l'usure, au bruit et à la
pollution locale. ·
évaluer
les systèmes de péage routiers existants et leur compatibilité avec les traités
UE; définir des orientations pour l'application
aux véhicules routiers de l'internalisation des
coûts, consistant à intégrer le coût de la congestion, des
émissions de CO2 (si pas inclus dans les taxes sur les carburants),
de la pollution locale, du bruit et des accidents; offrir
des incitations aux États membres qui lancent des projets pilotes pour la mise
en œuvre de dispositifs correspondant à ces orientations. ·
Poursuivre l'internalisation des coûts
externes pour tous les modes de transport appliquant des principes communs, en
tenant compte des spécificités de chacun. ·
Créer un cadre permettant d'affecter
une partie des recettes à la mise en place d'un système de transport intégré et
efficace. ·
élaborer
des orientations clarifiant les possibilités de financement public pour les
différents modes et infrastructures de transport, lorsque cela est nécessaire. ·
Réexaminer, le cas échéant, la
fiscalité des transports, (i) en liant la taxation des véhicules à leurs
performances environnementales, (ii) en reflétant les modifications à apporter
au système actuel de la TVA pour le transport de passagers et (iii) en revoyant
le système d'imposition des voitures de société afin d'éliminer les distorsions
et de favoriser l'utilisation généralisée de véhicules propres. Phase II (2016 à 2020) ·
En s'appuyant sur les résultats de la phase
I, parvenir à l'internalisation complète et obligatoire des coûts externes pour
les transports routiers et ferroviaires (y compris les coûts liés au bruit, à
la pollution locale et à la congestion en ajout à la récupération obligatoire
des coûts d'usure); internaliser le coût de la
pollution locale et du bruit dans les ports et aéroports, ainsi que le coût de
la pollution atmosphérique en mer, et étudier la possibilité d'une
internalisation obligatoire des coûts sur toutes les voies navigables de l'UE;
élaborer des mesures fondées sur des mécanismes de marché
pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre.
4.
Dimension
extérieure
40. Les transports dans le monde: la dimension extérieure Le transport est par nature international. C'est
pourquoi la plupart des mesures envisagées dans le présent livre blanc
concernent des aspects liés au développement des transports au-delà des
frontières européennes. L'ouverture des marchés des pays tiers en ce qui
concerne les services de transport, les produits et les investissements
continue d'être une priorité. Par conséquent, le transport sera
systématiquement un volet de nos négociations commerciales (négociations
bilatérales, régionales et dans le cadre de l'OMC). Des stratégies adaptées
seront mises en place pour assurer la reconnaissance du rôle central de l'UE en
matière d'établissement de normes dans le domaine des transports. La Commission
mettra l'accent sur les objectifs suivants: ·
l'extension des règles du marché intérieur via les travaux menés
au sein des organisations internationales (OMC, OACI, OMI, OTIF, OSJD, CEE/NU,
commissions internationales fluviales, etc.) et lorsque cela est approprié,
l’obtention du statut de membre à part pour l'UE; la
promotion des normes européennes en matière de sécurité, de sûreté, de
protection de la vie privée et de préservation de l'environnement partout dans
le monde; l'approfondissement du dialogue sur les transports avec les
principaux partenaires; ·
l'achèvement de l'espace aérien européen commun, couvrant 58 pays
et un milliard d'habitants; la conclusion d'un accord
global sur les services aériens avec les principaux partenaires économiques
(Brésil, Chine, Inde, Russie, Corée du Sud, etc.) et l'élimination, dans les
pays tiers, des restrictions à l'investissement dans les transports aériens;
la promotion du déploiement de la technologie SESAR; ·
la promotion, dans le cadre des enceintes
multilatérales et des relations bilatérales, de politiques axées sur
l'efficacité énergétique et sur les objectifs du présent livre blanc en matière
de changement climatique; ·
l'utilisation continue des leviers
multilatéraux (OACI, OMI et OMD) et bilatéraux pour lutter contre le
terrorisme, éventuellement dans la perspective d'accords internationaux et d'un
renforcement du dialogue sur la sûreté avec les partenaires stratégiques, à
commencer par les États-Unis; une coopération
internationale pour une évaluation commune des menaces, la formation de
fonctionnaires de pays tiers, l'organisation d'inspections conjointes, la
prévention de la piraterie en mer, etc.; la reconnaissance au niveau
international de la notion UE de «système de sûreté à guichet unique»; ·
la mise en place d'un cadre de coopération permettant d'étendre à
nos voisins immédiats notre politique en matière de transports et
d'infrastructures, afin d'améliorer l'interconnexion des infrastructures et
l'intégration accrue des marchés, y compris l'élaboration de plans de
continuité pour la mobilité; ·
la coopération avec les partenaires méditerranéens en vue de la
mise en œuvre d'une stratégie maritime méditerranéenne de renforcement de la
sécurité, de la sûreté et de la surveillance maritimes; ·
l'adoption de mesures appropriées pour parvenir à la suppression
des exemptions accordées aux conférences maritimes en dehors de l'UE; ·
l'établissement de partenariats de recherche
et d'innovation pour trouver des réponses communes aux problèmes
d'interopérabilité des systèmes de gestion de transport, d'adoption de
carburants pauvres en carbone, de sûreté et de
sécurité. [1] Voir
la communication de la Commission intitulée «Feuille de route vers une économie
compétitive à faible intensité de carbone à l’horizon 2050», COM(2011)112. [2] Ce
chiffre correspond à des réductions d'émissions d'environ 70 % par rapport
aux niveaux de 2008. [3] Même
dans ce scénario, l'utilisation des biocarburants et de l'électricité serait
légèrement en hausse par rapport à aujourd'hui. [4] L'annexe 3
contient une description de la manière dont les transports pourraient évoluer
jusqu'en 2050 si aucune mesure n'est prise pour modifier les tendances
(scénario de référence): «Scénario de référence (2010-2050)» de l'analyse
d'impact relative au Livre blanc sur les transports. [5] COM
(2010) 2020. [6] COM
(2011) 109. [7] Plus
de la moitié (en poids) de l'ensemble des marchandises transportées par route
parcourt des distances inférieures à 50 km, et plus des trois quarts
correspond à des distances inférieures à 150 km. [8] L'UE
a développé une politique maritime intégrée qui place le transport maritime
dans un contexte plus large de gouvernance, de compétitivité et de stratégies
régionales. Voir COM(2009) 540. [9] L'expression
«utilisant des carburants traditionnels» renvoie aux véhicules équipés de
moteurs non hybrides à combustion interne. [10] Cette
mesure réduirait aussi considérablement les autres émissions nocives. [11] Voir
la communication de la Commission intitulée «Feuille de route vers une économie
compétitive à faible intensité de carbone à l’horizon 2050», COM(2011) 112. [12] Conformément
au plan directeur européen en matière d'ATM: http://ec.europa.eu/transport/air/sesar/deployment_en.htm [13] Conformément
au plan de déploiement européen d'ERTMS: voir la décision C(2009) 561 de la
Commission. [14] Conformément
au plan de mise en œuvre EasyWay 2: voir la décision C(2010) 9675 de la Commission. [15] Directive
2002/59/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 juin 2002 relative à
la mise en place d'un système communautaire de suivi du trafic des navires et
d'information, et abrogeant la directive 93/75/CEE du Conseil (JO L 208 du
58.2002), modifiée par la directive 2009/17/CE (JO L 131 du 28.5.2009). [16] Voir
la directive 2005/44/CE. [17] Voir
les communications de la Commission «Une Union de l'innovation», COM(2010) 546,
et «Une stratégie numérique pour l'Europe», COM(2010) 245/2. [18] Les
politiques en matière de véhicules propres et économes en énergie s'inspireront
de la communication COM(2010) 186 de la Commission, qui définit une
approche technologiquement neutre pour les carburants de substitution, que les
véhicules concernés soient électriques, à hydrogène et à pile à combustible, ou
équipés de moteurs à combustion interne. [19] COM(2009) 538
et COM(2010) 584. [20] Dans
l'annexe technique à la stratégie pour une mise en œuvre de l’internalisation
des coûts externes (SEC(2008) 227, accompagnant COM(2010) 435), la
Commission a présenté un modèle commun pour la tarification de tous les coûts
externes dans tous les secteurs du transport. [21] COM(2010) 700. [22] Voir
aussi le considérant 3 de la directive 2009/29/CE. [23] Voir
aussi la communication de la Commission COM(2009) 301 sur le partenariat
Union européenne-Afrique. [24] Y
compris l'espace aérien euro-méditerranéen (voir la communication de la
Commission intitulée «Un partenariat pour la démocratie et une prospérité
partagée avec le sud de la Méditerranée», COM(2011) 200) ainsi que
d'autres pays voisins. [25] Voir COM (2011) 200. [26] Les
options retenues en matière de séparation structurelle devront viser à assurer
le développement de la concurrence, la poursuite des investissements et
l'efficacité de la prestation des services par rapport aux coûts. [27] Y
compris l'adoption de toutes les mesures de mise en œuvre de la directive (CE)
no 1222/2009 sur l'étiquetage des pneumatiques. Cette adoption
permettrait de parvenir à une économie de carburant de 5 % sur l'ensemble
du parc de l'UE d'ici à 2020.