ISSN 1977-0936

Journal officiel

de l'Union européenne

C 224

European flag  

Édition de langue française

Communications et informations

65e année
8 juin 2022


Sommaire

page

 

 

PARLEMENT EUROPÉEN
SESSION 2021-2022
Séances du 22 au 25 novembre 2021
TEXTES ADOPTÉS

1


 

I   Résolutions, recommandations et avis

 

RÉSOLUTIONS

 

Parlement européen

 

Mardi 23 novembre 2021

2022/C 224/01

Résolution du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la politique des sports de l’Union européenne: bilan et pistes pour l’avenir (2021/2058(INI))

2

2022/C 224/02

Résolution du Parlement européen du 23 novembre 2021 contenant des recommandations à la Commission sur la numérisation de la communication d’informations, du suivi et de l’audit au niveau européen (2021/2054(INL))

11

 

Mercredi 24 novembre 2021

2022/C 224/03

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur une stratégie européenne pour les matières premières critiques (2021/2011(INI))

22

2022/C 224/04

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur la révision du règlement financier en amont de l’entrée en vigueur du cadre financier pluriannuel 2021-2027 (2021/2162(INI))

37

2022/C 224/05

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur une stratégie pharmaceutique pour l’Europe (2021/2013(INI))

47

 

Jeudi 25 novembre 2021

2022/C 224/06

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 contenant des recommandations à la Commission sur la politique et la législation en matière de migration légale (2020/2255(INL))

69

2022/C 224/07

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur l’introduction d’un passeport européen de sécurité sociale pour améliorer la mise en application numérique des droits de sécurité sociale et d’une mobilité équitable (2021/2620(RSP))

81

2022/C 224/08

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur les négociations multilatérales en vue de la 12e conférence ministérielle de l’OMC à Genève, du 30 novembre au 3 décembre 2021 (2021/2769(RSP))

89

2022/C 224/09

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la sécurité des parcs de stationnement pour camions dans l’Union européenne (2021/2918(RSP))

95

2022/C 224/10

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la situation en Somalie (2021/2981(RSP))

99

2022/C 224/11

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur les violations des droits de l’homme commises par des entreprises militaires et de sécurité privées, en particulier le groupe Wagner (2021/2982(RSP))

104

2022/C 224/12

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la situation des droits de l’homme au Cameroun (2021/2983(RSP))

111


 

III   Actes préparatoires

 

Parlement européen

 

Mardi 23 novembre 2021

2022/C 224/13

P9_TA(2021)0456
Politique agricole commune — aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres et financés par le FEAGA et par le Feader ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant des règles régissant l’aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres dans le cadre de la politique agricole commune (les plans stratégiques relevant de la PAC) et financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), et abrogeant le règlement (UE) no 1305/2013 du Parlement européen et du Conseil et le règlement (UE) no 1307/2013 du Parlement européen et du Conseil (COM(2018)0392 — C8-0248/2018 — 2018/0216(COD))
P9_TC1-COD(2018)0216
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil établissant des règles régissant l'aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres dans le cadre de la politique agricole commune (plans stratégiques relevant de la PAC) et financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), et abrogeant les règlements (UE) no 1305/2013 et (UE) no 1307/2013

115

2022/C 224/14

P9_TA(2021)0457
Politique agricole commune: financement, gestion et suivi ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune et abrogeant le règlement (UE) no 1306/2013 (COM(2018)0393 — C8-0247/2018 — 2018/0217(COD))
P9_TC1-COD(2018)0217
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune et abrogeant le règlement (UE) no 1306/2013

118

2022/C 224/15

P9_TA(2021)0458
Politique agricole commune — modification du règlement OCM et d'autres règlements ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant les règlements (UE) no 1308/2013 portant organisation commune des marchés dans le secteur des produits agricoles, (UE) no 1151/2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires, (UE) no 251/2014 concernant la définition, la description, la présentation, l’étiquetage et la protection des indications géographiques des produits vinicoles aromatisés, (UE) no 228/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des régions ultrapériphériques de l’Union et (UE) no 229/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des îles mineures de la mer Égée (COM(2018)0394 — C8-0246/2018 — 2018/0218(COD))
P9_TC1-COD(2018)0218
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant les règlements (UE) no 1308/2013 portant organisation commune des marchés dans le secteur des produits agricoles, (UE) no 1151/2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires, (UE) no 251/2014 concernant la définition, la description, la présentation, l'étiquetage et la protection des indications géographiques des produits vinicoles aromatisés et (UE) no 228/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l'agriculture en faveur des régions ultrapériphériques de l'Union

122

2022/C 224/16

P9_TA(2021)0459
Procédures d’insolvabilité: remplacement des annexes A et B du règlement ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil remplaçant les annexes A et B du règlement (UE) 2015/848 relatif aux procédures d’insolvabilité (COM(2021)0231 — C9-0178/2021 — 2021/0118(COD))
P9_TC1-COD(2021)0118
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil portant modification du règlement (UE) 2015/848 relatif aux procédures d’insolvabilité afin de remplacer ses annexes A et B

126

2022/C 224/17

P9_TA(2021)0460
Statistiques intégrées sur les exploitations agricoles: contribution de l’Union au titre du cadre financier 2021-2027 ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2018/1091 en ce qui concerne la contribution de l’Union aux statistiques intégrées sur les exploitations agricoles au titre du cadre financier 2021-2027 (COM(2021)0477 — C9-0346/2021 — 2021/0270(COD))
P9_TC1-COD(2021)0270
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2018/1091 en ce qui concerne la contribution de l’Union aux statistiques intégrées sur les exploitations agricoles au titre du règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027

127

2022/C 224/18

P9_TA(2021)0461
Produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance (PRIIP): documents d'informations clés. Prorogation du régime transitoire ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1286/2014 en vue de proroger le régime transitoire appliqué aux sociétés de gestion, aux sociétés d’investissement et aux personnes qui fournissent des conseils sur les parts d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et d’OPCVM non coordonnés ou qui vendent ces parts (COM(2021)0397 — C9-0326/2021 — 2021/0215(COD))
P9_TC1-COD(2021)0215
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1286/2014 en vue de proroger le régime transitoire appliqué aux sociétés de gestion, aux sociétés d'investissement et aux personnes qui fournissent des conseils au sujet des parts d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et d'OPCVM non coordonnés ou qui vendent ces parts

128

2022/C 224/19

P9_TA(2021)0462
Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM): utilisation de documents d'informations clés ***I
Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2009/65/CE en ce qui concerne l’utilisation de documents d’informations clés par les sociétés de gestion d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) (COM(2021)0399 — C9-0327/2021 — 2021/0219(COD))
P9_TC1-COD(2021)0219
Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption de la directive (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2009/65/CE en ce qui concerne l'utilisation de documents d'informations clés par les sociétés de gestion d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM)

129

 

Mercredi 24 novembre 2021

2022/C 224/20

Résolution législative du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur le projet commun de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022, approuvé par le comité de conciliation dans le cadre de la procédure budgétaire (13911/2021 — C9-0428/2021 — 2021/0227(BUD))

130

2022/C 224/21

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 relative à la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 5/2021 de l’Union européenne pour l’exercice 2021 — Aide humanitaire aux réfugiés en Turquie (12444/2021 — C9-0380/2021 — 2021/0226(BUD))

151

2022/C 224/22

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 relative à la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 6/2021 de l’Union européenne pour l’exercice 2021 — Doses supplémentaires de vaccin en faveur des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, renforcement du MPCU et autres ajustements des dépenses et des recettes (14038/2021 — C9-0425/2021 — 2021/0326(BUD))

153

 

Jeudi 25 novembre 2021

2022/C 224/23

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés à la suite d’une demande de l’Espagne — EGF/2021/001 ES/País Vasco metal (COM(2021)0618 — C9-0377/2021 — 2021/0316(BUD))

155

2022/C 224/24

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres de l’Union européenne à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion des Philippines à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0359 — C9-0361/2021 — 2021/0178(NLE))

159

2022/C 224/25

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Jamaïque à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0363 — C9-0334/2021 — 2021/0179(NLE))

160

2022/C 224/26

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres de l’Union européenne à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Bolivie à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0369 — C9-0336/2021 — 2021/0183(NLE))

161

2022/C 224/27

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres de l’Union européenne à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Pakistan à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0368– C9-0335/2021 — 2021/0182(NLE))

162

2022/C 224/28

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Tunisie à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0371 — C9-0337/2021 — 2021/0198(NLE))

163


Légende des signes utilisés

*

Procédure de consultation

***

Procédure d'approbation

***I

Procédure législative ordinaire (première lecture)

***II

Procédure législative ordinaire (deuxième lecture)

***III

Procédure législative ordinaire (troisième lecture)

(La procédure indiquée est fondée sur la base juridique proposée par le projet d'acte.)

Amendements du Parlement:

Les parties de texte nouvelles sont indiquées en italiques gras . Les parties de texte supprimées sont indiquées par le symbole ▌ ou barrées. Les remplacements sont signalés en indiquant en italiques gras le texte nouveau et en effaçant ou en barrant le texte remplacé.

FR

 


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/1


PARLEMENT EUROPÉEN

SESSION 2021-2022

Séances du 22 au 25 novembre 2021

TEXTES ADOPTÉS

 


I Résolutions, recommandations et avis

RÉSOLUTIONS

Parlement européen

Mardi 23 novembre 2021

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/2


P9_TA(2021)0463

La politique des sports de l’Union européenne: bilan et pistes pour l’avenir

Résolution du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la politique des sports de l’Union européenne: bilan et pistes pour l’avenir (2021/2058(INI))

(2022/C 224/01)

Le Parlement européen,

vu les articles 6 et 165 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE), qui précisent les compétences et l’action de l’Union dans le domaine du sport, en particulier la promotion des enjeux européens du sport, tout en tenant compte de ses spécificités, de ses structures fondées sur le volontariat ainsi que de sa fonction sociale et éducative,

vu le programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’Organisation des Nations unies et ses 17 objectifs de développement durable (ODD), en particulier le rôle du sport en tant qu’élément important du développement durable et ses contributions à la paix, à la promotion de la tolérance et du respect, à l’autonomisation des femmes et des jeunes, de l’individu et de la collectivité, ainsi qu’à la réalisation des objectifs de santé, d’éducation et d’inclusion sociale (1),

vu le règlement (UE) 2021/817 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2021 établissant Erasmus +, le programme de l’Union pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport, et abrogeant le règlement (UE) no 1288/2013 (2), et notamment son chapitre consacré au sport,

vu le livre blanc de la Commission du 11 juillet 2007 sur le sport (COM(2007)0391),

vu la communication de la Commission du 18 janvier 2011 intitulée «Développer la dimension européenne du sport» (COM(2011)0012),

vu la communication de la Commission du 7 juillet 2020 sur la mise en œuvre et la pertinence du plan de travail de l’Union européenne en faveur du sport pour 2017-2020 (COM(2020)0293), et notamment ses recommandations pour l’avenir,

vu la communication de la Commission du 3 mars 2021 intitulée «Union de l’égalité: Stratégie en faveur des droits des personnes handicapées 2021-2030» (COM(2021)0101),

vu les lignes directrices de l’UE du 16 novembre 2012 concernant la double carrière des athlètes — Recommandations pour des mesures en faveur de la double carrière dans le sport de haut niveau,

vu sa résolution du 2 février 2012 sur la dimension européenne du sport (3),

vu sa résolution du 14 mars 2013 sur les matchs truqués et la corruption dans le sport (4),

vu sa résolution du 11 juin 2015 sur les dernières révélations concernant les cas de corruption au plus haut niveau de la FIFA (5),

vu sa résolution du 2 février 2017 sur une approche intégrée de la politique des sports: bonne gouvernance, accessibilité et intégrité (6),

vu sa résolution du 15 septembre 2020 sur les mesures efficaces pour rendre plus écologiques les programmes Erasmus + et Europe créative ainsi que le corps européen de solidarité (7),

vu sa résolution du 10 février 2021 sur l’incidence de la COVID-19 sur la jeunesse et le sport (8),

vu sa résolution du 19 mai 2021 contenant des recommandations à la Commission sur les défis pour les organisateurs d’événements sportifs dans l’environnement numérique (9),

vu la résolution du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, sur le plan de travail de l’Union européenne en faveur du sport (1er janvier 2021-30 juin 2024) (10), en particulier ses domaines prioritaires,

vu les conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, sur la lutte contre la corruption dans le sport (11),

vu les conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, sur l’accès au sport pour les personnes handicapées (12),

vu les conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, sur l’impact de la pandémie de COVID-19 et la relance du secteur sportif (13),

vu les conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, intitulées «Donner des moyens d’action aux entraîneurs en améliorant les possibilités d’acquérir des aptitudes et des compétences» (14),

vu les conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements des États membres, réunis au sein du Conseil, sur l’innovation dans le sport (15),

vu la convention du Conseil de l’Europe du 16 novembre 1989 contre le dopage,

vu la convention du Conseil de l’Europe du 18 septembre 2014 sur la manipulation de compétitions sportives,

vu la convention du Conseil de l’Europe du 3 juillet 2016 sur une approche intégrée de la sécurité, de la sûreté et des services lors des matches de football et autres manifestations sportives,

vu le code d’éthique sportive du Conseil de l’Europe révisé le 16 mai 2001 et la charte européenne du sport du Conseil de l’Europe révisée le 13 octobre 2021,

vu la convention internationale de l’UNESCO du 19 octobre 2005 contre le dopage dans le sport,

vu son étude de juin 2021 sur «La politique des sports de l’Union européenne: bilan et pistes pour l’avenir» (16),

vu le rapport final d’Ecorys, de KEA et de Sport et Citoyenneté à la DG Éducation, jeunesse, sport et culture de la Commission européenne de juin 2016, intitulé «Cartographie et analyse de la spécificité du sport»,

vu le rapport d’Ecorys et de SportsEconAustria à la Commission européenne de 2020 intitulé «Étude cartographique de la Commission européenne mesurant l’impact économique de la COVID-19 sur le secteur du sport dans l’UE»,

vu l’article 54 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission de la culture et de l’éducation (A9-0318/2021),

A.

considérant que le sport joue un rôle clé dans la vie sociale, culturelle et éducative des citoyens européens et véhicule des valeurs telles que la démocratie, le respect, la solidarité, la diversité et l’égalité;

B.

considérant que le sport facilite l’intégration, en particulier celle des personnes moins favorisées;

C.

considérant que le sport doit être inclusif et ouvert à tous, indépendamment de l’âge, du sexe, du handicap ou du milieu culturel et socio-économique;

D.

considérant que le sport est un secteur économique en pleine expansion qui contribue à la croissance et à l’emploi dans l’Union et, partant, à sa prospérité;

E.

considérant que le sport contribue au renforcement de l’intégration européenne et à la place de l’Union dans la coopération internationale;

F.

considérant que la COVID-19 a eu des répercussions économiques et sociales négatives sur le secteur du sport;

G.

considérant que l’Union devrait s’efforcer de développer davantage la dimension européenne du sport tout en respectant sa spécificité et son autonomie;

H.

considérant que la politique des sports de l’Union doit soutenir à la fois le sport d’élite et le sport de masse, y compris les loisirs actifs;

I.

considérant que le sport de masse contribue au développement des compétences des jeunes et favorise l’engagement citoyen grâce au bénévolat;

J.

considérant que les jeunes athlètes sont confrontés au problème de devoir concilier leur carrière sportive avec leur formation et leurs activités professionnelles;

K.

considérant que le sport a une incidence positive sur la santé et le bien-être des citoyens;

L.

considérant que le développement des infrastructures sportives est un élément important pour améliorer la qualité de vie et les perspectives économiques dans les zones isolées et défavorisées;

M.

considérant que le sport est confronté à une série de défis tels que des problèmes de gouvernance, la corruption, le trucage de matchs, le dopage, les difficultés de financement, le piratage numérique, les modèles exclusivement fondés sur le profit, les violations des droits de l’homme, la discrimination et la violence, ainsi qu’à des enjeux environnementaux et de durabilité;

N.

considérant que les femmes restent sous-représentées dans le sport, tant dans les instances dirigeantes que dans l’espace médiatique;

O.

considérant que la retransmission illégale de manifestations sportives en direct menace la stabilité financière tant du sport professionnel que du sport de masse, qui dépendent des revenus tirés des droits de retransmission dans le sport;

Renforcer la visibilité, la coopération et l’intégration du sport dans les politiques de l’Union

1.

invite l’Union à adopter une approche plus globale de la politique des sports et à redoubler d’efforts pour l’intégrer dans les autres politiques de l’Union;

2.

souligne la nécessité de renforcer la coopération interinstitutionnelle et la collaboration avec les acteurs du sport;

3.

invite la Commission à mettre en place une coopération structurée régulière et de haut niveau avec tous les acteurs du sport et d’autres institutions, afin de formuler des recommandations d’action plus ciblées et plus contraignantes en ce qui concerne les défis auxquels est actuellement confronté le secteur du sport;

4.

invite la Commission à présenter une communication sur l’avenir du sport liée aux objectifs stratégiques de l’Union;

5.

invite la Commission à renforcer la visibilité et la dimension du sport dans tous les domaines d’action au niveau de l’Union par l’adjonction du terme «sport» dans l’intitulé du portefeuille du commissaire responsable;

6.

demande également, à cet égard, que soit institué un coordinateur européen du sport qui serait le point de contact de la Commission dans ce domaine et une référence visible;

7.

souligne la nécessité d’associer davantage le Parlement à l’établissement d’un cadre pour des débats politiques réguliers et une action en faveur du sport, ainsi que la nécessité d’un suivi et d’un contrôle parlementaires en ce qui concerne la mise en œuvre des objectifs stratégiques;

8.

souligne le rôle de la conférence sur l’avenir de l’Europe dans les discussions sur la voie à suivre concernant la politique sportive de l’Union et les questions liées au sport, et encourage tous les acteurs du secteur du sport à y participer activement;

9.

prend acte de l’adoption récente de la charte européenne révisée du sport au sein du Conseil de l’Europe, qui met en évidence les caractéristiques communes d’un cadre pour le sport européen et son organisation et invite les institutions de l’Union à s’efforcer d’assurer la cohérence, la coopération et la solidarité au niveau continental, tout en prenant des initiatives dans le domaine de la politique sportive;

10.

invite le Parlement européen à jouer un rôle plus actif dans la diplomatie sportive;

Conforter les principes d’un modèle sportif européen

11.

reconnaît l’importance d’un modèle sportif européen fondé sur des valeurs, les activités bénévoles et la solidarité et se propose de le développer davantage, dans l’intérêt des citoyens et des parties prenantes;

12.

prend acte de la diversité des approches en fonction des sports et des différents pays, tout en considérant qu’il convient de renforcer et de protéger davantage le socle commun du sport européen, en particulier les liens qui existent entre le sport de masse et le sport d’élite;

13.

appelle de ses vœux un modèle sportif européen qui reconnaisse la nécessité d’un engagement fort en faveur de l’intégration des principes de solidarité, de durabilité, d’inclusion pour tous, de compétition ouverte, de mérite sportif et d’équité et, par conséquent, s’oppose fermement aux compétitions dissidentes qui compromettent ces principes et mettent en péril la stabilité de l’écosystème du sport dans son ensemble; souligne que ces principes devraient être encouragés par tous les acteurs du sport et les autorités nationales;

14.

reconnaît le rôle des fédérations dans la gestion de leur discipline et encourage une coordination et une coopération plus étroites avec les autorités et toutes les parties prenantes concernées;

15.

reconnaît que les clubs sportifs constituent le fondement d’un modèle européen du sport offrant à tous la possibilité de pratiquer le sport au niveau local, en particulier aux jeunes, indépendamment de leur milieu culturel ou socio-économique;

16.

souligne la nécessité d’une solidarité renforcée et plus ciblée et d’une redistribution financière accrue, ainsi que d’échanges en matière de compétences et de savoir-faire, en particulier entre le sport professionnel et le sport de masse; invite les fédérations sportives à mettre en œuvre un mécanisme de solidarité fondé sur une méthode de répartition équitable et contraignante qui garantisse le financement approprié du sport amateur et du sport de masse;

17.

souligne la nécessité de garantir la stabilité financière durable et la bonne gestion des clubs sportifs et demande aux organismes sportifs de mettre en place, si cela n’a pas encore été fait, des mécanismes à cet effet, assortis d’un système approprié pour les faire appliquer;

18.

estime que le régime de propriété des clubs allemands, fondé sur la règle des 50 + 1, a bien fonctionné pour le football allemand et devrait être considéré comme un exemple possible de bonne pratique, dans un contexte où d’autres pays cherchent à améliorer leurs propres modèles;

19.

exhorte les pouvoirs publics ainsi que les fédérations et organisations sportives à défendre les droits de l’homme et les principes démocratiques dans toutes les actions qu’ils mènent, notamment lorsqu’ils attribuent l’organisation de grandes manifestations sportives, ainsi que dans le choix des sponsors; insiste sur le fait que les grandes manifestations sportives ne devraient plus être attribuées à des pays où ces valeurs et droits fondamentaux font l’objet de violations répétées;

20.

invite les organisations sportives à respecter la fréquence établie des tournois sportifs internationaux, en particulier les championnats d’Europe et du monde, tout en tenant compte des compétitions nationales et de la santé des athlètes et des joueurs;

Consolider la bonne gouvernance et l’intégrité

21.

estime qu’un engagement renouvelé en faveur d’une bonne gouvernance est nécessaire afin de rééquilibrer les aspects sociaux et économiques du sport et de veiller au respect de la représentation des parties prenantes dans les organes de décision;

22.

observe qu’il convient de trouver un équilibre entre l’accent mis sur les intérêts commerciaux par le sport professionnel et des fonctions sociales indispensables; encourage les organisations concernées à s’attaquer à cette question afin de continuer à servir de modèles, à travers la défense des idéaux sur lesquels le sport européen s’est construit;

23.

invite les organisations sportives internationales, européennes et nationales et les organisations représentatives des parties prenantes à mettre en œuvre les normes de gouvernance les plus élevées;

24.

reconnaît les efforts déployés par les organisations et fédérations sportives pour garantir la mise en œuvre des principes de bonne gouvernance dans le sport et souligne qu’il est nécessaire que la Commission élabore des recommandations concernant des lignes directrices pour l’organisation du sport et de ses instances dirigeantes dans l’Union;

25.

prie instamment les instances dirigeantes et acteurs du sport au niveau international, européen et national de prendre des mesures en faveur de la diversité et de l’inclusion, en particulier pour accroître le nombre de femmes et de personnes appartenant à des minorités ethniques aux postes de direction et dans les conseils d’administration;

26.

invite l’ensemble des organisations des acteurs du sport à atteindre les niveaux appropriés de représentativité et de professionnalisation comme condition préalable à leur participation aux processus décisionnels collectifs;

27.

invite les institutions de l’Union à promouvoir et à protéger les droits fondamentaux des athlètes, y compris la représentation des athlètes dans le processus décisionnel, la liberté d’association, la négociation collective et la non-discrimination;

28.

souligne la nécessité pour les autorités sportives de prendre en compte la protection de la santé mentale des athlètes de la même manière que leur santé physique;

29.

invite les États membres à prendre des mesures pour garantir à tous les athlètes professionnels un accès égal aux mécanismes de protection sociale et de protection du travail;

30.

invite les États membres, les instances dirigeantes du sport et les clubs à reconnaître le statut des supporters dans le sport en les associant aux organes de gouvernance et de décision;

31.

invite la Commission à approfondir sa pratique du dialogue social et à l’étendre à tous les sports professionnels;

32.

accueille favorablement les réformes et mesures visant à améliorer la transparence et la responsabilité sur le marché des transferts de joueurs pour l’ensemble des sports et demande instamment la poursuite des efforts dans ce domaine; note que des cadres européens sont nécessaires pour améliorer les systèmes de transfert des joueurs afin de répondre aux normes et aux objectifs européens, notamment au regard du marché du travail et de la réglementation financière;

33.

rappelle qu’il est nécessaire de réglementer les activités des agents et reconnaît que les récentes réformes du marché des transferts dans le football, notamment la création d’une chambre de compensation, les exigences en matière d’octroi de licences pour les agents et le plafonnement des commissions des agents, vont dans la bonne direction; prie instamment les autorités sportives compétentes de veiller à la mise en œuvre rapide de ces réformes et invite la Commission à surveiller les progrès réalisés;

34.

insiste sur le fait que la lutte contre la corruption dans le sport, laquelle est souvent liée au blanchiment de capitaux et à la criminalité, requiert une coopération transnationale entre toutes les parties prenantes et toutes les autorités;

35.

invite les États membres et les autorités compétentes à lutter fermement contre les abus dans le secteur des jeux d’argent et de hasard, y compris la prolifération de sites frauduleux et de comportements prédateurs, afin de protéger les mineurs et les personnes vulnérables contre tout risque;

36.

exhorte le Conseil et la Commission à ne pas repousser davantage la signature et la ratification de la convention du Conseil de l’Europe sur la manipulation de compétitions sportives;

37.

souligne la nécessité de développer les capacités pour renforcer les mesures de prévention et de lutte contre le dopage dans le sport grâce à une stratégie européenne commune prévoyant une collaboration étroite et le partage d’informations entre les services répressifs de tous les pays de l’Union;

38.

souligne la nécessité de campagnes d’information et d’éducation sur la prévention du dopage, du trucage de matchs, de la corruption, de la violence, des abus physiques et psychologiques et d’autres problèmes liés à l’intégrité, en mettant l’accent sur le sport amateur;

Faire en sorte que le sport soit sûr, inclusif et équitable

39.

invite la Commission et les États membres à associer tous les acteurs pertinents pour veiller à ce que la politique et la législation du sport favorisent l’égalité entre les hommes et les femmes, en accordant une attention particulière à la lutte contre toutes les formes de violence et de harcèlement, les stéréotypes de genre, la faible visibilité et la médiatisation insuffisante, et contre les disparités en matière de rémunération, de primes et de récompenses;

40.

invite les fédérations sportives nationales à évoluer vers une harmonisation des primes versées aux athlètes féminins et masculins, en suivant l’exemple de la fédération irlandaise de football (FAI);

41.

invite la Commission à reconnaître l’importance de l’inclusion sociale des personnes moins favorisées, des réfugiés, des minorités ethniques et de la communauté LGBTQI+ dans le sport, et à œuvrer en faveur de cette inclusion, sans laisser personne de côté;

42.

souligne la nécessité de tirer parti de l’importance sociale considérable du sport d’élite pour sensibiliser aux difficultés qu’affrontent les personnes LGBTQI + dans le domaine du sport;

43.

prie instamment les instances sportives et les pouvoirs publics de lutter efficacement contre la discrimination, la violence et les discours de haine, et de garantir un sport sûr et inclusif pour tous les athlètes, les spectateurs et le personnel dans les enceintes sportives et en ligne;

44.

insiste sur une approche de tolérance zéro en ce qui concerne le racisme et la violence dans le sport et invite instamment la Commission, les États membres et les fédérations à élaborer des mesures pour prévenir de tels incidents et à adopter des sanctions et des mesures efficaces pour soutenir les victimes;

45.

demande aux États membres d’intensifier leurs efforts en faveur de l’inclusion des personnes souffrant de handicaps mentaux et physiques dans les activités et programmes sportifs, et d’accroître la visibilité dans les médias des compétitions auxquelles participent des athlètes handicapés;

46.

souligne la nécessité d’accroître le financement et de lever tous les obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées, au moyen de campagnes d’éducation et de sensibilisation, de formations spécialisées pour les acteurs concernés et d’infrastructures sportives accessibles permettant la participation à des manifestations et à des activités sportives;

47.

invite les États membres à offrir des récompenses financières égales à leurs champions olympiques et paralympiques et à soutenir les olympiens et les paralympiens à faibles revenus;

48.

rappelle que l’Union est confrontée à des défis démographiques tels que le vieillissement de la population et qu’il convient en particulier d’encourager le vieillissement actif par l’activité physique;

49.

prie instamment les médias des États membres d’améliorer la couverture d’un éventail plus large de sports, en particulier le sport féminin et le sport pour les jeunes;

50.

invite les États membres à mettre en place des mesures spécifiques pour permettre aux enfants issus de milieux socialement défavorisés d’avoir accès à des sports qui entraînent des coûts d’équipement et des frais élevés, y compris les sports d’hiver;

51.

invite les institutions de l’Union, les États membres et les organismes sportifs à accorder la priorité aux politiques qui protègent les enfants contre la discrimination, le harcèlement et toutes les formes d’abus, qui sensibilisent à cet égard et qui donnent accès à des voies de recours, y compris à des conseils juridiques et à une protection en temps opportun;

52.

se félicite de l’étude «Safeguarding children in sport» (La protection des enfants dans le sport) publiée en 2019 par la Commission, et l’invite à poursuivre ses travaux dans ce domaine, notamment en collectant et en actualisant régulièrement des données;

53.

insiste sur le fait que les jeunes athlètes des pays en développement doivent être protégés contre la fraude et le trafic, et bénéficier d’un statut juridique adapté en Europe ainsi que d’un soutien pour l’évaluation et le suivi de leurs contrats;

54.

invite les États membres et les fédérations sportives à dispenser des cours de premiers secours aux jeunes et aux athlètes;

Promouvoir des modes de vie sains et actifs ainsi que des perspectives d’éducation et de développement

55.

invite instamment les États membres et les pouvoirs publics à développer les infrastructures sportives, en particulier dans les régions éloignées et les zones défavorisées, et à accroître le nombre d’heures dévolues à l’éducation physique, y compris aux activités physiques quotidiennes, aux pauses actives et aux activités physiques périscolaires dans les écoles, tout en suscitant un changement de mentalité dans la perception de l’importance du sport comme discipline scolaire;

56.

souligne la nécessité, pour les villes actives, de disposer d’une approche intégrée permettant de promouvoir l’activité physique dans la vie quotidienne des citoyens européens, y compris sur le lieu de travail, ainsi que d’accroître et de développer la mobilité et les moyens de transport actifs et durables;

57.

se félicite des initiatives et campagnes encourageant l’activité physique, telles que la Semaine européenne du sport, #BeActive, et HealthyLifestyle4All (un mode de vie sain pour tous), et encourage la Commission à intensifier la communication sur ces événements dans les États membres, en particulier en direction des écoles; souligne l’importance d’évaluations régulières de leur portée et de leur impact;

58.

souhaite que les lignes directrices de l’Union sur la double carrière des sportifs soient mises en œuvre et promues dans tous les États membres et étendues à l’ensemble du personnel sportif œuvrant dans le sport structuré, et appelle de ses vœux des initiatives ciblées de reconversion;

59.

demande une nouvelle fois à la Commission, aux États membres, aux fédérations sportives et aux clubs de promouvoir les possibilités de double carrière professionnelle pour les athlètes et invite la Commission à envisager d’inclure la mobilité transfrontalière des athlètes dans le prochain programme Erasmus +;

60.

réaffirme la nécessité d’élaborer une stratégie d’aide aux anciens athlètes afin de garantir leur accès effectif à l’emploi, à l’acquisition de compétences ou à la reconversion professionnelle;

61.

met l’accent sur le rôle des entraîneurs, du personnel sportif et des animateurs socio-éducatifs dans le développement des compétences et l’éducation des enfants et des jeunes, et souligne qu’une formation adéquate joue un rôle essentiel pour encourager la pratique du sport et garantir un environnement sûr pour tous;

62.

se félicite de l’inclusion de la mobilité du personnel sportif dans le programme Erasmus + 2021-2027 et invite la Commission, les agences nationales et les fédérations sportives à sensibiliser à cette nouvelle possibilité;

63.

invite la Commission et les États membres à élaborer des normes communes au niveau de l’Union afin de veiller à ce que tous les entraîneurs disposent des compétences et de la formation appropriées pour encadrer des enfants et des jeunes;

64.

suggère à la Commission de mettre en place un réseau d’ambassadeurs du sport qui tire parti de l’influence de sportifs reconnus et respectés pour encourager l’activité physique et des modes de vie sains;

65.

reconnaît que les bénévoles dans le domaine du sport apportent une contribution précieuse à la société et invite la Commission et les États membres à créer, conformément à la stratégie de l’Union en matière de compétences et en s’appuyant sur le système européen de transfert et d’accumulation de crédits (ECTS) et le système européen de crédits d’apprentissages pour l’enseignement et la formation professionnels (ECVET), un système de reconnaissance des qualifications acquises par les volontaires, y compris les entraîneurs bénévoles;

Aider le sport à contribuer à la relance

66.

insiste sur la nécessité de mécanismes de soutien et de financement spécifique pour remettre sur les rails le secteur du sport, de même que tous les sports, à la suite de la pandémie de COVID-19, notamment au moyen de fonds de soutien nationaux, de la facilité pour la reprise et la résilience et des fonds structurels de l’Union;

67.

se félicite du fait que certains États membres ont inclus le sport dans leurs plans nationaux pour la reprise et la résilience;

68.

invite la Commission à fournir des données sur les investissements et les réformes liés au sport dans son rapport d’examen sur la mise en œuvre de la facilité pour la reprise et la résilience, qui doit être présenté au Parlement et au Conseil en 2022;

69.

se félicite de l’augmentation du budget alloué au sport dans le cadre du programme Erasmus + actuel et plaide pour des synergies supplémentaires entre les fonds et les programmes tels que «L’UE pour la santé» et LIFE; souligne que la suppression de tous les obstacles au processus de demande au niveau national est essentielle pour un meilleur usage de ces outils afin de soutenir la reprise dans le sport;

70.

déplore l’absence de référence explicite au sport dans le règlement relatif au programme «L’UE pour la santé»;

71.

prie instamment les institutions de l’Union d’augmenter considérablement le budget consacré au sport de masse au titre du programme Erasmus + dans le cadre de la prochaine période de programmation financière;

72.

souligne qu’il est nécessaire d’accroître encore les financements en faveur du sport, y compris au-delà du programme Erasmus +, de manière ciblée, en mettant l’accent sur la dimension sociale du sport, en particulier dans le sport de masse;

73.

souligne l’importance des actions préparatoires et des projets pilotes dans le domaine du sport qui apportent un financement supplémentaire au sport de masse et donnent des résultats prometteurs;

74.

invite la Commission à accepter davantage de projets pilotes et d’actions préparatoires dans le domaine du sport;

75.

souligne qu’il est nécessaire de soutenir le tourisme sportif en tant que moyen de stimuler la reprise et la résilience du secteur sportif après la COVID-19;

76.

rappelle l’importance de protéger les sports traditionnels et de les promouvoir grâce à un financement suffisant en tant qu’éléments du patrimoine culturel européen et de l’identité régionale;

77.

demande aux autorités nationales, régionales et locales de reconnaître le rôle clé du sport et de l’activité physique dans des domaines tels que la régénération urbaine, le tourisme et la cohésion territoriale, et d’encourager les investissements pertinents dans le cadre de la politique de cohésion de l’Union, en particulier au titre du Fonds social européen plus et du Fonds européen de développement régional, et de la facilité pour la reprise et la résilience;

78.

invite la Commission à encourager l’utilisation des fonds REACT-UE pour des projets liés aux infrastructures sportives, pour autant qu’elles soient durables, contribuent à la relance économique à long terme et soutiennent le tourisme;

79.

attire l’attention de la Commission et des autorités de gestion sur le rôle important des petits clubs et associations sportifs et met l’accent sur le manque de ressources humaines et matérielles dont ils disposent pour accéder aux financements européens et aux aides ciblées;

80.

invite les États membres à envisager d’appliquer le taux de TVA le plus bas possible au secteur du sport en tant qu’outil permettant de faciliter l’accès à ses services à la suite de la pandémie de COVID-19;

81.

invite la Commission à élaborer une méthode et des critères permettant de mesurer et de suivre les incidences sociales des projets à caractère sportif, en collaboration avec toutes les parties prenantes concernées, y compris la société civile, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics, et à mettre à jour et présenter régulièrement des données sur l’impact social du sport;

82.

demande instamment à la Commission et aux États membres de mettre à jour et de publier régulièrement des données sur l’incidence économique du sport;

Soutenir la transition vers un avenir durable et innovant

83.

prend acte des efforts déployés par les clubs et les fédérations pour garantir la durabilité environnementale; invite toutefois les institutions de l’Union, les États membres et les fédérations sportives à soutenir et à promouvoir davantage le développement du sport et l’organisation de manifestations sportives ambitieuses sur le plan environnemental;

84.

insiste sur l’alignement du sport sur les principes du pacte vert pour l’Europe et sur sa contribution à l’éducation à l’environnement et au changement des comportements;

85.

invite la Commission et les États membres à soutenir la transition écologique du secteur du sport, notamment en ce qui concerne la construction, l’extension et la rénovation des infrastructures sportives, y compris les installations de sports d’hiver;

86.

souligne l’importance du sport et de l’activité physique dans le cadre du nouveau Bauhaus européen et reconnaît le potentiel de développement d’espaces actifs et de promotion d’infrastructures sportives durables; demande à la Commission de veiller à ce que les projets liés au sport, en particulier ceux dans l’espace public, soient prioritaires dans le cadre de cette initiative;

87.

invite la Commission et les États membres à établir des critères minimaux d’accessibilité, des critères de référence en matière de durabilité et des normes de sécurité pour les infrastructures sportives qui soient harmonisés dans toute l’Union, y compris des mesures pour prévenir toute forme de harcèlement, et à favoriser l’inclusion ainsi que la mobilité des athlètes et des travailleurs du secteur du sport;

88.

demande qu’une attention particulière soit accordée aux conditions de travail des ouvriers du bâtiment participant à la construction d’infrastructures sportives;

89.

souligne l’importance de l’innovation et de la coopération intersectorielle dans le sport, en particulier dans le développement d’outils numériques permettant d’accroître la pratique d’une activité physique, en ciblant plus particulièrement les jeunes;

90.

souligne que, dans le contexte de la pandémie de COVID-19, de nouvelles manières d’organiser des manifestations sportives devraient être envisagées en utilisant les technologies numériques disponibles;

91.

suggère à la Commission et à l’Institut européen d’innovation et de technologie de créer une communauté de la connaissance et de l’innovation (CCI) en matière sportive, afin de stimuler l’innovation, la résilience et la collaboration transnationale;

92.

invite les institutions de l’Union à lancer un débat sur l’avenir du sport électronique et ses possibilités, et à recueillir des données afin d’évaluer ce secteur et de présenter une étude sur ses incidences sociales et économiques;

93.

invite la Commission à s’attaquer efficacement et sans attendre au problème croissant de la retransmission illégale d’événements sportifs en direct;

o

o o

94.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres, ainsi qu’aux fédérations et organisations sportives européennes, internationales et nationales.

(1)  Résolution intitulée «Transformer notre monde: le Programme de développement durable à l’horizon 2030», adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 25 septembre 2015, A/RES/70/1.

(2)  JO L 189 du 28.5.2021, p. 1.

(3)  JO C 239 E du 20.8.2013, p. 46.

(4)  JO C 36 du 29.1.2016, p. 137.

(5)  JO C 407 du 4.11.2016, p. 81.

(6)  JO C 252 du 18.7.2018, p. 2.

(7)  JO C 385 du 22.9.2021, p. 2.

(8)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0045.

(9)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0236.

(10)  JO C 419 du 4.12.2020, p. 1.

(11)  JO C 416 du 11.12.2019, p. 3.

(12)  JO C 192 du 7.6.2019, p. 18.

(13)  JO C 214 I du 29.6.2020, p. 1.

(14)  JO C 196 du 11.6.2020, p. 1.

(15)  JO C 212 du 4.6.2021, p. 2.

(16)  Mittag, J. et Naul, R. (2021), «La politique des sports de l’Union européenne: bilan et pistes pour l’avenir», Parlement européen, étude pour la commission CULT — département des politiques structurelles et de cohésion, Bruxelles.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/11


P9_TA(2021)0464

Numérisation de la communication d’informations, du suivi et de l’audit au niveau européen

Résolution du Parlement européen du 23 novembre 2021 contenant des recommandations à la Commission sur la numérisation de la communication d’informations, du suivi et de l’audit au niveau européen (2021/2054(INL))

(2022/C 224/02)

Le Parlement européen,

vu l’article 225 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 322, paragraphe 1, et l'article 325 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union, modifiant les règlements (UE) no 1296/2013, (UE) no 1301/2013, (UE) no 1303/2013, (UE) no 1304/2013, (UE) no 1309/2013, (UE) no 1316/2013, (UE) no 223/2014, (UE) no 283/2014 et la décision no 541/2014/UE, et abrogeant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (ci-après dénommé «règlement financier») (1),

vu le règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (règlement général sur la protection des données) (2),

vu la directive (UE) 2017/1371 du Parlement européen et du Conseil du 5 juillet 2017 relative à la lutte contre la fraude portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union au moyen du droit pénal (ci-après dénommée «directive PIF») (3),

vu la directive (UE) 2018/843 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 modifiant la directive (UE) 2015/849 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux ou du financement du terrorisme ainsi que les directives 2009/138/CE et 2013/36/UE (ci-après dénommée «directive anti-blanchiment») (4),

vu l’article 22, paragraphe 4, du règlement (UE) 2021/241 du Parlement européen et du Conseil du 12 février 2021 établissant la facilité pour la reprise et la résilience (5),

vu la déclaration commune du Parlement européen et de la Commission sur la collecte de données pour des contrôles et des audits efficaces (6),

vu l’accord interinstitutionnel du 16 décembre 2020 entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière, ainsi que sur de nouvelles ressources propres, comportant une feuille de route en vue de la mise en place de nouvelles ressources propres,

vu sa résolution du 14 mai 2020 contenant les observations qui font partie intégrante des décisions concernant la décharge sur l’exécution du budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2018, section III — Commission et agences exécutives (7),

vu sa résolution du 29 avril 2021 contenant les observations qui font partie intégrante des décisions concernant la décharge sur l’exécution du budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2019, section III — Commission et agences exécutives (8),

vu le paragraphe 24 des conclusions du Conseil européen du 17 au 21 juillet 2020 sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027,

vu la déclaration de la Cour de justice dans les affaires jointes C-465/00, C-138/01 et C-139/01, Österreichischer Rundfunk (9), indiquant «le droit, dans une société démocratique, pour les contribuables et l'opinion publique de manière générale, d'être tenus informés de l'utilisation des recettes publiques»,

vu l’étude intitulée «The Largest 50 Beneficiaries in each EU Member State of CAP and Cohesion Funds», réalisée par le département thématique des affaires budgétaires à la demande de la commission du contrôle budgétaire,

vu l’étude sur la valeur ajoutée européenne intitulée «Digitalisation of the European reporting, monitoring and audit», réalisée par le Service de recherche du Parlement européen,

vu le rapport spécial no 4/2020 de la Cour des comptes intitulé «Nouvelles technologies d'imagerie et suivi de la politique agricole commune: des progrès constants dans l'ensemble, quoique plus lents dans le domaine de l'environnement et du climat»,

vu les articles 47 et 54 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission du contrôle budgétaire (A9-0311/2021),

A.

considérant qu’en vertu de l’article 15 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, les institutions, organes et organismes de l'Union œuvrent dans le plus grand respect possible du principe d'ouverture;

B.

considérant qu’en ce qui concerne l’exécution budgétaire, l’application de ce principe implique que les citoyens européens devraient savoir où et dans quel but l’Union dépense des fonds; note que le nombre d'instruments hors budget ne cesse de croître, et considère que les instruments tels que NextGenerationEU relèvent de la gestion directe de la Commission; souligne que le Parlement doit honorer son mandat dans ses fonctions de décision, de contrôle et de décharge; demande que le règlement financier soit mis à jour, afin de permettre au Parlement de remplir sa mission de contrôle de ces nouveaux mécanismes; souligne que cela est particulièrement important dans le contexte de la numérisation des procédures européennes de communication d’informations, de suivi et d'audit;

C.

considérant qu'il faut que le public soit informé et qu'il règne une transparence totale quant à l'utilisation des fonds de l'Union pour que ces dépenses soient acceptées, ainsi que pour assurer la responsabilité et la crédibilité et garantir un meilleur contrôle des dépenses, et notamment éviter les abus, la corruption, la fraude et les conflits d’intérêts;

D.

considérant que l’article 38 du règlement financier fixe les règles applicables à la publication d’informations sur les destinataires et d’autres informations;

E.

considérant que les différences de mise en œuvre de ces règles ont débouché sur une situation où il existe aujourd’hui un système de communication d’informations par État membre pour la PAC ainsi que plus de 250 systèmes de communication d’informations dans les États membres pour les politiques structurelles et de cohésion;

F.

considérant qu’il existe actuellement d’importantes différences dans la conception de ces systèmes, dans leur mode de fonctionnement et dans la façon d’y retrouver des informations et de les partager;

G.

considérant que la fragmentation des données rend l'identification des bénéficiaires finaux extrêmement difficile, voire impossible pour ce qui est des fonds de l'Union en gestion directe, indirecte ou partagée;

H.

considérant qu’il existe de nombreux systèmes ne comportant pas de numéros d’identification uniques pour les personnes physiques et les entreprises;

I.

considérant que, pour les entreprises, les systèmes actuels ne comportent généralement pas d’informations sur le ou les propriétaires des entreprises et leurs bénéficiaires effectifs; que la numérisation des procédures européennes de communication d'informations, de suivi et d'audit est l'instrument le plus utile pour éviter la désinformation dès lors que des informations non sensibles sont accessibles au public;

J.

considérant qu’à plusieurs reprises, le Parlement a invité la Commission à fournir des informations sur les 50 principaux bénéficiaires de la PAC et des fonds structurels dans chacun des États membres, mais qu’à ce jour, il n’a reçu que de réponses incomplètes et non satisfaisantes;

K.

considérant qu’en 2020, le Parlement a entamé une étude visant à identifier les 50 principaux bénéficiaires de la PAC et des fonds structurels dans chacun des États membres sur la base des informations publiquement disponibles, laquelle étude a débouché sur des conclusions intéressantes, mais a également montré combien il restait difficile d’identifier précisément de nombreux bénéficiaires finaux;

L.

considérant que la situation actuelle ne permet de facto à personne d’avoir une vue d’ensemble du montant versé aux bénéficiaires finaux de la PAC et des politiques structurelles et de cohésion;

M.

considérant que les conclusions de la Cour des comptes présentées lors de l'audition publique du 2 septembre 2021 à la commission CONT ont montré qu'il était clairement nécessaire d'améliorer la transparence du système actuel de contrôle des fonds de l'Union;

N.

considérant que comme certaines entreprises et certaines personnes physiques exercent une activité dans plus d’un État membre et qu'elles reçoivent par conséquent des subventions de l'Union dans plusieurs États membres, et sachant que les structures des entreprises peuvent être très complexes et opaques, la Commission est dans l’impossibilité de connaître le total des montants accumulés par chacune de ces multinationales;

O.

considérant qu’au point 24 de ses conclusions des 17-21 juillet 2020 relatives à l’accord conclu entre les chefs d’État et de gouvernement à propos du CFP 2021-2027, le Conseil européen a reconnu qu’il fallait davantage d'informations sur les bénéficiaires finaux de fonds de l'Union à des fins de contrôle et d'audit;

P.

considérant que tous ces facteurs montrent qu’il est urgent de mettre en place un système numérique standardisé et interopérable unique, transparent et simple d’utilisation dans toute l’Union qui soit fondé, dans toute la mesure du possible, sur des principes open-source pour que les autorités des États membres chargées de la mise en œuvre puissent déclarer les bénéficiaires des fonds de la PAC, des politiques structurelles et de la politique de cohésion et de tout autre fonds, et permettre ainsi aux autorités de contrôle et d’audit nationales, à l’OLAF, au Parquet européen et aux autres institutions et organes de l’Union d’obtenir des informations exhaustives et fiables sur l’identité des bénéficiaires finaux, sur les montants que ces derniers reçoivent et sur les fonds qui les versent;

Q.

considérant que le public devrait avoir accès aux informations sur les bénéficiaires directs et finaux des fonds de l'Union dans toute la mesure du possible, conformément aux règles applicables en matière de protection des données et à la jurisprudence constante de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur la publication des données relatives aux bénéficiaires des fonds de l'Union;

R.

considérant que ce système devrait garantir l’harmonisation du format des données, être lisible par ordinateur, comporter des numéros d’identification uniques, prévoir des fonctions de recherche et de tri et être interopérable afin que les données puissent être regroupées non seulement par politique ou par fonds, mais aussi pour l’ensemble des politiques, des fonds ou des États membres, et qu'il devrait concerner la gestion directe, la gestion indirecte et la gestion partagée;

S.

considérant que ce système devrait être mis au point par la Commission afin d’en assurer l’interopérabilité complète, notamment la traduction automatique des éléments principaux du système, et d’en garantir la mise en œuvre la plus rapide possible dans tous les États membres, pour toutes les politiques et pour tous les fonds;

T.

considérant qu'un tel système doit être mis au point avec le plus haut niveau de cybersécurité afin d'éviter toute cyberattaque ou tentative de cyberattaque sur ce système qui est utilisé dans tous les États membres;

U.

considérant que le budget de l’Union devrait financer la mise au point de ce système et qu’il devrait être mis à la disposition des États membres et des autorités régionales chargées du fonctionnement et du maintien de ces systèmes de communication d’informations, ainsi que des journalistes, des représentants de la société civile et du grand public, parallèlement à des formations à l’intention des fonctionnaires chargés du fonctionnement quotidien des systèmes;

V.

considérant qu’il est irréaliste de vouloir constamment mettre à jour les systèmes de communication d’informations de la PAC et des politiques structurelles et de cohésion au moyen des informations les plus récentes sur la propriété des entreprises et, partant, les bénéficiaires finaux et que, dès lors, les systèmes devraient être automatiquement connectés aux bases de données publiques des entreprises et aux bases de données communes sur les bénéficiaires finaux;

W.

considérant que les fonds provenant de la PAC ou des fonds structurels sont souvent versés à des entités publiques, qui les reversent ensuite à d’autres destinataires lors de la mise en œuvre d’un programme spécifique; que, dans ces situations, l’entité publique devrait également être tenue de déclarer les destinataires finaux de ces montants; que le système numérique devrait inclure l'interopérabilité, entre autres, avec les systèmes internes des organismes et autorités nationaux concernés, les autorités de gestion et de paiement, ainsi que les bases de données nationales sur les marchés publics et les appels d'offres;

X.

considérant que ce système interopérable devrait respecter les règles du RGPD ainsi que des règles «de minimis» raisonnables pour la publication de données;

Y.

considérant que les données relatives aux destinataires de fonds de la PAC et des fonds structurels et de cohésion devraient être publiquement disponibles pendant une durée minimale de cinq ans;

Z.

considérant que, dans toute la mesure du possible, les règles relatives à la publication de données sur les bénéficiaires de fonds provenant des politiques en gestion partagée devraient être harmonisées avec les règles relatives aux bénéficiaires de fonds en gestion directe; qu'il convient de recourir plus souvent et plus efficacement aux données satellitaires, en supprimant les obstacles qui empêchent actuellement les organismes payeurs d'utiliser à grande échelle les nouvelles technologies (10);

1.

demande à la Commission, notamment dans le cadre de la révision prochaine du règlement financier, de présenter, avant la fin de l’année 2021, les propositions législatives nécessaires à la modification du règlement financier, suivant les recommandations figurant en annexe;

2.

estime que les incidences financières de la proposition demandée doivent être couvertes par le budget de l’Union;

3.

estime qu’il est essentiel de garantir la confiance à l’égard de la gestion financière des fonds de l’Union pour assurer la confiance globale à l’égard des institutions de l’Union et, partant, la crédibilité du projet de poursuite de l’intégration européenne;

4.

est d'avis que les services en nuage sont des catalyseurs d'innovation stratégiques pour la transformation numérique et que la création de l'alliance européenne pour les données industrielles, la périphérie et le nuage en juillet 2021 constitue une étape importante à cet égard;

5.

souligne que des règles claires, compréhensibles et équitables concernant le droit de bénéficier d’une aide ou de participer à des programmes de dépenses est une première condition préalable de l’aide relative à la gestion financière des fonds de l’Union;

6.

se dit fermement convaincu que la façon la plus efficiente et la plus efficace de continuer à renforcer une protection des finances de l’Union et de permettre une surveillance encore plus étroite est de créer un système intégré, interopérable et harmonisé de collecte, de suivi et d’analyse des informations relatives aux bénéficiaires finaux dans tous les États membres;

7.

estime que la transparence dans l'application des règles et, dès lors, à propos de l’identité des destinataires des crédits des divers fonds et programmes et des montants qu’ils reçoivent ainsi que les politiques de prévention de la fraude constituent un élément essentiel pour garantir la confiance à l’égard de la gestion financière des fonds de l’Union; convient que la publication des données sur les bénéficiaires devrait inclure des seuils «de minimis», conformément aux règles applicables en matière de protection des données et à la jurisprudence constante de la CJUE;

8.

considère en outre que la transparence assurée par un programme de numérisation créant un système intégré, interopérable et harmonisé pourrait être le meilleur instrument pour lutter contre la désinformation dans tous les États membres;

9.

estime que la transparence à propos des bénéficiaires finaux est aussi un outil très efficient de lutte contre les éventuels cas d’utilisation abusive, de conflits d’intérêts, de fraude et de corruption liés à la dépense et à la répartition des fonds de l’Union;

10.

estime que la transparence des fonds publics garantit une plus grande redevabilité et une confiance accrue des citoyens dans les autorités publiques;

11.

souligne que la transparence à propos des bénéficiaires finaux permettra de garantir que les autorités d’audit, de contrôle et de décharge des administrations nationales et régionales, de la Commission, du Conseil et du Parlement disposeront de possibilités meilleures et plus précises pour faire en sorte que les fonds soient dépensés de manière efficiente ou pour procéder à des recouvrements en cas de fraude ou de toute autre forme d’utilisation à mauvais escient conformément aux règles et aux ambitions politiques; souligne que la Cour des comptes, l'OLAF et le Parquet européen seront également en mesure de s'acquitter de leurs responsabilités respectives avec plus d'efficacité et de précision s'ils ont pleinement accès à des informations complètes et fiables;

12.

souligne par ailleurs qu’une publication plus cohérente et à l’échelle de l’Union des données relatives aux bénéficiaires finaux permettra bien mieux aux journalistes, aux représentants de la société civile et à la population en général de soulever des questions et des préoccupations légitimes et, dès lors, de révéler les éventuels cas d’utilisation abusive ou de fraude liés aux fonds de l’Union ou d'implication présumée de personnes politiquement exposées;

13.

estime que la situation actuelle, où il est impossible de se faire une image raisonnablement complète des destinataires des fonds et des montants concernés, en particulier ceux provenant des fonds en gestion partagée, et notamment l'impossibilité de regrouper les montants individuels concernant le même bénéficiaire direct et/ou final et/ou le même bénéficiaire effectif, est inacceptable et doit changer au plus vite afin d’améliorer la transparence et l’efficience des fonds de l’Union;

14.

se dit fermement convaincu que la façon la plus efficiente de corriger la situation est de réviser les parties pertinentes du règlement financier dans le but d’améliorer la transparence à propos des destinataires des fonds, des montants concernés ainsi que des fonds et des programmes de l’Union qui les versent;

15.

souligne que cette modification du règlement financier doit comporter des modifications de la législation sectorielle relative, respectivement, aux fonds et aux programmes;

16.

souligne que cette révision du règlement financier en vigueur devrait intervenir dans le cadre de la révision prochaine du règlement financier que la Commission présentera, ainsi qu’elle l’a annoncé, au quatrième trimestre 2021;

17.

estime que la révision du règlement financier devrait comporter une base juridique solide pour imposer l'utilisation de données standardisées et ouvertes dans les marchés publics ainsi que pour faire en sorte que les systèmes informatiques de contrôle budgétaire soient obligatoires et interopérables avec les bases de données nationales et régionales;

18.

souligne que la révision devrait garantir l’utilisation d’ensembles de données normalisés ainsi que la possibilité d’identifier les bénéficiaires finaux des fonds; estime que les éléments d’information obligatoires collectés à des fins d’audit et de contrôle doivent comporter au minimum le numéro d’enregistrement des entités juridiques, le numéro d’identification national des personnes physiques, une indication du type de bénéficiaire, les sous-traitants, les bénéficiaires effectifs, une mention indiquant si le bénéficiaire reçoit également une aide d’État ainsi que les coordonnées du bénéficiaire; souligne que l'accès aux données sensibles grâce au système numérique interopérable de communication d’informations et de suivi devrait être limité aux autorités, institutions et organes nationaux et européens responsables, à des fins d'audit, de contrôle et de décharge, et devrait strictement respecter les exigences en matière de protection des données;

19.

souligne que la Commission devrait veiller à ce que l'utilisation d'outils de communication d’informations et de suivi intégrés et normalisés soit obligatoire et pleinement mise en œuvre dans les États membres et ne fonctionne donc plus uniquement à titre volontaire;

20.

souligne que la révision devrait en outre garantir que, lorsque le destinataire direct de fonds de l’Union est une entreprise, il faudrait qu’il soit possible d’en identifier les bénéficiaires effectifs;

21.

souligne que, dans les cas où le destinataire direct est une entreprise détenue par une autre entreprise, il faudrait qu’il soit possible d’identifier également les bénéficiaires effectifs de la deuxième entreprise et que cette obligation s’applique à toutes les entreprises impliquées dans la structure de propriété; considère donc qu'il est nécessaire que les sociétés mères mettent en place des numéros d'identification uniques pour les bénéficiaires, afin que chaque filiale dispose d'un numéro ultérieur, afin de pouvoir identifier pleinement les bénéficiaires finaux et les bénéficiaires effectifs des fonds;

22.

fait observer que cette obligation d’identification du bénéficiaire effectif devrait s’appliquer au minimum lorsqu’une personne physique ou morale détient plus de 15 % de l’entreprise en question; souligne que les actions de la société appartenant à des proches doivent être regroupées et comptées comme une seule;

23.

fait observer que l’obligation de pouvoir identifier les bénéficiaires effectifs de l’entreprise devrait également s’appliquer lorsqu’une entreprise a son siège dans un pays extérieur à l’Union;

24.

fait observer que la révision du règlement financier devrait également garantir que les entités publiques qui sont des destinataires directs de fonds de l’Union devraient être tenues de déclarer les bénéficiaires finaux des fonds, c'est-à-dire s’il s’agit d’une personne physique ou morale autre que l’entité publique elle-même; rappelle qu'il importe que le système numérique prévoie l'interopérabilité avec les systèmes internes des organismes et autorités nationaux concernés, les autorités de gestion et de paiement, ainsi que les bases de données nationales sur les marchés publics et les appels d'offres;

25.

invite la Commission à mettre au point et à mettre à la disposition des acteurs financiers et des entités chargées de l’exécution budgétaire, dont les autorités nationales et régionales compétentes sous le régime de la gestion partagée, un système permettant la numérisation des procédures de communication d’informations, de suivi et d’audit au niveau européen pour la PAC, la politique de cohésion, les politiques menées dans le cadre des fonds structurels et d'autres politiques;

26.

souligne que ce système doit se fonder dans toute la mesure du possible sur des principes open-source et utiliser des ensembles de données et mesures standardisés visant à collecter, comparer et regrouper les informations et les chiffres concernant les destinataires et les bénéficiaires directs et finaux de fonds de l’Union à des fins de contrôle, d’audit et de décharge; souligne la nécessité d'une identité électronique comme première étape pour accroître la confiance des citoyens dans les institutions publiques;

27.

souligne que ce système devrait être mis au point en vue de garantir le respect intégral des principes de transparence énoncés au titre II, chapitre 8, du règlement financier;

28.

souligne qu'un tel système devrait être accessible aux journalistes, aux représentants de la société civile et au grand public afin de faciliter la recherche sur l'utilisation des fonds publics et éventuellement de découvrir des fraudes, tout en respectant les règles du RGPD;

29.

demande que ce système soit développé d'ici deux ans et qu’il soit disponible gratuitement et obligatoire pour les autorités des États membres chargées de la communication d’informations;

30.

souligne que le développement de ce système devrait également permettre aux autorités nationales et régionales ainsi qu'aux institutions de l’Union concernées, dont le Parlement, la Commission, la Cour des comptes, l’OLAF et le Parquet européen, le cas échéant, de garantir l’efficacité des contrôles en matière de conflits d’intérêts, d’irrégularités, de questions de double financement et d’utilisation abusive des fonds, ainsi que l’utilisation d’outils informatiques modernes tels qu’ARACHNE;

31.

souligne que ce système permettrait l’identification très rapide de bénéficiaires récurrents, voire surreprésentés, de fonds de l’Union, dont ceux qui ont remporté un appel d’offres;

32.

invite la Commission à veiller à ce que le financement nécessaire à la mise en place de ce système soit mis à disposition dans le budget de l’Union, avec les crédits nécessaires à la formation et à l’assistance technique du personnel des autorités nationales et régionales qui utiliseront ce système;

33.

fait observer que ce système ne peut pas comporter lui-même de données à jour sur la propriété des entreprises; fait observer en outre que cette exigence impliquerait que les autorités de gestion deviendraient responsables des données relatives aux entreprises, ce dont elles ne sont pas responsables;

34.

demande que le système soit conçu de façon à être automatiquement connecté aux bases de données contenant les informations mises à jour sur la propriété des entreprises, qu'il soit interopérable avec les systèmes internes des organismes et autorités nationaux concernés, les autorités de gestion et de paiement et qu'il soit relié aux bases de données nationales sur les marchés publics et les appels d'offres;

35.

demande que les informations relatives aux destinataires des fonds de l’Union soient publiquement disponibles pendant une durée minimale de cinq ans;

36.

souligne que ce système devrait respecter les règles de l’Union en matière de protection des données ainsi que la jurisprudence constante de la CJUE; fait observer qu’il y a des différences entre le niveau de détail des informations qui doivent être collectées, regroupées et stockées à des fins d'audit, de contrôle et de décharge et qui peuvent être publiquement disponibles; souligne que les autorités d’audit, de contrôle et de décharge doivent avoir pleinement accès à l’ensemble des informations disponibles tandis que la publication des données peut être limitée par les conditions applicables en matière de protection des données et les seuils «de minimis»;

37.

souligne qu'un tel système doit être protégé efficacement contre les cybermenaces; demande à la Commission d'investir dans un logiciel de cybersécurité de haut niveau et d'effectuer des tests périodiques pour détecter les vulnérabilités potentielles, y compris au niveau des États membres;

38.

souligne que le système devrait respecter les règles relatives aux montants minimaux qui ne seront pas publiquement disponibles; souligne néanmoins que les autorités responsables devraient toujours regrouper l’ensemble des fonds versés à un même bénéficiaire et que si le montant total versé à un même bénéficiaire dépasse le montant minimal, les informations relatives à l’ensemble des paiements effectués en faveur de ce bénéficiaire devraient être publiées;

39.

invite la Commission à veiller à ce que ce système soit également utilisé, dans toute la mesure du possible, pour les fonds et les politiques en gestion directe selon les mêmes règles de transparence que pour les destinataires de fonds provenant des programmes de l’Union;

40.

souligne que le système de détection rapide et d’exclusion (EDES) joue aussi un rôle important dans la protection des intérêts financiers de l’Union. s'inquiète du fait qu'elle ne s'applique qu'aux fonds en gestion directe, qui ne représentent qu'environ 20 % des fonds de l'Union; est également préoccupé par le fait que les opérateurs économiques repérés par l'OLAF comme faisant un usage impropre des fonds publics ne sont pas automatiquement exclus des contrats financés par le budget de l'Union ou soumis à des sanctions financières; demande instamment à la Commission d'étendre le champ d'application de l'EDES lors de la prochaine révision du règlement financier, afin de le rendre plus efficace;

41.

charge son Président de transmettre la présente résolution ainsi que les recommandations figurant en annexe à la Commission et au Conseil.

(1)  JO L 193 du 30.7.2018, p. 1.

(2)  JO L 119 du 4.5.2016, p. 1.

(3)  JO L 198 du 28.7.2017, p. 29.

(4)  JO L 156 du 19.6.2018, p. 43.

(5)  JO L 57 du 18.2.2021, p. 17.

(6)  JO C 58 I du 18.2.2021, p. 2.

(7)  JO L 417 du 11.12.2020, p. 381.

(8)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0164.

(9)  ECLI:EU:C:2003:294, point 85.

(10)  Rapport spécial no 4/2020 de la Cour des comptes européenne intitulé «Nouvelles technologies d'imagerie et suivi de la politique agricole commune: des progrès constants dans l'ensemble, quoique plus lents dans le domaine de l'environnement et du climat».


ANNEXE À LA RÉSOLUTION

TEXTE DE LA PROPOSITION DEMANDÉE

Proposition de

RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

modifiant le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union

LE PARLEMENT EUROPÉEN ET LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE,

vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, et notamment son article 322, paragraphe 1, en liaison avec le traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique, et notamment son article 106 bis,

vu la proposition de la Commission européenne,

après transmission du projet d’acte législatif aux parlements nationaux,

vu l’avis de la Cour des comptes,

statuant conformément à la procédure législative ordinaire,

considérant ce qui suit:

(1)

Conformément aux demandes du Parlement européen et en réponse au point 24 des conclusions du Conseil européen qui a eu lieu du 17 au 21 juillet 2020, afin de renforcer la protection du budget de l’Union et de l’instrument de l’Union européenne pour la relance contre les fraudes et les irrégularités, des mesures standardisées visant à collecter, comparer et regrouper les informations et les chiffres concernant les destinataires et les bénéficiaires finaux de fonds de l’Union devraient être introduites à des fins de contrôle et d’audit.

(2)

Pour garantir l’efficacité des contrôles et des audits, il est nécessaire de collecter des données sur ceux bénéficiant en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union dans le cadre de la gestion partagée et de projets et de réformes soutenus au titre du règlement (UE) 2021/241 du Parlement européen et du Conseil du 12 février 2021 établissant la facilité pour la reprise et la résilience (1), y compris des données sur les bénéficiaires effectifs des destinataires du financement. Les règles relatives à la collecte et au traitement de ces données devront respecter les règles applicables en matière de protection des données.

(3)

Pour renforcer la protection du budget de l’Union, la Commission devrait mettre à disposition un système d’information et de suivi intégré et interopérable, comprenant un outil unique d’exploration de données et de calcul du risque, pour accéder aux données susmentionnées, les stocker, les regrouper et les analyser en vue d’une application généralisée et obligatoire par les États membres. Ce système devrait garantir l’efficacité des contrôles en matière de conflits d’intérêts, d’irrégularités, de questions de double financement et de toute utilisation abusive des fonds. Il convient que la Commission, l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et d’autres organes d’enquête et de contrôle de l’Union disposent de l’accès nécessaire à ces données afin d’exercer leur fonction de surveillance à l’égard des contrôles et audits que les États membres doivent en premier lieu effectuer, pour détecter les irrégularités et mener des enquêtes administratives sur les utilisations abusives du financement de l’Union concerné, et afin d’obtenir un aperçu précis de leur répartition.

(4)

Il convient dès lors de modifier le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 en conséquence,

ONT ADOPTÉ LE PRÉSENT RÈGLEMENT:

Le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 est modifié comme suit:

1)

L’article 36 est modifié comme suit:

a)

au paragraphe 3, le point suivant est inséré:

«e sexies)

la collecte de données sur ceux qui bénéficient en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union.»;

b)

au paragraphe 4, le point suivant est inséré:

«c quater)

le recours à un système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable, comprenant un outil unique d’exploration de données et de calcul du risque, pour accéder aux données relatives à ceux qui bénéficient en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union et pour analyser ces données.».

2)

L’article 38 est modifié comme suit:

a)

le paragraphe 1 est remplacé par le texte suivant:

«1.   La Commission communique, de manière appropriée et en temps utile, les informations qu’elle détient sur ceux qui bénéficient en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union, en s’appuyant sur les données collectées dans le système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable créé en vertu de l’article 129 bis.

Le premier alinéa du présent paragraphe s’applique également aux autres institutions de l’Union lorsqu’elles exécutent le budget en vertu de l’article 59, paragraphe 1. Lorsque le destinataire des fonds est une personne morale, des informations sont publiées à propos des personnes et des entités qui détiennent plus de 15 % des parts de ladite entité.»;

b)

le paragraphe 2 est remplacé par le texte suivant:

«2.   Les informations non sensibles ci-après sont publiées, compte tenu des exigences de confidentialité et de sécurité, en particulier de protection des données à caractère personnel:

a)

le nom du destinataire;

b)

la nature juridique du destinataire, à savoir:

i)

une personne physique;

ii)

une personne morale;

iii)

une entité ou une institution publique;

iv)

autre.

c)

le lieu où se trouve le destinataire, à savoir:

i)

l’adresse du destinataire lorsque celui-ci est une personne morale;

ii)

la région de niveau NUTS 2 lorsque le destinataire est une personne physique;

d)

le montant engagé juridiquement;

e)

la nature et l’objet de la mesure.»;

c)

le paragraphe 4 est supprimé;

d)

le paragraphe 6 est remplacé par le texte suivant:

«6.   Lorsque des données à caractère personnel sont publiées, les informations sont supprimées cinq ans après la fin de l’exercice au cours duquel les fonds ont été engagés juridiquement. Il en va de même pour les données à caractère personnel se rapportant à une personne morale dont la dénomination officielle comporte le nom d’une ou de plusieurs personnes physiques».

3)

L’article 63 est modifié comme suit:

a)

le paragraphe suivant est inséré:

«1 bis.   «Lorsqu’ils effectuent des tâches liées à l’exécution budgétaire, les États membres collectent des données sur ceux bénéficiant en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union conformément aux exigences du système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable créé en vertu de l’article 129 bis. Des exigences complémentaires pour l’utilisation du système dans un secteur donné peuvent être définies dans la réglementation sectorielle.»;

b)

au paragraphe 2, premier alinéa, le point suivant est inséré:

«b ter)

collecter des données sur ceux bénéficiant en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union en utilisant le système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable mis à disposition par la Commission conformément à l’article 129 bis.»;

c)

au paragraphe 4, le point suivant est inséré:

«b ter)

ont recours au système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable mis à disposition par la Commission conformément à l’article 129 bis.».

4)

L’article suivant est inséré:

«Article 129 bis

Système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable

1.   La Commission met en place, exploite et met à disposition des acteurs financiers, des autres personnes et des entités qui participent à l'exécution budgétaire, dont les autorités nationales compétentes sous le régime de la gestion partagée, un système électronique d’information et de suivi intégré et interopérable, comprenant un outil unique d’exploration de données et de calcul du risque, pour accéder aux données relatives à ceux qui bénéficient en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union et pour analyser ces données.

2.   Le système visé au paragraphe 1 se fonde sur des mesures standardisées visant à collecter, comparer et regrouper les informations et les chiffres concernant ceux qui bénéficient en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union à des fins de contrôle et d’audit. Le système permet de garantir l’efficacité des contrôles en matière de conflits d’intérêts, d’irrégularités, de questions de double financement et de toute utilisation abusive des fonds.

3.   Les informations obligatoires collectées dans le système comprennent notamment:

a)

le numéro de TVA ou d'enregistrement des entités juridiques;

b)

le numéro d'identification national pour les personnes physiques;

c)

la nature juridique du destinataire, à savoir:

i)

une personne physique;

ii)

une personne morale;

iii)

une entité ou une institution publique;

iv)

autre.

d)

le ou les contractants et le ou les sous-traitants;

e)

le ou les bénéficiaires effectifs lorsque le destinataire, le propriétaire, le contractant ou le sous-traitant est une personne morale;

f)

les informations permettant de savoir si le bénéficiaire reçoit également une aide d’État;

g)

les coordonnées de tous les bénéficiaires et bénéficiaires effectifs.

4.   Il convient de donner accès aux informations contenues dans le système visé au paragraphe 1 à la Commission, à l’OLAF, à la Cour des comptes et, pour les États membres participant à une coopération renforcée en vertu du règlement (UE) 2017/1939 du Conseil, au Parquet européen, ainsi qu’à d'autres organes d’enquête et de contrôle de l’Union, y compris l'autorité de décharge, lorsque cela est nécessaire à l’exercice de leurs fonctions.

5.   Tout traitement de données à caractère personnel lors de l'exploitation du système respecte le règlement (UE) 2016/679.

6.   La Commission est habilitée à adopter des actes délégués conformément à l’article 269 afin d’établir les règles détaillées relatives à l’exploitation et au fonctionnement du système visé au paragraphe 1, y compris les règles de collecte des données et d’accès aux informations contenues dans le système.».

5)

À l’article 154, paragraphe 4, premier alinéa, le point suivant est inséré:

«d quinquies)

garantissent la collecte de données sur ceux qui bénéficient en dernier ressort, directement ou indirectement, d’un financement de l’Union dans une mesure équivalente aux exigences du système visé à l’article 129 bis.».

6)

L’article 269 est modifié comme suit:

a)

au paragraphe 3, la première phrase est remplacée par le texte suivant:

«La délégation de pouvoir visée à l'article 70, paragraphe 1, à l'article 71, troisième alinéa, à l’article 129 bis, à l'article 161 et à l'article 213, paragraphe 2, deuxième et troisième alinéas, peut être révoquée à tout moment par le Parlement européen ou par le Conseil.»;

b)

au paragraphe 6, la première phrase est remplacée par le texte suivant:

«Un acte délégué adopté en vertu de l'article 70, paragraphe 1, de l'article 71, troisième alinéa, de l’article 129 bis, de l'article 161 et de l'article 213, paragraphe 2, deuxième et troisième alinéas, n'entre en vigueur que si le Parlement européen ou le Conseil n'a pas exprimé d'objections dans un délai de deux mois à compter de la notification de cet acte au Parlement européen et au Conseil ou si, avant l'expiration de ce délai, le Parlement européen et le Conseil ont tous deux informé la Commission de leur intention de ne pas exprimer d'objections.».

Fait à ….

Par le Parlement européen

Le président

Par le Conseil

Le président


(1)  JO L 57 du 18.2.2021, p. 17.


Mercredi 24 novembre 2021

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/22


P9_TA(2021)0468

Une stratégie européenne pour les matières premières critiques

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur une stratégie européenne pour les matières premières critiques (2021/2011(INI))

(2022/C 224/03)

Le Parlement européen,

vu le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE), et notamment ses articles 9, 151, 152, 153, paragraphes 1 et 2, son article 173, qui concerne la politique industrielle de l’Union et fait référence, entre autres, à la compétitivité de l’industrie de l’UE, et son article 208, qui réaffirme que l’Union européenne doit tenir compte des objectifs de la coopération au développement dans la mise en œuvre des politiques qui sont susceptibles d’affecter les pays en développement,

vu le traité sur l’Union européenne (TUE), et notamment son article 3, paragraphe 3, qui concerne le marché intérieur, le développement durable et l’économie sociale de marché, et son article 5, paragraphe 3, qui concerne le principe de subsidiarité,

vu le protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, annexé au traité UE et au traité FUE,

vu le règlement (UE) 2020/852 du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2020, sur l’établissement d’un cadre visant à favoriser les investissements durables (1) (ci-après, le règlement taxonomie),

vu le règlement (CE) no 1013/2006 du Parlement européen et du Conseil du 14 juin 2006, concernant les transferts de déchets (2) (ci-après, le règlement sur les transferts de déchets),

vu le règlement (CE) 2017/821 du Parlement européen et du Conseil du 17 mai 2017 fixant des obligations liées au devoir de diligence à l'égard de la chaîne d'approvisionnement pour les importateurs de l'Union qui importent de l'étain, du tantale et du tungstène, leurs minerais et de l'or provenant de zones de conflit ou à haut risque (3) (ci-après, le règlement minerais de conflit),

vu le règlement (UE) 2016/1037 du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2016 relatif à la défense contre les importations qui font l'objet de subventions de la part de pays non membres de l'Union européenne (4) (ci-après, le règlement anti-subventions de l’UE),

vu la directive 2012/19/UE du Parlement européen et du Conseil du 4 juillet 2012 relative aux déchets d'équipements électriques et électroniques (ci-après, la DEEE) (5),

vu la directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets (6) (ci-après, la directive-cadre sur les déchets),

vu la directive 2006/21/CE du Parlement européen et du Conseil du 15 mars 2006 concernant la gestion des déchets de l'industrie extractive et modifiant la directive 2004/35/CE (7) (ci-après, la directive sur les déchets de l’industrie extractive),

vu la directive 2010/75/UE du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles (8) (ci-après, la directive sur les émissions industrielles),

vu la directive 2014/52/UE du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 modifiant la directive 2011/92/UE concernant l'évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l'environnement (9) (ci-après, la directive sur l'évaluation de l'impact environnemental),

vu la directive 2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages (10) (ci-après, la directive oiseaux),

vu la directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (11) (ci-après, la directive habitats),

vu la directive 2014/95/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 modifiant la directive 2013/34/UE en ce qui concerne la publication d'informations non financières et d'informations relatives à la diversité par certaines grandes entreprises et certains groupes (12) (ci-après, la Directive sur la communication d'informations non financières),

vu l’accord adopté lors de la 21e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris le 12 décembre 2015 (ci-après, l’accord de Paris),

vu le programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies et leurs objectifs de développement durable (ODD), en particulier l’ODD no 12 sur des modes de consommation et de production durables, et l’ODD no 15 sur la vie terrestre,

vu le socle européen des droits sociaux,

vu les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme,

vu le guide OCDE sur le devoir de diligence pour une conduite responsable des entreprises,

vu les lignes directrices pour l’analyse sociale du cycle de vie des produits du programme des Nations unies pour l’environnement de 2009,

vu le rapport spécial de l’Agence internationale de l’énergie de mai 2021 intitulé «The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions» («Le rôle des minerais critiques dans les transitions énergétiques propres»),

vu le rapport spécial de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de mai 2021 intitulé «Net Zero by 2050: A Roadmap for the Global Energy Sector» («Zéro émissions nettes pour 2050: feuille de route pour le secteur énergétique mondial»),

vu la publication de l’Agence européenne pour l’environnement du 13 janvier 2021 intitulée «Growth without economic growth» (La croissance sans la croissance économique),

vu le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement du 30 août 2021 intitulé «Improving the climate impact of raw material sourcing») «Améliorer l’impact climatique de l’approvisionnement en matières premières»,

vu l’avis du Comité économique et social européen (CESE) du 25 mars 2021, intitulé «Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité»,

vu le rapport final de la Commission de septembre 2020 intitulé «Study on the EU’s list of Critical Raw Materials (2020)» («Étude sur la liste 2020 des matières premières critiques pour l’Union européenne»), et les fiches d’information accompagnant chaque matière première critique,

vu l’étude prospective de la Commission du 3 septembre 2020 intitulée «Critical Raw Materials for Strategic Technologies and Sectors in the EU» («Matières premières critiques pour les technologies et secteurs stratégiques de l’Union — Une étude prospective»),

vu le rapport de la Commission du 5 novembre 2018 intitulé «Report on critical raw materials and the circular economy» (Rapport sur les matières premières critiques et l’économie circulaire),

vu sa résolution du 10 mars 2021 contenant des recommandations à la Commission sur le devoir de vigilance et la responsabilité des entreprises (13),

vu sa résolution du 16 décembre 2020 sur une nouvelle stratégie en faveur des PME européennes (14),

vu sa résolution du 25 novembre 2020 sur une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe (15),

vu sa résolution du 10 février 2021 sur le nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire (16),

vu sa résolution du 17 avril 2020 sur une action coordonnée de l’Union pour combattre la pandémie de COVID-19 et ses conséquences (17),

vu sa résolution du 15 janvier 2020 sur le pacte vert pour l’Europe (18),

vu sa résolution du 25 mars 2021 intitulée «Une nouvelle stratégie UE-Afrique — un partenariat pour un développement durable et inclusif» (19),

vu sa résolution du 27 avril 2017 sur la mise en œuvre de la directive sur les déchets de l’industrie extractive (20),

vu la proposition de la Commission du 10 décembre 2020 pour un règlement du Parlement européen et du Conseil relatif aux batteries et aux déchets de batteries, abrogeant la directive 2006/66/CE et modifiant le règlement (UE) 2019/1020 (COM(2020)0798),

vu la communication de la Commission du 3 septembre 2020 intitulée «Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité» (COM(2020)0474),

vu la communication de la Commission du 5 mai 2021 intitulée «Mise à jour de la nouvelle stratégie industrielle de 2020: construire un marché unique plus solide pour soutenir la reprise en Europe» (COM(2021)0350),

vu la communication de la Commission du 19 octobre 2020 intitulée «Programme de travail de la Commission pour 2021 — Une Union pleine de vitalité dans un monde fragile» (COM(2020)0690),

vu la communication de la Commission du 27 mai 2020 intitulée «L’heure de l’Europe: réparer les dommages et préparer l’avenir pour la prochaine génération» (COM(2020)0456),

vu la communication de la Commission du 11 mars 2020 intitulée «Un nouveau plan d’action pour une économie circulaire — Pour une Europe plus propre et plus compétitive» (COM(2020)0098), et le document de travail des services de la Commission qui l’accompagne, du 11 mars 2020, intitulé «Leading the way to a global circular economy: state of play and outlook» («Ouvrir la voie à une économie circulaire mondiale: état des lieux et perspectives») (SWD(2020)0100),

vu la communication de la Commission du 2 décembre 2015 intitulée «Boucler la boucle — Un plan d’action de l’Union européenne en faveur de l’économie circulaire» (COM(2015)0614),

vu la communication de la Commission du 10 mars 2020 intitulée «Une stratégie axée sur les PME pour une Europe durable et numérique» (COM(2020)0103),

vu la communication de la Commission du 18 février 2021 intitulée «Réexamen de la politique commerciale — Une politique commerciale ouverte, durable et ferme» (COM(2021)0066),

vu la publication de l’OCDE du 12 février 2019 intitulée «Global Material Resources Outlook to 2060: Economic Drivers and Environmental Consequences» (Perspectives mondiales des ressources matérielles à l’horizon 2060: déterminants économiques et conséquences environnementales).

vu la publication de la Banque mondiale de 2020 intitulée «Minerals for Climate Action: The Mineral Intensity of the Clean Energy Transition» (Des minéraux pour l’action climatique: l’intensité en minéraux de la transition énergétique propre),

vu les conclusions du Conseil du 17 décembre 2020 intitulées «Pour une relance circulaire et écologique»,

vu les conclusions du Conseil du 16 novembre 2020 intitulées «Une relance au service de la transition vers une industrie européenne plus dynamique, résiliente et compétitive»,

vu les conclusions du Conseil du 28 novembre 2019 sur «l’économie circulaire dans le secteur de la construction»,

vu les conclusions du Conseil du 4 octobre 2019 intitulées «Plus de circularité — Transition vers une société durable»,

vu l’article 54 de son règlement intérieur,

vu les avis de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire et de la commission du commerce international,

vu le rapport de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (A9-0280/2021),

A.

considérant que les matières premières critiques sont à l’origine de la création de valeur industrielle et qu’elles ont donc un impact important sur les secteurs en aval; qu’il est d’une importance stratégique que l’Union réduise sa dépendance, préserve ses flux et ses chaînes de valeur et d’approvisionnement et soutienne, stimule et numérise les écosystèmes, étant donné qu’il s’agit de la nouvelle capacité centrale au sein de la concurrence (industrielle) internationale; qu’une stratégie globale pour les matières premières critiques devrait intégrer des normes environnementales et sociétales élevées;

B.

considérant que la population croissante et la transition vers des économies numériques, d’une grande efficacité énergétique et climatiquement neutres donneront lieu, dans tous les scénarios, à une demande grandement accrue de matières premières critiques (21)

C.

considérant que les technologies qui nécessitent des matières premières critiques seront déterminantes pour les possibilités de l’Union et du monde d’atteindre leurs objectifs dans le cadre de l’accord de Paris;

D.

considérant qu’une stratégie globale de l’Union en ce qui concerne les matières premières critiques devrait reposer sur des normes environnementales, sociales et en matière de droits de l’homme élevées, en tenant compte également de la rareté naturelle des minerais;

E.

considérant que l’Union ne fournit actuellement que 1 % des matières premières pour l’énergie éolienne, moins de 1 % des batteries au lithium, moins de 1 % des piles à combustible, seulement 2 % des matières premières utiles pour la robotique et seulement 1 % des assemblages photovoltaïques au silicium (22);

F.

considérant que la communication de la Commission sur la mise à jour de la nouvelle stratégie industrielle de 2020 recense 137 produits et matières premières (représentant 6 % de la valeur totale des importations de biens dans l’Union) utilisés dans des écosystèmes sensibles dont l’Union est fortement dépendante — principalement dans l’écosystème des industries à forte intensité énergétique et dans celui de la santé — ainsi d’autres produits nécessaires pour les transitions écologique et numérique; que 52 % de ces produits sont importés de la République populaire de Chine;

G.

considérant que la COVID-19 a porté atteinte aux chaînes d’approvisionnement mondiales et entraîné des pénuries de matières premières critiques en Europe;

H.

considérant que le recyclage constitue l’un des grands défis concernant les matières premières critiques en Europe; que le secteur du recyclage des matières premières critiques présente un potentiel de création d’emplois considérable; que, selon les estimations, le secteur du recyclage des batteries de traction créera à lui seul près de 10 500 emplois d’ici 2035 dans l’Union;

I.

considérant que le recyclage, la substitution et l’évolution des comportements et des modes de consommation sont susceptibles d’aplanir la demande de matières premières critiques;

J.

considérant que selon l’université des Nations unies, en 2016, la valeur totale des matières premières secondaires présentes dans les DEEE était estimée à environ 55 milliards d’euros (23); que, selon cette même étude, jusqu’à 90 % des e-déchets dans le monde ont fait l’objet d’un commerce illégal ou ont été mis en décharge de manière illégale;

K.

considérant qu’il est évident — eu égard également aux nouvelles obligations envisagées en matière de devoir de vigilance — que de nouveaux modes d’approvisionnement durables sont nécessaires et qu’il convient d’exploiter le potentiel d’un approvisionnement en matières correspondant à des normes élevées de durabilité dans l’UE et dans son voisinage, tout en tenant pleinement compte des options que présente l’économie circulaire, comme le recyclage, la conception des produits, la substitution et l’utilisation réduite de matières;

L.

considérant que l’avis du Comité économique et social européen (CESE) du 25 mars 2021«souligne l’importance d’élargir la définition et le paradigme des matières premières critiques. Traditionnellement, les matières premières critiques sont considérées comme des matériaux provenant principalement du secteur minier. Cette définition est trop étroite et limite la croissance des énergies vertes. Aujourd’hui, des matériaux à base de bois peuvent être utilisés efficacement dans beaucoup plus de situations que par le passé. De l’industrie textile aux nouvelles technologies de batteries plus légères et plus respectueuses de l’environnement, il s’agit d’un domaine en rapide évolution. La bioéconomie offre la possibilité unique de renforcer la résilience de l’économie de l’Union et la stabilité géopolitique de notre continent. L’utilisation de matériaux renouvelables contribuerait simultanément à atténuer les effets du changement climatique, en permettant de conserver les émissions fossiles dans le sol, et ainsi à créer une résilience écologique aux secteurs fossiles»;

M.

considérant, comme le souligne l’avis, qu’«il existe très peu d’exemples de pays en développement où les exportations de matières premières auraient déclenché un développement économique et social durable dont auraient bénéficié de larges pans de la population. Au contraire, elles sont souvent synonyme d’exploitation sociale et de pollution environnementale et, généralement, seul un petit nombre d’acteurs en profitent»;

N.

considérant que l’approvisionnement en de nombreuses matières premières critiques est largement concentré en dehors de l’Union, la Chine fournissant 98 % de l’approvisionnement de l’Union en terres rares, la Turquie 98 % de son approvisionnement en borate, et l’Afrique du Sud 71 % de son platine, 92 % de son iridium, 80 % de son rhodium et 93 % de son ruthénium (24);

O.

considérant que les scénarios prospectifs indiquent que pour les batteries des véhicules électriques et le stockage de l’énergie, l’Union aura besoin de 18 fois plus de lithium et de 5 fois plus de cobalt en 2030, et de près de 60 fois plus de lithium et de 15 fois plus de cobalt en 2050, par rapport à l’approvisionnement actuel de l’ensemble de l’économie de l’Union (25);

P.

considérant que quatre projets d’extraction minière durable de lithium, d’un montant total de 2 milliards d’euros, sont en cours dans l’Union et devraient être opérationnels entre 2022 et 2024; qu’ils devraient couvrir jusqu’à 80 % des besoins de l’Union européenne en lithium dans le secteur des batteries d’ici à 2025, et contribuer ainsi directement à notre autonomie stratégique;

Q.

considérant que les pénuries de matières premières critiques suscitent de plus en plus de préoccupations sur le plan industriel et sur celui de la sécurité, notamment en raison de l’augmentation exponentielle prévue de la production, en particulier la production de batteries, qui sont essentielles pour la transition vers la production d’énergie à partir de sources renouvelables;

R.

considérant que l’Union doit améliorer son autonomie stratégique dans des domaines clés comme l’approvisionnement en matières premières critiques, qui est également crucial pour augmenter ses capacités dans les domaines de l’espace et de la défense;

S.

considérant que l’Union continuera de dépendre de chaînes d’approvisionnement internationales pour satisfaire ses besoins de matières premières critiques, et que les mesures visant à rendre les marchés commerciaux mondiaux plus transparents, plus efficaces et plus prévisibles joueront donc également un rôle important;

T.

considérant que le secteur des matières premières fournit environ 350 000 emplois dans l’Union et plus de 30 millions d’emplois dans les industries manufacturières en aval qui en dépendent (26); que la transition vers une économie plus circulaire pourrait entraîner une augmentation nette de 700 000 emplois dans l’Union d’ici à 2030 (27);

U.

considérant que les activités minières sont susceptibles d’exposer les travailleurs à des conditions nocives et dangereuses; que les droits et la protection des travailleurs varient considérablement à travers le monde et selon les sites miniers;

V.

considérant que les matières premières critiques n’apparaissent pas de manière isolée, mais sont mélangées dans le minerai avec les métaux de base et que leur traitement nécessite une quantité considérable d’énergie; que la compétitivité et la rentabilité de la production sont dès lors conditionnées par la disponibilité de sources d’énergie stables et peu onéreuses, ainsi que par le recensement et la mise au point de méthodes, de procédures et de technologies adaptées;

W.

considérant que, dans son rapport intitulé «Growth without economic growth» (La croissance sans la croissance économique), l’Agence européenne pour l’environnement indique que la croissance économique est étroitement liée à l’augmentation de la production, de la consommation et de l’utilisation des ressources, avec des effets négatifs sur la nature, le climat et la santé humaine, et que les recherches actuelles suggèrent qu’il est peu probable que la croissance économique puisse être complètement dissociée de ses incidences sur l’environnement;

Enjeux et perspectives

1.

estime qu’une approche intégrée tout au long de la chaîne de valeur, de la collecte des déchets et de la conception des produits en vue de leur recyclabilité à la récupération des matériaux, représente une stratégie essentielle pour accroître l’approvisionnement en matières premières critiques; regrette, cependant, que la collecte des déchets et la conception des produits aient un faible niveau de maturité technologique; souligne qu’il n’est pas suffisant de se concentrer sur le recyclage pour répondre à la demande croissante de matières premières critiques; constate que, bien que la substitution des matières premières critiques présente des limites en termes d’efficacité des produits, il s’agit d’un objectif inhérent des industries concernées et des projets de recherche respectifs en raison des prix élevés et de la dépendance, et elle peut contribuer à résoudre les problèmes de suffisance des matières premières critiques; souligne qu’il est nécessaire de déployer des efforts constants et de soutenir la recherche et l’innovation en ce qui concerne le recyclage et la substitution des matières premières critiques ainsi que la conception des produits;

2.

souligne que l’approvisionnement en matières premières critiques est lié à la situation géographique, avec jusqu’à ce jour une forte dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, et présente un risque de fuites de carbone, directes et indirectes, et d’exposition à une concurrence déloyale; constate que l’approvisionnement en matières premières critiques est souvent associé à des effets potentiellement importants sur l’environnement, tels que la perte de biodiversité ou la contamination de l’air, du sol et de l’eau, ainsi qu’à des risques de conflits avec les communautés locales; souligne la nécessité d’une transition vers les énergies renouvelables dans les secteurs de l’extraction minière et du raffinage; note par conséquent la nécessité d’une politique industrielle active pour soutenir le secteur dans sa transformation, avec un accès à des sources d’énergie propre financièrement abordables; remarque également que, dans l’Union, les circonstances sont favorables aux activités d’extraction à faibles émissions et durables et demande que les possibilités d’approvisionnement dans les États membres riches en matières premières critiques soient davantage explorées;

3.

avertit que la transition de l’UE vers la neutralité climatique ne devrait pas remplacer la dépendance à l’égard des combustibles fossiles par une dépendance à l’égard des matières premières; souligne que la transition devrait diminuer la dépendance de l’UE aux matières premières critiques importées; souligne en outre le rôle que peuvent jouer l’innovation, les nouvelles technologies, la réduction au minimum de la consommation de ressources et l’entretien et la réutilisation de matières premières précieuses au sein de l’Union pour réduire la dépendance à l’égard des matières premières critiques;

4.

fait remarquer que le développement et le futur déploiement à grande échelle de technologies, notamment d’applications numériques émergentes, de la production de l’électricité renouvelable et des batteries pour les véhicules électriques et les moyens de transport légers, vont encourager la demande en certaines matières premières critiques et en autres matières premières; demande de tenir compte du fait que la montée des ambitions des pays en matière de climat et de numérique accroît la concurrence sur les marchés mondiaux et exerce une pression supplémentaire sur la sécurité de leur approvisionnement en Europe;

5.

invite la Commission à réexaminer attentivement la méthode d’évaluation de la criticité avant 2023, dans la perspective de la publication de la prochaine liste de matières premières critiques, afin de déterminer si la liste doit être élargie, en tenant compte de l’évolution de la situation internationale liée aux matières premières critiques, des scénarios de demande future de matières premières critiques et d’autres matières premières, ainsi que des critères sociaux et écologiques fondés sur les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme et sur les ODD, afin de dresser un tableau plus large des conditions d’extraction dans le monde; demande également à la Commission de prendre dûment en considération toutes les répercussions de l’extraction et de la transformation sur l’environnement lors de l’analyse des risques d’approvisionnement; demande, en outre, un débat approfondi associant toutes les parties prenantes;

6.

invite la Commission à accorder de l’attention non seulement aux matières premières critiques, mais aussi à la criticité potentielle des autres matières premières nécessaires à de solides chaînes d’approvisionnement, à la continuité de la production et à la double transition, ainsi qu’à leur disponibilité à partir de sources de l’UE, compte tenu également de la rareté naturelle des minerais; souligne qu’en plus des minerais spécialisés, des matières premières «communément produites» telles que le cuivre, l’hélium et le nickel deviennent également critiques à mesure que la demande pour lesdites matières premières augmente dans une société neutre pour le climat;

7.

demande à la Commission d’opter pour une approche globale lorsqu’elle évalue les implications de plusieurs technologies à faibles émissions de carbone, renouvelables et numériques en concurrence pour les mêmes matières premières critiques, et d’examiner les chaînes d’approvisionnement critiques, y compris par rapport aux besoins des différents secteurs; souligne qu’il importe de veiller à ce que le principe de primauté de l’efficacité énergétique, l’absence d’émissions et l’utilisation rationnelle des ressources prévalent;

8.

demande à la Commission de s’assurer que les plans nationaux pour la reprise et la résilience au titre de NextGenerationEU répondent aux défis liés à un approvisionnement en matières premières critiques durable sur le plan économique, environnemental et social; invite les États membres à investir davantage dans le recyclage des matières premières critiques et à inclure les besoins et les sources d’approvisionnement en matières premières critiques, ainsi que les coûts de celles-ci, dans leurs plans de relance stratégiques;

9.

demande des investissements dans la formation et le recyclage des travailleurs, y compris par le biais du mécanisme pour une transition juste, car les compétences en matière d’exploitation minière peuvent être transférées à l’exploitation, au traitement et au recyclage des métaux et des minerais, de préférence dans les mêmes régions; invite la Commission à prévoir qu’un financement spécifique porte également sur les effets sociaux, environnementaux et en matière d’emploi de la transition dans les anciennes zones minières;

10.

invite la Commission et les États membres à créer, dans les meilleurs délais, un projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) sur les matières premières critiques en vue d’une planification stratégique et durable de notre demande pour la double transition, en y incluant les besoins, les sources d’approvisionnement et les coûts (sociaux, environnementaux et financiers); souligne que le PIIEC devrait couvrir tous les sujets pertinents afin de réduire la criticité et la dépendance, tels que le recyclage, la réutilisation, la substitution, la réduction de l’utilisation des matériaux et l’exploitation minière; souligne que ces projets devraient libérer le potentiel inexploité des pays de l’Union riches en matières premières critiques qui disposent de vastes sources inexploitées;

11.

demande à la Commission de promouvoir la recherche et le développement sur les aptitudes et compétences liées aux matières premières critiques pour les petites et moyennes entreprises (PME), dans le cadre d’une stratégie de croissance des technologies de pointe européennes comme les batteries lithium-ion, les piles à combustible, les turbines éoliennes, les moteurs à traction électrique, la technologie photovoltaïque, la robotique, les drones, l’impression 3D et un large éventail de technologies numériques et de dispositifs médicaux;

12.

invite la Commission à réaliser une analyse d’impact complète, scientifique et fondée sur des données probantes afin de déterminer les volumes minimaux de matières premières critiques d’importance stratégique nécessaires à la double transition;

13.

remarque que pour l’UE, des chaînes de valeur fiables et pleinement opérationnelles, y compris la prospection et le recyclage, jouent un rôle clé et constituent un prérequis pour atteindre les objectifs du pacte vert pour l’Europe, de la stratégie industrielle de l’UE et de la double transition et pour garantir sa future compétitivité industrielle et capacité d’innovation;

14.

estime que des possibilités de financement pour la production, le traitement ou le recyclage durables de toutes les matières premières critiques énumérées dans la communication de la Commission sur la résilience des matières premières critiques sont indispensables;

15.

invite la Commission à proposer des critères de durabilité fondés sur des preuves scientifiques pour définir ce qui constitue un investissement durable dans le secteur minier au titre du règlement sur la taxinomie; souligne la nécessité de permettre à l’industrie minière de l’Union de contribuer à la double transition écologique et numérique;

16.

demande un soutien et un financement de l’Union pour le développement technologique des matières premières critique afin d’améliorer l’efficacité, la substitution, les processus de recyclage et les cycles de matériaux fermés; souligne, en particulier, la nécessité de mettre en place des instruments financiers spécifiques et des fonds de recherche et d’innovation (R&I) ciblés pour les processus de recyclage et se félicite de la proposition de promouvoir, en 2021, la recherche et l’innovation pour les matières premières critiques en ce qui concerne le traitement des déchets, les matériaux avancés et la substitution dans le cadre d’Horizon Europe, du Fonds européen de développement régional et des programmes de R&I nationaux; souligne également l’importance de la R & I pour accroître la faisabilité des processus de raffinage, notamment pour les résidus miniers et les mines à petite échelle; invite la Commission à mettre en place des programmes de soutien pour encourager l’innovation dans les nouvelles techniques d’exploitation minière et les nouveaux projets d’exploitation minière à petite échelle; demande la mise au point de technologies nouvelles et innovantes dans le domaine de l’extraction durable des matières premières critiques dans l’UE;

17.

invite la Commission, la Banque européenne d’investissement et les autres institutions de l’Union, en coopération avec les partenaires internationaux, à apporter un soutien financier technique et stratégique aux projets d’investissement stratégiques à long terme dans le domaine des matières premières critiques, y compris pour trouver de nouveaux outils de partage des risques dans le secteur minier, et à promouvoir et soutenir les investissements dans la recherche sur l’approvisionnement durable en matières premières critiques et la transformation durable de celles-ci et sur les sites de raffinage, afin de les rendre conformes aux règles de l’Union et à des normes sociales et environnementales élevées, en garantissant ainsi des conditions de concurrence équitables;

Autonomie stratégique et résilience

18.

se félicite de la création de l’Alliance européenne des matières premières (ERMA) et, compte tenu de la situation géopolitique mondiale et des tensions commerciales potentielles avec de riches pays producteurs hors UE, de l’accent qu’elle met actuellement sur les matières premières les plus critiques, à savoir les terres rares et les aimants, et sur des objectifs quantitatifs en matière d’approvisionnement intérieur et hors UE, dans le but de soutenir des relations d’approvisionnement à long terme pour un vaste éventail de petits et grands fabricants dans l’Union et de réduire la dépendance actuelle à l’égard de quelques pays tiers; souligne le rôle qui incombe à l’ERMA en tant que «réserve de projets d’investissement» et l’encourage à s’impliquer davantage dans les préévaluations afin de débloquer les investissements publics et privés pour des projets relatifs aux matières premières critiques qui aient été évalués sur le plan environnemental et soient durables;

19.

considère qu’il importe de renforcer encore l’ERMA, en particulier en ce qui concerne les matières particulièrement importantes pour la double transition, telles que les matières premières critiques nécessaires au stockage et à la conversion de l’énergie;

20.

salue l’intention de la Commission de lancer, à l’aide du futur observatoire des technologies critiques, un système de surveillance des dépendances actuelles et des risques de dépendances technologiques futures et demande une étroite coopération entre l’observatoire et les personnes qui travaillent à la surveillance de la demande de matières premières critiques;

21.

regrette que la constitution de stocks stratégiques ne fasse pas encore partie du plan d’action et invite la Commission à se concentrer également sur la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières critiques dans l’Union en encourageant les États membres à procéder à un stockage stratégique dans le cadre d’une approche coordonnée, lorsque l’analyse le juge opportun; estime que la constitution de stocks stratégiques en combinaison avec d’autres mesures stratégiques contribue à réduire les dépendances à l'égard des matières premières critiques; souligne que l’augmentation de la disponibilité devrait aller de pair avec une baisse de la demande, qu’il y a moyen d’obtenir en considérant l’intégralité de la chaîne de valeur — de la conception à l’exploitation et à la fin de vie;

22.

estime que la sensibilisation aux éventuels problèmes de pénurie de matières premières critiques est trop faible et doit être améliorée; invite la Commission à développer l’ERMA afin d’accroître la coopération entre les acteurs industriels tout au long de la chaîne de valeur, les États membres, les régions et les pays tiers, les syndicats, la société civile, les organisations de recherche et de technologie, les investisseurs et les organisations non gouvernementales dans les secteurs économiques de l’Union les plus touchés par les goulets d’étranglement dans l’offre de matières premières critiques, soit par l’intermédiaire du cadre proposé par l’ERMA, soit par la formation d’alliances sectorielles de parties prenantes et d’entreprises; souligne le potentiel d’emploi des projets nationaux et demande dès lors de promouvoir un dialogue social global; souligne à cet égard la nécessité urgente de partenariats plus étroits entre les acteurs de la filière des matières premières critiques, en particulier dans les régions minières, et les utilisateurs en aval, et plus particulièrement d’autres alliances industrielles, ainsi que de la sensibilisation et d’une obligation de veiller à ce que les chaînes de valeur soient durables et circulaires;

23.

estime qu’une plus grande coordination et des efforts communs sont nécessaires pour développer des chaînes d’approvisionnement résilientes et répondre ainsi à la demande de matières premières critiques actuelles et futures pour les besoins industriels de l’Union, éviter des interruptions dans la chaîne d’approvisionnement, réduire la dépendance et maintenir des normes sociales et environnementales élevées; invite la Commission à veiller à ce que, dans l’Union européenne, l’évaluation des importations et des exportations ainsi que de l’offre et de la demande mondiales de matières premières critiques, la coordination de la constitution de stocks et le suivi de l’approvisionnement en matières premières critiques soient mis en œuvre de manière coordonnée et cohérente, par exemple en mettant en place un groupe de travail sur les matières premières critiques;

24.

demande à la Commission de diversifier les chaînes d’approvisionnement, tant pour les sources primaires que secondaires, et demande une plus grande transparence des informations concernant les chaînes d’approvisionnement;

25.

constate que les tensions croissantes entre les grandes puissances ont mis en évidence des vulnérabilités stratégiques pour l’Union, notamment en ce qui concerne la garantie de ressources essentielles, y compris de matières premières critiques et de matières transformées; souligne également que la surveillance des dépendances aux produits de base et la garantie d’un accès sûr aux matières premières critiques peuvent accroître la résilience des chaînes d’approvisionnement durables; note que, dans le cadre de la transition vers une économie circulaire, il convient d’accorder une attention particulière aux principales chaînes d’approvisionnement dans lesquelles la dépendance de l’Union vis-à-vis des matières premières critiques est particulièrement importante;

26.

rappelle tout le potentiel que recèle l’économie circulaire en matière d’utilisation optimisée des produits et services; demande à la Commission et aux États membres de soutenir de nouveaux modèles économiques durables et circulaires dans la nouvelle initiative sur les produits durables, comme les approches de «produits en tant que services», à condition qu’ils permettent d’économiser les ressources et de réduire les répercussions sur l’environnement tout en assurant la protection des consommateurs; demande à la Commission et aux États membres de faciliter ces approches en mettant en place des cadres réglementaires;

27.

juge important de soutenir une approche d’économie circulaire tout au long de la chaîne de valeur, de la conception à la valorisation des matériaux, avec des technologies clés pour la transition énergétique, numérique et de mobilité, comme les parcs éoliens, les parcs photovoltaïques, la production de batteries, la mobilité électrique et les réseaux intelligents; demande à la Commission de faire de la transition vers une économie circulaire une priorité, en réduisant la dépendance de l’Union vis-à-vis des importations, en améliorant l’utilisation efficace des ressources, en optimisant la consommation des ressources et en conservant les matières premières précieuses au sein de l’Union ainsi qu’en les réutilisant; rappelle qu’il a demandé, dans sa résolution sur le nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire, d'envisager de proposer, sur la base d’une analyse d’impact complète, un étiquetage harmonisé clair et facilement compréhensible en matière de durabilité, qui pourrait revêtir la forme d’un indice, et de réparabilité, qui pourrait revêtir la forme d’un score uniforme en matière de réparabilité;

28.

invite la Commission à renforcer la coopération avec les pays tiers, en particulier avec les partenaires partageant les mêmes valeurs, en ce qui concerne l’approvisionnement durable en matières premières critiques, et à renforcer son engagement au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC);

Boucler les boucles des matières

29.

souligne la nécessité de mettre en place des marchés fonctionnels des matières premières secondaires critiques afin de garantir des flux constants de ces matières premières secondaires critiques et, ainsi, renforcer l’écosystème industriel de l’Union et garder les emplois dans l’industrie de transformation; invite la Commission, à cet égard, à examiner l’équilibre entre les importations et les exportations de matières premières secondaires critiques dans l’Union et à établir rapidement un observatoire du marché des matières secondaires essentielles, y compris les matières premières critiques; souligne que le traitement des matières premières critiques dans les pays tiers doit être conforme aux normes de l’Union; fait observer qu’il n’existe pas d’approche universelle; souligne que parvenir à des cycles de matériaux propres et sûrs est une condition préalable à la création d’un marché crédible des matières premières secondaires dans l’Union;

30.

se félicite de la proposition visant à recenser les possibilités d’approvisionnement en matières premières secondaires critiques provenant des stocks de l’UE, des déchets et de la transformation de sous-produits; encourage la Commission à faire de cet exercice de recensement une priorité et à le réaliser plus tôt que prévu; encourage la Commission, en outre, à l’étendre aux technologies actuellement disponibles utilisées pour réduire la demande de matières premières critiques et augmenter la réutilisation de ces matières dans la chaîne d’approvisionnement; souligne la nécessité d’encourager l’introduction d’instruments de collaboration pour le marché des matières premières critiques, comme la plateforme européenne de matières premières, qui devrait également couvrir les flux circulants de produits et leurs évolutions, afin de déterminer quelles matières secondaires peuvent être recyclées;

31.

invite la Commission et les États membres à libérer le potentiel des projets de traitement secondaire grâce à des incitations spécifiques, y compris une procédure d’attribution de licence accélérée, et à fournir des incitations pour la valorisation des matières premières critiques afin de garantir un accès fiable, sécurisé et durable à celles-ci;

32.

observe l’importance du recyclage des déchets, vu la présence considérable de matières premières critiques dans les équipements électriques et électroniques; observe que l’augmentation des volumes recyclés ne suffira peut-être pas à long terme pour réduire l’extraction minière; observe en outre qu’en s’orientant vers une économie plus circulaire, on pourrait créer 700 000 emplois (28), en particulier des emplois supplémentaires dans les usines de recyclage et les services de réparation; constate que le démontage et le recyclage constituent une occasion majeure de réintégrer les emplois industriels dans l’Union; souligne par ailleurs que le renforcement du recyclage peut être utilisé pour répondre à de futurs besoins en matières premières;

33.

fait observer que la part de batteries de traction au lithium-ion recyclables collectées devrait augmenter nettement d’ici le milieu des années 2030, et créer ainsi une source d’approvisionnement secondaire considérable;

34.

constate que si l’on veut que les processus industriels de recyclage des matières premières critiques soient un succès, des investissements massifs privés et publics demeurent nécessaires dans les infrastructures de tri, de prétraitement et de valorisation, dans l’innovation, dans la recherche et dans le développement des technologies, ainsi que dans les compétences, avec à la clé des possibilités d’emploi qui devraient fortement augmenter dans les décennies à venir; invite la Commission à inciter au recyclage et à la valorisation des matières premières critiques provenant des flux de déchets issus de l’extraction minière, du traitement et du commerce, afin de garantir un accès fiable, sécurisé et durable à celles-ci;

35.

encourage la Commission à proposer des objectifs de contenu minimum en matières premières critiques recyclées et des objectifs de recyclage spécifiques pour les matières premières critiques, assortis d’un solide cadre de suivi, en s’inspirant de la proposition de règlement relatif aux batteries et aux déchets de batteries et en s'appuyant sur une analyse d’impact exhaustive, scientifique et fondée sur des données probantes qui évalue les volumes minimaux de matières premières critiques requis pour les produits qui faciliteront la double transition, le pourcentage de cette demande qui pourrait être couvert par le recyclage conformément aux évaluations existantes et la disponibilité de la technologie nécessaire; fait remarquer que les éventuels objectifs de réduction des matières premières primaires ne devraient pas faire tomber le rendement global de la matière première en dessous de ces volumes minimaux;

36.

reconnaît que les friches industrielles (décharges industrielles et barrage de stériles miniers) contiennent souvent des rejets de matières premières critiques, des terres rares et d’autres minéraux et métaux usagés utilisés dans les produits technologiques; encourage par conséquent la documentation, l’évaluation et l’extraction des matières précieuses découvertes dans ces friches industrielles, lorsque de telles opérations sont possibles et praticables; souligne qu’il est nécessaire, pour libérer ce potentiel, d’appliquer les mécanismes de financement de la recherche, du développement et de l’innovation aux technologies de raffinage améliorées;

37.

souligne qu’il est nécessaire de renforcer les contrôles des exportations européennes de déchets de matières premières critiques essentielles et de créer des conditions de concurrence équitables en faveur des entreprises de recyclage qui satisfont aux normes nécessaires à une valorisation efficace et en toute sécurité; invite la Commission, lors de la révision du règlement sur les transferts de déchets, à empêcher les exportations illégales de déchets contenant des matières premières critiques; demande la fixation d’exigences qui ne permettent l’exportation de déchets contenant des matières premières critiques que moyennant la garantie qu’ils seront transformés dans le pays de destination dans des conditions équivalentes aux normes sociales et environnementales de l’Union;

38.

invite la Commission et les États membres à intensifier leurs efforts pour la collecte en bonne et due forme et le recyclage des produits en fin de vie contenant des matières premières critiques afin d’éviter qu’ils ne soient stockés par les ménages ou mis en décharge ou incinérés;

39.

demande à la Commission de proposer des mesures de conception des produits, adaptées à différentes catégories de produits, afin de permettre l’identification et la séparation aisées des parties ou des composants contenant des matières premières critiques, en particulier en ce qui concerne les déchets postconsommation, en plus de mesures d’écoconception qui améliorent de manière significative la longévité, la durabilité, la réparabilité, la modularité, la réutilisabilité et la recyclabilité des produits en fin de vie fabriqués ou commercialisés dans l’Union; souligne que ces mesures devraient créer des avantages concurrentiels pour les entreprises de l’Union, ne devraient pas leur imposer une charge financière disproportionnée et devraient stimuler l’innovation;

40.

estime que la substitution est utile lorsqu’une matière première critique peut être remplacée par une matière abondante, mais qu’elle présente peu d’avantages si le substitut lui-même n’est pas durable, ne permet pas de résoudre la question du caractère limité des ressources, est critique ou pourrait le devenir en raison de la substitution; reconnaît l’importance de préserver la qualité des produits et leur viabilité économique; invite la Commission à encourager et à intensifier la recherche et l’innovation sur les substituts des matières premières critiques pour différents usages;

Approvisionnement en provenance de l’Union

41.

fait observer que si la conception intelligente des produits, la réutilisation des matières, la substitution par des matériaux recyclés et la promotion de la réduction des matériaux et de l’empreinte de consommation peuvent réduire considérablement la demande primaire et si leur potentiel doit être pleinement exploité, un approvisionnement responsable et durable en matières premières critiques précédé d’une analyse d’impact pour atténuer les effets sociaux et environnementaux potentiels est nécessaire lorsque la viabilité économique de l’offre de matières premières critiques ne peut être maintenue par les mesures mentionnées ou lorsque celles-ci conduiraient à des produits d’une qualité inférieure;

42.

souligne que l’approvisionnement primaire et secondaire dans l’Union européenne est soumis aux normes environnementales et sociales les plus élevées au monde, qui doivent être correctement appliquées, et que cet approvisionnement fournit des milliers d’emplois hautement qualifiés et constitue un préalable indispensable à la transition écologique et numérique; invite dès lors tous les acteurs à promouvoir des projets d’approvisionnement en matières premières critiques responsables et durables dans l’Union ainsi qu’à sensibiliser à l’empreinte environnementale des importations de matières premières critiques en provenance de pays tiers; estime que cela doit être établi dans le cadre d’un processus ouvert, transparent et fondé sur des données scientifiques, avec la participation précoce des parties prenantes concernées et des communautés locales;

43.

est fermement convaincu qu’un approvisionnement responsable dans l’Union ne peut se fonder que sur un dialogue social efficace promouvant la santé et la sécurité des travailleurs, garantissant des emplois et des conditions de travail décents, et protégeant les droits des travailleurs en favorisant l’égalité entre hommes et femmes; invite les États membres à veiller à ce que les travailleurs de ce secteur soient protégés par des équipements de protection individuelle appropriés;

44.

prend acte de la possibilité de développer une chaîne de valeur des batteries responsable et durable en s’approvisionnant dans de nouvelles installations de l’Union pour se procurer des matières premières critiques telles que le graphite, le cobalt et le lithium;

45.

prend note du plan de la Commission de déployer des programmes d’observation de la Terre et de télédétection pour l’exploration des ressources, les activités et la gestion environnementale après fermeture; rappelle que la surveillance réglementaire en service peut être renforcée par l’utilisation de méthodes de télédétection;

46.

relève que la réorientation vers l’économie circulaire dans de nombreux secteurs du secondaire et du tertiaire nécessite des aptitudes et compétences spécifiques pour garantir une performance environnementale élevée et assurer la sécurité des travailleurs; met l’accent sur le rôle spécifique que jouent les pionniers, les PME et les jeunes entreprises dans cette transition; observe en outre que le secteur minier est de plus en plus automatisé, tandis que le recyclage et la refabrication nécessitent toujours plus de main-d’œuvre; souligne l’importance de maintenir, de développer et de constituer l’expertise et les compétences utiles dans le domaine des technologies d’extraction et de transformation ainsi que des technologies de recyclage et autres technologies concernées dans l’Union en ce qui concerne aussi bien les matières premières critiques que les sous-produits, car certains d’entre eux peuvent être utilisés pour la production de produits chimiques de pointe; constate avec regret que les matières premières actuellement extraites dans l’Union européenne doivent souvent être exportées vers l’Asie pour y être raffinées, étant donné que le savoir-faire et la technologie concernés ont été perdus dans l’Union, ce qui constitue une autre dépendance;

47.

invite la Commission à demander que les flux industriels contenant des matières premières critiques soient utilisés de manière efficace; souligne que, notamment dans l’industrie minière, il existe un grand potentiel pour la valorisation et la séparation des terres rares;

48.

souligne le rôle important des États membres dans l’augmentation de l’offre intérieure durable de matières premières critiques provenant de sources primaires et secondaires; invite les États membres à améliorer le respect des délais, la prévisibilité et la transparence des procédures d’autorisation des projets de prospection et d’approvisionnement sans pour autant abaisser les normes environnementales et sociales;

49.

invite la Commission et les États membres à s’assurer que l’approvisionnement durable en matières premières critiques s’appuie sur une approche assurant un équilibre scrupuleux entre le besoin accru de l’Union en matières premières critiques d’origine durable et la nécessité de protéger la nature et la biodiversité;

50.

souligne que l’amélioration de la souplesse, de la prévisibilité et de l’efficacité, ainsi que la priorité accordée à des facteurs clés tels qu’un approvisionnement compétitif en énergie renouvelable et de transition à faibles émissions de carbone, contribueront à débloquer les investissements nécessaires;

51.

attend de la Commission qu’elle fournisse davantage de précisions sur la mise en œuvre des projets de matières premières critiques en tant que modèle économique alternatif et source d’emplois régionaux dans les régions charbonnières et dans d’autres régions en transition;

Diversification

52.

invite instamment la Commission à favoriser les relations avec tous les pays de l’UE fournisseurs de matières premières critiques existants, à mettre en place de manière systématique et stratégique de nouveaux partenariats pour les matières premières critiques, en coopération avec nos alliés, lorsque c’est possible, en tenant compte de la souveraineté des pays tiers sur leurs ressources afin de veiller à ce que les matières premières critiques deviennent une source de bien-être pour les pays en développement, à promouvoir la participation des PME, à faire de cet effort une mission horizontale de ses politiques externes et internes et à présenter les résultats en 2021; se félicite que la Commission prévoie de nouer des partenariats internationaux solides et porteurs au moyen d’un programme mondial sur les matières premières axé sur des partenariats stratégiques de l’Union garantissant à la fois la sécurité de l’approvisionnement et des bénéfices sur le plan du développement;

53.

souligne que si le pacte vert pour l’Europe ne fait que déplacer les émissions de gaz à effet de serre de l’Europe vers ses partenaires commerciaux, il n’aura aucune incidence sur le changement climatique; invite dès lors instamment l’Union à faire pression en faveur d’accords multilatéraux exécutoires pour contenir le réchauffement de la planète et exporter ses normes environnementales, y compris dans les secteurs de l’approvisionnement et de la transformation; estime que l’Union devra élaborer de nouveaux accords commerciaux et d’investissement, de nouveaux modèles d’assistance financière et technique, et, plus généralement, une nouvelle approche de la diplomatie internationale visant à garantir des conditions de concurrence équitables;

54.

se félicite de l’engagement de l’Union en faveur d’un approvisionnement responsable et durable et encourage la Commission à prendre comme point de départ la norme pour une exploitation minière responsable élaborée par l’Initiative for Responsible Mining Assurance, en tenant compte des besoins des PME; souligne la nécessité de soutenir cet engagement par un soutien technique concret, le transfert de connaissances, le renforcement des compétences, des institutions et des cadres juridiques et un dialogue politique et de développement institutionnel avec les pays partenaires; souligne la nécessité de politiques homogènes liées à des normes éthiques pour l’approvisionnement en matières premières critiques; souligne la nécessité de mobiliser davantage d’acteurs publics et privés afin qu’ils souscrivent également aux normes de durabilité et les mettent en œuvre;

55.

salue le fait que la Commission se soit publiquement engagée à présenter, en 2021, une proposition législative sur le devoir de vigilance et la responsabilité des entreprises, et insiste pour que cette législation contribue à lutter contre les violations, dans les chaînes de valeur, des droits de l’homme et des normes sociales et environnementales; rappelle sa résolution contenant des recommandations à la Commission sur le devoir de vigilance et la responsabilité des entreprises;

56.

estime que les accords internationaux devraient ouvrir la voie à un approvisionnement plus responsable et durable au niveau mondial; demande une coopération renforcée en vue de l’élaboration d’accords internationaux visant à améliorer le suivi, la notification et la mise en œuvre des restrictions à l’exportation des matières premières critiques, l’objectif étant de favoriser un approvisionnement responsable et d’accroître la circularité dans ce secteur;

57.

rappelle sa demande formulée dans sa résolution sur une nouvelle stratégie UE-Afrique en vue d’une exploitation équitable et durable des matières premières critiques en Afrique; soutient la Commission dans ses efforts pour conclure de nouveaux partenariats dans le domaine des matières premières critiques avec les pays africains afin de renforcer la chaîne de valeur en Afrique pour qu’elle soit plus durable d’un point de vue éthique, environnemental et technologique et pour permettre le renforcement des capacités grâce au soutien de l’Union;

58.

invite la Commission à renforcer les activités de normalisation concernant les composants de haute qualité liés aux matières premières critiques dans les enceintes internationales compétentes, car cela est important pour les entreprises de l’Union, en particulier les PME;

59.

demande la généralisation des pratiques agricoles bénéfiques à une gestion durable du phosphore; met en évidence les synergies entre ces pratiques et la réduction de l’empreinte climatique et de l’empreinte sur la biodiversité;

60.

demande à la Commission de proposer des règles efficaces relatives à des systèmes de collecte à l’échelle de l’Union pour accroître le taux de collecte des déchets contenant des matières premières critiques; demande à la Commission d’envisager, entre autres possibilités en matière de responsabilité élargie des producteurs, l’introduction de systèmes de consigne dans la législation de l’Union en matière de déchets, en particulier dans la directive DEEE, compte étant tenu des caractéristiques des différents produits et tout en veillant à la compatibilité de ces systèmes d’un État membre à l’autre, afin d’inciter les consommateurs à apporter leurs équipements électriques et électroniques en fin de vie, en particulier les petits équipements, dans des installations de collecte et de recyclage spécialisées, en s’inspirant de la réussite des systèmes de consigne pour le verre et le plastique dans plusieurs États membres;

61.

déplore que le faible taux de recyclage dans certaines utilisations (29) ainsi que les exportations de déchets et de débris d’aluminium (30) aient conduit à un taux de recyclage des matières en fin de vie inférieur à ce qui aurait pu être autrement obtenu; souligne que l’Union devrait avoir pour objectif d’instaurer des mesures visant à atteindre un taux de recyclage des matières en fin de vie de 100 % pour l’aluminium;

62.

invite la Commission à donner la priorité à l’extraction de matières premières critiques dans les mines existantes dans l’Union, c’est-à-dire à partir de résidus d’extraction minière et de roches stériles, et dans les décharges, ainsi qu’à faire en sorte de rendre l’exploitation des mines urbaines plus efficace, plutôt que d’ouvrir de nouvelles mines, si cela est durable, c’est-à-dire si les répercussions environnementales, y compris l’utilisation de produits chimiques et d’énergie, sont moindres; souligne que cette extraction et la restauration subséquente doivent être effectuées au moyen des meilleures techniques disponibles, ce qui garantit la meilleure performance écologique et la viabilité économique;

63.

invite la Commission à accorder une attention particulière à la phase de post-extraction des projets miniers et à la fin de vie des matières premières critiques, conformément à la hiérarchie des déchets, telle que définie dans la directive-cadre sur les déchets, en particulier lorsque les matières premières critiques sont également des substances dangereuses;

64.

estime que les baux miniers et concessions minières devraient comprendre des exigences relatives à la valorisation et à la transformation sûres, efficaces et durables de toutes les matières premières critiques techniquement et économiquement valorisables; demande à la Commission de mettre en œuvre, dans les plus brefs délais, les exigences formulées par le Parlement dans sa résolution sur la mise en œuvre de la directive sur les déchets de l’industrie extractive; rappelle que le questionnaire actuellement utilisé comme système de déclaration au titre de l’article 18 de la directive n’est pas adapté et demande à la Commission de créer un système d’enregistrement harmonisé, numérisé et transparent à l’échelle de l’Union, fondé sur des définitions et des critères de traitement harmonisés pour les déchets miniers et comprenant toutes les données pertinentes relatives aux répercussions environnementales, y compris les concentrations de contenu des dépôts de déchets;

65.

invite la Commission à renforcer le contrôle de l’application de la législation environnementale de l’Union en vigueur et à veiller à sa pleine mise en œuvre, ainsi qu’à proposer des modifications de la législation le cas échéant;

66.

est favorable à une évaluation complète de l’inclusion du secteur minier dans le champ d’application de la directive sur les émissions industrielles, eu égard à l’incidence environnementale élevée des activités minières, à la taille moyenne considérable des projets d’extraction minière, aux différences dans les normes de gestion de la pollution appliquées aux sites miniers en Europe et à l’accroissement éventuel des activités minières liées aux matières premières critiques dans l’UE; propose de recenser les meilleures techniques disponibles pour la restauration des mines, notamment en ce qui concerne le sol et l’eau;

67.

encourage la Commission à réviser la directive concernant l’évaluation des incidences sur l’environnement pour faire en sorte qu’une évaluation des incidences sur l’environnement soit effectuée pour les projets miniers quelle que soit leur taille, et que cette évaluation soit réalisée par un tiers indépendant;

68.

considère que les émissions liées aux activités extractives et les importations de matières premières critiques doivent être couvertes par le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières;

69.

prend acte des défis et des risques associés à l’extraction minière dans les zones dédiées à la protection de la nature, à savoir les zones Natura 2000, et estime que l’extraction minière dans ces zones doit rester strictement limitée; souligne que l’extraction minière dans les zones protégées est soumise aux conditions fixées par les directives Oiseaux et Habitats et insiste pour que tout nouveau projet d’exploitation ou d’extraction minière fasse l’objet d’une évaluation approfondie des incidences sur l’environnement afin de réduire ces dernières au minimum; invite les États membres et l’industrie minière, conformément au principe du pollueur-payeur, à prendre les mesures de conservation appropriées pour maintenir et rétablir les habitats et les espèces pour lesquels le site a été désigné dans un état de conservation favorable; met l’accent, à cet égard, sur le document d’orientation de la Commission consacré à l’extraction des minéraux non énergétiques en rapport avec Natura 2000 (31), ainsi que les études de cas et les meilleures pratiques qui s’y rapportent;

70.

rappelle l’engagement de la Commission à veiller au principe de non-exploitation et de non-utilisation des ressources minérales situées dans la zone internationale des fonds marins tant que les effets de l’exploitation minière des grands fonds sur le milieu marin, la biodiversité et les activités humaines n’auront pas fait l’objet de recherches suffisantes, que les risques n’auront pas été correctement évalués et qu’il n’aura pas été établi que les technologies et les pratiques d’exploitation envisagées ne portent pas gravement atteinte à l’environnement, conformément au principe de précaution, et demande au Parlement et au Conseil de prendre le même engagement; encourage la Commission à convertir cet engagement en actions concrètes afin de protéger ces écosystèmes très vulnérables;

71.

invite la Commission à envisager des possibilités législatives, conformément aux conventions d’Espoo et d’Aarhus, permettant de faire en sorte que les collectivités locales reconnaissent et fassent respecter le droit des communautés locales à participer de manière effective et inclusive aux procédures d’octroi de baux pour tout nouveau projet de prospection ou d’extraction minière, et ce, à toutes les étapes des projets ainsi que pour les demandes d’extension de bail pour une mine existante, et de faire en sorte que les communautés locales puissent exercer un droit de recours effectif devant des juridictions indépendantes et des organes de contrôle libres de tout conflit d’intérêts.

72.

se félicite de l’accent mis sur les matières premières critiques dans la communication de la Commission sur le réexamen de la politique commerciale; appelle de ses vœux une politique commerciale volontariste mettant à l’honneur la diversification et la résilience des chaînes d’approvisionnement, et cherchant avant tout à améliorer les mécanismes internationaux et de l’Union afin de créer des conditions commerciales favorables pour l’industrie de l’UE;

73.

souligne que l’industrie de l’Union est confrontée à une concurrence internationale féroce pour l’accès aux matières premières et qu’elle est vulnérable aux mesures de restriction des exportations prises par les pays tiers; est conscient qu’une augmentation de la demande mondiale entraînera probablement une augmentation des prix et encourage la Commission à présenter une analyse de cette question;

74.

invite la Commission à diversifier autant que possible les sources d’approvisionnement en matières premières critiques, à promouvoir une utilisation plus efficace des ressources et à réduire la dépendance actuelle à l’égard de quelques pays tiers en soutenant les investissements qui associent des partenaires européens et mondiaux et des petites et moyennes entreprises dans le cadre d’une stratégie d’approvisionnement au niveau international à long terme; recommande, pour atteindre cet objectif, de renforcer les partenariats et les accords commerciaux existants ainsi que d’établir de nouveaux partenariats stratégiques ou de nouvelles entreprises communes de l’Union avec des pays riches en ressources naturelles et d’autres pays d’approvisionnement partageant les mêmes valeurs, conformément à des priorités clairement définies; se félicite, par exemple, du dialogue actuel avec le Canada, l’Australie et le Chili sur le renforcement des relations commerciales dans le domaine des matières premières critiques; invite la Commission à renforcer la coopération pendant la prochaine conférence sur les matériaux critiques entre l’Union, les États-Unis et le Japon; insiste sur la nécessité de coopérer plus étroitement avec les principaux fournisseurs internationaux situés dans les Balkans occidentaux, en Europe orientale, en Amérique latine et en Afrique, ainsi qu’avec la Chine et d’autres pays en développement du Sud;

75.

souligne que les futurs accords de libre-échange et de partenariat de l’Union peuvent apporter non seulement davantage de sécurité en matière d’approvisionnement, mais aussi un cadre politique et économique fiable, et qu’ils devraient comprendre des dispositions spécifiques sur les matières premières critiques, comme la Commission l’a annoncé dans sa stratégie «Le commerce pour tous», afin d’encourager la coopération, de garantir le respect des engagements internationaux, d’éliminer et d’éviter les restrictions à l’exportation et d’observer les règles en vigueur avant et après l’établissement des investissements directs étrangers; invite la Commission à renforcer encore le suivi et la mise en œuvre des accords de libre-échange, notamment des chapitres sur le commerce et le développement durable, afin de garantir que les partenaires commerciaux définissent et respectent les engagements et les dispositions concernant l’approvisionnement responsable en matières premières critiques, et de veiller à la prise en compte des éventuelles inquiétudes des communautés touchées par les activités extractives; précise que cela devrait figurer au premier rang des missions du responsable européen du respect des règles du commerce;

76.

invite la Commission à lancer une discussion à l’OMC sur les contraintes que les mesures concernant la prescription relative à la teneur en éléments locaux font peser sur le développement d’une économie circulaire, à renforcer les partenariats avec plusieurs régions du monde, dont l’Afrique, et à veiller à ce que les accords de libre-échange reflètent les objectifs renforcés de l’économie circulaire;

77.

demande une utilisation plus stricte des règles d’origine afin de préserver la production de matières premières et d’éviter un contournement dans des régions où les exploitants sont soumis à des exigences moins rigoureuses en matière de subventions industrielles et de durabilité; souligne qu’il est indispensable que toutes les nouvelles activités d’approvisionnement des entreprises actives sur le marché de l’Union soient conformes aux dispositions du règlement relatif aux minerais provenant de zones de conflit, aux règles concernant l’approvisionnement responsable décrites dans la directive sur la publication d’informations non financières ainsi qu’aux normes internationales relatives à l’approvisionnement responsable en produits de base; demande une interdiction de l’importation des matières premières critiques liées à des violations des droits de l’homme et des travailleurs, telles que le travail forcé ou le travail des enfants;

78.

souligne qu’un système commercial multilatéral fondé sur des règles et pleinement opérationnel est essentiel pour garantir des flux commerciaux ouverts et durables de matières premières critiques; constate avec inquiétude que des restrictions à l’exportation de matières premières critiques sont imposées par certains membres de l’OMC, dont la Chine, et demande instamment à tous les membres de s’abstenir d’appliquer de telles politiques; invite dès lors la Commission à recourir aux enceintes internationales pour faire cesser ces restrictions à l’exportation qui perturbent la circulation des matières premières critiques; invite à nouveau la Commission, à cet égard, à redoubler d’efforts en vue d’une réforme ambitieuse de l’OMC afin de lutter contre les distorsions du commerce international et les pratiques commerciales déloyales, d’assurer un environnement stable et prévisible pour les échanges commerciaux internationaux, et de garantir une concurrence loyale et effective à l’échelle mondiale;

79.

se réjouit de la déclaration conjointe de la réunion trilatérale entre les ministres du commerce du Japon et des États-Unis et la Commission, et adhère à la définition proposée concernant les subventions industrielles; se félicite que cette définition aille au-delà de celles figurant dans l’Accord relatif aux subventions et aux mesures compensatoires de l’OMC et dans le règlement antisubventions de l’Union, et qu’elle caractérise plus largement une subvention; estime que ces mesures sont essentielles pour établir des conditions de concurrence internationale équitables dans le domaine des matières premières critiques, car les subventions industrielles, en particulier en Chine, constituent une grave menace pour l’industrie et les travailleurs de l’Union, étant donné qu’elles faussent la concurrence internationale;

80.

se félicite de l’initiative commune de l’Union et des États-Unis visant à répondre aux capacités excédentaires mondiales dans le secteur des produits de l’acier et de l’aluminium, et préconise des mesures globales et rapides pour demander des comptes aux pays qui, comme la Chine, soutiennent des politiques faussant les échanges; rappelle toutefois à la Commission que, pour l’instant, les droits de douane américains imposés au titre de l’article 232 restent en vigueur et que cette question doit être résolue dans les plus brefs délais;

81.

partage l’avis de la Commission selon lequel passer à l’utilisation de l’euro plutôt que d’autres monnaies internationales pour les paiements de l’Union à l’importation de matières premières critiques présenterait certains avantages comme le fait de réduire la volatilité des prix et d’aider les importateurs de l’Union et les exportateurs de pays tiers à devenir plus indépendants vis-à-vis des marchés de financement en dollars des États-Unis;

o

o o

82.

charge son président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 198 du 22.6.2020, p. 13.

(2)  JO L 190 du 12.7.2006, p. 1.

(3)  JO L 130 du 19.5.2017, p. 1.

(4)  JO L 176 du 30.6.2016, p. 55.

(5)  JO L 197 du 24.7.2012, p. 38.

(6)  JO L 312 du 22.11.2008, p. 3.

(7)  JO L 102 du 11.4.2006, p. 15.

(8)  JO L 334 du 17.12.2010, p. 17.

(9)  JO L 124 du 25.4.2014, p. 1.

(10)  JO L 20 du 26.1.2010, p. 7.

(11)  JO L 206 du 22.7.1992, p. 7.

(12)  JO L 330 du 15.11.2014, p. 1.

(13)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0073.

(14)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0359.

(15)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0321.

(16)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0040.

(17)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0054.

(18)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0005.

(19)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0108.

(20)  JO C 298 du 23.8.2018, p. 132.

(21)  Banque mondiale, Minerals for Climate Action: The Mineral Intensity of the Clean Energy Transition; Étude prospective de la Commission européenne; Rapport de l’OCDE intitulé «Global Material Resources Outlook to 2060: Economic Drivers and Environmental Consequences».

(22)  Étude prospective de la Commission.

(23)  Baldé, C.P., Forti V., Gray, V., Kuehr, R., Stegmann, P. The Global E-waste Monitor — 2017, Université des Nations unies,

International Telecommunication Union & International Solid Waste Association, Bonn/Genève/Vienne, 2017.

(24)  Communication de la Commission intitulée «Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité».

(25)  Communication de la Commission intitulée «Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité».

(26)  Avis du CESE du 25 mars 2021.

(27)  Communication de la Commission de 2020 intitulée «Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité».

(28)  Communication de la Commission intitulée «Résilience des matières premières critiques: la voie à suivre pour un renforcement de la sécurité et de la durabilité».

(29)  Alors qu’en Europe, le taux de recyclage en fin de vie de l’aluminium utilisé dans les transports et les bâtiments était supérieur à 90 %, seulement 60 % de l’aluminium utilisé dans les emballages a été recyclé en 2013.

(30)  Si l’Union avait traité le flux de déchets et de débris d’aluminium exportés en 2015 au sein de ses frontières, le taux de recyclage des matières en fin de vie aurait augmenté pour atteindre 16 % (Passarini et al. 2018) — repris de l’étude de la Commission sur la liste des matières premières critiques pour l’Union européenne («Study on the EU’s list of Critical Raw Materials»).

(31)  Direction générale de l’environnement, «Document d’orientation “L’extraction des minéraux non énergétiques et Natura 2000. Un résumé”», Commission européenne, Bruxelles, 2019.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/37


P9_TA(2021)0469

Révision du règlement financier en vue de l’entrée en vigueur du cadre financier pluriannuel 2021-2027

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur la révision du règlement financier en amont de l’entrée en vigueur du cadre financier pluriannuel 2021-2027 (2021/2162(INI))

(2022/C 224/04)

Le Parlement européen,

vu le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union, modifiant les règlements (UE) no 1296/2013, (UE) no 1301/2013, (UE) no 1303/2013, (UE) no 1304/2013, (UE) no 1309/2013, (UE) no 1316/2013, (UE) no 223/2014, (UE) no 283/2014 et la décision no 541/2014/UE, et abrogeant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (1) (le «règlement financier»),

vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil du 17 décembre 2020 fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027 (2),

vu la décision (UE, Euratom) 2020/2053 du Conseil du 14 décembre 2020 relative au système des ressources propres de l’Union européenne et abrogeant la décision 2014/335/UE, Euratom (3),

vu le règlement (UE) 2020/2094 du Conseil du 14 décembre 2020 établissant un instrument de l’Union européenne pour la relance en vue de soutenir la reprise à la suite de la crise liée à la COVID-19 (4),

vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2092 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relatif à un régime général de conditionnalité pour la protection du budget de l’Union (5) (le «règlement sur la conditionnalité»),

vu le règlement (UE) 2021/241 du Parlement européen et du Conseil du 12 février 2021 établissant la facilité pour la reprise et la résilience (6),

vu l’accord interinstitutionnel entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière, ainsi que sur de nouvelles ressources propres, comportant une feuille de route en vue de la mise en place de nouvelles ressources propres (7) (l’«AII»),

vu la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission sur la réévaluation des recettes affectées externes et des dispositions du règlement financier en matière d’emprunts et de prêts (8) (la «déclaration commune»),

vu la feuille de route pour une révision ciblée du règlement financier, publiée par la Commission le 19 mars 2021,

vu sa résolution du 17 décembre 2020 sur le cadre financier pluriannuel 2021-2027, l’accord interinstitutionnel, l’instrument de l’Union européenne pour la relance et le règlement relatif à l’état de droit (9),

vu sa résolution du 25 mars 2021 sur l’application du règlement (UE, Euratom) 2020/2092, le mécanisme de conditionnalité liée à l’état de droit (10),

vu sa résolution du 10 juin 2021 sur la situation de l’état de droit dans l’Union européenne et l’application du règlement (UE, Euratom) 2020/2092 relatif à la conditionnalité (11),

vu sa proposition de résolution du 27 mai 2021 sur la révision du règlement financier et des orientations de la Commission sur la passation des marchés publics pour les contrats de services à caractère stratégique,

vu la communication de la Commission du 9 avril 2021 sur les orientations relatives à la prévention et à la gestion des conflits d’intérêts en vertu du règlement financier (12),

vu le programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté en septembre 2015 et entré en vigueur le 1er janvier 2016,

vu la communication de la Commission du 10 mars 2020 intitulée «Une stratégie axée sur les PME pour une Europe durable et numérique» (COM(2020)0103),

vu la communication de la Commission du 5 mai 2021 intitulée «Mise à jour de la nouvelle stratégie industrielle de 2020: construire un marché unique plus solide pour soutenir la reprise en Europe» (COM(2021)0350),

vu la communication de la Commission du 29 avril 2021 intitulée «Une meilleure réglementation: unir nos forces pour améliorer la législation» (COM(2021)0219),

vu l'étude demandée par sa commission du contrôle budgétaire et élaborée par le département thématique des affaires budgétaires de sa direction générale des politiques internes en mai 2021 à propos des 50 plus grands bénéficiaires de la politique agricole commune et des Fonds de cohésion dans chaque État membre de l’Union,

vu l’article 54 de son règlement intérieur,

vu les délibérations conjointes de la commission des budgets et de la commission du contrôle budgétaire en vertu de l’article 58 du règlement intérieur,

vu la lettre de la commission de l’agriculture et du développement rural,

vu le rapport de la commission des budgets et de la commission du contrôle budgétaire (A9-0295/2021),

A.

considérant qu’à la suite de l’entrée en vigueur du cadre financier pluriannuel (CFP) pour 2021-2027, la Commission a publié une feuille de route et lancé une consultation publique afin d’aligner le règlement financier, le cas échéant, sur les règles convenues par le législateur dans le cadre du paquet CFP 2021-2027 et de proposer les améliorations limitées et ciblées requises par l’évolution de la situation, notamment à la suite de la crise de la COVID-19 ou dans le cadre des possibilités croissantes de numérisation;

B.

considérant que, dans le contexte de NextGenerationEU, le Parlement, le Conseil et la Commission ont convenu, dans la déclaration commune, que les dispositions relatives aux recettes affectées externes, en particulier celles visées à l’article 21, paragraphe 5, du règlement financier, et les dispositions relatives à la communication d’informations sur les opérations d’emprunt et de prêt, seraient évaluées et, si nécessaire, révisées dans le cadre de la prochaine révision du règlement financier; que les trois institutions ont noté que les règles existantes en matière d'audits et de procédure de décharge s'appliquent aux recettes affectées;

C.

considérant que le taux d’absorption pendant la période du CFP 2014-2020 était trop faible et doit être amélioré, notamment du point de vue des petites et moyennes entreprises (PME), en affinant et en renforçant les processus de prise de décision et d’allocation ainsi que les principes et procédures régissant l’établissement, l’exécution et le contrôle du budget de l’Union;

D.

considérant que la révision du règlement financier devrait tenir compte des intérêts de l’Union en matière de sécurité, dont les projets d’infrastructure et de télécommunication clés, en mettant l’accent sur les critères d’admissibilité à satisfaire pour solliciter un financement de l’Union et en bénéficier;

E.

considérant que le respect de l’état de droit est une condition préalable essentielle au respect des principes de bonne gestion financière;

F.

considérant qu’aucune analyse d’impact n’a eu lieu même si, comme l’a rappelé la Cour des comptes européenne, elle aurait pu fournir des informations précises sur l’accessibilité des fonds de l’Union pour les citoyens dans le cadre de la révision du règlement financier;

1.

fait observer que la révision prochaine du règlement financier est nécessaire à la suite de l’entrée en vigueur du paquet CFP 2021-2027, dont l’instrument NextGenerationEU, qui met non seulement à jour des dispositions juridiques, mais contient également des innovations importantes au sein du système budgétaire, et qu’elle est également nécessaire à la bonne mise en œuvre de l’AII;

2.

estime que la révision devrait viser à moderniser les règles applicables au budget de l’Union en fonction de ses dernières évolutions et conformément aux principes budgétaires et dans le respect des valeurs de l’Union, ainsi qu’à améliorer le contrôle parlementaire, la responsabilité démocratique, la transparence, l’engagement citoyen et la capacité de répondre aux besoins des citoyens avec rapidité et efficacité, notamment en temps de crise;

3.

est d’avis que, si une révision globale des règles applicables au budget n’est pas indispensable pour l’instant, le règlement financier doit faire l’objet d’améliorations et de simplifications ciblées, notamment lorsqu’elles permettent d’accroître la transparence, la responsabilité et le contrôle démocratique et d’améliorer l'exécution du budget de l’Union;

4.

estime que les grands objectifs de la révision des règles financières de l’Union devraient comprendre le renforcement de la protection des intérêts financiers de l’Union, l’alignement du règlement sur la conditionnalité liée à l’état de droit, le renforcement des règles applicables aux marchés publics afin d’éviter tout conflit d’intérêts potentiel et d’améliorer la transparence, la réduction des démarches administratives pour les bénéficiaires, le renforcement de l’efficacité des dépenses en vue de parvenir à une valeur ajoutée européenne plus élevée et l’amélioration de l’accès au financement de l’Union pour les citoyens, les PME et les autorités locales et régionales;

5.

estime que, par principe, le même niveau de protection devrait être garanti pour l’ensemble du budget de l’Union, qu’il relève de la gestion directe, de la gestion indirecte ou de la gestion partagée;

Une responsabilité démocratique pour un budget moderne

6.

fait observer que le nombre et la portée des instruments hors budget ont considérablement augmenté ces dix dernières années et que l’instrument NextGenerationEU les a fait entrer dans une nouvelle dimension en augmentant considérablement, même si ce n’est qu’à titre temporaire, le volume du budget de l’Union sous la forme de recettes affectées externes afin de permettre à l’Union de faire face à l’un des plus grands défis de son existence et en créant une dette jusque 2058 par le recours à l’emprunt afin de pouvoir octroyer des prêts et de financer des dépenses directes de l’Union; craint que cette évolution ne mette à mal les principes budgétaires fondamentaux tels que l’unité et la vérité budgétaire, l’équilibre et l’universalité;

7.

constate que l’Union a réagi de manière rapide et déterminée à la crise de la COVID-19 pour soutenir les États membres touchés et pour freiner les retombées socioéconomiques de la pandémie; fait observer que la gestion des crises exige une action rapide; rappelle néanmoins que cela ne doit en aucun cas servir d’excuse pour contourner le Parlement et entraver la responsabilité démocratique; constate avec inquiétude le recours croissant à l’article 122 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne pour créer des mécanismes et des organes nouveaux ayant des incidences budgétaires sur le budget de l’Union, dans le cadre desquels le rôle du Parlement se limite au simple droit d’être informé; insiste sur le rôle approprié que doit jouer le Parlement dans le contrôle budgétaire de ces initiatives; souligne en outre qu’il importe de veiller à ce qu’il joue un rôle déterminant dans le processus décisionnel et le contrôle de tous les programmes de l’Union fondés sur les plans nationaux de mise en œuvre;

8.

souligne que la perception coordonnée de contributions nationales fondées sur le revenu national brut sous la forme de recettes affectées externes et en dehors de la procédure budgétaire n’est pas l’apanage de l’instrument NextGenerationEU, mais qu’il s’agit de la solution retenue pour la facilité en faveur des réfugiés en Turquie, les contrats liés aux vaccins contre la COVID-19 et peut-être, à l’avenir, l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire; rappelle que les emprunts sur les marchés financiers constituent une caractéristique de longue date des opérations budgétaires de l’Union, dans la mesure où la Commission et le Parlement avaient demandé leur intégration au budget dans les années 1970 et 1980, bien avant la création du mécanisme européen de stabilisation financière, de l’instrument de soutien temporaire à l’atténuation des risques de chômage en situation d’urgence ou de l’instrument NextGenerationEU;

9.

est préoccupé par le fait que les montants sans précédent mis à disposition au titre de la facilité pour la reprise et la résilience, dans le cadre de laquelle les États membres ne devront communiquer l’état d’avancement des jalons à la Commission que dans les grandes lignes, posera un défi de taille pour que la légalité et la régularité des dépenses puissent être assurées par la Cour des comptes européenne;

10.

craint que les mécanismes hors budget, et notamment le recours à des recettes affectées externes, ne constituent un grave problème pour la capacité du Parlement à s’acquitter de ses fonctions de prise de décision, de contrôle et de décharge et, de façon générale, pour la capacité de la population et des organismes publics ou privés à comprendre le budget de l’Union et à demander des comptes à la Commission; rappelle la déclaration commune et réaffirme qu’il escompte une mise à jour des règles financières de l’Union pour ce qui concerne le rôle de l’autorité budgétaire et la structure du budget à l’égard de ces mécanismes, et ce afin de les rapprocher des principes et responsabilités énoncés dans les traités; considère que ce principe de responsabilité démocratique et de contrôle lors de la prise de décisions doit se refléter dans le règlement financier;

11.

estime qu’en tant que branche de l’autorité budgétaire, le Parlement doit être en mesure de contrôler et, le cas échéant, d’autoriser l’utilisation et la gestion par la Commission des recettes affectées externes et de ses opérations d’emprunt et de prêt; propose de réviser et de compléter les articles pertinents du règlement financier, dont les articles 7, 46 et 56, afin de préciser que les recettes affectées externes et les éléments d’actif et de passif liés aux opérations d’emprunt et de prêt sont inclus dans le budget de l’Union afin qu’ils fassent l’objet du contrôle et de rapports de la Cour des comptes européenne et que l’autorité budgétaire et l’autorité de décharge puissent être dûment informées de tout cas présumé de détournement, de corruption, de fraude ou de violation de l'état de droit, notamment lorsque les États membres ne disposent pas de systèmes suffisants de lutte contre la fraude, en particulier, mais pas uniquement, en ce qui concerne les instruments hors budget;

12.

estime que les recettes affectées externes conformément à l’actuel article 21 du règlement financier ainsi que les éléments d’actif et de passif découlant d’opérations hors budget, dont les emprunts sur les marchés financiers, devraient être imputés aux lignes budgétaires correspondantes, classés selon la nomenclature budgétaire et consolidés dans les parties II et III du budget de l’Union; estime qu’ils devraient faire partie intégrante du budget de l’Union et être adoptés par l’autorité budgétaire dans le cadre de ce budget;

13.

demande la révision des obligations de communication d’informations sur la stratégie de gestion de la dette de la Commission, y compris les échéances, l’échéancier des paiements et le rôle des nouvelles ressources propres dans le remboursement de la dette, afin de les adapter à l’augmentation de la complexité et des risques que comportent les opérations d’emprunt et de prêt pour le budget de l’Union;

14.

invite la Commission à poursuivre la simplification des comptes annuels et des autres obligations d’information financière applicables au budget général de l’Union dans le cadre du règlement financier afin d’encourager la participation des PME aux programmes pertinents du paquet CFP 2021-2027, dont l’instrument NextGenerationEU;

15.

estime qu’en raison des incidences budgétaires que cela implique, le règlement financier doit définir une procédure pour les décisions relatives à l’emplacement des agences décentralisées; souligne que cette procédure devrait se fonder sur des critères objectifs, préserver les prérogatives du Parlement en tant que colégislateur et éviter que les décisions ne soient prises de manière arbitraire, notamment en tirant à pile ou face;

L’état de droit

16.

met l’accent sur le fait qu’il existe un lien manifeste entre le respect de l’état de droit et la bonne exécution du budget de l’Union, y compris l’instrument NextGenerationEU, conformément aux principes de bonne gestion financière: économie, efficience et efficacité, tels qu’énoncés dans le règlement financier; souligne que la bonne gestion financière repose sur la poursuite effective des cas de fraude, y compris la fraude et l’évasion fiscales, la corruption et les conflits d’intérêts, ainsi que sur le contrôle juridictionnel des décisions des autorités publiques par des tribunaux indépendants; souligne, en ce qui concerne l'économie et l’efficience, que les pratiques frauduleuses et de corruption sont, par définition, contraires à la bonne gestion financière telle qu'elle est définie à l’article 33, paragraphe 1, du règlement financier étant donné que de telles pratiques sont en contradiction directe avec la garantie de la plus haute quantité et de la plus haute qualité au meilleur prix et avec l’obtention du meilleur rapport entre les ressources utilisées et les objectifs atteints; rappelle que, lors de l’adoption du règlement sur la conditionnalité, le Parlement, le Conseil et la Commission ont convenu d’envisager d’inclure le contenu du règlement sur la conditionnalité dans le règlement financier lors de sa prochaine révision; invite par conséquent la Commission à en présenter la proposition; invite la Commission à examiner les possibilités d’améliorer encore l’alignement de tous les instruments de l’Union destinés à assurer la bonne gestion financière et la protection des intérêts financiers de l’Union, dont le rapport annuel de la Commission sur l’état de droit; estime que la Commission devrait accorder une attention particulière aux mesures préventives ex ante afin que les États membres appliquent l’article 63, paragraphe 2, du règlement financier;

17.

estime que la Commission devrait veiller à ce que les dépenses du budget de l’Union soient affectées à des projets ou à des organisations qui respectent les valeurs de l’Union énoncées à l’article 2 du traité sur l’Union européenne, et ce afin de protéger les intérêts financiers de l’Union; invite la Commission, à cet effet, à définir, dans le règlement financier, des indicateurs concis qui s’appliqueraient dans le cadre d’une approche fondée sur les risques et qui seraient utilisés dans le cadre de contrôles ex ante et ex post ciblés afin de détecter les cas potentiels de non-respect des valeurs de l’Union lors de l’utilisation des fonds de l’Union;

18.

salue les orientations de la Commission relatives à la prévention et à la gestion des conflits d’intérêts en vertu du règlement financier, qui visent à sensibiliser et à promouvoir une interprétation et une application uniformes des règles relatives aux conflits d’intérêts; regrette toutefois que des problèmes de conflits d’intérêts persistent au plus haut niveau dans certains États membres; invite la Commission à déterminer si les dispositions correspondantes du règlement financier sont suffisamment efficaces pour prévenir les conflits d’intérêts et lutter contre ceux-ci lors de l’exécution et du contrôle du budget de l’Union;

Les outils numériques

19.

souligne qu’il importe de savoir comment les fonds de l’Union sont dépensés et qui en bénéficie réellement pour pouvoir protéger les intérêts financiers de l’Union et détecter notamment les cas de fraude, de corruption et de conflits d’intérêts; fait observer que l’étude commandée par la commission du contrôle budgétaire sur les 50 plus grands bénéficiaires de fonds de l’Union a révélé qu’il était difficile, voire impossible, d’accéder aux données permettant d’identifier les opérateurs économiques et leurs bénéficiaires effectifs; estime que la centralisation obligatoire des informations au sein d’un système de déclaration et de suivi unique et interopérable et au sein d’une base de données publique et conviviale de l’Union, comportant des informations sur les bénéficiaires directs et finaux et des données accessibles sous une forme lisible par une machine, permettrait de résoudre le problème de la fragmentation et du manque de transparence mis en évidence par l’étude ainsi que d’accroître le contrôle public et la confiance dans les dépenses publiques de l’Union; note qu’associée à une définition complète des conflits d’intérêts à l’échelle de l’Union, elle permettra d’accroître l’efficacité de la protection des intérêts financiers de l’Union; souligne, à la lumière des Pandora Papers, qu’il est urgent d’assurer la transparence pour les bénéficiaires effectifs; souligne le rôle du Parquet européen ainsi que l’importance de la coopération entre celui-ci et les institutions de l’Union, les États membres et l’Office européen de lutte antifraude;

20.

souligne que le règlement financier devrait comporter des dispositions obligeant les acteurs responsables à établir et à tenir des enregistrements uniformes des opérateurs économiques et des bénéficiaires effectifs afin de permettre leur identification dans tous les programmes de l’Union, quel que soit la personne qui met en œuvre ces programmes et quel que soit le mode de gestion (gestion directe, indirecte ou partagée); invite la Commission à adopter des mesures visant à ce que cela se fasse par la collecte numérique, interopérable et normalisée d’informations sur les bénéficiaires de financements de l’Union, y compris les bénéficiaires finaux, directs ou indirects, de financements de l’Union, ainsi que sur leurs bénéficiaires effectifs; estime que ces obligations devraient refléter tous les éléments d’informations pertinents afin de renforcer la capacité de la Commission à détecter les fraudes; insiste sur la nécessité de supprimer tout obstacle technique et juridique à la collecte de données sur les structures des sociétés ainsi que sur les bénéficiaires effectifs;

21.

souligne qu’en principe, les données devraient être publiées ouvertement tout en respectant les exigences de protection des données et la jurisprudence constante de la Cour de justice de l’Union européenne; souligne que le Contrôleur européen de la protection des données estime que la mise en place de cette interopérabilité ne pose aucun problème général de protection des données, mais qu’une base juridique claire est nécessaire; estime que les éléments d’information obligatoires collectés à des fins d’audit et de contrôle doivent comporter au minimum le numéro d’enregistrement des entités juridiques, le numéro d’identification national des personnes physiques, le code correspondant ou permettant d’identifier distinctement un programme de financement de l’Union spécifique, une indication du type de bénéficiaire, les sous-traitants, les bénéficiaires effectifs, une mention indiquant si le bénéficiaire reçoit également une aide d’État ainsi que les coordonnées; souligne que la base de données ne devrait pas être exclusivement autorégulée, mais que les ensembles de données devraient être créés par la Commission ou une autorité extérieure afin de garantir la cohérence et la qualité des données; demande que les informations relatives aux bénéficiaires de fonds de l’Union restent accessibles au public pendant une durée minimale de cinq ans;

22.

souligne que le système doit faciliter le regroupement des divers montants relatifs à un même bénéficiaire direct ou final ou à un bénéficiaire effectif et être accessible dans toutes les langues de l’Union; estime que les systèmes publiquement accessibles devraient faciliter aussi bien les recherches individuelles au moyen d’un outil en ligne que les analyses systémiques au moyen de téléchargements de masse sous une forme interopérable et lisible par une machine; souligne que des données normalisées et ouvertes couvrant la totalité du cycle des marchés publics, y compris les bénéficiaires finaux des entreprises sous contrat, fourniront à la société civile et aux acteurs non gouvernementaux les outils et les informations nécessaires pour contrôler l’intégrité, l’équité et l’efficacité des marchés publics; demande instamment aux États membres et à la Commission de garantir une plus grande interopérabilité entre les bases de données nationales et européennes existantes et les outils d’extraction de données afin de faciliter l’analyse du risque et la détection des fraudes;

23.

fait observer qu’ARACHNE est utilisé pour la gestion partagée; souligne qu’ARACHNE enrichit les données fournies par les autorités de gestion avec des informations publiquement disponibles afin d’identifier les projets, les bénéficiaires, les contrats et les contractants susceptibles d’être exposés non seulement à des risques de fraude, mais également à des conflits d’intérêts; estime que l’article 63 du règlement financier devrait être modifié afin d’y inclure, quel que soit le mode de gestion, l’utilisation générale d’ARACHNE comme outil obligatoire de notation des risques mis par la Commission à la disposition des États membres et des entités chargés de la mise en œuvre, qui seraient obligés d’y introduire des informations; estime que le règlement financier devrait définir les indicateurs qu’ARACHNE peut utiliser pour déterminer la note de risque des opérateurs économiques; souligne qu’il faut harmoniser ces indicateurs de base avec les motifs d’exclusion du système de détection rapide et d’exclusion (EDES) et les enquêtes en cours du Parquet européen et de l’Office européen de lutte antifraude afin que les opérateurs économiques exclus soient également visibles dans ARACHNE; demande une interopérabilité maximale entre ARACHNE et d’autres logiciels afin de réduire l’obligation de saisir des informations de manière répétée dans divers systèmes informatiques, avec le travail administratif que cela implique; estime qu’ARACHNE devrait être simplifié et rendu plus convivial, notamment en ce qui concerne la normalisation des indicateurs de risque, par exemple grâce à des visualisations; souligne l’importance de la pleine propriété et des droits d’exploitation d’ARACHNE et invite la Commission à envisager, le cas échéant, de transférer la gestion de cet outil en interne;

24.

rappelle qu’une instance de haut niveau a été créée en 2018 pour évaluer les cas qui sont inscrits dans la base de données à des fins de détection rapide ou d’exclusion; demande que, compte tenu de son expérience du système, l’avis de l’instance EDES soit pris en considération dans la révision du règlement financier et communiqué au Parlement en même temps qu’à la Commission; note qu’EDES n’est actuellement utilisé que dans le cadre de la gestion directe et de la gestion indirecte; estime que les opérateurs économiques considérés comme présentant un risque pour les intérêts financiers de l’Union dans le cadre de la gestion directe et indirecte devraient également être considérés comme présentant un risque dans le cadre de la gestion partagée, et inversement; demande donc que le recours à EDES soit rendu obligatoire dans le cadre de la gestion partagée; fait observer par ailleurs qu’EDES ne fait pas de distinction entre les filiales de sociétés plus importantes; invite la Commission à faire cette distinction et à préciser, dans les règles de détection rapide et d’exclusion, l’entité d’une multinationale ou d’une multisociété qui est enregistrée à des fins de détection rapide ou d’exclusion; demande que la mise à jour d’EDES soit obligatoire lorsque des fraudes ou d’autres faits pertinents ont été constatés par des acteurs intervenant dans la mise en œuvre; estime que, pendant la durée de leur exclusion, les entités juridiques ou les personnes physiques (bénéficiaires effectifs) exclues ne devraient plus pouvoir être le destinataire ou le bénéficiaire final de paiements provenant du budget de l’Union; invite la Commission à encourager les États membres à faire en sorte que, pendant la période d’exclusion, ces entités et personnes physiques soient également privées de toute contribution provenant des budgets nationaux; regrette que la base de données répertorie relativement peu d’opérateurs économiques; estime qu’il s'agit d’une indication prouvant qu’EDES n’est pas correctement mis en œuvre; souligne qu’en 2020, l’instance EDES a traité 20 cas et que 28 cas étaient sur le point de l’être; souligne qu’il importe d’affecter des ressources suffisantes à l’instance en fonction de l’élargissement de ses responsabilités; invite en outre la Commission à revoir les critères en vue de réduire la complexité et d’améliorer l’applicabilité pratique d’EDES;

25.

souligne que, s’il est de la plus haute importance de savoir qui sont les bénéficiaires finaux des fonds de l’Union afin de veiller à leur bonne utilisation, l’accessibilité et la simplicité des plateformes numériques d’appels d’offres pour les fonds de l’Union jouent également un rôle important; rappelle que la Commission a adopté le concept du «numérique dès la conception» et le principe «penser en priorité aux PME» afin d’assurer une participation suffisante des PME; encourage la Commission, en ce sens, à tenir également compte de ces principes lors de la révision du règlement financier dans le cadre de la mise en œuvre du paquet CFP 2021-2027;

La prise en compte de la dimension de genre dans le budget

26.

regrette que, dans le cadre du CFP précédent, seuls 21,7 % des programmes de l’Union comportaient des indicateurs liés au genre; demande que la dimension de genre soit mieux prise en compte dans l’établissement et l’exécution du budget, notamment au moyen de mesures d’incitation ciblées; demande que l’ensemble des politiques et des programmes de l’Union fassent l’objet d’une collecte systématique et complète de données ventilées par genre afin de mesurer leur incidence sur l’égalité entre les hommes et les femmes; attend de la Commission qu’elle définisse une méthode de mesure des dépenses correspondantes au niveau de chaque programme dans le CFP 2021-2027, conformément à l’AII; invite la Commission à intégrer dans les dispositions correspondantes du règlement financier la prise en compte des questions d’égalité entre les hommes et les femmes dans les différentes politiques ainsi que dans l’élaboration du budget;

La prise en considération du climat et de la biodiversité

27.

réaffirme l’engagement de l’Union à consacrer au moins 30 % des ressources disponibles au titre du CFP 2021-2027 et de l’instrument NextGenerationEU à relever le défi climatique, comme le prévoit l’AII; attend de la Commission qu’elle définisse une méthode claire et solide de suivi des dépenses consacrées au climat et de leurs performances et qu’elle l’applique de manière systématique dans tous les domaines d’action; souligne que les règles d’exécution du budget doivent refléter cette méthode afin de permettre un suivi efficace et efficient des fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique aussi bien pour en atténuer les conséquences que pour s’y adapter; invite la Commission à intégrer, dans les dispositions correspondantes du règlement financier, des références adéquates à la prise en considération et au suivi des questions climatiques, conformément à l’AII, afin de garantir que le budget de l’Union soit à l’épreuve des changements climatiques;

28.

souligne qu’il importe de suivre avec précision les dépenses contribuant à enrayer et à inverser le déclin de la biodiversité, au moyen d’une méthode efficace, transparente et complète que la Commission devra définir en coopération avec le Parlement et le Conseil; souligne que les règles d’exécution du budget définies dans le règlement financier doivent également refléter cette méthode;

29.

estime que le règlement financier devrait refléter l’application du principe consistant à «ne pas causer de préjudice important», conformément aux orientations publiées dans le cadre de la facilité pour la reprise et la résilience;

Le socle européen des droits sociaux

30.

estime que le règlement financier devrait permettre la bonne mise en œuvre du socle européen des droits sociaux; estime qu’il faut garantir le respect des normes de base relatives aux conditions de travail des travailleurs ainsi qu’à la santé et à la sécurité des bénéficiaires au travail avant de procéder au versement de paiements provenant du budget de l’Union;

Les dégagements

31.

propose qu’outre la recherche et l’innovation, la réutilisation des crédits dégagés à la suite de la non-exécution totale ou partielle de projets en vertu de l’article 15, paragraphe 3, du règlement financier soit élargie à tous les crédits; estime que les crédits dégagés devraient être mis à disposition dans leur intégralité au cours de l’exercice qui suit celui de leur dégagement;

Les fonds fiduciaires de l’Union

32.

insiste pour que le règlement financier soit révisé afin de garantir le rôle approprié du Parlement dans la mise en place, la supervision et le contrôle des fonds fiduciaires, y compris dans l’élaboration de l’accord constitutif et la mobilisation de la contribution de l’Union, la mise en œuvre du fonds, son maintien ou sa liquidation éventuelle; réaffirme que le Parlement devrait au minimum être associé en tant qu’observateur et qu’il devrait être en mesure de contrôler les activités des organes directeurs d’un fonds fiduciaire donné; souligne que des informations quantitatives et qualitatives complètes, détaillées et fournies en temps utile sur la mise en œuvre de tout fonds fiduciaire sont essentielles pour permettre au Parlement d’exercer efficacement son rôle de contrôle et de surveillance démocratique; rappelle que le recours intensif aux fonds fiduciaires porte atteinte au principe d’unité du budget de l’Union;

33.

invite la Commission à veiller à ce que les fonds fiduciaires de l’Union apportent une bonne visibilité à l’Union et lui demande de mieux faire connaître les réalisations et les résultats de ces fonds par le renforcement des dispositions relatives à une communication efficace avec les citoyens et par des relations plus solides entre les activités de communication, à l’instar des Fonds structurels et d'investissement européens;

Les marchés publics

34.

fait observer que la dernière mise à jour du vade-mecum de la Commission sur les marchés publics remonte à janvier 2020, mais que celui-ci n’a pas été rendu public ni communiqué au Parlement pour avis; demande que le Parlement soit régulièrement consulté sur les révisions futures et informé de son application;

35.

souligne que la définition actuelle d’un «conflit d’intérêts professionnel» se limite à un conflit d’intérêts qui affecte la capacité d’un opérateur économique à exécuter un marché; invite la Commission à formuler une définition plus explicite et à veiller à ce que ses règles de mise en œuvre en matière de marchés publics ne permettent pas l’attribution de contrats de services à caractère stratégique à des entreprises placées sous le contrôle économique d’une société mère ou d’un groupe détenant des parts dans des activités qui ne sont pas conformes aux objectifs environnementaux et sociaux de l’Union ou au pacte vert pour l’Europe;

36.

invite la Commission à modifier l’article 167, paragraphe 1, point c), du règlement financier afin d’y inclure une définition d’«intérêt à caractère professionnel contradictoire» pour que les institutions de l’Union puissent adopter des mesures d’atténuation à l’égard des soumissionnaires ayant un intérêt financier dans un contrat de services à caractère stratégique, en tenant compte de la décision de la Médiatrice européenne dans l’enquête conjointe 853/2020/KR relative à la décision de la Commission d’attribuer à BlackRock Investment Management un contrat pour mener une étude sur l’intégration d’objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les règles bancaires de l’UE; rappelle que les conditions générales des marchés publics de services de la Commission comportent des dispositions standard sur les intérêts à caractère professionnel contradictoires qui obligent les contractants à divulguer de manière proactive les situations susceptibles de constituer un conflit d’intérêts; invite la Commission à mettre à jour et à renforcer le règlement financier afin de tenir compte des intérêts à caractère professionnel contradictoires et d’améliorer l’exactitude et l’exhaustivité de la notification volontaire de ceux-ci par les soumissionnaires, notamment en mettant en place des sanctions appropriées en cas de non-respect des notifications volontaires, y compris une interdiction temporaire de participation aux adjudications en cas de violations graves;

37.

estime que toutes les institutions de l’Union qui participent à des marchés publics devraient publier, sur leur site internet, des règles claires concernant l’acquisition, les dépenses et le contrôle et devraient publier tous les marchés attribués avec la plus grande transparence possible; prend acte des orientations fournies par la Commission pour l’utilisation du cadre régissant les marchés publics dans la situation d’urgence liée à la crise de la COVID-19; encourage la Commission à recueillir et à évaluer l’expérience des pouvoirs adjudicateurs dans l’utilisation du cadre régissant les marchés publics, en particulier ses effets sur les PME, et à tenir compte des leçons qui en ont été tirées dans le règlement financier en fixant les critères permettant de déterminer les circonstances exceptionnelles/inhabituelles dans lesquelles une flexibilité temporaire/encadrée/indispensable peut s’appliquer à la mise en œuvre des règles régissant les marchés publics;

38.

fait observer que la révision prochaine du règlement financier devrait tenir compte des intérêts stratégiques autonomes de l’Union, dont la concurrence loyale, ainsi que de la nécessité d’encourager la création d’emplois dans l’Union dans une série de secteurs essentiels pour parvenir aux objectifs stratégiques futurs de l’Union tout en garantissant des conditions de concurrence équitables; invite la Commission à veiller à ce que des critères d’attribution ambitieux soient fixés, en tenant particulièrement compte de la valeur ajoutée européenne des projets ainsi que du principe de «l’offre économiquement la plus avantageuse»; demande que les règles relatives aux marchés publics comportent des garanties permettant d'évaluer les activités des entreprises qui sont en contradiction avec les objectifs sociaux et environnementaux de l’Union dans la décision d'attribution;

39.

prend acte du fait que la proposition de règlement présentée par la Commission sur les subventions étrangères qui entraînent des distorsions sur le marché intérieur s’attaque aux effets potentiels de distorsion des subventions étrangères au sein du marché unique et constitue un élément clé pour la mise en œuvre de la stratégie industrielle actualisée de l’Union; invite la Commission à tenir compte de la stratégie industrielle lors de la révision prochaine du règlement financier afin de garantir des conditions équitables et concurrentielles sur le marché unique;

Projets pilotes et actions préparatoires

40.

note que la proposition de projets pilotes et d’actions préparatoires suscite un vif intérêt chez les députés européens et que la Commission doit appliquer une procédure de sélection rigoureuse aux propositions afin d’adapter les ressources financières limitées disponibles pour les projets pilotes et les actions préparatoires; estime que les ressources financières disponibles et l’acceptation des propositions peuvent bénéficier d’une plus grande flexibilité entre les trois enveloppes destinées aux projets pilotes, aux actions préparatoires (première année) et aux actions préparatoires (deuxième et troisième années);

Audit, contrôle et décharge

41.

fait observer que, grâce à la nouvelle nomenclature budgétaire adoptée avec le CFP 2021-2027, la correspondance entre les programmes et les chapitres budgétaires est devenue plus précise et que, dès lors, la Commission dispose d’une plus grande marge de manœuvre pour effectuer des virements de manière autonome entre les divers volets d'un programme; estime qu’il convient de veiller à ce que les virements effectués par l’autorité budgétaire fassent l’objet d’un contrôle adéquat;

42.

critique la longueur des procédures d’audit et de contrôle dans le cadre de la gestion partagée, y compris la longueur des procédures contradictoires qui en découlent, comme le prévoit la législation sectorielle; souligne que la longueur des procédures augmente le risque de fuites de documents confidentiels; estime qu’il est intolérable que la Commission insiste pour que le Parlement soit soumis à des obligations de confidentialité en matière d’audits et de procédures contradictoires, même en cas d’intérêt public légitime concernant des personnalités publiques; attend de la Commission qu’elle renforce et réduise la durée des procédures d’audit et de contrôle dans le cadre de la gestion partagée en s’inspirant du calendrier applicable au titre du règlement sur la conditionnalité;

43.

rappelle que les trois institutions reconnaissent que les règles en vigueur en matière d’audits et de procédure de décharge s’appliquent aux recettes affectées et demande que cet aspect soit correctement reflété dans le règlement financier;

44.

estime regrettable que les procédures d’audit, les procédures contradictoires et les procédures relatives à l’application d’une correction financière s’étendent actuellement sur plusieurs années; demande instamment à la Commission de réviser les règles relatives aux procédures d’audit et aux procédures de correction financière afin qu’elles puissent se conclure plus rapidement et permettre le recouvrement plus rapide des fonds indûment versés par l’Union;

45.

fait observer que l’article 59 du règlement financier porte sur la reconnaissance «aux autres institutions de l’Union» des pouvoirs nécessaires à l’exécution des sections du budget qui les concernent; salue le fait que la notion de «reconnaissance» souligne l’autonomie des autres institutions dans la gestion de leur budget; rappelle néanmoins que la Commission a toujours estimé qu’elle n’était pas en mesure de contrôler l’exécution qui en est faite par les autres institutions; propose de régler ce problème en modifiant l’article 260 du règlement financier pour que le Parlement soit explicitement chargé de contrôler l’exécution budgétaire des autres institutions lors de la procédure de décharge;

46.

estime qu’il est nécessaire de modifier l’article 2, point 67, du règlement financier afin d’inclure le Parquet européen parmi les «institutions de l’Union»;

47.

fait observer que l’article 262 du règlement financier exige que les institutions et organismes de l’Union visés aux articles 70 et 71 du règlement financier fassent rapport sur les mesures prises en réponse à la décision de décharge; estime que cette exigence bénéficierait de la fixation d’un délai raisonnable pour faire rapport sur les mesures prises; invite la Commission à fixer ce délai au 30 septembre de l’année suivant l’exercice faisant l’objet de la procédure de décharge à l’article 262 du règlement financier;

48.

prend acte du fait que les systèmes de gestion et de contrôle des autorités des États membres font l’objet d’évaluations régulières par la Commission conformément à la réglementation sectorielle; estime que les lacunes relevées dans un État membre ne sont pas automatiquement applicables aux autres États membres et que les mesures correctives destinées à les adapter aux obligations juridiques ou aux lignes directrices de mise en œuvre devraient être proportionnées et adaptées à l’État membre où ces lacunes ont été relevées;

49.

estime que les évaluations effectuées par l’Union devraient respecter strictement les normes de l’Union; estime que lorsqu’il existe des normes nationales plus strictes, leur application ne devrait pas se faire au détriment du bénéficiaire; estime que l’article 126 du règlement financier relatif au recours commun à des évaluations devrait être modifié afin de refléter ce principe;

50.

encourage la Commission et les États membres à tirer pleinement parti des possibilités qu’offrent les options simplifiées en matière de coûts; estime que les contrôles devraient privilégier la vérification ex ante des calculs des options simplifiées en matière de coûts tandis que les vérifications ex post devraient servir à améliorer le système de calcul, sauf en cas de fraude présumée;

51.

estime que l’obligation prévue à l’article 93 du règlement financier en ce qui concerne un acte ou une omission d’un agent est trop générique et devrait plutôt concerner les négligences graves;

L’agriculture

52.

estime qu’il devrait toujours être possible de bénéficier de dérogations à la règle selon laquelle les dépenses du Fonds européen agricole de garantie doivent être inscrites aux comptes au titre d'un exercice sur la base des remboursements effectués par la Commission aux États membres avant le 31 décembre de cet exercice; invite la Commission à envisager d’adapter le règlement financier pour que les règles financières applicables au Fonds européen agricole pour le développement rural continuent de s'appliquer lorsque les modifications nécessaires auront été apportées, même si le Fonds ne relève plus totalement du règlement portant dispositions communes (13);

o

o o

53.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 193 du 30.7.2018, p. 1.

(2)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 11.

(3)  JO L 424 du 15.12.2020, p. 1.

(4)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 23.

(5)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 1.

(6)  JO L 57 du 18.2.2021, p. 17.

(7)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 28.

(8)  JO C 444 I du 22.12.2020, p. 6.

(9)  JO C 445 du 29.10.2021, p. 15.

(10)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0103.

(11)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0287.

(12)  JO C 121 du 9.4.2021, p. 1.

(13)  JO L 231 du 30.6.2021, p. 159.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/47


P9_TA(2021)0470

Une stratégie pharmaceutique pour l’Europe

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur une stratégie pharmaceutique pour l’Europe (2021/2013(INI))

(2022/C 224/05)

Le Parlement européen,

vu l’article 168 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

vu les articles 101 et 102 du traité FUE sur la réglementation de la concurrence,

vu l’article 6 du traité sur l’Union européenne et l’article 35 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne («La Charte») sur le droit à la protection en matière de santé de tout citoyen européen,

vu sa résolution du 2 mars 2017 sur les options de l’Union européenne pour améliorer l’accès aux médicaments (1),

vu sa résolution du 13 septembre 2018 sur le plan d’action européen fondé sur le principe «Une seule santé» pour combattre la résistance aux antimicrobiens (2),

vu sa résolution du 15 janvier 2020 sur le pacte vert pour l’Europe (3),

vu sa résolution du 10 juillet 2020 sur la stratégie de santé publique de l’Union européenne après la COVID-19 (4), demandant un plan d’action de l’Union sur les maladies rares et négligées,

vu sa résolution du 17 septembre 2020 intitulée «Pénurie de médicaments — comment faire face à un problème émergent» (5),

vu sa résolution du 17 septembre 2020 sur une approche stratégique concernant les produits pharmaceutiques dans l’environnement (6),

vu la déclaration de Doha sur l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et la santé publique (accord sur les ADPIC) et la décision du Conseil général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) du 30 août 2003 sur la mise en œuvre du paragraphe 6 de la déclaration de Doha,

vu la résolution de la 72e assemblée mondiale de la santé de mai 2019 sur l’amélioration de la transparence des marchés des médicaments, vaccins et autres produits de santé,

vu le règlement (CE) no 141/2000 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 1999 concernant les médicaments orphelins (7),

vu la directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 novembre 2001 instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain (8),

vu le règlement (CE) no 726/2004 du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 établissant des procédures communautaires pour l’autorisation et la surveillance en ce qui concerne les médicaments à usage humain et à usage vétérinaire, et instituant une Agence européenne des médicaments (9),

vu le règlement (CE) no 1901/2006 du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relatif aux médicaments à usage pédiatrique (10),

vu la directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (11),

vu le règlement (UE) no 536/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif aux essais cliniques de médicaments à usage humain et abrogeant la directive 2001/20/CE (12),

vu le règlement (UE) 2019/933 du Parlement européen et du Conseil du 20 mai 2019 modifiant le règlement (CE) no 469/2009 concernant le certificat complémentaire de protection pour les médicaments (13),

vu le règlement (UE) 2021/522 du Parlement européen et du Conseil du 24 mars 2021 établissant un programme d’action de l’Union dans le domaine de la santé (programme «L’UE pour la santé») pour la période 2021-2027, et abrogeant le règlement (UE) no 282/2014 (14),

vu le règlement (UE) 2021/695 du Parlement européen et du Conseil du 28 avril 2021 portant établissement du programme-cadre pour la recherche et l’innovation «Horizon Europe» et définissant ses règles de participation et de diffusion (15),

vu la communication de la Commission du 11 décembre 2019 sur «Le pacte vert pour l’Europe» (COM(2019)0640),

vu la communication de la Commission du 10 mars 2020 intitulée «Une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe» (COM(2020)0102),

vu la communication de la Commission du 11 novembre 2020 intitulée «Construire une Union européenne de la santé: renforcer la résilience de l’UE face aux menaces transfrontières pour la santé» (COM(2020)0724) et les propositions législatives qui l’accompagnent (16),

vu la communication de la Commission du 25 novembre 2020 sur une stratégie pharmaceutique pour l’Europe (COM(2020)0761),

vu la communication de la Commission du 17 juin 2020 sur une stratégie de l’Union européenne concernant les vaccins contre la COVID-19 (COM(2020)0245),

vu la communication de la Commission du 3 février 2021 intitulée «Plan européen pour vaincre le cancer» (COM(2021)0044),

vu le plan d’action du programme stratégique pour les applications de la technologie nucléaire et radiologique en médecine dans l’industrie et dans la recherche (SAMIRA) de la Commission, du 5 février 2021, à l’appui du plan européen pour vaincre le cancer,

vu la communication de la Commission du 5 mai 2021 intitulée «Mise à jour de la nouvelle stratégie industrielle de 2020: construire un marché unique plus solide pour soutenir la reprise en Europe» (COM(2021)0350),

vu la communication de la Commission du 15 juin 2021 sur les premiers enseignements tirés de la pandémie de COVID-19 (COM(2021)0380),

vu la communication de la Commission du 16 septembre 2021 présentant l’HERA, la nouvelle Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire, prochaine étape vers l’achèvement de l’union européenne de la santé (COM(2021)0576),

vu la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil du 31 janvier 2018 concernant l’évaluation des technologies de la santé (COM(2018)0051) et les travaux des actions communes du réseau européen pour l’évaluation des technologies de la santé (EUNetHTA),

vu l’évaluation conjointe du règlement (CE) no 1901/2006 du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relatif aux médicaments à usage pédiatrique et du règlement (CE) no 141/2000 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 1999 relatif aux médicaments orphelins (SWD(2020)0163),

vu les conclusions du Conseil du 1er décembre 2014 sur l’innovation médicale dans l’intérêt des patients,

vu les conclusions du Conseil du 17 juin 2016 sur le renforcement de l’équilibre dans les systèmes pharmaceutiques dans l’Union et ses États membres,

vu les conclusions du Conseil du 18 décembre 2020 sur les enseignements tirés de la COVID-19 dans le domaine de la santé (17),

vu l’article 54 de son règlement intérieur,

vu les avis de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie et de la commission des affaires juridiques,

vu le rapport de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (A9-0317/2021),

A.

considérant que la santé est fondamentale pour le bien-être des Européens et que l’accès équitable aux soins de santé est une pierre angulaire des politiques de santé nationales des États membres et de l’Union européenne; que la Charte reconnaît le droit fondamental des citoyens à la santé, à une bonne qualité de vie et à un traitement médical; que les systèmes de santé publique sont essentiels pour garantir l’accès équitable aux soins de santé et à des médicaments sûrs, effectifs et abordables; que garantir l’accès des patients aux médicaments est l’un des objectifs principaux de l’Union et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), repris dans l’ODD no 3 du programme de développement durable des Nations unies;

B.

considérant que l’un des 20 principes du socle européen des droits sociaux, renforcé par la déclaration de Porto, établit que toute personne a le droit d’accéder en temps utile à des soins de santé abordables, préventifs et curatifs, de bonne qualité;

C.

considérant que les patients devraient être au centre de toutes les politiques de santé et participer à l’ensemble du processus de réglementation des médicaments; qu’il existe des inégalités d’accès entre les États membres et au sein de ceux-ci, et qu’il convient d’accorder une attention particulière aux personnes en situation de vulnérabilité présentant des risques spécifiques pour la santé, notamment les femmes, et tout particulièrement les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les patients souffrant de maladies chroniques et de comorbidités, les patients des unités de soins intensifs (USI) et les personnes sous traitement de longue durée;

D.

considérant que la charge croissante des maladies chroniques et les besoins de santé des populations vieillissantes, conjugués aux prix élevés et croissants des médicaments et à l’augmentation du coût de la prestation des soins pour la société, posent des contraintes budgétaires et d’accessibilité financière et menacent gravement la viabilité des systèmes de santé européens; que l’adoption de modèles intégrés de soins pour les maladies chroniques et autres affections de longue durée, reposant sur une approche des soins de santé centrée sur la personne et pluridisciplinaire, est essentielle pour fournir des services de santé de qualité;

E.

considérant qu’une industrie pharmaceutique européenne compétitive, fiable, innovante et résiliente, fondée sur la recherche, répond mieux aux besoins des patients et aux intérêts stratégiques en matière de santé publique, de croissance économique, d’emplois, de commerce et de progrès scientifique et technologique;

F.

considérant que la nouvelle stratégie pharmaceutique européenne, qui ouvre de nouvelles perspectives, devrait être saluée;

G.

considérant que les producteurs de médicaments dans l’Union ont apporté une importante contribution aux investissements dans la recherche en 2019, qui s’élève à plus de 37 milliards d’euros; que le secteur fournit 800 000 emplois directs et un excédent commercial de 109,4 milliards d’euros; que le secteur génère environ trois fois plus d’emplois indirects, en amont et en aval, que directs; qu’il n’y a pas de données agrégées sur le montant global du financement public du secteur pharmaceutique dans l’Union;

H.

considérant que les systèmes de soins de santé, la réglementation nationale, la mise en œuvre de la législation de l’Union, la tarification et les processus d’autorisation diffèrent d’un État membre à l’autre; que ces différences sont le résultat des compétences des États membres en matière de santé; que ces différences peuvent entraîner une fragmentation et des circonstances imprévisibles pour les acteurs du secteur pharmaceutique qui opèrent en dehors de leur propre pays; qu’il importe de reconnaître qu’une coopération est nécessaire entre la Commission et les États membres afin de définir des programmes de mise en œuvre ambitieux, assortis de calendriers précis et du financement à long terme nécessaire pour mettre en œuvre les actions concrètes qui découlent de la stratégie pharmaceutique pour l’Europe;

I.

considérant que la consommation globale de produits pharmaceutiques continue de croître tant au niveau mondial que dans l’Union; qu’un grand nombre de produits pharmaceutiques est toujours prescrit, dispensé, vendu ou utilisé de manière inappropriée; qu’une telle utilisation abusive des produits pharmaceutiques signifie un gaspillage de ressources précieuses et peut engendrer des risques pour la santé et l’environnement;

J.

considérant que 40 % des produits finis médicaux commercialisés dans l’Union proviennent de pays tiers, tandis que 60 à 80 % des principes pharmaceutiques actifs sont produits en Chine et en Inde; que cette délocalisation d’une partie de la production de composants essentiels des médicaments, vaccins et dispositifs médicaux entraîne des conséquences directes sur le suivi des traitements des patients;

K.

considérant que le transfert de la production dans les pays tiers tend à être motivé par une volonté de réduire les coûts de production; que ces économies sont principalement le résultat de normes plus souples en matière d’environnement, de sécurité et de droit du travail;

L.

considérant que la stratégie reconnaît le rôle clé que jouent les médicaments génériques et biosimilaires dans le renforcement considérable de l’accès équitable des patients et en vue de la durabilité des systèmes de soins de santé et que leur entrée sur le marché après l’expiration de l’exclusivité ne devrait pas être retardée;

M.

considérant que les médicaments biosimilaires créent des possibilités allant au-delà de l’accès aux médicaments, telles que le partage des avantages dans l’ensemble des soins de santé, et permettent donc d’offrir de meilleurs soins de santé et services aux patients;

N.

considérant que de nombreuses innovations de l’industrie pharmaceutique n’apportent pas vraiment d’améliorations révolutionnaires en faveur des patients, mais qu’il s’agit plutôt de produits pharmaceutiques analogues, qui ne sont qu’une autre substance aux mêmes fins thérapeutiques, sans avantages majeurs, ou qui n’offrent que des améliorations mineures à un coût nettement plus élevé; qu’il serait bénéfique pour les patients que le cadre de l’industrie pharmaceutique en Europe stimule davantage de véritables innovations de pointe;

O.

considérant qu’il existe des preuves probantes démontrant que les médicaments pénètrent dans l’environnement, en particulier dans les sols et les eaux; que leur présence peut avoir des effets néfastes pour les animaux sauvages, tels que les poissons, les oiseaux ainsi que les insectes et, par conséquent, avoir des répercussions plus générales sur la stabilité des écosystèmes individuels; que ces médicaments apparaissent également dans l’eau potable en concentrations plus faibles; que le pacte vert pour l’Europe doit stimuler le développement d’une industrie pharmaceutique vivante, dynamique, durable et propre au sein de l’Union;

P.

considérant que des mesures doivent être prises tout au long du cycle de vie des médicaments pour réduire l’utilisation des ressources, les émissions et les niveaux de déchets et résidus pharmaceutiques dans l’environnement;

Q.

considérant que la COVID-19 a eu une incidence sur la santé physique et mentale des citoyens et sur l’économie; qu’elle a mis en évidence à la fois les forces et les faiblesses de l’Union; que pour renforcer la résilience de nos systèmes de santé nationaux face aux menaces transfrontières, il est nécessaire de renforcer l’intégration européenne, ainsi que le partage des données épidémiologiques et sanitaires au niveau de l’Union; qu’une Union européenne de la santé devrait contribuer à une coopération, une coordination et un partage des connaissances plus étroits en matière de santé parmi les États membres et les parties prenantes concernées et les encourager, ainsi qu’augmenter la capacité de l’Union à lutter contre les menaces sanitaires transfrontières;

R.

considérant que l’interruption de la chaîne d’approvisionnement mondiale résultant de la pandémie de COVID-19 a mis en lumière la dépendance de l’Union vis-à-vis des pays tiers dans le secteur de la santé; qu’il est essentiel de comprendre les causes profondes des pénuries de médicaments pour élaborer une réponse européenne appropriée et lutter contre ce problème de longue date; que l’autonomie stratégique ouverte de l’Union et la sécurité de l’approvisionnement devraient être assurées par la diversification des chaînes d’approvisionnement en médicaments essentiels, y compris les sites de fabrication européens, ainsi que par l’application de règles de marchés publics qui ne considèrent pas le prix comme l’unique critère;

S.

considérant que pendant la pandémie de COVID-19, la mise en place de mesures non coordonnées au niveau national, telles que la constitution de réserves et de stocks extrêmes, a nui à l’approvisionnement équitable sur tous les marchés; que des enseignements devraient être tirés de cette expérience afin d’éviter que cela ne se reproduise dans toute situation de crise future;

T.

considérant que l’expérience de la COVID-19 a également démontré comment l’industrie pharmaceutique européenne et les fabricants européens ont fait preuve de résilience et ont mis en place des plans d’urgence pour limiter les perturbations en ce qui concerne les produits critiques; que cela a également été possible grâce au dialogue bilatéral et à la communication bidirectionnelle établis, à la visibilité de la demande et à la coopération étroite entre les gouvernements ou les régulateurs et les acteurs, une pratique qui devrait être conservée et poursuivie de manière régulière;

U.

considérant que, pour que la stratégie pharmaceutique soit pleinement effective, elle doit intégrer les enseignements tirés de la crise de la COVID-19 et prendre en considération la résilience dont a fait preuve l’industrie des médicaments non protégés par un brevet lors de la pandémie de la COVID-19, afin de s’appuyer sur la capacité de fabrication européenne existante;

V.

considérant que la pandémie a révélé une série de problèmes qui existaient déjà auparavant dans la production et l’approvisionnement de produits pharmaceutiques à l’échelle mondiale, comme la capacité limitée de production de vaccins des pays les moins avancés et des pays à revenu intermédiaire, le manque de médicaments essentiels et un fonctionnement inégal de la chaîne d’approvisionnement; que la stratégie de l’Union concernant les vaccins s’avère efficace en matière de fourniture de vaccins pour tous les citoyens de l’Union; que l’Union a joué un rôle de premier plan dans la fourniture de vaccins à l’échelle mondiale en poursuivant ses exportations de vaccins, ainsi qu’en mettant en place le dispositif COVAX et en le finançant; que davantage doit être fait afin de complètement vacciner les pays à revenu faible ou intermédiaire;

W.

considérant que des projets de recherche et de développement innovants, tels que «VACCELERATE», ont démontré leur utilité pendant la pandémie et devraient être rendus durables sur le long terme;

X.

considérant que les thérapies géniques et cellulaires, la médecine personnalisée, les nanotechnologies, les vaccins de nouvelle génération, la santé en ligne et l’initiative «Plus d’un million de génomes» peuvent offrir des avantages en matière de prévention, de diagnostic et de traitement pour toutes les maladies, ainsi que de soins aux patients concernés, à condition qu’elles soient effectives, sûres, abordables et accessibles à tous les patients qui en ont besoin;

Y.

considérant que, dans l’esprit de l’approche «Une seule santé», la stratégie pharmaceutique couvre l’ensemble du cycle des médicaments et des dispositifs médicaux, notamment la collecte et la production des matières premières, la recherche, les essais, la fabrication, l’autorisation, la pharmacovigilance avant et après la mise sur le marché, la consommation et l’élimination, et contribue à la réalisation des objectifs du pacte vert pour l’Europe, du plan européen pour vaincre le cancer, de la transformation numérique, de l’économie circulaire et de la neutralité climatique;

Z.

considérant que, pour assurer la position de chef de file de l’Union dans le développement pharmaceutique, la stratégie doit se concentrer sur le renforcement du potentiel d’innovation de la recherche pharmaceutique européenne, sur la réponse aux besoins des patients, ainsi que sur la reconnaissance et le renforcement du lien avec la stratégie industrielle de l’Union, la stratégie des petites et moyennes entreprises (PME) et l’espace européen des données de santé;

Mettre les patients au centre de toutes les politiques de santé

1.

rappelle que les soins de santé sont un droit humain inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme; déplore les disparités dans l’accès à des services de soins de santé de qualité, notamment dans l’accès aux produits médicaux, entre les États membres et également entre les différentes régions au sein des États membres; demande que des mesures nationales et européennes soient prises, notamment des mesures législatives le cas échéant, pour remédier à ces disparités et garantir le droit des patients à un accès universel, abordable, effectif, sûr et rapide aux médicaments essentiels et innovants;

2.

rappelle qu’étant donné que l’Union est responsable de la législation pharmaceutique, ainsi que de la complémentarité des politiques de santé publique, elle devrait s’efforcer de coordonner les mesures nationales pour garantir l’accès à des services de santé abordables et de bonne qualité pour tous les citoyens et résidents de l’Union;

3.

souligne qu’il est absolument nécessaire, d’un point de vue géostratégique, que l’Union retrouve son indépendance en matière de soins de santé et que sa chaîne d’approvisionnement soit diversifiée, afin d’assurer rapidement et efficacement son approvisionnement en médicaments, en équipements médicaux, en dispositifs médicaux, en substances actives, en outils de diagnostic et en vaccins à des prix abordables ainsi que de prévenir les pénuries dans ces domaines, en donnant donc la priorité à l’intérêt et à la sécurité des patients;

4.

souligne que la COVID-19 a posé des enjeux sans précédent aux systèmes de santé et à leur pérennité, mais a également eu une incidence dramatique sur les patients, notamment ceux souffrant de maladies chroniques, et sur leur capacité à accéder aux traitements et aux soins; invite la Commission et les États membres à évaluer l’ensemble des répercussions de la pandémie sur les patients et sur la résilience des systèmes de santé, à y faire face et à collaborer pour faire en sorte qu’aucun patient ne soit laissé pour compte et que la continuité des soins soit assurée, même dans les situations d’urgence;

5.

souligne que les investissements publics dans la recherche devraient viser à renforcer la santé publique et à répondre aux besoins médicaux non satisfaits, particulièrement dans les domaines qui ne sont pas couverts par le secteur privé, lesquels besoins sont définis avec la participation des régulateurs, des universitaires, des professionnels de la santé, des patients et des payeurs aux premiers stades de la recherche et du développement, afin de garantir que les priorités de la recherche répondent aux besoins de la société; précise que l’intégration d’un dialogue et d’une participation significatifs des patients tout au long du cycle de vie des médicaments et autres thérapies est une condition indispensable pour parvenir à une innovation de grande valeur et au succès global de la stratégie pharmaceutique, qui nécessite également la consultation adéquate des représentants des consommateurs et des patients tout au long de la mise en œuvre de la stratégie pharmaceutique;

6.

invite la Commission à lancer le processus de définition des besoins médicaux non satisfaits, sous la coordination de l’Agence européenne des médicaments (EMA), afin d’établir une définition communément acceptée qui permettrait de mieux orienter les besoins en matière de recherche et éviterait l’utilisation de diverses définitions des besoins médicaux non satisfaits en vue de fixer des prix exorbitants à un stade précoce dans le cadre de la commercialisation des médicaments;

7.

invite la Commission à s’appuyer sur les stratégies pharmaceutique, industrielle et numérique ainsi que sur la nouvelle politique commerciale de l’Union et d’autres politiques pertinentes, et à les coordonner, pour promouvoir la compétitivité européenne et garantir que l’Union soit capable de rivaliser avec des régions concurrentes;

8.

souligne que les investissements publics et privés dans la recherche et le développement de diagnostics innovants, ainsi que l’accès à des médicaments et des traitements sûrs, abordables, effectifs et de qualité, sont essentiels pour réaliser des progrès en matière de prévention, de diagnostic et de traitement des maladies ainsi qu’en ce qui concerne la qualité de vie des patients;

9.

rappelle que les investissements publics et privés devraient être alignés sur les mesures réglementaires et législatives nécessaires pour répondre aux besoins thérapeutiques et diagnostiques des patients, notamment ceux atteints de maladies rares et chroniques, de cancers rares chez les adultes et de cancers pédiatriques et de maladies neurodégénératives, ainsi que pour faire face à la résistance aux antimicrobiens (RAM);

10.

se félicite de l’intention de la Commission d’évaluer et de réexaminer le cadre existant en matière d’incitations; invite la Commission à stimuler la concurrence en adaptant son cadre réglementaire et en stimulant les investissements dans les médicaments orphelins et pédiatriques non protégés par un brevet, notamment en ce qui concerne l’oncologie, les cancers pédiatriques et les maladies neurologiques;

Produits pharmaceutiques et résistance aux antimicrobiens

11.

souligne les risques graves et en constante augmentation de la RAM pour la santé publique, l’environnement, la production alimentaire et la croissance économique; reconnaît la valeur des campagnes de santé publique visant à prévenir les infections par la vaccination;

12.

considère que la RAM constitue une menace grave pour la santé publique; invite la Commission et les États membres à financer des projets visant à améliorer les diagnostics et à mettre au point de nouveaux antibiotiques, ainsi qu’à élaborer un protocole d’utilisation prudente des antibiotiques et une campagne de sensibilisation des professionnels de la santé afin de favoriser un traitement plus ciblé en fonction des besoins véritables des patients;

13.

invite l’initiative sur les médicaments innovants et la Banque européenne d’investissement à jouer un rôle plus actif dans le financement d’initiatives novatrices dans le domaine de la RAM; met en évidence l’importance de mettre en œuvre le plan d’action commun sur la RAM et les infections sanitaires; constate qu’il est nécessaire de faciliter l’accès aux nouveaux antibiotiques, sans pour autant rendre les anciens inaccessibles;

14.

estime qu’il est impératif de mettre en place un guide thérapeutique européen commun pour les antimicrobiens, de fixer des objectifs de réduction de l’utilisation des antimicrobiens traçables au niveau de l’Union et de coordonner les campagnes de communication sur la résistance aux antimicrobiens au moyen d’un calendrier unique au niveau de l’Union afin de mieux faire connaître la RAM, les variants résistants et leurs conséquences;

15.

souligne que l’approche «Une seule santé» devrait guider la réduction et l’optimisation de l’utilisation des antimicrobiens, ainsi que le développement de nouveaux médicaments, notamment les agents antimicrobiens; invite la Commission et les États membres à évaluer le cadre législatif en vigueur concernant la RAM et, le cas échéant, à présenter des propositions en vue de sa révision;

Recherche sur les produits pharmaceutiques

16.

invite la Commission à évaluer et, le cas échéant, à réviser, le système d’incitations visant à promouvoir la recherche et le développement de nouveaux médicaments répondant à des besoins diagnostiques et thérapeutiques non satisfaits, en donnant la priorité aux intérêts publics et à la sécurité des patients lors de l’évaluation des projets promus par l’industrie pharmaceutique pour lutter contre les cancers, notamment les cancers pédiatriques, en particulier pour encourager le développement de médicaments anticancéreux pédiatriques «First in Child», les maladies rares, les maladies neurodégénératives et mentales ainsi que la RAM, dans le but de trouver davantage d’options thérapeutiques et de répondre aux besoins des patients et des systèmes de santé;

17.

invite la Commission à promouvoir la création d’un cadre européen pour guider et évaluer régulièrement la mise en œuvre des plans nationaux de lutte contre ces maladies, et invite les États membres à soutenir la recherche et le développement axés sur les besoins médicaux non satisfaits; souligne qu’un système uniquement basé sur des incitations à la recherche ne permettra pas d’atteindre les objectifs nécessaires dans la lutte contre les maladies rares;

18.

invite la Commission à prévoir un financement public de la recherche afin d’étudier l’utilisation de produits réadaptés, hors indication et non protégés par un brevet, qui peuvent être utilisés de manière sûre et effective chez les patients; souligne que les médicaments issus de la recherche financée par des fonds publics doivent être également accessibles dans toute l’Union à un prix équitable et abordable et que, le cas échéant, les titulaires d’une autorisation de mise sur le marché peuvent envisager l’octroi de licences volontaires non exclusives pour ces produits; souligne que le financement de l’Union devrait cibler les projets pour lesquels la recherche est la plus nécessaire;

19.

souligne l’importance de l’innovation continue, y compris dans le segment des produits non protégés par un brevet, pour répondre aux besoins non satisfaits des patients; invite la Commission à concevoir un cadre réglementaire adapté qui permettra le développement des médicaments à valeur ajoutée et reconnaîtra cette catégorie d’innovation abordable, par des incitations appropriées, pour sa valeur pour les systèmes de soins de santé;

20.

se félicite qu’un projet pilote ait été lancé pour définir un cadre permettant la réaffectation de médicaments non couverts par un brevet, ainsi qu’une base juridique en vue d’éventuelles initiatives réglementaires; souligne que la contribution et la participation de professionnels du secteur ainsi que du monde universitaire seront cruciales à cet égard;

21.

invite la Commission, en dialogue avec les États membres, à travailler à l’élaboration d’un cadre pour la législation pharmaceutique et d’un système de remboursement qui favorise les véritables innovations pour les patients et incite moins les produits pharmaceutiques analogues qui n’ont pas de valeur ajoutée ou les produits pharmaceutiques très coûteux qui n’offrent que des améliorations mineures pour les patients;

22.

invite la Commission à réviser le règlement (CE) no 141/2000 et le règlement (CE) no 1901/2006; demande une évaluation de l’efficacité des financements et des projets de partenariat public-privé, notamment en vue d’améliorer la relation entre les autorités sanitaires locales, les universités et l’industrie; reconnaît que davantage d’améliorations sont nécessaires pour répondre aux besoins des patients que ces règlements entendent couvrir, et invite la Commission à autoriser des mesures visant d’importants domaines mal desservis afin de rationaliser, de simplifier et d’ajuster les procédures réglementaires;

23.

souligne le fait que les médecines intégratives reconnues scientifiquement et approuvées par les autorités de santé publique peuvent procurer des avantages aux patients en ce qui concerne les effets parallèles de plusieurs maladies, telles que le cancer, et de leurs traitements; souligne combien il importe d’élaborer une approche holistique, intégrative et centrée sur le patient ainsi que d’encourager, le cas échéant, l’utilisation complémentaire de ces thérapies sous la surveillance de professionnels de la santé;

24.

invite la Commission à soutenir la réalisation de recherches supplémentaires sur les populations sous-représentées, telles que les personnes âgées, les enfants, les femmes et les patients souffrant de comorbidités, notamment l’obésité en tant que morbidité primaire et lorsqu’elle existe en tant que maladie chronique d’accès à d’autres maladies non transmissibles; souligne la nécessité de tenir compte du sexe dans la recherche, le diagnostic, le traitement et les répercussions des médicaments et des thérapeutiques, car les femmes, tout au long de leur vie, demeurent sous-représentées dans la recherche et les données biomédicales et sanitaires; souligne que, par conséquent, les données probantes sont plus faibles pour les femmes que pour les personnes âgées, de sorte que de nombreuses affections sont sous-diagnostiquées chez les femmes, à l’instar des maladies cardiovasculaires;

25.

invite la Commission à s’appuyer sur les travaux du plan européen pour vaincre le cancer et à veiller à ce que l’Europe devienne le centre d’excellence mondial pour la recherche et le développement dans les domaines médicaux émergents et innovants; souligne que les technologies de pointe, telles que les nanomédicaments, sont susceptibles d’apporter des solutions aux enjeux thérapeutiques actuels dans des domaines tels que le cancer et les maladies cardiovasculaires; souligne que les domaines médicaux innovants devraient être autorisés dans le cadre de la procédure d’approbation centralisée pour les nanomédicaments;

26.

invite la Commission à veiller à ce que le financement accordé par l’Union à la recherche et au développement dans le domaine biomédical soit subordonné à une transparence et une traçabilité totales des investissements, à la garantie de l’approvisionnement de tous les États membres et à l’engagement d’aider les patients à obtenir les meilleurs résultats, notamment en leur assurant l’accessibilité et le caractère abordable des médicaments produits;

27.

souligne que la recherche dans le domaine des médicaments ainsi que la production et l’utilisation de ces derniers devraient être guidées par des principes éthiques qui garantissent le respect de la vie, de la dignité et de l’intégrité des personnes;

28.

invite la Commission à promouvoir le développement de la recherche dans le domaine des médicaments antalgiques;

29.

salue la publication par la Commission, le 5 février 2021, du plan d’action SAMIRA; demande à la Commission, dans le cadre de la révision de la législation pharmaceutique, d’établir un cadre réglementaire adapté au déploiement des technologies radiologiques et nucléaires à des fins thérapeutiques et non pas uniquement de diagnostic;

30.

demande que soit lancé un projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) dans le secteur pharmaceutique en vue de déterminer au préalable les maladies ou technologies ciblées;

31.

rappelle que plusieurs programmes européens peuvent être mobilisés pour financer des projets de recherche pharmaceutique, à l’instar d’Horizon Europe, InvestEU, EU4Health, la politique de cohésion ainsi que le programme pour une Europe Digitale pour les projets focalisés sur le déploiement de l’intelligence artificielle (IA);

32.

demande que la stratégie pharmaceutique de l’Union accorde une attention accrue et plus approfondie à tous les aspects de la médecine sexospécifique; souligne la nécessité de refléter la diversité de la société et les questions liées au sexe en physiologie dans le cadre des recherches sur les médicaments afin de soutenir la recherche et le développement en matière de médecine sexospécifique, et de veiller à ce que ces questions soient prises en considération lors de l’octroi de l’autorisation de mise sur le marché;

Tarification et coûts des produits pharmaceutiques

33.

invite la Commission à promouvoir le dialogue avec les États membres et toutes les parties prenantes concernées afin de promouvoir les produits pharmaceutiques «fabriqués en Europe» en renforçant la résilience de la fabrication et de l’approvisionnement par l’évaluation de nouveaux critères de tarification nationale, sans que cela n’entraîne de coûts supplémentaires pour les patients ni ne mette en péril la viabilité du système de santé; souligne que ces critères devraient comprendre des normes de fabrication environnementales élevées, la gestion robuste de la chaîne d’approvisionnement et les investissements dans l’innovation et la recherche;

34.

recommande également que la Commission et les États membres garantissent que la tarification reflète aussi si un type quelconque de financement public a été utilisé pour soutenir l’innovation, la fabrication et la recherche, la valeur du bénéfice thérapeutique du médicament, si le médicament en question est générique ou biosimilaire, et les besoins primaires et plus larges de la population;

35.

souligne qu’un tel dialogue devrait également encourager la coopération en matière de négociation des prix et, le cas échéant, de passation conjointe de marchés; rappelle que la tarification nationale devrait reposer sur la transparence de facteurs tels que la recherche publique et privée, les coûts de développement et la valeur thérapeutique ajoutée; invite la Commission à promouvoir le partage d’informations entre les États membres sur les prix nets des médicaments dans le cadre de la collaboration concernant la base de données sur les prix des médicaments EURIPID (European Integrated Price Information Database);

36.

invite la Commission à étudier la possibilité de créer, sous réserve qu’un certain nombre de conditionnalités soient réunies, un fonds européen, cofinancé par les États membres, pour la négociation et l’achat de médicaments orphelins ainsi que d’autres médicaments nouveaux et personnalisés, afin de garantir l’égalité d’accès des patients de différents États membres à des thérapies et des traitements effectifs et d’éviter que les unités de soins de santé individuelles n’aient à supporter des coûts excessifs lors du traitement des maladies rares;

37.

invite la Commission à collaborer avec les États membres pour prendre des mesures visant à accroître la transparence dans le domaine de la recherche et dans le développement ainsi que la production de médicaments; exige une plus grande transparence des prix et invite les États membres à continuer de partager volontairement leurs meilleures pratiques en matière de tarification; souligne que la tarification devrait rester une compétence nationale qui tienne compte de la diversité dans l’ensemble de l’Union;

38.

invite la Commission à évaluer et à revoir de façon périodique le système d’incitations, à accroître la transparence des prix et à mettre en évidence les facteurs qui limitent le caractère abordable et l’accès des patients aux médicaments; invite, en outre, la Commission à remédier aux causes profondes des pénuries de produits pharmaceutiques et à proposer des solutions durables qui favorisent également la concurrence fondée sur les brevets et non protégée par un brevet ainsi que l’entrée en temps utile, sur le marché, des médicaments génériques et biosimilaires;

39.

souligne l’importance de trouver le juste équilibre entre, d’une part, la mise en place d’incitations en faveur du développement de médicaments, en particulier lorsqu’il n’existe pas d’autres solutions thérapeutiques et, d’autre part, la protection des intérêts publics par la prévention des distorsions de la concurrence et des effets involontaires ainsi que la garantie du caractère abordable et de la disponibilité des médicaments;

40.

invite, en outre, la Commission, en particulier sa direction générale de la concurrence, et les autorités nationales compétentes, à être attentives aux comportements anticoncurrentiels et à enquêter sur les pratiques anticoncurrentielles dans l’industrie pharmaceutique;

41.

réclame une transparence maximale dans l’utilisation des fonds publics destinés à la recherche et au développement et demande un accès public et simple aux conditions des brevets/autorisations, à l’information sur les essais cliniques et à la contribution publique/privée;

42.

insiste sur la nécessité de garantir l’égalité d’accès à des médicaments abordables au sein de l’Union; soutient la négociation collective du prix des médicaments avec les industries pharmaceutiques, comme dans le cas de l’initiative Beneluxa et de la déclaration de La Valette; estime que les industries pharmaceutiques devraient respecter les conditionnalités sur le prix abordable des médicaments dans le cadre de la recherche financée par des fonds publics;

Rôle des médicaments génériques et biosimilaires

43.

indique que les médicaments génériques et biosimilaires améliorent l’accès des patients à des options de traitement effectives et sûres, accroissent la compétition, offrent des traitements accessibles et abordables, et contribuent grandement à la viabilité budgétaire des systèmes de soins de santé en générant des économies, tout en conservant la même bonne qualité des soins de santé;

44.

souligne l’importance des médicaments génériques, biosimilaires et à valeur ajoutée pour accroître de manière constante l’accès équitable des patients et rendre les systèmes de soins de santé durables dans une Union européenne où l’accès est encore inégal; invite la Commission à garantir d’urgence une concurrence saine à l’expiration des exclusivités de propriété intellectuelle en garantissant l’accessibilité aux médicaments biosimilaires dès le premier jour et en supprimant tous les obstacles à la concurrence en matière d’accès, par exemple les liens entre les brevets, en interdisant les pratiques de perpétuation de la propriété intellectuelle qui retardent indûment l’accès aux médicaments, et en permettant un développement mondial unique;

45.

invite la Commission à prendre des mesures en faveur d’une plus grande présence sur le marché de ces médicaments et à harmoniser, au niveau de l’Union, l’interprétation de la disposition Bolar concernant d’éventuelles dérogations au cadre juridique relatif au système de brevet unitaire pour les fabricants de médicaments génériques;

46.

invite la Commission à prendre des mesures qui encouragent la recherche, le développement et la production de médicaments génériques et biosimilaires dans l’Union et à proposer des protocoles européens pour l’interchangeabilité des médicaments biosimilaires, tels que définis par l’EMA, dans le respect des besoins individuels des patients et de la liberté des cliniciens de prescrire le meilleur choix de traitement pour chaque patient, tout en veillant à ce que le patient soit systématiquement informé et demeure toujours au centre de toutes les décisions;

47.

encourage les États membres à évaluer les mesures pour promouvoir l’utilisation des économies financières générées dans le système de santé national par l’utilisation de médicaments biosimilaires et à les réinvestir de manière transparente et tangible de manière à améliorer la qualité des services de soin; invite la Commission à encourager les États membres à soutenir les pratiques transparentes s’agissant de la réduction des coûts liés aux médicaments biosimilaires; invite la Commission à faciliter les dispositions telles que les programmes de partage des gains;

48.

souligne la nécessité pour la Commission de continuer à prévenir les pratiques anticoncurrentielles afin de garantir un marché concurrentiel des médicaments génériques et biosimilaires;

49.

souligne qu’il est important de mieux faire connaître les médicaments biosimilaires; invite la Commission à promouvoir des activités d’éducation et de communication pertinentes auprès des professionnels de la santé en créant un centre de ressources en ligne dédié à l’échelle européenne;

Arrivée tardive de médicaments sur le marché

50.

se félicite du fait que la Commission lancera un projet pilote pour mieux comprendre les causes profondes de l’arrivée tardive de médicaments sur le marché; invite la Commission à se pencher sur les grandes différences qui existent au sein de l’Union en ce qui concerne le nombre moyen de jours entre l’approbation d’un médicament et le moment où il est mis à la disposition des patients, à proposer de nouveaux moyens d’améliorer le processus réglementaire et sa mise en œuvre, et à mettre en œuvre des solutions innovantes pour réduire les délais d’entrée sur le marché des médicaments;

51.

souligne que toute révision des procédures et approches réglementaires en matière d’évaluation des preuves scientifiques doit être entreprise avec prudence afin de prendre en considération, de manière adéquate, les aspects liés à la sécurité et aux bénéfices des patients;

52.

souligne la nécessité de réduire les délais d’approbation des médicaments en fixant, le cas échéant, des délais d’accès au marché, et de les aligner sur les délais de prise de décision de l’EMA afin de garantir un accès rapide et égal aux médicaments pour tous les citoyens de l’Union ainsi que d’éviter toute discrimination entre les citoyens de l’Union; rappelle que les titulaires d’une autorisation de mise sur le marché et les distributeurs pourraient également jouer un rôle clé dans la disponibilité des médicaments au sein de l’Union en empêchant les arrêts de production et les arrivées tardives sur le marché uniquement liés à des facteurs commerciaux;

Partenariats public-privé et innovation

53.

souligne les avantages des appels d’offres de partenariats public-privé pour les systèmes de santé nationaux en ce qui concerne le financement de la recherche et de la production de médicaments innovants ainsi que de la recherche sur la réaffectation de médicaments, et que la coopération entre le monde universitaire et l’industrie pharmaceutique est essentielle pour l’échange de connaissances et d’informations dans l’intérêt de tous les patients de l’Union;

54.

souligne qu’une telle collaboration doit garantir que les priorités de recherche sont déterminées par les besoins des patients et de la santé publique, et que les fonds publics sont investis de manière transparente, en garantissant la disponibilité et le caractère abordable des produits issus de ces partenariats et des fonds publics;

55.

invite la Commission à veiller à ce que le partenariat européen pour l’innovation en matière de santé soit guidé par des considérations d’intérêt public; invite la Commission à veiller à ce que le partenariat européen pour l’innovation en matière de santé soit guidé par des considérations d’intérêt public et à optimiser le retour public sur les investissements publics;

Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA)

56.

se félicite du lancement, le 17 février 2021, de l’incubateur HERA consacré à la lutte contre les variants du virus de la COVID-19;

57.

prend acte de la proposition de la Commission de créer l’HERA; estime que l’Autorité devrait recenser les menaces pour la santé, initier et soutenir le développement de l’innovation, établir, au niveau de l’Union, une liste de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, faciliter leur production au sein de l’Union, promouvoir l’achat groupé et constituer des stocks stratégiques de ces médicaments;

58.

demande l’octroi de ressources suffisantes et d’une autonomie de pouvoir pour faire face de manière générale à toutes les menaces transfrontières pour la santé auxquelles l’Union pourrait être confrontée à moyen terme et au-delà de la seule pandémie de la COVID-19, y compris les ressources pour le développement de nouveaux traitements contre les agents pathogènes viraux et bactériens;

59.

demande à la Commission de veiller à ce que l’HERA soit axée sur l’intérêt public et contribue efficacement au développement, à la disponibilité et au caractère abordable de contre-mesures médicales sûres et effectives;

60.

réaffirme sa position selon laquelle la Commission devrait envisager la création d’un modèle européen de l’agence Biomedical Advanced Research and Development Authority américaine; se félicite du fait que la Commission ait proposé une HERA européenne, mais déplore que le Parlement n’ait pas participé à son propre rôle en tant que colégislateur;

Pratiques de passation de marché

61.

souligne l’importance de nouveaux marchés publics conjoints de l’Union par la Commission et les États membres, en particulier, mais sans s’y limiter, pour les médicaments d’urgence et les besoins thérapeutiques non satisfaits afin d’améliorer leur caractère abordable et leur accessibilité au niveau de l’Union; demande que de telles pratiques soient examinées dans des domaines tels que les maladies rares et le cancer à travers des étapes, des objectifs et des engagements clairement définis et établis par toutes les parties concernées; souligne la nécessité de garantir un haut niveau de transparence dans ces initiatives et d’appliquer les enseignements tirés de la passation conjointe de marchés pour les produits contre la COVID-19; souligne que les marchés publics conjoints doivent éviter d’avoir des conséquences négatives sur les flux d’approvisionnement en augmentant le risque de pénuries dans l’Union;

62.

souligne que la passation conjointe de marché devrait reposer sur des responsabilités partagées et une approche équitable assortie de droits et d’obligations pour toutes les parties concernées; souligne que des engagements clairs devraient être pris et respectés par toutes les parties concernées, les fabricants s’engageant à livrer les niveaux de production convenus et les autorités à acheter les volumes réservés convenus;

63.

souligne également que, lorsqu’une procédure conjointe de passation de marché est mise en place, la procédure d’attribution devrait tenir compte de critères qualitatifs, tels que la capacité du fabricant à garantir la sécurité de l’approvisionnement en cas de crise sanitaire;

64.

souligne que les marchés publics conjoints devraient avoir un champ d’application clairement défini, étant donné, par exemple, le potentiel d’antibiotiques, de vaccins, de médicaments curatifs et de médicaments pour les maladies rares nouveaux et innovants, tout en tenant compte de la nécessité de mieux équilibrer la palette d’investissements entre les intérêts publics et privés, d’établir clairement la responsabilité des fabricants et d’offrir suffisamment de flexibilité aux États membres conformément aux spécificités nationales, tout en honorant les engagements pris;

65.

se félicite de la référence faite dans la stratégie au fait que les actions dans le domaine des marchés publics peuvent favoriser la concurrence et améliorer l’accès aux médicaments; prie instamment la Commission, dans le cadre de la directive 2014/24/UE (18), de proposer rapidement aux États membres des orientations, notamment sur les modalités optimales d’application des critères d’offre économiquement la plus avantageuse, sans se limiter au seul critère du prix le plus bas; souligne que la sécurité de l’approvisionnement est un élément essentiel et doit être retenue comme critère qualitatif dans le cadre des marchés de l’officine de ville et dans celui des appels d’offres liés aux médicaments; souligne l’importance de la diversification de l’approvisionnement et des pratiques de passation de marchés durables pour les produits pharmaceutiques; propose que les investissements réalisés pour produire des substances actives et des médicaments finis au sein de l’Union soient également retenus comme un critère essentiel, ainsi que le nombre et l’emplacement des sites de production, la fiabilité de l’approvisionnement, le réinvestissement des bénéfices dans la recherche et le développement, et l’application de normes sociales, environnementales, éthiques et de qualité;

66.

estime qu’en période de crise, une partie des marchés publics conjoints de l’Union pourrait, le cas échéant et sur demande, être préaffectée aux pays tiers à revenu faible et intermédiaire, dans un esprit de solidarité;

67.

invite la Commission et les États membres à envisager la mise en place de procédures de passation de marchés dans le cadre desquelles les contrats peuvent être attribués à plusieurs soumissionnaires retenus, y compris à des soumissionnaires conjoints;

Accès aux médicaments au sein de l’Union

68.

s’inquiète du fait que l’accessibilité et le caractère abordable des médicaments demeurent un enjeu pour les systèmes de santé nationaux et que les médicaments innovants sont coûteux ou ne sont même pas mis sur le marché dans certains États membres pour des raisons commerciales;

69.

invite la Commission à examiner les options politiques permettant de garantir que les médicaments autorisés de manière centralisée sont commercialisés dans tous les États membres et pas seulement dans ceux qui présentent un intérêt commercial; souligne la nécessité de veiller à ce que toute forme d’incitation au niveau de l’Union donne lieu à une tarification équitable et abordable des produits pharmaceutiques, en particulier des produits innovants, dans tous les États membres;

70.

se félicite de l’intention de la Commission de réexaminer la législation pharmaceutique afin de promouvoir une concurrence équitable et solide, d’aider les États membres à stabiliser et à équilibrer les systèmes nationaux de fixation des prix des médicaments, de promouvoir des systèmes nationaux de fixation des prix des médicaments qui soient équitables ainsi que d’assurer un accès égal aux médicaments et aux produits médicaux dans tous les États membres; souligne que les décisions relatives à la fixation des prix des médicaments et au remboursement du coût des médicaments relèvent de la compétence des États membres;

71.

souligne que les retraits commerciaux peuvent avoir de graves conséquences en ce qui concerne la disponibilité des médicaments et entraver ainsi l’accès des patients à un traitement rapide, équitable et de qualité; souligne que les retraits commerciaux de médicaments essentiels devraient avoir lieu dans des situations où des traitements de substitution et équivalents sont disponibles pour les patients et devraient faire l’objet d’obligations étendues de notification précoce pour les titulaires de l’autorisation de mise sur le marché et les distributeurs, afin de garantir que les autorités des États membres soient en mesure de gérer la situation des titulaires de l’autorisation de mise sur le marché et des distributeurs dans l’intérêt des patients;

72.

invite la Commission à envisager de nouveaux processus pour promouvoir la réaffectation des médicaments; invite la Commission à faciliter une plus grande utilisation hors indication des médicaments, notamment les médicaments moins coûteux et les médicaments utilisés pour des cancers rares, entre autres, lorsqu’il existe des preuves scientifiques solides de l’efficacité et de la sécurité pour les patients; met en outre l’accent sur la possibilité d’établir un nouveau cadre visant à soutenir la commercialisation et l’utilisation de médicaments avec de nouvelles indications approuvées afin de rendre la réaffectation des médicaments plus attrayante dans l’Union;

73.

invite la Commission à mettre au point des stratégies de santé au niveau européen avec un panier commun de médicaments contre le cancer, les maladies infectieuses et les maladies rares, et dans d’autres domaines particulièrement touchés par les pénuries; demande à la Commission d’examiner la possibilité de fixer des critères communs pour la fixation des prix afin de rendre ces médicaments abordables; estime que faciliter un accès plus rapide sans compromettre la sécurité serait particulièrement bénéfique pour les patients atteints de maladies chroniques graves; suggère en conséquence de permettre aux patients de prendre part aux décisions sur les risques et les avantages d’un accès précoce aux médicaments et aux traitements nouveaux et innovants;

74.

encourage l’inclusion des communautés basées sur la maladie dans les processus de conseil scientifique de l’EMA, pour les cancers et maladies rares, de manière à ce qu’elles puissent fournir aux régulateurs leur expertise concernant la maladie en question et tenir compte de sa pénurie et des besoins non satisfaits;

Soutenir une industrie pharmaceutique européenne transparente, compétitive et innovante afin de répondre aux besoins de santé publique

75.

insiste sur le fait qu’une industrie pharmaceutique européenne compétitive, autosuffisante et durable est d’une importance stratégique pour l’Union, étant donné qu’elle favorise l’innovation, la recherche et les emplois de haute qualité et qu’elle peut mieux répondre aux besoins des patients; souligne que l’industrie a besoin d’un environnement réglementaire stable et prévisible, qui limite les charges administratives et préserve le principe de prévention et la disponibilité de médicaments sûrs, effectifs et de qualité sur le marché de l’Union; souligne que le système d’autorisation de mise sur le marché devrait s’appuyer sur le cadre législatif existant et éviter les chevauchements ainsi que toute charge administrative supplémentaire;

76.

se félicite de l’accent mis sur la nécessité d’optimiser et de moderniser le cadre réglementaire existant et de plusieurs initiatives prévues dans la stratégie pharmaceutique à travers la révision de la législation sur les variations, des processus réglementaires plus numérisés et plus efficaces, la mise en œuvre des informations électroniques sur les produits, l’évaluation rationalisée des ingrédients pharmaceutiques actifs, et une meilleure gestion des bonnes pratiques de fabrication et des ressources; demande instamment à la Commission de faire avancer rapidement ce programme en utilisant au mieux les outils numériques existants au niveau de l’Union (télématique);

77.

prie instamment la Commission et les États d’instaurer des incitations financières le cas échéant, afin de conserver et de développer l’assise pharmaceutique industrielle de l’Union, de la production des principes actifs à la fabrication, l’emballage et la distribution de médicaments; rappelle l’intérêt stratégique de cette industrie et l’importance d’investir dans les entreprises européennes afin de diversifier les ressources et d’encourager le développement de technologies de production innovantes capables d’améliorer la réactivité de lignes de production entières; rappelle que tout financement public devrait faciliter l’obtention des meilleurs résultats possibles pour les patients, notamment en assurant l’accessibilité des médicaments produits, et en respectant les conditionnalités liées à la transparence, à la traçabilité et aux obligations d’approvisionnement;

78.

renvoie à la communication de la Commission du 5 mai 2021 intitulée «Mise à jour de la nouvelle stratégie industrielle de 2020: construire un marché unique plus solide pour soutenir la reprise en Europe», qui analyse les dépendances stratégiques de l’Union, notamment s’agissant de la production de principes pharmaceutiques actifs et d’autres produits liés à la santé, lesquelles pourraient engendrer des vulnérabilités pour l’Union et nuire à ses intérêts fondamentaux, et qui décrit la stratégie pharmaceutique comme un moyen de répondre à ces problèmes;

79.

rappelle qu’il est fondamental, pour la santé à l’échelle mondiale et pour les chaînes d’approvisionnement mondiales, de renforcer les capacités locales de production et de distribution dans l’Union et dans les pays en développement, notamment en matière de recherche, de développement et de production pharmaceutiques, et toujours dans le respect des normes sociales et des obligations de vigilance du secteur; invite la Commission à employer les stratégies dans les domaines industriel, de la propriété intellectuelle et du secteur pharmaceutique pour contribuer à combler le fossé qui persiste entre la recherche et la production de médicaments par l’intermédiaire de partenariats consacrés au développement de produits et la création de centres ouverts de recherche et de production;

80.

estime que les sites de production pharmaceutique font partie des infrastructures sanitaires essentielles de l’Europe; invite donc la Commission et les États membres à suivre les investissements directs étrangers dans ce secteur; suggère d’appliquer le programme européen de protection des infrastructures critiques au secteur des infrastructures sanitaires;

81.

souligne que l’élaboration de nouveaux accords de reconnaissance mutuelle des certificats de conformité aux bonnes pratiques de fabrication et l’extension du champ d’application de ceux qui existent déjà (notamment pour ce qui concerne les inspections et les essais par lots) à un plus grand nombre de pays qui appliquent des normes de fabrication élevées pourraient faciliter l’inclusion de sites de pays non membres de l’Union dans une chaîne de production et d’approvisionnement sans en rabattre sur les normes européennes, ce qui permettrait d’accroître la capacité de production en temps de crise;

82.

demande instamment à la Commission de proposer l’inclusion de normes environnementales, notamment concernant la gestion des déchets et des eaux usées, dans les lignes directrices sur les bonnes pratiques de fabrication à l’échelle internationale;

83.

souligne qu’il est nécessaire de permettre aux travailleurs des métiers de la santé de se perfectionner, de faciliter leur reconversion et de leur offrir des formations afin de mieux les préparer à affronter les potentielles situations d’urgence et de crise; appelle à accorder toute l’attention nécessaire aux cours de perfectionnement et de réadaptation professionnelle des travailleurs intervenant à toutes les étapes de la chaîne de valeur ainsi qu’à l’augmentation des offres de formation pour les spécialistes des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM);

84.

fait observer la récente évolution des produits pharmaceutiques vers des traitements spécifiques aux maladies et aux patients, qui implique des étapes de production méticuleuses et nécessite de tenir compte de la grande sensibilité aux conditions environnementales et de transport et qui complique la logistique de la chaîne d’approvisionnement; invite la Commission à développer au maximum les synergies entre les fonds européens et les autres instruments et politiques de l’Union, afin de soutenir la conception et le fonctionnement de processus de fabrication et de réseaux de distribution fiables, garantissant une fabrication souple, réactive et reproductible;

85.

invite la Commission à étoffer le rôle de l’EMA dans l’évaluation des produits combinés médicament-dispositif/diagnostic afin de simplifier le cadre de surveillance fragmenté; estime qu’il est possible d’améliorer la souplesse et l’efficacité de la réglementation en adoptant une évaluation scientifique des autorisations de mise sur le marché davantage axée sur l’expertise au sein de l’EMA;

86.

estime que favoriser et construire un écosystème industriel européen attrayant pour le secteur pharmaceutique est un aspect essentiel afin de continuer à favoriser la relocalisation des installations de production dans l’Union; estime également qu’une telle relocalisation peut contribuer à rendre les systèmes de soins de santé européens plus indépendants vis-à-vis des pays tiers et plus résilients face aux perturbations, étant donné que les ruptures d’approvisionnement mettent en danger les patients lorsqu’ils ne peuvent pas obtenir les traitements de substitution recommandés;

87.

demande à la Commission d’inclure dans les statistiques de l’Union sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC) des données sur le manque d’accès autodéclaré aux médicaments, l’accès aux médicaments n’étant jusqu’à présent pas mesuré dans les EU-SILC;

88.

soutient l’adaptation des cadres existants pour l’acceptabilité dans la prise de décision et l’adoption des technologies d’IA afin de fournir une voie par laquelle l’IA peut être développée, adoptée et mise en œuvre dans les systèmes de soins de santé par l’inclusion, le renforcement des capacités et la confiance; rappelle qu’avec toutes les technologies basées sur l’IA, la surveillance humaine doit être garantie à tout moment; considère que la législation ne devrait pas être en retard sur l’innovation; invite la Commission à introduire une certaine souplesse dans la réglementation pour pouvoir répondre plus rapidement et plus efficacement aux nouveaux besoins et produits, tout en respectant les critères en matière de sécurité et d’éthique;

89.

invite la Commission à faciliter les processus d’évaluation qui permettent un dialogue précoce et itératif sur les données et les preuves à mesure qu’elles sont générées; invite l’EMA et les agences nationales du médicament à donner la priorité à la présentation de données provenant d’essais cliniques contrôlés et randomisés qui comparent les médicaments expérimentaux selon la définition de l’EMA au traitement standard;

90.

note que les décisions prises concernant l’environnement réglementaire pharmaceutique de l’Union auront des implications au-delà des frontières de l’Union, étant donné que plusieurs pays tiers reconnaissent les exigences de l’Union et s’y fient, en particulier lorsqu’il s’agit de faciliter les exportations et de renoncer à l’obligation de tester ces produits dans des pays tiers lorsqu’ils proviennent de l’Union; souligne donc l’importance de maintenir ces accords de reconnaissance mutuelle avec les pays tiers lorsque cela est possible et de veiller à ce qu’ils demeurent à jour;

91.

souligne que l’Union devrait mettre l’accent sur le développement de la capacité appropriée de produire d’une manière durable des substances actives, des matières premières et des médicaments qui réduisent la dépendance aux sources extérieures; plaide en faveur d’une plus grande sécurité juridique appliquée aux développements de médicaments;

Certificats complémentaires de protection

92.

invite la Commission à évaluer la valeur ajoutée du mécanisme des certificats complémentaires de protection (CCP) afin d’éviter les retards dans l’accès aux médicaments génériques et d’améliorer la viabilité financière des systèmes de soins de santé;

93.

fait valoir qu’il existe des différences entre les États membres dans l’applicabilité des brevets et des certificats complémentaires de protection; invite la Commission à revoir l’utilisation des CCP sur la base des progrès technologiques et scientifiques afin de permettre aux médicaments génériques et biosimilaires de devenir plus compétitifs à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union;

94.

demande à la Commission d’évaluer l’incidence qu’une proposition de certificat complémentaire de protection unitaire aurait sur l’entrée sur le marché des médicaments génériques ou biosimilaires ainsi que sur l’accès équitable des patients aux traitements, et de proposer, sur la base d’une telle évaluation, un certificat complémentaire de protection unitaire, le cas échéant;

95.

souligne que l’utilisation des certificats complémentaires de protection ne devrait être autorisée que dans des cas exceptionnels et justifiés;

Médicaments nouveaux et innovants

96.

insiste sur le fait que la recherche et le développement est fondamentale pour le développement de médicaments, de traitements et de diagnostics innovants;

97.

souligne que les thérapies géniques et cellulaires, la médecine personnalisée, la thérapie par radionucléides, les nanotechnologies, les vaccins de nouvelle génération, notamment les dérivés de l’ARNm, la santé en ligne et l’initiative «Plus d’un million de génomes» peuvent offrir des avantages substantiels en matière de prévention, de diagnostic, de traitement et de post-traitement de toutes les maladies si elles prouvent leur valeur ajoutée par rapport aux technologies de santé existantes; souligne le potentiel de transformation de ces nouvelles thérapies et technologies pour les patients ainsi que pour les sociétés dans leur ensemble, par exemple en permettant la transition d’une gestion et de soins chroniques vers un traitement unique, contribuant ainsi à réduire les coûts pour les systèmes de santé et à renforcer leur efficacité, leur durabilité et leur résilience; invite instamment la Commission à favoriser l’acquisition d’une expertise suffisante, à élaborer des cadres réglementaires appropriés, à guider les nouveaux modèles économiques, à garantir en permanence des normes élevées pour des produits sûrs, et à mener des campagnes d’information pour sensibiliser le public et assurer l’adoption de ces innovations; demande instamment à la Commission de proposer des ressources suffisantes pour que l’EMA puisse atteindre efficacement ces objectifs;

98.

reconnaît que les médicaments combinés de thérapie innovante sont fondamentalement différents des produits pharmaceutiques traditionnels, car ils s’attaquent aux causes profondes des maladies, et que leur durabilité fondamentale et leur caractère curatif potentiel peuvent leur permettre d’être l’avenir de la médecine; reconnaît que des organismes de réglementation tels que l’EMA sont appelés à examiner et à approuver des dizaines de médicaments combinés de thérapie innovante au cours des prochaines années, soulignant la nécessité pour la Commission d’établir, en plus de son plan d’action sur les médicaments combinés de thérapie innovante, un paysage réglementaire solide qui facilite l’accès à tous les patients européens éligibles, et de continuer à renforcer la position de l’Europe en tant qu’acteur majeur dans le domaine des médicaments combinés de thérapie innovante de manière à ce que l’Europe demeure compétitive au niveau mondial dans le développement de ces médicaments;

99.

invite la Commission à veiller à ce que les organes de coordination existants facilitent, à l’avenir, les traitements transfrontières à base de médicaments combinés de thérapie innovante, et à ce que les patients de toute l’Europe bénéficient d’un accès équitable aux thérapies innovantes;

100.

demande instamment à la Commission de travailler avec l’EMA pour créer un guichet unique pour les développeurs de médicaments combinés de thérapie innovante, afin de mettre à leur disposition des conseils et un forum permettant d’échanger sur leurs demandes;

101.

demande instamment à la Commission et à l’EMA de prendre en considération le cycle de vie complet de tous les médicaments et thérapies innovants, y compris les thérapies géniques et cellulaires, la médecine personnalisée, les nanotechnologies et les vaccins de nouvelle génération, et de garantir un cadre adapté à la concurrence non protégée par un brevet au moment de la perte de l’exclusivité; invite la Commission à établir un cadre réglementaire pour les nanomédicaments et les médicaments nanosimilaires, et demande que ces produits soient approuvés par une procédure centralisée obligatoire;

102.

souligne que l’adoption de traitements nouveaux et innovants, ainsi que la réussite de leur administration aux patients, dépendent des connaissances, de la préparation et de la base technique dont dispose le personnel médical; invite la Commission et les États membres à coopérer davantage en partageant les connaissances et les bonnes pratiques concernant les nouveaux médicaments et traitements innovants, afin de mieux préparer leurs professionnels de la santé;

Essais cliniques

103.

invite la Commission à mettre pleinement en œuvre le règlement relatif aux essais cliniques (19) afin de faciliter le lancement de grands essais cliniques menés de manière harmonisée et coordonnée au niveau de l’Union; souligne que les associations de patients devraient être plus impliquées dans l’élaboration de stratégies de recherche pour les essais cliniques publics et privés, afin de garantir que ceux-ci remplissent les besoins non satisfaits des patients européens; se félicite de la révision de la législation pharmaceutique afin de réduire les formalités administratives et de l’adapter aux produits de pointe, aux progrès scientifiques et à la transformation technologique; soutient des essais cliniques davantage axés sur le patient, ainsi qu’un nouveau cadre pour la conception d’essais innovants et le projet pilote visant à adopter un cadre pour la réutilisation des médicaments non protégés par un brevet; se félicite du lancement d’une plateforme vaccinale pour contrôler l’efficacité et la sécurité des vaccins, soutenue par un réseau d’essais cliniques à l’échelle de l’Union; demande instamment à la Commission de garantir une plus grande transparence des résultats des essais cliniques, les entreprises pharmaceutiques devant partager les données relatives aux participants, les résultats tant positifs que négatifs, les protocoles et autres documents relatifs aux essais, en temps utile;

104.

invite la Commission à assurer un dialogue continu entre le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l’EMA et les développeurs de vaccins sur la mise en place et le fonctionnement de la plateforme de contrôle de l’efficacité et de la sécurité des vaccins;

105.

demande la pleine mise en œuvre de la réglementation sur les essais cliniques afin de consolider des règles claires et proportionnelles qui garantissent la sécurité juridique des opérateurs; demande à la Commission d’améliorer la participation des chercheurs publics aux essais cliniques et de permettre le déroulement d’essais cliniques dans plusieurs États membres en même temps pour la recherche à long terme;

106.

souligne que, très souvent, les essais cliniques réalisés dans le cadre de la recherche et du développement dans le domaine des médicaments ne sont pas menés à bien et n’aboutissent donc pas à l’approbation finale du médicament;

Évaluation des technologies de la santé

107.

se félicite de l’accord trouvé par le Parlement et le Conseil à propos du futur règlement sur l’évaluation des technologies de la santé et demande son adoption rapide et une mise en œuvre approfondie, afin de favoriser une plus grande convergence entre les États membres concernant l’évaluation des technologies médicales et de faciliter l’accès rapide des patients à des traitements innovants;

108.

souligne que les nouvelles technologies de la santé devraient démontrer leur valeur ajoutée clinique et leur rapport coût-efficacité par rapport à ce qui est déjà disponible sur le marché; souligne que l’évaluation des technologies de la santé est un outil permettant d’étayer cette analyse, mais qu’à l’heure actuelle, elle est très fragmentée au sein de l’Union, alors qu’elle peut permettre une coopération sur les exigences en matière de données cliniques, ainsi que sur la conception des essais cliniques, et donc aider les États membres à prendre en temps utile des décisions fondées sur des données probantes concernant l’accès des patients aux nouveaux médicaments; réaffirme que la Commission et les États membres mettent en œuvre le règlement rapidement selon le calendrier établi;

Cadre actuel en matière d’autorisation

109.

invite instamment la Commission, sur la base de l’expérience acquise dans le cadre de l’autorisation des vaccins contre la COVID-19, à collaborer avec l’EMA pour envisager d’étendre l’application des évaluations en continu à d’autres médicaments d’urgence et évaluer dans quelle mesure de nouvelles flexibilités réglementaires pourraient contribuer à un système d’autorisation plus efficace, tout en préservant un niveau élevé de sécurité, de qualité et d’efficacité;

110.

se félicite que la stratégie reconnaisse qu’une meilleure utilisation des informations électroniques sur les produits contribuera à une meilleure transmission des informations aux patients et à une plus grande disponibilité des médicaments, notamment dans les situations critiques;

111.

invite, en outre, la Commission à collaborer avec l’EMA et le réseau réglementaire de l’Union, notamment l’industrie et toutes les parties prenantes concernées, pour développer et mettre en œuvre l’utilisation d’informations électroniques sur les produits pour tous les médicaments dans l’Union dans les langues de tous les États membres dans lesquels lesdits médicaments sont commercialisés;

112.

invite la Commission à réévaluer le système qui conduit d’une autorisation de mise sur le marché conditionnelle à une autorisation de mise sur le marché standard ou au renouvellement exceptionnel de l’autorisation, sur la base de données cliniques solides; invite l’EMA à mener à bien l’évaluation finale avec soin et à veiller à ce que les producteurs respectent strictement toutes les exigences applicables à chaque médicament faisant l’objet d’une autorisation de mise sur le marché conditionnelle afin de garantir l’efficacité et la sécurité de ce médicament; demande que la période précédant l’évaluation finale soit ramenée de cinq à trois ans lorsque de telles mesures sont soutenues par des données cliniques suffisantes;

113.

encourage la Commission, en coopération avec l’EMA, à examiner comment les outils établis tels que l’autorisation accélérée, le dialogue précoce, le programme PRIME et les orientations élargies peuvent être utilisés pour mettre plus rapidement les médicaments à la disposition des patients, en particulier ceux qui sont susceptibles de répondre à une menace urgente pour la santé publique ou à un besoin médical non satisfait; invite à la Commission à aller plus loin dans l’application du programme PRIME de l’EMA pour les médicaments sauvant des vies et à inclure une désignation PRIME dans le cadre législatif, sans nuire à la sécurité des patients; rappelle que les programmes accélérés ne devraient pas être utilisés abusivement lorsqu’il n’existe pas suffisamment de preuves d’autorisation de mise sur le marché;

114.

demande à la Commission, à l’EMA et aux autorités compétentes de tirer profit de tous les efforts pragmatiques consentis au cours de la crise de la COVID-19 et notamment en matière de flexibilité réglementaire permettant de lutter efficacement contre les pénuries de médicaments, notamment dans les situations d’urgence;

115.

exige un suivi au long cours des médicaments mis sur le marché pour détecter des éventuels effets secondaires nuisibles et évaluer le rapport coût/efficacité thérapeutique;

PME et produits pharmaceutiques

116.

demande à la Commission la création d’un écosystème d’innovation qui facilite l’échange d’expériences ainsi que l’accès aux PME et qui contribue à faire de l’Union un pôle d’attraction de l’innovation médicale mondiale; constate que la Commission devrait chercher de nouvelles formules d’évaluation pour faciliter l’accès des entreprises plus modestes aux fonds d’innovation; signale que les entraves administratives et la complexité ne facilitent pas la pleine exploitation des programmes d’innovation européens de la part des PME et des centres publics de recherche; souligne la nécessité de promouvoir l’accès aux lignes de financement en vue de soutenir les efforts des jeunes entreprises et des nouvelles PME, tout en respectant les conditions et les critères établis;

117.

soutient la proposition par la Commission d’un plan d’action en faveur de la propriété intellectuelle, qui vise à mettre à jour une série d’outils existants et à les adapter à l’ère numérique;

118.

demande que le système de propriété intellectuelle soit rendu plus effectif pour les PME, au moyen d’actions visant à simplifier les procédures d’enregistrement de la propriété intellectuelle, à améliorer l’accès aux conseils stratégiques en matière de propriété intellectuelle et à faciliter l’utilisation de la propriété intellectuelle comme levier pour accéder aux financements, par exemple à travers le bureau d’assistance sur les droits de la propriété intellectuelle pour les PME; met en évidence la nécessité de consacrer plus de ressources à l’échelle européenne pour lutter contre les pratiques déloyales et abusives sur le marché des médicaments;

119.

attire l’attention sur le fait que les PME jouent un rôle essentiel dans la chaîne de valeur pharmaceutique, souvent en tant que pionniers et moteurs de l’innovation;

Renforcer la résilience: prévention des pénuries de médicaments, chaînes d’approvisionnement sûres, médicaments durables, préparation aux crises et mécanismes de réaction

120.

rappelle que l’autonomie stratégique ouverte de l’Union est liée à la disponibilité constante et suffisante de médicaments dans tous les États membres; rappelle, à cet égard, les recommandations formulées dans sa résolution du 17 septembre 2020 sur la pénurie de médicaments; invite la Commission, les États membres et l’EMA à mettre au point un système d’alerte précoce en cas de pénurie de médicaments, fondé sur une plateforme numérique européenne innovante, facile à utiliser, transparente et centralisée, pour échanger des informations et des données relatives aux pénuries et qui met l’accent sur les problèmes d’approvisionnement; estime qu’un tel système devrait pouvoir déterminer le volume des stocks de médicaments existants ainsi que le niveau de la demande, et fournir des données permettant de détecter, de prévoir et de prévenir les pénuries de médicaments; invite, en outre, la Commission à renforcer la collaboration entre les secteurs public et privé et à contrôler l’obligation faite à toutes les parties prenantes concernées de fournir rapidement des informations transparentes sur la disponibilité des médicaments, la demande de médicaments, les activités commerciales parallèles, les interdictions visant les exportations et les distorsions du marché, tout en limitant les charges réglementaires et administratives;

121.

invite la Commission à élaborer un mécanisme pour garantir la transparence des chaînes de production et d’approvisionnement en cas d’urgence et au-delà; souligne à cet égard l’importance de la surveillance et de la lutte contre les produits pharmaceutiques contrefaits;

122.

souligne que le secteur pharmaceutique reste un pilier important de l’industrie ainsi qu’une source importante de création d’emplois; souligne l’importance de créer des emplois de grande qualité dans l’Union tout au long de la chaîne de valeur pharmaceutique et dans le domaine médical, notamment le personnel de santé, avec le soutien de l’instrument Next Generation EU; invite la Commission à proposer des mesures visant à promouvoir l’emploi et le développement des compétences dans les secteurs pharmaceutique et médical dans tous les États membres, afin de garantir un équilibre géographique, de mieux retenir les talents et d’assurer des possibilités d’emploi dans l’ensemble de l’Union;

123.

invite la Commission et les États membres à mettre au point des stratégies innovantes et coordonnées et à renforcer l’échange de bonnes pratiques en matière de gestion des stocks; estime que l’EMA est l’organisme le mieux à même d’être désigné comme autorité régulatrice chargée de prévenir les pénuries de médicaments au niveau de l’Union pendant les crises, mais aussi en temps normal;

124.

invite la Commission à étendre davantage le mandat de l’EMA, afin de lui permettre de surveiller les pénuries de médicaments même en dehors des crises sanitaires et de s’assurer qu’elle dispose des ressources nécessaires;

125.

invite à nouveau la Commission et les États membres à veiller à ce que les titulaires d’autorisations de mise sur le marché et les distributeurs en gros respectent les exigences de la directive 2001/83/CE afin de garantir un approvisionnement approprié et continu en médicaments, ainsi que les obligations de notification en cas d’interruption temporaire ou permanente de la fourniture et à clarifier davantage ces obligations afin de s’assurer que les titulaires d’autorisations de mise sur le marché signalent les pénuries de médicaments dans les délais prescrits; souligne la nécessité d’appliquer des sanctions dissuasives et proportionnées en cas de non-respect de ces obligations juridiques, conformément au cadre législatif en vigueur;

126.

insiste sur le fait que l’obligation de service public établie à l’article 81 de la directive 2001/83/CE ne suffit pas à garantir un approvisionnement adéquat de l’Union dans son ensemble; invite la Commission à mettre en œuvre les recommandations du groupe de pilotage exécutif de l’Union sur les pénuries de médicaments causées par des événements majeurs, afin de prévenir et de limiter les ruptures d’approvisionnement pendant la pandémie et au-delà;

127.

rappelle qu’il convient d’appréhender et de pallier urgemment les causes profondes des pénuries de médicaments, en tenant compte des liens entre la chaîne d’approvisionnement et les enjeux liés à la production;

128.

invite la Commission à veiller ainsi à ce que la révision de la législation pharmaceutique générale s’appuie sur une bonne compréhension des causes profondes des pénuries de médicaments; insiste sur la nécessité, pour l’industrie pharmaceutique de l’Union, de disposer d’une chaîne d’approvisionnement diversifiée et d’un plan d’atténuation du risque de pénurie de médicaments, afin de gérer les vulnérabilités et les risques auxquels est exposée la chaîne d’approvisionnement; souligne, toutefois, qu’il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques systémiques durables, avant d’appliquer des exigences réglementaires disproportionnées, des obligations de fournir, des sanctions ou des stockages mal conçus qui fragmentent le marché unique ou menacent la viabilité économique des produits, ce qui peut entraîner de nouvelles pénuries;

129.

estime qu’il est important que le marché unique des médicaments soit sauvegardé et que les restrictions injustifiées à l’importation et à l’exportation, qui peuvent nuire au marché unique et réduire l’accessibilité financière, soient évitées et traitées par la Commission lorsqu’elles surviennent; invite la Commission à évaluer et, le cas échéant, à remédier aux répercussions du commerce parallèle sur la pénurie de médicaments dans les États membres et à pallier les problèmes de façon adaptée en prenant les mesures nécessaires pour garantir que les médicaments parviennent dans les meilleurs délais à tous les patients de l’Union;

130.

invite la Commission à lutter, par tous les moyens à sa disposition, contre la circulation des produits contrefaits sur le marché, étant donné que ces produits sont souvent de mauvaise qualité et dangereux pour la santé, et qu’ils ont une incidence économique considérable;

131.

observe qu’il est nécessaire d’apporter une assistance technique aux États membres pour une application correcte du système européen de vérification des médicaments;

132.

se félicite en outre du fait que la Commission continuera à surveiller les fusions entre entreprises pharmaceutiques afin de prévenir les distorsions de concurrence;

133.

demande à la Commission de réfléchir à la possibilité de créer une réserve européenne d’urgence des médicaments critiques présentant un risque élevé de pénurie, sur le modèle du mécanisme rescEU, pour atténuer les pénuries récurrentes;

134.

rappelle que les pénuries de médicaments ont une incidence directe sur la santé et la sécurité des patients, ainsi que sur la continuité de leur traitement, particulièrement sur les populations vulnérables comme les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes handicapées, les patients atteints de maladies chroniques ou de cancer, ou les personnes en unité de soins intensifs;

135.

invite la Commission à élaborer une définition harmonisée des «pénuries» et à normaliser les exigences en matière de rapports dans les États membres afin de permettre une coopération plus étroite et un meilleur échange de données en Europe;

Espace européen des données de santé, données de santé et RGPD

136.

se félicite de l’initiative visant à mettre en place des infrastructures numériques interopérables au sein de l’espace européen des données de santé, qui intégrera des données issues du monde réel, afin d’exploiter le plein potentiel des données du monde réel et de l’accès aux thérapies rares, et à garantir un accès équitable, transparent et non discriminatoire aux données dans toute l’Europe; souligne que l’application et la mise en œuvre cohérentes du règlement général sur la protection des données (20) (RGPD) dans tous les États membres sont à la base de telles initiatives;

137.

demande que la Commission collabore avec les États membres afin de garantir l’application intégrale et harmonisée du RGPD en ce qui concerne la réalisation de recherches cliniques dans toute l’Union;

138.

souligne la nécessité de promouvoir l’utilisation des données sanitaires dans le plein respect du RGPD; estime en outre qu’il est de la plus haute importance de permettre et de promouvoir la confiance et l’innovation en matière de données dans le domaine de la santé numérique, ce qui sera possible grâce à l’éducation et au renforcement des capacités des régulateurs, de l’industrie et des patients;

139.

souligne la nécessité de promouvoir l’utilisation tant primaire que secondaire des données sanitaires agrégées et la nécessité, à cet égard, de définir plus clairement l’utilisation des données secondaires par rapport à la collecte des données primaires;

140.

souligne qu’étant donné le caractère sensible des données de santé, la Commission et toutes les agences compétentes devraient garantir que ses opérations de traitement respectent les principes relatifs à la protection des données tels que la licéité, la loyauté, la transparence, la limitation des finalités, la minimisation des données, l’exactitude, la limitation de la conservation, l’intégrité et la confidentialité; souligne également que les États membres et les organes de l’Union devraient respecter strictement les principes relatifs à la protection des données visés à l’article 4 du règlement (UE) 2018/1725 (21), et déterminer les mesures de sécurité techniques et organisationnelles appropriées conformément à l’article 33 dudit règlement;

141.

rappelle le rôle essentiel que peuvent jouer les nouvelles technologies, la numérisation et l’IA en permettant aux chercheurs de laboratoires européens de travailler en réseau et de partager leurs objectifs et leurs résultats, et ce dans le respect absolu du cadre européen de protection des données; invite la Commission à soutenir des mesures en faveur d’une science ouverte afin d’accélérer le partage des données et des résultats de recherche au sein de la communauté scientifique européenne et au-delà;

142.

souligne la nécessité de développer des réseaux européens de données fédérés afin de contribuer à la qualité optimale de la recherche, du développement et des prestations de soins de santé; attire l’attention sur le fait qu’il est important de partager et de garantir l’accessibilité des données pour permettre de déployer tout le potentiel de l’IA dans le domaine des soins de santé, tout en appliquant des exigences éthiques rigoureuses et en mettant en place des règles claires en matière de responsabilité; refuse la commercialisation de ces données et note qu’il est urgent d’agir contre la vente de ces données, notamment à l’industrie pharmaceutique, aux caisses d’assurance maladie, aux entreprises technologiques et aux employeurs;

143.

estime que l’interconnexion et l’interopérabilité des infrastructures de calcul à haute performance avec l’espace européen des données de santé garantiraient la disponibilité de grands ensembles de données de santé de haute qualité, lesquels revêtent une importance cruciale pour la recherche et le traitement des pathologies, et plus particulièrement des maladies rares et des affections pédiatriques;

144.

soutient l’adaptation des cadres existants pour l’acceptabilité dans la prise de décision et l’adoption des technologies d’IA afin d’ouvrir la voie au développement, à l’adoption et à la mise en œuvre de l’IA dans les systèmes de soins de santé sur la base de l’inclusion, de la capacité et de la confiance;

Dialogue structuré avec les parties prenantes

145.

reconnaît les multiples facteurs de pénurie et, par conséquent, l’importance de garantir la participation des fabricants et des autres parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement pour prévenir et gérer les pénuries de médicaments;

146.

soutient la Commission dans les efforts qu’elle déploie pour mener un dialogue structuré avec les acteurs concernés de la chaîne de valeur pharmaceutique, les pouvoirs publics, les organisations non gouvernementales de patients et en matière de santé, les professionnels de santé, notamment les pharmaciens, et la communauté des chercheurs, dialogue qui constitue un moyen parmi d’autres de remédier aux causes profondes des pénuries de médicaments et aux faiblesses de la chaîne mondiale de fabrication et d’approvisionnement en médicaments critiques, en matières premières pharmaceutiques, en produits intermédiaires et en substances pharmaceutiques actives, mais également de recenser les possibilités d’innovation; invite la Commission à assurer la représentation équilibrée des parties prenantes;

147.

demande instamment à la Commission, aux États membres et aux parties concernées de définir, dès que possible et sur la base de ce dialogue structuré, une feuille de route politique claire et ambitieuse afin de sécuriser et de moderniser les capacités existantes de fabrication de médicaments, de technologies et d’ingrédients pharmaceutiques actifs en Europe;

148.

estime qu’en plus du dialogue structuré sur la fabrication et la chaîne d’approvisionnement, un forum pharmaceutique politique plus large et de haut niveau est également nécessaire, rassemblant des décideurs politiques, des régulateurs, des payeurs, des organisations de patients, des représentants de l’industrie et d’autres acteurs pertinents de la chaîne d’approvisionnement en soins de santé, afin de partager les enseignements tirés de la situation d’urgence créée par la COVID-19 et de définir un cadre politique effectif pour prévenir les pénuries à long terme, permettre l’accès aux médicaments pour les patients, réduire les délais, et garantir la compétitivité et l’innovation;

149.

met en évidence le véritable rôle de la pharmacie communautaire et reconnaît sa précieuse contribution pendant la pandémie en fournissant de manière continue un service essentiel et de qualité; souligne que les pharmaciens constituent une source d’informations indépendante, fiable et responsable; suggère un rôle plus actif des pharmaciens dans les activités de pharmacovigilance pour valoriser et assurer l’efficacité des médicaments et invite les États membres à les inclure dans leurs programmes de soins de santé, d’assistance sociale et de recherche; demande une meilleure reconnaissance des pharmacies qui interviennent dans le milieu rural en fixant la population et en veillant au bien-être des citoyens;

Médicaments durables et respectueux de l’environnement

150.

souligne qu’il est nécessaire que l’industrie pharmaceutique soit respectueuse de l’environnement et neutre pour le climat tout au long du cycle de vie des médicaments, tout en assurant l’accès des patients à des traitements pharmaceutiques sûrs et effectifs; invite la Commission à renforcer les inspections et les audits tout au long de la chaîne de production, notamment en dehors de l’Union; invite instamment la Commission à garantir des normes de qualité en matière de durabilité environnementale pour les principes pharmaceutiques actifs importés de pays tiers; invite la Commission à remédier au problème des déchets pharmaceutiques ménagers en adoptant des mesures visant à réduire les emballages et la taille des conteneurs, afin de s’assurer qu’ils ne sont pas plus importants que nécessaire, tout en assurant une manipulation pratique et sûre pour les patients ou les consommateurs à mobilité réduite, et à adapter les prescriptions médicales aux besoins thérapeutiques réels; encourage la Commission à examiner le potentiel des notices électroniques en tant que mesure complémentaire aux outils d’information papiers actuels pour réduire l’utilisation du papier dans les emballages tout en garantissant l’égalité d’accès aux informations importantes; prend acte des mesures déjà prises par l’industrie pharmaceutique comme, par exemple, l’initiative Eco-Pharmaco-Stewardship;

151.

estime que le pacte vert pour l’Europe offre une occasion majeure d’encourager les producteurs pharmaceutiques à participer au plan pour une relance verte en produisant dans le respect des normes environnementales et écologiques;

152.

souligne que les déchets pharmaceutiques devraient être traités en tenant compte des objectifs de l’économie circulaire; estime que l’industrie pharmaceutique devrait avoir les mêmes exigences et normes en matière d’emballage et de gestion des déchets que les autres secteurs; invite la Commission à créer un cadre uniforme pour les emballages qui tienne compte de la convivialité et des caractéristiques de l’industrie;

153.

invite la Commission à élaborer des orientations claires sur le rôle de la politique des marchés publics dans la promotion de produits pharmaceutiques plus écologiques;

154.

invite la Commission à répondre aux demandes du Parlement dans sa résolution du 17 septembre 2020 sur une approche stratégique des produits pharmaceutiques dans l’environnement (22), et notamment qu’elle révise la législation pharmaceutique afin de renforcer les exigences en matière d’évaluation des risques environnementaux et les conditions d’autorisation et d’utilisation des médicaments, à condition que les autorisations de mise sur le marché ne soient pas retardées ou refusées uniquement en raison d’incidences environnementales négatives; invite également la Commission à accélérer la procédure de rattrapage pour les évaluations des risques environnementaux des médicaments à usage humain autorisés avant 2006 lorsqu’elles ne sont pas disponibles;

155.

rappelle que des informations telles que l’incidence des produits pharmaceutiques sur l’eau, le comportement environnemental et la dégradabilité jouent un rôle essentiel dans la gestion des risques et que ce type d’information devrait être transparent et mis à la disposition de toutes les parties prenantes concernées; se félicite des efforts déployés par la Commission pour résoudre le problème des médicaments dans l’environnement; souligne le besoin de poursuivre et d’augmenter ces efforts, notamment en ce qui concerne les investissements dans les technologies qui fournissent des solutions plus effectives pour le retrait des médicaments des eaux usées, l’évaluation de l’incidence environnementale des médicaments vétérinaires, le développement d’un contrôle continu et le partage de données relatives aux grandes sources potentielles de ce type de pollution;

156.

insiste pour que la stratégie pharmaceutique pour l’Europe tienne compte des objectifs du plan d’action «Vers une pollution zéro dans l’air, l’eau et les sols»;

157.

soutient la mise en œuvre du principe du «pollueur-payeur» pour accroître la responsabilité de l’industrie pharmaceutique pour la pollution qu’elle pourrait générer;

158.

invite les États membres et la Commission à soutenir la recherche, le développement et l’innovation dans le domaine des produits pharmaceutiques qui sont tout aussi effectifs pour les patients et intrinsèquement moins nocifs pour l’environnement;

159.

souligne l’importance d’investir dans la mise au point d’autres et nouvelles méthodologies non animales pour le développement de médicaments, sans diminuer le niveau de protection de la santé humaine et sans nuire à l’innovation dans le domaine des produits pharmaceutiques;

L’Union est leader mondial en matière de soins de santé

160.

invite la Commission à faciliter davantage l’accès aux marchés mondiaux pour l’industrie pharmaceutique de l’Union, notamment les PME, grâce à des conditions de concurrence équitables et à un cadre réglementaire robuste et clair encourageant les normes les plus élevées en matière de qualité et de sécurité au niveau international, facilitant les accords commerciaux qui valorisent la compétitivité fondée sur l’innovation, afin de faire du secteur pharmaceutique un pilier stratégique de l’Union; invite la Commission à veiller à ce que les accords commerciaux contribuent à améliorer l’accès à des médicaments sûrs, effectifs et abordables dans l’Union et dans les pays tiers; souligne l’importance de supprimer les barrières commerciales et non tarifaires dans les pays tiers, ainsi que de garantir un accès équitable aux marchés internationaux pour les entreprises opérant dans l’Union;

161.

invite la Commission à faciliter les accords entre l’EMA et les agences de régulation de pays tiers sur la prévention des situations d’urgence et la coordination des réponses à ces dernières, dans le plein respect des normes les plus élevées de l’Union en matière de protection des données à caractère personnel; encourage la Commission à collaborer avec les membres de l’Organisation mondiale du commerce afin de faciliter le commerce des produits de santé, d’accroître la résilience des chaînes d’approvisionnement mondiales grâce à un accès stable aux matières premières et de contribuer à une réaction effective en cas d’urgence sanitaire;

162.

réaffirme son engagement à continuer de collaborer avec la Commission et l’Organisation mondiale de la santé afin de normaliser des cadres réglementaires sûrs, effectifs et durables pour les médicaments, ainsi que d’améliorer l’accessibilité et le caractère abordable des médicaments au niveau mondial;

Brevets et accord sur les ADPIC

163.

note que la protection par brevet est une incitation essentielle pour les entreprises à investir dans l’innovation et à fabriquer de nouveaux médicaments; relève dans le même temps que les brevets produisent un effet d’exclusion qui peut limiter l’offre sur le marché ainsi que l’accès aux médicaments et aux produits pharmaceutiques; souligne qu’il convient de trouver un équilibre entre l’incitation à l’innovation par l’effet d’exclusion du brevet, l’accès garanti aux médicaments et la protection de la santé publique; rappelle qu’une entreprise qui commercialise un médicament peut bénéficier de l’exclusivité des données pendant huit ans à compter de la délivrance de la première autorisation de mise sur le marché, conformément à l’article 14, paragraphe 11, du règlement (CE) no 726/2004; invite la Commission à proposer une révision de ce règlement afin de permettre l’autorisation temporaire de l’octroi de licences obligatoires en cas de crise sanitaire pour permettre la production de versions génériques de médicaments vitaux; rappelle que cette mesure, qui compte parmi les mesures de flexibilité aménagées dans le système de protection des brevets au regard de la santé publique, figure déjà dans l’accord sur les ADPIC de l’OMC, tel que réaffirmé par la déclaration de Doha de 2001; invite la Commission à faire en sorte que la mise en œuvre des accords de libre-échange de l’Union n’empêche pas de recourir aux mesures de flexibilité prévues par l’accord sur les ADPIC, et à formuler des orientations à l’intention des États membres afin d’encourager la concession de licences volontaires plutôt que l’octroi, d’emblée, de licences obligatoires; souligne que les accords de libre-échange ne devraient pas se concentrer exclusivement sur la mise en application des normes en matière de propriété intellectuelle dans les pays tiers, mais qu’ils devraient tenir compte de l’incidence sur les médicaments génériques et biosimilaires dans l’Union et dans les pays tiers, et veiller à la coordination des normes réglementaires;

o

o o

164.

charge son président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

(1)  JO C 263 du 25.7.2018, p. 4.

(2)  JO C 433 du 23.12.2019, p. 153.

(3)  JO C 270 du 7.7.2021, p. 2.

(4)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0205.

(5)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0228.

(6)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0226.

(7)  JO L 18 du 22.1.2000, p. 1.

(8)  JO L 311 du 28.11.2001, p. 67.

(9)  JO L 136 du 30.4.2004, p. 1.

(10)  JO L 378 du 27.12.2006, p. 1.

(11)  JO L 276 du 20.10.2010, p. 33.

(12)  JO L 158 du 27.5.2014, p. 1.

(13)  JO L 153 du 11.6.2019, p. 1.

(14)  JO L 107 du 26.3.2021, p. 1.

(15)  JO L 170 du 12.5.2021, p. 1.

(16)  Proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil du 11 novembre 2020 relatif à un rôle renforcé de l’Agence européenne des médicaments dans la préparation aux crises et la gestion de celles-ci en ce qui concerne les médicaments et les dispositifs médicaux (COM(2020)0725); proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil du 11 novembre 2020 modifiant le règlement (CE) no 851/2004 instituant un Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (COM(2020)0726); proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil du 11 novembre 2020 concernant les menaces transfrontières graves pour la santé et abrogeant la décision no 1082/2013/UE (COM(2020)0727).

(17)  JO C 450 du 28.12.2020, p. 1.

(18)  Directive 2014/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics et abrogeant la directive 2004/18/CE (JO L 94 du 28.3.2014, p. 65).

(19)  Règlement (UE) no 536/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 relatif aux essais cliniques de médicaments à usage humain et abrogeant la directive 2001/20/CE (JO L 158 du 27.5.2014, p. 1).

(20)  Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données, et abrogeant la directive 95/46/CE (JO L 119 du 4.5.2016, p. 1).

(21)  Règlement (UE) 2018/1725 du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2018 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel par les institutions, organes et organismes de l’Union et à la libre circulation de ces données, et abrogeant le règlement (CE) no 45/2001 et la décision no 1247/2002/CE (JO L 295 du 21.11.2018, p. 39).

(22)  JO C 385 du 22.9.2021, p. 59.


Jeudi 25 novembre 2021

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/69


P9_TA(2021)0472

Politique et législation en matière de migration légale

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 contenant des recommandations à la Commission sur la politique et la législation en matière de migration légale (2020/2255(INL))

(2022/C 224/06)

Le Parlement européen,

vu l’article 225 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 3, paragraphe 2, du traité sur l’Union européenne,

vu l’article 79 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et notamment son article 45,

vu le socle européen des droits sociaux, et en particulier ses principes 5, 10, 12 et 16,

vu la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et notamment l’article 2 de son protocole no 4,

vu l’acquis de l’Union en matière de migration légale qui s’est constitué entre 2003 et 2021 et qui réglemente les conditions d’entrée et de séjour ainsi que les droits des ressortissants de pays tiers travaillant au sein de l’Union, comprenant:

la directive (UE) 2021/1883 du Parlement européen et du Conseil du 20 octobre 2021 établissant les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers aux fins d’un emploi hautement qualifié, et abrogeant la directive 2009/50/CE du Conseil (1),

la directive (UE) 2016/801 du Parlement européen et du Conseil du 11 mai 2016 relative aux conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers à des fins de recherche, d’études, de formation, de volontariat et de programmes d’échange d’élèves ou de projets éducatifs et de travail au pair (2),

la directive 2014/36/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 établissant les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers aux fins d’un emploi en tant que travailleur saisonnier (3),

la directive 2014/66/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 établissant les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants de pays tiers dans le cadre d’un transfert temporaire intragroupe (4),

la directive 2011/98/UE du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2011 établissant une procédure de demande unique en vue de la délivrance d’un permis unique autorisant les ressortissants de pays tiers à résider et à travailler sur le territoire d’un État membre et établissant un socle commun de droits pour les travailleurs issus de pays tiers qui résident légalement dans un État membre (5),

la directive 2009/52/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2009 prévoyant des normes minimales concernant les sanctions et les mesures à l’encontre des employeurs de ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier (6),

la directive 2003/109/CE du Conseil, du 25 novembre 2003, sur le statut de résident longue durée en faveur des ressortissants de pays tiers (7),

la directive 2003/86/CE du Conseil du 22 septembre 2003 relative au droit au regroupement familial (8),

vu la directive 2011/95/UE du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2011 concernant les normes relatives aux conditions que doivent remplir les ressortissants des pays tiers ou les apatrides pour pouvoir bénéficier d’une protection internationale, à un statut uniforme pour les réfugiés ou les personnes pouvant bénéficier de la protection subsidiaire, et au contenu de cette protection (9),

vu le règlement (UE) 2016/589 du Parlement européen et du Conseil du 13 avril 2016 relatif à un réseau européen des services de l’emploi (EURES), à l’accès des travailleurs aux services de mobilité et à la poursuite de l’intégration des marchés du travail, et modifiant les règlements (UE) no 492/2011 et (UE) no 1296/2013 (10),

vu le règlement (UE) 2019/1149 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 instituant l’Autorité européenne du travail, modifiant les règlements (CE) no 883/2004, (UE) no 492/2011 et (UE) 2016/589, et abrogeant la décision (UE) 2016/344 (11),

vu les conclusions du Conseil européen du 24 juin 2021 sur la COVID-19 et les migrations, et notamment le point 12,

vu le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de l’Union européenne,

vu le document de travail des services de la Commission du 29 mars 2019 intitulé «Fitness Check on EU Legislation on legal migration» (bilan de qualité de la législation de l’UE relative à la migration régulière, ci-après dénommé «bilan de qualité»),

vu la communication de la Commission du 13 mai 2015 intitulée «Un agenda européen en matière de migration»,

vu la communication de la Commission du 24 novembre 2020 intitulée «Plan d’action en faveur de l’intégration et de l’inclusion pour la période 2021-2027»,

vu la communication de la Commission du 6 avril 2016 intitulée «Vers une réforme du régime d’asile européen commun et une amélioration des voies d’entrée légale en Europe»,

vu la communication de la Commission du 12 septembre 2018 intitulée «Développer les voies d’entrée légales en Europe: un volet indispensable pour une politique migratoire équilibrée et globale»,

vu la communication de la Commission du 23 septembre 2020 sur un nouveau pacte sur la migration et l’asile,

vu le plan d’action et la déclaration politique adoptés lors du sommet Union européenne-Afrique sur la migration, qui s’est tenu à La Valette les 11 et 12 novembre 2015, et en particulier leurs parties respectives sur la migration légale et la mobilité,

vu le communiqué de presse de la Commission du 11 juin 2021 intitulée «Partenariats destinés à attirer les talents: la Commission lance une nouvelle initiative pour remédier aux pénuries de compétences dans l’UE et améliorer la coopération en matière de migration avec les pays partenaires»,

vu l’étude du Centre commun de recherche de la Commission du 23 avril 2020 intitulée «Immigrant key workers: Their contribution to Europe’s COVID-19 response» (Travailleurs migrants pivots: leur contribution à la réponse de l’Europe face à la COVID-19) et le rapport technique du Centre commun de recherche de la Commission du 19 mai 2020 intitulé «A vulnerable workforce: Migrant workers in the COVID-19 pandemic» (Une main-d’œuvre vulnérable: les travailleurs migrants face à la pandémie de COVID-19),

vu sa résolution du 12 avril 2016 sur la situation en Méditerranée et sur la nécessité d’une approche globale de la question des migrations de la part de l’Union européenne (12),

vu sa résolution du 19 juin 2020 sur la protection des travailleurs transfrontières et saisonniers dans l’Union dans le contexte de la crise de la COVID-19 (13),

vu sa résolution du 20 mai 2021 sur de nouvelles voies pour une migration économique légale, sur la base d’un rapport d’initiative de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (14),

vu l’étude du département thématique des droits des citoyens et des affaires constitutionnelles de sa direction générale des politiques internes de septembre 2015 intitulée «Explorer de nouvelles voies pour la législation en matière de migration économique vers l’Union européenne»,

vu l’étude du département thématique des droits des citoyens et des affaires constitutionnelles de sa direction générale des politiques internes d’octobre 2015 intitulée «La coopération de l’Union européenne avec des pays tiers dans le domaine de la migration»,

vu l’étude du service de recherche du Parlement européen de mars 2019 intitulée «The cost of non-Europe in the area of legal migration» (Le coût de la non-Europe dans le domaine de la migration légale),

vu l’étudedu service de recherche du Parlement européen de septembre 2021 intitulée «Legal migration policy and law — European added value assessment» (Politique et législation de l’Union en matière de migration légale — Évaluation de la valeur ajoutée européenne),

vu les études du réseau européen des migrations,

vu la déclaration universelle des droits de l’homme, et notamment son article 13,

vu le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières du 19 décembre 2018,

vu les normes internationales du travail relatives aux migrations de main-d’œuvre, adoptées par la Conférence internationale du travail de l’Organisation internationale du travail,

vu la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 1990,

vu les études de l’Organisation de coopération et de développement économiques sur la migration légale,

vu les travaux et les rapports du rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des migrants,

vu l’étude du Centre pour le développement mondial du 15 juillet 2019 intitulée «Maximising the Shared Benefits of Legal Migration Pathways: Lessons from Germany’s Skills Partnerships» (Maximiser les avantages mutuels des voies de migration légale: enseignements tirés des partenariats en matière de compétences allemands),

vu le rapport de l’Organisation internationale pour les migrations du 20 octobre intitulé «Rapport sur la migration en Afrique: Remettre en question le récit»,

vu l’étude du service de recherche du Parlement européen d’août 2021 intitulée «The European Commission’s New Pact on Migration and Asylum — Horizontal substitute impact assessment» (Le nouveau pacte de la Commission européenne sur la migration et l’asile — Analyse d’impact de substitution horizontale),

vu les articles 47 et 54 de son règlement intérieur,

vu l’avis de la commission du développement,

vu le rapport de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (A9-0314/2021),

A.

considérant qu’il est aussi important de mettre en œuvre de manière appropriée les actes juridiques existants en matière de migration de main-d’œuvre que d’en proposer de nouveaux;

B.

considérant qu’aux termes de l’article 79, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, «l’Union développe une politique commune de l’immigration visant à assurer, à tous les stades, une gestion efficace des flux migratoires, un traitement équitable des ressortissants de pays tiers en séjour régulier dans les États membres, ainsi qu’une prévention de l’immigration clandestine et de la traite des êtres humains et une lutte renforcée contre celles-ci»;

C.

considérant que l’Union figure au premier rang des investisseurs pour développer le capital humain dans les pays voisins;

D.

considérant que la création de voies d’entrée légales supplémentaires à l’échelle de l’Union pourrait contribuer à doter les États membres d’un instrument pour faire convenablement face à aux enjeux démographiques de demain, répondre aux besoins des marchés du travail qui ne peuvent être satisfaits par la main-d’œuvre nationale et améliorer l’adéquation des compétences sur lesdits marchés;

E.

considérant qu’en 2020, 23 millions de ressortissants de pays tiers résidaient légalement dans les États membres de l’Union, soit environ 5,1 % de la population totale de l’Union (15);

F.

considérant que le faible taux de délivrance des permis de séjour de longue durée indique qu’il est peut-être nécessaire de les rendre plus attractifs en révisant éventuellement la directive 2003/109/CE afin de clarifier les avantages de détenir un permis de séjour de longue durée — UE et de rapprocher les dispositifs législatifs nationaux;

G.

considérant que, selon le rapport de la Commission sur les conséquences de l’évolution démographique, adopté le 17 juin 2020 (16), l’âge médian de la population de l’Union est aujourd’hui de 44 ans, qu’il augmente depuis plusieurs années et continuera à augmenter pendant au moins deux décennies encore;

H.

considérant que cette tendance signifie qu’au cours des prochaines décennies, l’Union sera confrontée à une part croissante de la population composée de personnes de 65 ans et plus, tandis que la part de la population en âge de travailler devrait diminuer au cours de la même période;

I.

considérant que le bilan de qualité montre que les règles actuelles de l’Union en matière de migration légale n’ont contribué que de manière limitée à attirer les compétences et les talents dont le marché du travail et l’économie de l’Union ont besoin et que le cadre juridique en vigueur est «fragmenté et présente un certain nombre de lacunes ainsi que des problèmes de mis en œuvre»;

J.

considérant que les principales conclusions du bilan de qualité mettent en évidence que des politiques efficaces en matière de migration légale sont essentielles à la gestion des flux migratoires;

K.

considérant que la commissaire Ylva Johansson a indiqué, à l’occasion du lancement du partenariat destiné à attirer les talents du 11 juin 2021, que remplacer la migration irrégulière par des voies d’entrée légales est l’objectif stratégique de la Commission (17);

L.

considérant que les mesures liées aux visas peuvent constituer une incitation positive en faveur du dialogue avec les pays tiers; que la pleine mise en œuvre du code des visas récemment révisé (18) et des efforts supplémentaires pour assouplir le régime des visas avec les pays tiers font partie intégrante d’une approche globale de la politique migratoire décrite dans le nouveau pacte sur la migration et l’asile; qu’un renforcement de la coopération et de l’échange d’informations contribuerait à détecter les abus en matière de visas;

M.

considérant que les cadres de partenariat entre les États membres et les pays tiers peuvent servir d’outil essentiel pour accélérer la reconnaissance mutuelle des compétences et des qualifications des travailleurs migrants en situation régulière;

N.

considérant que plusieurs États membres ont déjà noué des partenariats fructueux avec des pays tiers afin de créer une voie d’entrée légale pour les travailleurs migrants et de répondre aux besoins du marché du travail à plus petite échelle à la faveur de projets pilotes; que les partenariats destinés à attirer les talents devraient reposer sur les enseignements positifs tirés de ces projets;

O.

considérant que le partenariat européen renouvelé pour l’intégration avec les partenaires sociaux et économiques examine les possibilités d’étendre la coopération future dans le domaine de la migration de main-d’œuvre;

P.

considérant que l’inadéquation des compétences sur le marché du travail des États membres s’est révélée très coûteuse pour l’Union, en ceci que son économie a perdu 2 % de productivité par an d’après une étude du Comité économique et social européen menée en 2018 (19); que cette étude indique également que l’inadéquation intervient à tous les niveaux de qualification, des cuisiniers aux conducteurs de camions, en passant par les docteurs en médecine et les enseignants; qu’elle affirme que les dispositifs législatifs actuels sont insuffisants pour garantir que l’Union reste économiquement compétitive à court, moyen et long termes, et pour répondre à la demande des marchés du travail des États membres;

Q.

considérant qu’en 2017, quelque 3,1 millions de ressortissants de pays tiers étaient titulaires d’un permis de séjour de longue durée — UE contre environ 7,1 millions de ressortissants de pays tiers titulaires d’un permis de séjour de longue durée national (20);

R.

considérant que les deux principaux objectifs de la directive 2011/98/UE sont de faciliter les procédures de demande d’un permis unique de séjour et de travail et de garantir l’égalité de traitement; que l’évaluation de cette directive dans le cadre du bilan de qualité et le rapport sur sa mise en œuvre ont mis en évidence un certain nombre d’insuffisances en ce qui concerne la réalisation de ces objectifs; que dans le nouveau pacte sur la migration et l’asile, la Commission a annoncé plusieurs nouvelles initiatives, y compris une révision de ladite directive, afin de remédier à ces insuffisances;

S.

considérant que l’évolution technologique a transformé le monde du travail et a engendré une situation dans laquelle de nombreux salariés et indépendants de l’Union télétravaillent; que les travailleurs à distance se trouvent actuellement dans une zone juridique grise, car ils ne peuvent pas demander de permis de travail classique dans un État membre (21);

T.

considérant que plusieurs États membres ont lancé les «visas pour nomades numériques», dont l’objectif est de faciliter le séjour des télétravailleurs ou des télétravailleurs indépendants dans un État membre et de leur permettre de travailler (22);

U.

considérant que l’Union traverse une phase de reprise économique au lendemain de la pandémie; que des dispositifs législatifs améliorés en matière de migration de main d’œuvre légale constituent un facteur déterminant pour la reprise économique de l’Union;

V.

considérant que, selon une étude du Centre commun de recherche de la Commission du 23 avril 2020 intitulée «Immigrant key workers: Their contribution to Europe’s COVID-19 response» (Travailleurs migrants pivots: leur contribution à la réponse de l’Europe face à la COVID-19), une moyenne de 13 % de travailleurs essentiels pour la société sont des immigrants de l’Union, ce qui montre qu’ils ont joué un rôle capital dans la capacité de l’Union à faire face à la pandémie de COVID-19;

W.

considérant que le lien direct entre le droit de séjour des ressortissants de pays tiers en séjour régulier et leur employeur les expose potentiellement à une situation d’exploitation au travail; que des voix se sont élevées pour demander que ces types de permis soient progressivement supprimés et de permettre plutôt aux ressortissants de pays tiers en séjour régulier de changer d’employeur sans perdre leur permis de travail (23);

X.

considérant que la directive 2009/52/CE prévoit des sanctions et des mesures qui peuvent être prises à l’encontre des employeurs qui exploitent illégalement des travailleurs ressortissants de pays tiers; que les ressortissants de pays tiers qui sont entrés légalement dans l’Union peuvent également être exploités et devraient bénéficier du même niveau de protection;

Y.

considérant que l’autorité européenne du travail a renforcé ses capacités opérationnelles transfrontières pour soutenir et renforcer l’inspection et les autorités nationales du travail, ainsi que les partenaires sociaux, afin de favoriser la mobilité équitable de la main-d’œuvre et de combattre la fraude et les abus transfrontières;

1.

estime que, pour faire face aux défis démographiques de demain dans les États membres au vu des statistiques indiquant que la part de la population âgée de 65 ans ou plus devrait représenter environ un tiers de la population de l’Union d’ici à 2050 (24), ce qui entraînera des pénuries de main-d’œuvre notables à tous les niveaux de compétences (25), l’Union doit présenter de nouvelles voies pour une migration de main d’œuvre légale vers l’Union, tout en tenant compte que les marchés du travail des États membres sont différents et ne font pas face aux mêmes types de pénuries et de problèmes en matière de main-d’œuvre; est d’avis que ces nouvelles voies se révéleront incontournables pour accroître la compétitivité économique de l’Union et son influence dans le monde en tant que porte-drapeau de la démocratie, de l’état de droit, des droits de l’homme et du libre-échange des biens et des services, et en tant que chef de file de la lutte contre le changement climatique; fait observer que ces nouvelles voies devraient garantir des conditions de travail décentes et réduire l’exploitation des travailleurs issus pays tiers; relève en outre que, dans un scénario où les obstacles à la migration de main d’œuvre légale sont réduits et où la discrimination sur le marché du travail à l’encontre des travailleurs issus de pays tiers est plus faible, on estime qu’il pourrait en résulter des gains de PIB à long terme de l’ordre de 74 milliards d’euros par an dans l’Union (26); est préoccupé par les barrières élevées à la migration de main d’œuvre légale qui rendent l’Union moins attractive dans le contexte de la concurrence mondiale des travailleurs, quel que soit leur niveau de qualification; souligne que l’introduction de nouvelles possibilités légales permettant l’entrée de migrants sur le territoire de l’Union en vue d’y travailler pourraient générer jusqu’à 37,6 milliards d’euros en gains de PIB annuels (27);

2.

demande à la Commission de soumettre, d’ici le 31 janvier 2022, sur la base de l’article 79, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, notamment ses points a) et b), une proposition d’acte comportant un ensemble de propositions visant à faciliter et à promouvoir l’entrée et la mobilité dans l’Union de ressortissants de pays tiers qui migrent légalement et qui postulent à un emploi ou sont déjà titulaires d’un permis de travail, et qui, en alignant les dispositions de toutes les directives existantes en matière de migration légale, pourrait contribuer à réduire la bureaucratie, à favoriser l’harmonisation, à promouvoir les droits fondamentaux, tels que l’égalité de traitement, et à empêcher l’exploitation au travail, en suivant les recommandations figurant à l’annexe du présent rapport; fait observer qu’un nouvel acte destiné à soutenir la migration de main d’œuvre légale en provenance de pays tiers et une plus grande mobilité reste l’une des principales réponses à l’inadéquation actuelle entre l’offre et la demande de main-d’œuvre;

3.

estime que la création d’un réservoir de talents de l’Union pour les ressortissants de pays tiers qui souhaitent postuler à un emploi en vue d’une migration légale vers un État membre, ainsi que pour permettre aux employeurs établis dans l’Union de rechercher des travailleurs potentiels dans des pays tiers, serait un outil essentiel pour atteindre l’objectif de l’acte proposé et invite la Commission à inclure la création d’un tel réservoir de talents dans sa proposition; propose que la Commission inclue, dans le réservoir de talents, un réseau à distance de talents de l’Union qui permettrait aux ressortissants de pays tiers de travailler à distance dans un État membre autre que celui dans lequel ils résident et à la Commission et aux États membres de travailler ensemble afin de mieux comprendre les avantages et les inconvénients liés au recrutement à distance des talents que représentent des ressortissants de pays tiers, et de promouvoir un recrutement à distance équitable de talents internationaux; souligne que les États membres pourraient utiliser ce réseau à titre facultatif;

4.

soutient la déclaration de la Commission dans sa communication du 23 septembre 2020 sur un nouveau pacte sur la migration et l’asile concernant le renforcement d’une mobilité à court terme de bonne foi en complément des voies légales, en particulier à des fins de recherche ou d’études, afin d’améliorer la coopération en amont avec les pays tiers et demande à la Commission d’explorer davantage cette voie;

5.

demande à la Commission de tenir compte de l’article 15, paragraphe 1, de l’accord provisoire partiel du Parlement et du Conseil sur la refonte de la directive relative aux conditions d’accueil, ce qui réduirait l’incidence négative de l’inactivité forcée jusqu’à la finalisation de la procédure d’asile;

6.

se félicite de la directive (UE) 2021/1883 (la directive «carte bleue» révisée), mais la juge insuffisante, car les marchés du travail de l’Union ont également besoin de travailleurs peu et moyennement qualifiés, même si ces besoins diffèrent; relève que l’Union est déjà fortement tributaire de ceux-ci dans des secteurs essentiels, tels que l’agriculture et les soins de santé (28); demande dès lors à la Commission de se fixer comme priorité de prévoir dans sa proposition un régime d’admission ambitieux pour les travailleurs étrangers peu ou moyennement qualifiés en consultation avec les partenaires sociaux et la société civile, tout en prenant en considération les besoins des États membres; invite la Commission à prévoir la création d’un cadre pour la validation et la reconnaissance des compétences et des qualifications des ressortissants de pays tiers, y compris dans le domaine de la formation professionnelle, qui s’appuie sur des critères objectifs et uniformes, afin de faciliter leur intégration précoce sur le marché du travail; demande que le cadre pour la validation et la reconnaissance des compétences et des qualifications garantisse aux ressortissants de pays tiers un traitement équitable pendant la procédure de validation et de reconnaissance, permette des régimes et des procédures efficaces et facilite l’obtention simple et efficace d’informations; encourage la Commission à insister pour que les autorités nationales continuent de partager des informations et les meilleures pratiques; invite en outre la Commission à promouvoir par tous les moyens possibles, y compris au moyen de campagnes ciblées, la directive «carte bleue» révisée, y compris dans les start-up et dans le secteur des technologies de l’information, où les compétences sont reconnues équivalentes aux qualifications conformément à l’article 26, lu conjointement avec l’annexe I, de ladite directive; rappelle néanmoins que, selon l’article 79, paragraphe 5, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, ledit article «n’affecte pas le droit des États membres de fixer les volumes d’entrée des ressortissants de pays tiers, en provenance de pays tiers, sur leur territoire dans le but d’y rechercher un emploi salarié ou non salarié»;

7.

estime que l’Union a besoin d’attirer davantage de travailleurs indépendants et d’entrepreneurs et doit renforcer l’innovation, par exemple au moyen de programmes de mobilité pour les jeunes et pour les nomades; demande à la Commission, pour permettre à l’Union de maintenir sa position et sa compétitivité sur le marché mondial, de renforcer la souplesse, la robustesse, la stabilité et la croissance de son économie, tout en créant de nouvelles perspectives d’activité économique et d’emploi; invite la Commission à inclure dans sa proposition un régime d’admission à l’échelle de l’Union pour l’entrée et le séjour de travailleurs indépendants et d’entrepreneurs, fondé sur des critères objectifs et uniformes, en particulier pour ceux qui s’efforcent de créer des petites et moyennes entreprises et des start-up, ainsi que pour l’entrée et le séjour de ressortissants de pays tiers indépendants hautement mobiles, tels que les artistes et les professionnels de la culture; insiste sur le fait que les régimes proposés doivent inclure des mesures qui renforcent les droits fondamentaux et favorisent l’égalité de traitement pour les travailleurs issus de pays tiers; estime que la Commission devrait introduire un visa à entrées multiples de cinq ans permettant à cette catégorie de ressortissants de pays tiers d’entrer dans l’Union pendant une durée maximale de 90 jours par an;

8.

demande à la Commission de prévoir dans sa proposition un cadre pour les partenariats destinés à attirer les talents avec les pays tiers auxquels les États membres pourraient adhérer sur une base volontaire, adapté à la situation et dans l’intérêt tant des pays d’origine que des pays d’accueil concernés, qui comprenne des programmes de formation professionnelle fondés sur les compétences, notamment des tests d’aptitude, l’observation du lieu de travail et des simulations; demande à la Commission de veiller à ce que ce cadre permette au Parlement d’exercer pleinement sa fonction de contrôle et d’évaluation et à ce que la proposition prévoie des mécanismes appropriés pour éviter l’exploitation de la main-d’œuvre et garantir l’égalité de traitement; souligne que les partenariats destinés à attirer les talents peuvent s’inspirer des accords existants sur les compétences dans les États membres et que ces partenariats devraient être élaborés en concertation avec les organisations concernées tant dans les États membres que dans les pays tiers;

9.

soutient qu’il est essentiel de suivre une approche différente et équilibrée des relations entre l’Union et les pays tiers dans le domaine de la migration; demande à l’Union de s’efforcer de conclure des accords formels avec des pays partenaires sur la mobilité migratoire;

10.

se félicite de l’intention de la Commission de réexaminer la directive 2011/98/UE; relève qu’un des objectifs de cette directive est de simplifier et d’harmoniser les règles relatives aux permis actuellement applicables dans les États membres et à favoriser l’égalité de traitement, des objectifs qui n’ont été que partiellement atteints, puisqu’il y existe des différences dans la mise en œuvre de certaines de ses dispositions au sein de l’Union; estime en outre que la Commission devrait prendre les mesures qui s’imposent pour veiller, en premier lieu, à ce que les États membres mettent correctement en œuvre cette directive, en deuxième lieu, à ce qu’elle soit modifiée pour permettre l’introduction d’une demande de permis unique tant dans un État membre que dans un pays tiers et, en troisième lieu, dans l’optique de simplifier et d’harmoniser davantage les règles, que la procédure d’obtention d’un visa d’entrée soit clairement réglementée afin d’éviter que les demandeurs aient à présenter deux fois les documents nécessaires pour obtenir un permis unique, et de réduire la dépendance des travailleurs et les risques d’exploitation; souligne que l’introduction d’une demande dans un État membre ne devrait être possible que si le ressortissant d’un pays tiers est titulaire d’un titre de séjour au moment du dépôt de la demande; invite la Commission à inscrire ces modifications de la directive dans sa proposition;

11.

demande à la Commission de prévoir dans sa proposition la création d’un réseau transnational de services consultatifs, géré par la Commission, pour les travailleurs issus de pays tiers qui migrent légalement, où chaque État membre désignerait une autorité compétente pour traiter les demandes et coordonner les conseils et les informations fournis aux ressortissants de pays tiers qui postulent à un emploi dans l’Union ou sont déjà titulaires d’un titre de séjour; insiste pour que les autorités compétentes soient responsables du partage entre les États membres des informations sur les travailleurs ressortissants de pays tiers, servent de points de contact pour les travailleurs et les employeurs par rapport au réservoir de talents, et fournissent les informations pertinentes aux ressortissants de pays tiers intéressés par une migration légale vers l’Union pour y travailler; souligne que ces informations pourraient être transmises soit virtuellement, soit par l’intermédiaire d’organismes compétents présents dans des pays tiers, tels que les ambassades des États membres ou les délégations de l’Union; demande que les autorités compétentes se coordonnent étroitement entre elles, et aient une responsabilité à cet égard, en ce qui concerne les demandes déposées pour un permis unique de séjour et de travail conformément à la directive 2011/98/UE afin d’éviter les doublons et d’encourager les employeurs à envisager la possibilité de demander ce permis et de les soutenir dans leurs démarches; souligne la nécessité de faciliter la collecte de données, de statistiques et de preuves, ainsi que de partager les informations entre les États membres afin d’améliorer l’efficacité de l’acquis en matière de migration légale;

12.

invite la Commission à inclure dans sa proposition une modification de la directive 2014/36/UE afin d’accorder aux titulaires d’un permis de travail au titre de cette directive un délai de trois mois pour chercher un nouvel emploi après avoir quitté leur ancien employeur sans que leur permis de travail ne soit révoqué, ce qui leur permettrait de séjourner légalement dans l’État membre en question jusqu’à l’expiration de la durée de séjour autorisée, dans la limite de neuf mois, comme le prévoit ladite directive, pour autant qu’ils postulent à un emploi auprès d’un autre employeur pendant toute cette période; demande en outre à la Commission, afin d’éviter l’exploitation au travail, d’encourager les États membres à appliquer pleinement cette disposition, en dissociant ainsi les titres de séjour des employeurs et des emplois; invite la Commission à prévoir dans sa proposition une modification de ladite directive afin d’accorder aux États membres la possibilité de renouveler des permis de travail, à des fins de travail saisonnier, dans la limite de cinq années;

13.

invite la Commission à inscrire dans sa proposition une modification de la directive 2009/52/CE afin d’adapter son champ d’application pour y inclure les ressortissants de pays tiers en séjour régulier exploités qui travaillent dans l’Union dans des conditions qui nuisent à leur santé et à leur sécurité et qui portent atteinte leur dignité humaine, et à améliorer l’exécution des dispositions relatives à un traitement équitable, au moyen notamment de mécanismes de réclamations effectifs et accessibles et en offrant l’accès à la justice à tous les travailleurs en cas d’exploitation et d’autres infractions pénales;

14.

est d’avis que la directive 2003/109/CE, qui est actuellement sous-exploitée et n’offre pas un droit effectif à la mobilité au sein de l’Union, devrait être modifiée pour permettre aux ressortissants de pays tiers qui sont des résidents de longue durée d’un État membre de résider de manière permanente dans un autre État membre à compter du jour de la délivrance de leur permis à des conditions similaires à celles applicables aux citoyens de l’Union et pour réduire de cinq à trois ans le nombre d’années de résidence requis pour acquérir le statut de résident de longue durée — UE, et demande à la Commission de prévoir ces modifications dans le cadre de la prochaine révision de ladite directive; reconnaît que le séjour continu dans un État membre est l’un des aspects qui favorisent la bonne intégration d’une personne dans une communauté avant qu’elle ne décide de résider dans un autre État membre; invite la Commission à inclure ces modifications dans sa proposition;

15.

est d’avis qu’un financement suffisant est nécessaire pour les propositions énoncées dans le présent rapport et estime que les incidences financières de la proposition demandée devraient être couvertes par la dotation budgétaire pertinente de l’Union;

16.

charge son Président de transmettre la présente résolution ainsi que les recommandations figurant en annexe à la Commission et au Conseil ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO L 382 du 28.10.2021, p. 1.

(2)  JO L 132 du 21.5.2016, p. 21.

(3)  JO L 94 du 28.3.2014, p. 375.

(4)  JO L 157 du 27.5.2014, p. 1.

(5)  JO L 343 du 23.12.2011, p. 1.

(6)  JO L 168 du 30.6.2009, p. 24.

(7)  JO L 16 du 23.1.2004, p. 44.

(8)  JO L 251 du 3.10.2003, p. 12.

(9)  JO L 337 du 20.12.2011, p. 9.

(10)  JO L 107 du 22.4.2016, p. 1.

(11)  JO L 186 du 11.7.2019, p. 21.

(12)  JO C 58 du 15.2.2018, p. 9.

(13)  JO C 362 du 8.9.2021, p. 82.

(14)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0260.

(15)  https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/products-eurostat-news/-/ddn-20210325-2

(16)  https://ec.europa.eu/info/sites/default/files/demography_report_2020_n.pdf

(17)  https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_21_2921

(18)  Règlement (CE) no 810/2009 du Parlement européen et du Conseil du 13 juillet 2009 établissant un code communautaire des visas (code des visas) (JO L 243 du 15.9.2009, p. 1).

(19)  https://www.eesc.europa.eu/fr/news-media/press-releases/inadequation-des-competences-les-entreprises-de-lue-perdent-des-millions-et-ce-nest-quun-debut

(20)  https://ec.europa.eu/migrant-integration/librarydoc/report-on-the-implementation-of-directive-2003/109/ec-on-the-status-of-long-term-foreign-residents?lang=fr

(21)  https://www.etiasvisa.com/etias-news/digital-nomad-visas-eu-countries

(22)  Ibid.

(23)  https://picum.org/wp-content/uploads/2021/03/Designing-labour-migration-policies-to-promote-decent-work-FR.pdf

(24)  «Ageing Europe — looking at the lives of older people in the EU», édition 2020.

(25)  https://www.eesc.europa.eu/fr/news-media/press-releases/inadequation-des-competences-les-entreprises-de-lue-perdent-des-millions-et-ce-nest-quun-debut

(26)  Navarra, C. and Fernandes M., Legal migration policy and law - European Added Value Assessment - Service de recherche du Parlement européen, 2021, avec annexes I et II.

(27)  Ibid.

(28)  https://knowledge4policy.ec.europa.eu/publication/immigrant-key-workers-their-contribution-europes-covid-19-response_en


ANNEXE À LA RÉSOLUTION:

RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE CONTENU DE LA PROPOSITION DEMANDÉE

Recommandation 1 (sur la création d’un réservoir de talents de l’UE pour les ressortissants de pays tiers qui migrent légalement)

Le Parlement européen estime que l’acte législatif à adopter devrait créer un réservoir de talents de l’UE et une plateforme de mise en adéquation pour les ressortissants de pays tiers qui souhaitent postuler à un emploi dans un État membre et y migrer légalement, ainsi que pour les employeurs établis dans l’Union qui recherchent des travailleurs potentiels dans les pays tiers, et devrait faciliter l’accès au territoire et la libre circulation des travailleurs issus de pays tiers. Faire coïncider l’offre et la demande d’emplois grâce au réservoir de talents de l’UE devrait être une démarche facultative. Le Parlement européen estime qu’un tel réservoir de talents de l’UE devrait créer des synergies avec le cadre existant et que l’acte législatif devrait par conséquent modifier le règlement (UE) 2016/589 afin d’élargir le champ d’application actuel du portail EURES, établi par ledit règlement.

Le réservoir de talents de l’UE, tel qu’établi par l’acte législatif, devrait permettre aux ressortissants de pays tiers d’exprimer leur intérêt pour un emploi et de postuler à un emploi, tout en permettant aussi aux employeurs de rechercher des travailleurs potentiels. Les ressortissants de pays tiers devraient pouvoir postuler à un emploi en cas de pénuries sur les marchés du travail des États membres, après avoir suivi une procédure de candidature et d’examen préalable transparente et non discriminatoire, facilitée par l’Union. Le réservoir de talents de l’UE serait un outil facultatif que les États membres pourraient utiliser pour répondre aux besoins et aux pénuries sur les marchés du travail des États membres qui ne peuvent être satisfaits par la main-d’œuvre nationale. Le réservoir de talents de l’UE devrait être complété par une coordination accrue entre les autorités nationales participantes, avec la participation des services publics de l’emploi et des collectivités locales, et il devrait tenir compte des spécificités nationales et des différentes exigences des marchés du travail nationaux. La promotion du réservoir de talents de l’UE et son utilisation pourraient être améliorées par la diffusion d’informations ciblées mettant en avant le réservoir de talents de l’UE et la plateforme de mise en adéquation dans les pays tiers et les États membres participants. Dans cet esprit, le réseau transnational de services consultatifs à l’échelle de l’Union, visé dans la recommandation 6, devrait faciliter le fonctionnement du réservoir de talents de l’UE et servir de point de contact pour le réservoir de talents de l’UE dans les États membres. L’utilisation de ce réseau, fondée sur l’harmonisation des applications, contribuerait à réduire les démarches administratives au niveau des États membres. Il serait souhaitable d’intégrer au réservoir de talents de l’UE un réseau de talents de l’UE à distance afin de permettre aux ressortissants de pays tiers de travailler à distance dans un État membre autre que celui dans lequel ils résident, et ces travailleurs à distance devraient bénéficier de l’égalité de traitement.

Recommandation 2 (sur un régime d’admission pour les travailleurs de pays tiers peu ou moyennement qualifiés)

Face aux enjeux démographiques et à la course mondiale aux talents, de nombreux États membres doivent d’urgence améliorer leur attractivité et élaborer des régimes d’admission destinés à tous les travailleurs étrangers qualifiés et pas uniquement à ceux qui sont hautement qualifiés. Grâce au remplacement de la directive 2009/50/CE du Conseil par la directive (UE) 2021/1883 (la directive «carte bleue» révisée), l’Union a pris des mesures importantes pour atteindre l’objectif d’attirer des travailleurs étrangers hautement qualifiés. Il est également indispensable d’atteindre le même objectif en ce qui concerne les travailleurs de pays tiers considérés comme faiblement ou moyennement qualifiés afin de pourvoir les postes vacants et de mieux répondre aux différents besoins des marchés du travail des États membres, tels qu’ils sont déterminés par les États membres eux-mêmes, et d’être cohérent dans l’application des valeurs de l’Union. La compétitivité économique de l’Union s’en verra encore renforcée.

Afin de répondre à cette problématique, le Parlement européen invite la Commission à inclure, dans l’acte législatif à adopter, des dispositions établissant un régime d’admission assorti de conditions d’entrée et de séjour pour les travailleurs issus de pays tiers peu ou moyennement qualifiés. Ce régime devrait garantir une égalité de traitement conformément à l’acquis de l’Union en matière de migration de main-d’œuvre et prévoir la création d’un cadre permettant aux travailleurs issus de pays tiers de voir leurs compétences et leurs qualifications dûment reconnues et validées pour être utilisées sur les marchés du travail des États membres. Dans l’optique d’éviter tout abus de travailleurs issus de pays tiers et de veiller à ce qu’ils soient traités sur un pied d’égalité lorsqu’ils travaillent ou postulent pour un emploi dans l’Union, le Parlement européen, tout en insistant sur la bonne mise en œuvre de la directive 2009/52/CE et de ses mécanismes de contrôle, demande, comme indiqué dans la recommandation 8, que la directive soit modifiée de manière à inclure dans son champ d’application les travailleurs issus de pays tiers en séjour régulier .En outre, le Parlement européen demande que les États membres mettent correctement en œuvre le cadre juridique existant concerné sur la question de la migration de main-d’œuvre légale.

Recommandation 3 (sur un régime d’admission pour les entrepreneurs et les travailleurs indépendants)

En règle générale, les permis de travail sont délivrés dans l’État membre où le ressortissant d’un pays tiers dispose déjà d’une offre d’emploi. Toutefois, le Parlement européen estime que la base de la délivrance des permis de travail pourrait être améliorée et développée davantage. Dans le même ordre d’idées, la Commission a déclaré que son objectif est d’encourager un plus grand nombre de personnes à devenir entrepreneurs, améliorant ainsi l’innovation, la créativité et les performances économiques de l’Union (1). Les ressortissants de pays tiers qui travaillent comme indépendants ou comme entrepreneurs peuvent avoir l’impression que l’environnement de leur pays d’origine n’est pas propice à leur start-up ou à leur activité d’entrepreneur. Grâce à un régime d’admission à l’échelle de l’Union, ces ressortissants de pays tiers pourraient avoir la possibilité de migrer légalement vers l’Union et de s’y établir avec leur entreprise. L’action au niveau de l’Union devrait viser à mettre en place un environnement favorable à l’entrepreneuriat, y compris pour les ressortissants de pays tiers, et à établir des normes communes élevées en ce qui concerne les droits fondamentaux des entrepreneurs et des travailleurs indépendants.

À cette fin, le Parlement européen estime que l’acte législatif qui à adopter devrait comporter un régime d’admission assorti de conditions d’entrée et de séjour pour les indépendants et les entrepreneurs, en particulier pour les ressortissants de pays tiers qui créent des petites et moyennes entreprises et des start-up, et que ce régime d’admission devrait offrir des garanties solides, l’égalité de traitement et la protection des droits fondamentaux. En l’absence de définitions uniformes applicables à toute l’Union du «travailleur indépendant» et de l’«entrepreneur», chaque État membre devrait continuer de définir ces statuts conformément à ses traditions juridiques et à sa jurisprudence nationales.

Recommandation 4 (sur la préparation d’un cadre pour les partenariats destinés à attirer les talents entre les États membres et les pays tiers)

Le Parlement européen invite la Commission à mettre au point un cadre sur mesure pour les partenariats destinés à attirer les talents, auxquels les États membres peuvent participer volontairement, et à intégrer cet élément dans l’acte législatif à adopter. Ces partenariats destinés à attirer les talents devraient être ouverts aux travailleurs issus de pays tiers, quel que soit leur niveau de qualification, ainsi qu’aux étudiants et aux diplômés, et constitueraient un outil efficace permettant aux États membres de concilier les compétences des travailleurs issus de pays tiers avec les exigences des marchés du travail des États membres que la main-d’œuvre nationale ne peut satisfaire. L’objectif de ces partenariats destinés à attirer les talents est d’ajouter une autre voie légale comme option de mobilité pour les ressortissants de pays tiers qui souhaitent migrer vers l’Union pour y travailler et de s’attaquer aux problèmes de pénuries et d’inadéquation sur les marchés du travail dans l’Union, résultant en un quadruple avantage pour l’Union, les pays tiers, les employeurs et les travailleurs migrants. La mise en œuvre concrète des partenariats destinés à attirer les talents reposerait sur une coopération étroite avec les autorités nationales, les institutions du marché du travail, les acteurs de la société civile et les partenaires sociaux. La Commission devrait veiller à ce que le Parlement européen soit en mesure d’examiner et d’évaluer régulièrement le fonctionnement des partenariats destinés à attirer les talents, ainsi que de proposer des recommandations pour améliorer le fonctionnement général du cadre des partenariats destinés à attirer les talents.

Une approche renforcée et plus globale permettrait la coopération avec les pays partenaires et contribuerait à stimuler une mobilité internationale mutuellement avantageuse. Il est important que les États membres et les pays tiers disposent des mêmes possibilités en vue de mettre en place des partenariats destinés à attirer les talents et soient en mesure de créer une procédure transparente et accessible pour les candidats. Ces partenariats destinés à attirer les talents devraient être inclusifs et instaurer une coopération étroite entre les institutions concernées, par exemple les ministères nationaux du travail et de l’éducation, les employeurs, les partenaires sociaux et les prestataires d’enseignement et de formation. Il importe que les États membres s’engagent résolument dans ces partenariats destinés à attirer les talents, que le secteur privé, en particulier les entreprises, les partenaires sociaux et les acteurs de la société civile concernés de l’Union soient associés et qu’il soit donné aux pays partenaires le sentiment qu’ils sont réellement parties prenantes.

Recommandation 5 (sur la simplification et l’amélioration de la directive 2011/98/UE)

Le Parlement européen est d’avis que les procédures relatives à la directive 2011/98/UE devraient être davantage harmonisées pour que ladite directive, en particulier ses dispositions en matière d’égalité de traitement, soit pleinement efficace et correctement mise en œuvre. Le Parlement européen considère donc que l’acte législatif à adopter devrait modifier ladite directive afin de permettre l’introduction d’une demande de permis unique à la fois dans un État membre et dans un pays tiers, en associant à la fois les États membres et les pays tiers pour l’échange d’informations et la coordination des demandes introduites, dans le strict respect des normes de l’Union en matière de protection des données. Toutefois, pour être en mesure d’introduire une demande de permis unique sur le territoire d’un État membre, le ressortissant d’un pays tiers doit disposer d’un titre de séjour en cours de validité au moment du dépôt de la demande. Le Parlement européen demande en outre une réglementation claire et une rationalisation de la procédure de demande de visa d’entrée afin d’éviter toute situation qui obligerait les demandeurs à présenter deux fois les documents nécessaires à l’obtention d’un permis unique. Le Parlement européen demande en outre à la Commission d’analyser et de réduire les exigences administratives et les dysfonctionnements dans les procédures de demande de permis qui empêchent la migration par voie légale d’apporter une réponse aux besoins réels du marché du travail. Enfin, le Parlement européen estime que l’acte législatif à adopter devrait introduire des changements en vue d’alléger les difficultés rencontrées par les ressortissants de pays tiers titulaires d’un permis de travail lorsqu’ils changent d’emploi, étant donné qu’ils sont actuellement trop dépendants de leur employeur et donc exposés à l’exploitation au travail.

Recommandation 6 (sur la création d’un réseau transnational de services consultatifs à l’échelle de l’Union pour les travailleurs qui migrent légalement)

Le Parlement européen estime que, pour améliorer les voies légales de migration de main-d’œuvre, une coopération et un dialogue systématiques entre les autorités des États membres et celles des pays tiers sont nécessaires. Pour atteindre cet objectif, le Parlement européen estime que l’acte législatif à adopter devrait mettre en place un réseau transnational de services consultatifs destinés aux travailleurs issus de pays tiers, géré par la Commission, au sein duquel chaque État membre désignerait une autorité compétente principale chargée de coordonner les conseils et les informations fournis aux ressortissants de pays tiers qui migrent légalement et postulent à un emploi dans l’Union. Le réseau transnational de services consultatifs devrait s’appuyer sur les réseaux et services existants et, si nécessaire, élargir la portée de ces réseaux et services. Les autorités de chaque État membre devraient également être chargées d’assurer une coordination étroite entre elles en ce qui concerne les demandes présentées en vue d’obtenir un permis unique de séjour et de travail dans l’Union conformément à la directive 2011/98/UE afin d’éviter les doublons. Le réseau transnational de services consultatifs devrait également tenir compte des spécificités nationales et des différentes exigences des marchés du travail nationaux.

En outre, chaque État membre devrait être chargé de demander aux employeurs des informations sur les travailleurs issus de pays tiers, dans le plein respect du droit de l’Union en matière de protection des données, afin de permettre aux travailleurs issus de pays tiers d’être en contact avec les autorités et les services de soutien compétents et de faciliter la protection des travailleurs issus de pays tiers et le renforcement de l’égalité de leurs droits et de leur traitement. De plus, l’acte législatif à adopter devrait veiller à ce que les employeurs fournissent des informations exactes en temps utile concernant leurs droits, les autorités compétentes et les services disponibles pour les travailleurs issus de pays tiers. Le réseau transnational de services consultatifs devrait faciliter le fonctionnement du réservoir de talents, comme indiqué dans la recommandation 1, et les organisations de la société civile concernées, y compris les communautés de la diaspora, devraient être consultées dans le cadre du développement du réseau transnational de services consultatifs.

Recommandation 7 (sur la modification de la directive 2014/36/UE afin de permettre aux travailleurs saisonniers de changer d’employeur)

Promouvoir la mobilité professionnelle des ressortissants de pays tiers en séjour régulier qui travaillent dans un État membre signifie également les protéger contre l’exploitation. De nombreux travailleurs issus de pays tiers, en particulier les travailleurs peu qualifiés, hésitent à quitter un employeur qui les exploite, car ils courent le risque de perdre leur permis de travail et leur droit de séjour dans l’Union. La situation désespérée de nombreux travailleurs employés dans différents secteurs dans toute l’Union, notamment dans la restauration, l’hôtellerie et le secteur du divertissement ainsi que dans le secteur des services à la personne, illustre actuellement ce phénomène (2). Les titulaires d’un permis de travail délivré en vertu de la directive 2014/36/UE sont, en particulier, exposés à l’exploitation, car ils ont souvent tendance à travailler dans des secteurs employant principalement des travailleurs peu qualifiés.

Par conséquent, le Parlement européen estime que l’acte législatif à adopter devrait modifier la directive 2014/36/UE afin d’accorder aux titulaires d’un permis de travail au titre de ladite directive un délai de trois mois pour chercher un nouvel emploi après avoir quitté leur ancien employeur, sans que leur permis de travail ne soit révoqué. Les titulaires d’un permis devraient être autorisés à résider dans l’Union jusqu’à l’expiration de la durée de séjour autorisée, dans la limite de neuf mois, comme le prévoit ladite directive. Le Parlement européen recommande à la Commission d’envisager, dans le même temps, d’autres modifications pertinentes de ladite directive afin de la mettre à jour et de l’aligner sur d’autres actes juridiques plus récents de l’Union qui portent sur la migration légale, notamment permettre l’introduction d’une demande sur le territoire d’un État membre, et de continuer à lutter contre l’exploitation au travail persistante des travailleurs saisonniers.

Recommandation 8 (sur la modification de la directive 2009/52/CE afin d’y inclure les ressortissants de pays tiers en séjour régulier et de prévenir l’exploitation au travail)

La directive 2009/52/CE comporte plusieurs outils qui peuvent être utilisés pour aider les ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier qui travaillent dans l’Union. Le fait qu’elle ne couvre que les travailleurs issus de pays tiers en séjour irrégulier constitue toutefois une lacune importante. Même si les travailleurs issus de pays tiers en séjour régulier bénéficient d’un niveau de protection plus élevé, principalement en vertu de leur droit légal de séjourner dans l’Union, mais aussi par d’autres moyens, ils sont eux aussi susceptibles d’être exploités et restent plus vulnérables que les citoyens de l’Union. Par conséquent, le Parlement européen estime qu’il est nécessaire de modifier la directive 2009/52/CE afin de faire appliquer une disposition horizontale renforçant l’accès effectif aux droits du travail et à des voies de recours effectives au moyen de mécanismes de plainte et de procédures juridiques, et de rendre ladite directive applicable à tous les ressortissants de pays tiers travaillant dans l’Union.

Recommandation 9 (sur la nécessité de réviser la directive 2003/109/CE)

Les titulaires d’un permis de séjour de longue durée — UE sont confrontés à un certain nombre d’obstacles dans l’exercice de leur droit de circuler et de séjourner dans d’autres États membres pour y travailler, y étudier ou pour d’autres raisons. En effet, les conditions de mobilité que les résidents de longue durée — UE doivent remplir dans de nombreux cas sont similaires aux conditions que d’autres ressortissants de pays tiers doivent remplir lors de la première demande en vue d’obtenir un permis de séjour de longue durée. En 2017, dans les 25 États membres liés par la directive 2003/109/CE, on comptait environ 3,1 millions de ressortissants de pays tiers titulaires d’un permis de séjour de longue durée — UE contre environ 7,1 millions de ressortissants de pays tiers titulaires d’un permis de séjour de longue durée national. On peut donc en conclure que les ressortissants de pays tiers font un usage limité du permis de séjour de longue durée — UE, ce qui signifie qu’un grand nombre d’entre eux ne bénéficient pas des avantages attachés au statut de l’Union, alors qu’ils y auraient droit. Le rapport sur la mise en œuvre de ladite directive souligne le fait que la plupart des États membres n’ont pas encouragé activement l’utilisation des permis de séjour de longue durée — UE et que, par conséquent, il n’existe pas de «conditions équitables» entre le régime législatif de l’Union et l’équivalent national (3).

Par conséquent, le Parlement européen estime que l’acte législatif à adopter devrait modifier la directive 2003/109/CE afin de permettre aux ressortissants de pays tiers qui sont des résidents de longue durée d’un État membre de résider de manière permanente dans un autre État membre à compter du jour de la délivrance de leur permis, dans des conditions similaires à celles applicables aux citoyens de l’Union. Le Parlement européen recommande à la Commission d’envisager, dans le même temps, d’autres modifications pertinentes de ladite directive afin de la mettre à jour et de l’aligner sur d’autres actes juridiques plus récents de l’Union qui portent sur les ressortissants de pays tiers en séjour régulier dans l’Union. Le Parlement européen demande à la Commission d’inclure, au minimum, dans sa proposition, une réduction du nombre d’années nécessaires à l’obtention d’un permis de séjour de longue durée — UE de cinq à trois ans, en particulier en vue de renforcer la mobilité, et la simplification et l’harmonisation des procédures. Grâce à ces modifications, la directive 2003/109/CE devrait faciliter la mobilité à l’intérieur de l’Union ainsi que la mobilité internationale à destination et en provenance de l’Union et de pays tiers. Enfin, le Parlement européen encourage la Commission à réaliser une étude sur le problème des taux de rotation des ressortissants de pays tiers au sein de l’Union afin de mieux comprendre les raisons qui les poussent à quitter un État membre au cours des trois premières années suivant leur arrivée.


(1)  https://ec.europa.eu/growth/smes/sme-strategy/start-up-procedures_fr

(2)  https://ec.europa.eu/home-affairs/minimum-standards-sanctions-and-measures-against-employers-illegally-staying-third-country_en

(3)  https://ec.europa.eu/migrant-integration/librarydoc/report-on-the-implementation-of-directive-2003/109/ec-on-the-status-of-long-term-foreign-residents


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/81


P9_TA(2021)0473

Introduction d’un passeport européen de sécurité sociale pour améliorer la mise en application numérique des droits de sécurité sociale et d’une mobilité équitable

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur l’introduction d’un passeport européen de sécurité sociale pour améliorer la mise en application numérique des droits de sécurité sociale et d’une mobilité équitable (2021/2620(RSP))

(2022/C 224/07)

Le Parlement européen,

vu l’article 3 du traité sur l’Union européenne,

vu l’article 153 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (traité FUE),

vu sa résolution du 14 janvier 2014 sur des inspections du travail efficaces à titre de stratégie pour l’amélioration des conditions de travail en Europe (1),

vu sa résolution du 19 janvier 2017 sur un socle européen des droits sociaux (2),

vu sa résolution du 17 décembre 2020 sur une Europe sociale forte pour des transitions justes (3),

vu sa résolution du 22 octobre 2020 sur l’emploi et les politiques sociales dans la zone euro en 2020 (4),

vu sa résolution du 20 janvier 2021 sur le renforcement du marché unique: l’avenir de la libre circulation des services (5),

vu sa résolution du 20 mai 2021 sur l’incidence de la réglementation de l’Union sur la libre circulation des travailleurs et des services, la mobilité de la main-d’œuvre au sein de l’Union, un instrument pour faire coïncider besoins du marché du travail et compétences (6),

vu sa résolution du 19 juin 2020 sur la protection européenne des travailleurs transfrontières et saisonniers dans le contexte de la crise de la COVID-19 (7),

vu la question E-001132/2021 du 25 février 2021 et la réponse écrite (8) qui lui a été apportée le 28 avril 2021 par le commissaire à l’emploi et aux droits sociaux au nom de la Commission,

vu la directive 2008/104/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux conditions de travail des travailleurs intérimaires (9),

vu le règlement (UE) 2019/1149 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 instituant l’Autorité européenne du travail (10),

vu le règlement (CE) no 883/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale (11),

vu le règlement (CE) no 987/2009 du Parlement européen et du Conseil du 16 septembre 2009 fixant les modalités d’application du règlement (CE) no 883/2004 portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale (12),

vu la directive 96/71/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 1996 concernant le détachement de travailleurs effectué dans le cadre d’une prestation de services (13),

vu la directive (UE) 2018/957 du Parlement européen et du Conseil du 28 juin 2018 modifiant la directive 96/71/CE concernant le détachement de travailleurs effectué dans le cadre d’une prestation de services (14),

vu la directive 2014/67/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 relative à l’exécution de la directive 96/71/CE concernant le détachement de travailleurs effectué dans le cadre d’une prestation de services et modifiant le règlement (UE) no 1024/2012 concernant la coopération administrative par l’intermédiaire du système d’information du marché intérieur («règlement IMI») (15),

vu la directive (UE) 2020/1057 du Parlement européen et du Conseil du 15 juillet 2020 établissant des règles spécifiques en ce qui concerne la directive 96/71/CE et la directive 2014/67/UE pour le détachement de conducteurs dans le secteur du transport routier et modifiant la directive 2006/22/CE quant aux exigences en matière de contrôle et le règlement (UE) no 1024/2012 (16),

vu le règlement (UE) 2020/1054 du Parlement européen et du Conseil du 15 juillet 2020 modifiant le règlement (CE) no 561/2006 en ce qui concerne les exigences minimales relatives aux durées maximales de conduite journalière et hebdomadaire et à la durée minimale des pauses et des temps de repos journalier et hebdomadaire, et le règlement (UE) no 165/2014 en ce qui concerne la localisation au moyen de tachygraphes (17),

vu le règlement (UE) 2020/1055 du Parlement européen et du Conseil du 15 juillet 2020 modifiant les règlements (CE) no 1071/2009, (CE) no 1072/2009 et (UE) no 1024/2012 en vue de les adapter aux évolutions du secteur du transport par route (18),

vu la directive (UE) 2019/1152 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 relative à des conditions de travail transparentes et prévisibles dans l’Union européenne (19),

vu l’arrêt de la CJUE dans l’affaire C-55/18, selon lequel les États membres doivent imposer aux employeurs l’obligation de mettre en place un système permettant de mesurer la durée du temps de travail journalier (20),

vu le socle européen des droits sociaux (SEDS) proclamé par le Conseil européen, le Parlement et la Commission en novembre 2017,

vu la proposition de la Commission du 3 juin 2021 relative à un règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 910/2014 en ce qui concerne l’établissement d’un cadre européen relatif à une identité numérique (COM(2021)0281), intitulée «Une identité électronique européenne fiable et sécurisée»,

vu la communication de la Commission du 30 mars 2020 sur les lignes directrices concernant l’exercice de la libre circulation des travailleurs lors de l’apparition d’un foyer de COVID-19,

vu la communication de la Commission du 16 juillet 2020 intitulée «Lignes directrices concernant les travailleurs saisonniers dans l’UE dans le contexte de la pandémie de COVID-19»,

vu la communication de la Commission du 4 mars 2021 intitulée «Plan d’action sur le socle européen des droits sociaux» (COM(2021)0102),

vu la question posée à la Commission sur l’introduction d’un passeport européen de sécurité sociale pour améliorer la mise en application numérique des droits de sécurité sociale et d’une mobilité équitable (O-000071/2021 — B9-0041/2021),

vu l’article 136, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

vu la proposition de résolution de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

A.

considérant que la mobilité des travailleurs au sein de l’UE a suivi une courbe ascendante ces dernières années; qu’en 2019, 17,9 millions de personnes de l’UE-28 ont déménagé dans un autre pays de l’Union; que, parmi ces personnes, 13 millions étaient en âge de travailler et que 78 % d’entre eux travaillaient; que l’on dénombrait 1,5 million de travailleurs transfrontières dans l’Union en 2019 (21); que les citoyens mobiles actifs représentaient 4,3 % de la main-d’œuvre totale dans les États membres de l’UE-28 en 2019; que, sur la base des données de 2017, la Commission estime que le travail non déclaré représente environ 11,6 % de l’ensemble de la main-d’œuvre du secteur privé de l’Union et 16,4 % de la valeur ajoutée brute (22); que 4,6 millions de formulaires A1 ont été délivrés à quelque 3,06 millions de travailleurs détachés dans l’Union en 2019; que les travailleurs détachés sont tenus d’être en possession d’un formulaire A1 dès lors qu’ils travaillent dans un autre État membre; que le formulaire A1 fournit des informations sur le système de sécurité sociale dont relève un travailleur; que les formulaires A1 ne fournissent pas d’informations actualisées en temps réel sur la couverture de sécurité sociale;

B.

considérant que, selon Eurofound, les épisodes de mobilité à l’intérieur de l’Union sont moins longs qu’avant, 50 % des de ce type de travailleurs ne restant que d’un à quatre ans dans le pays d’accueil; que trois personnes sur quatre retournent dans leur pays après leur période de travail (23), chiffre en augmentation (24); que les épisodes de mobilité deviennent plus courts et plus fréquents, et qu’il est par conséquent encore plus nécessaire que les travailleurs mobiles puissent suivre leurs cotisations de sécurité sociale et leurs droits à pension;

C.

considérant que l’article 48 du traité FUE dispose que le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire, adoptent, dans le domaine de la sécurité sociale, les mesures nécessaires à l’établissement de la libre circulation des travailleurs; que, à cette fin, ils doivent prendre des dispositions pour garantir les droits de sécurité sociale des travailleurs migrants salariés et indépendants et des personnes qui sont à leur charge; que l’article 153, paragraphe 1, du traité FUE confère à l’Union des compétences pour soutenir et compléter l’action des États membres dans le domaine de la sécurité sociale; que l’article 153, paragraphe 2, du traité FUE prévoit, dans le domaine de la sécurité sociale, qu’il appartient au Conseil de statuer conformément à une procédure législative spéciale, à l’unanimité, après consultation du Parlement, du Comité économique et social européen et du Comité des régions;

D.

considérant que les travailleurs et les citoyens mobiles contribuent à la richesse du tissu socio-économique des régions frontalières qui représentent 40 % du territoire de l’Union; qu’il est donc nécessaire d’assurer l’équité des conditions de concurrence et de mobilité en fournissant à ces personnes les outils propres à garantir la sécurité juridique, la protection de leurs droits et la couverture sociale; qu’il convient de ne pas imposer une charge administrative excessive aux entreprises, en particulier aux PME;

E.

considérant que le principe no 12 du socle européen des droits sociaux dispose que les travailleurs salariés et, dans des conditions comparables, indépendants, ont droit à une protection sociale correcte, quels que soient le type et la durée de la relation de travail;

F.

considérant que la concurrence déloyale fondée sur l’exploitation du travail, les formes frauduleuses de contrats et les pratiques telles que le dumping social perdurent dans tous les États membres et constituent un réel problème pour les entreprises, les travailleurs et les sociétés européennes; que certains types d’emploi contractuel semblent être plus particulièrement touchés par la fraude; que l’on manque de données fiables pour prendre la mesure du problème, tout particulièrement dans le contexte du détachement de travailleurs (25); que l’une des causes en est l’absence de contrôle et d’application efficace du droit de l’Union, notamment en ce qui concerne les principes d’égalité de traitement et d’égalité de rémunération pour un même travail dans un même lieu, qui ne peuvent être garantis si le principe de la traçabilité et de la portabilité des droits n’est pas respecté, situation qui doit être améliorée;

G.

considérant que la pandémie de COVID-19 a mis en lumière et aggravé les conditions de travail et de vie précaires de nombre de travailleurs mobiles et transfrontières dans l’Union; que la crise a fait ressortir la nécessité de mettre en place des systèmes de sécurité sociale fiables à même de garantir qu’aucune personne ne soit laissée pour compte du fait d’avoir exercé son droit de circuler librement; que, au début de la pandémie, les mesures prises par les États membres ont donné lieu, pour les travailleurs mobiles, à l’insécurité juridique s’agissant des règles applicables en matière de sécurité sociale, et que nombre de ces travailleurs ont dû se battre pour faire valoir à distance leurs droits à bénéficier de prestations de chômage; que la pandémie a mis en lumière les vulnérabilités particulières des travailleurs non déclarés et/ou saisonniers dépourvus de couverture sociale, et que l’utilisation abusive et frauduleuse des plans de sauvetage à court terme mis en place pour remédier aux conséquences de la pandémie de COVID-19 s’est traduite par une augmentation de la proportion de travail non déclaré et sous-déclaré, y compris de nouvelles formes de soutien au travail non déclaré (26);

H.

considérant que la numérisation est une occasion sans précédent de faciliter la mobilité tout en accélérant et en simplifiant le contrôle de la conformité avec le droit du travail de l’Union; qu’il n’existe pas de collecte systématique permettant d’acquérir des données fiables sur les travailleurs mobiles à l’échelle de l’Union ou de faciliter la transférabilité transfrontalière des droits de sécurité sociale par la vérification en temps réel de la couverture de sécurité sociale et des prestations sociales des travailleurs par les acteurs et institutions responsables; que l’accès aux informations sur les règles en vigueur ainsi que le respect, le suivi et la mise en œuvre effective de celles-ci, constituent un prérequis nécessaire à la mobilité équitable et à la lutte contre les abus; qu’il convient donc d’utiliser et d’encourager l’utilisation des technologies numériques, dans le respect des règles relatives à la protection des données, car elles peuvent faciliter la surveillance et l’application de la législation, protéger les droits des travailleurs mobiles et la réduction des coûts administratifs pour les entreprises et les institutions nationales;

I.

considérant que les partenaires sociaux nationaux ont, en coopération avec les autorités locales ou nationales, élaboré des instruments ou des cartes en lien avec le droit du travail dans différents secteurs; que ces différentes initiatives ont en commun une caractéristique essentielle, à savoir un numéro d’identification ou une carte personnelle qui fournit aux travailleurs, aux autorités et aux principaux prestataires un instrument efficace pour garantir une couverture de sécurité sociale, et des conditions salariales et de travail décentes sur le lieu de travail; que ces initiatives permettent de sensibiliser tous les travailleurs aux conditions d’emploi et de travail et de mieux faire appliquer la législation;

J.

considérant que, dans sa résolution du 14 janvier 2014 sur des inspections du travail efficaces, le Parlement a invité la Commission à envisager de créer une carte de sécurité sociale infalsifiable ou un autre document d’identité valable dans l’ensemble de l’Union, sur lequel pourraient être sauvegardées toutes les données nécessaires au contrôle de la relation de travail du porteur, par exemple en matière d’assurance sociale et de temps de travail, dans le strict respect des règles de protection des données; que, dans sa résolution du 19 janvier 2017 sur un socle européen des droits sociaux, le Parlement a souligné le potentiel des solutions d’administration en ligne protégées par de solides garanties de protection des données, éventuellement complétées d’une carte de sécurité sociale européenne, ce qui pourrait améliorer la coordination de la sécurité sociale de l’Union et renforcer la sensibilisation au problème; considérant que, dans sa résolution du 22 octobre 2020 sur les politiques sociales et de l’emploi de la zone euro 2020, le Parlement a invité la Commission à procéder à une analyse d’impact fondée sur des données probantes avant de présenter une proposition relative à un numéro de sécurité sociale unique européen; considérant que, dans sa résolution du 17 décembre 2020 sur une Europe sociale forte pour des transitions justes, le Parlement a une nouvelle fois invité la Commission à présenter une proposition relative à un numéro unique de sécurité sociale européen et à un mécanisme de contrôle tel qu’une carte de travail nominative, et a en outre affirmé que les travailleurs, de même que leurs représentants et les organismes d’inspection du travail, doivent pouvoir accéder à des informations actualisées concernant leur employeur et leurs droits salariaux et sociaux; que, dans sa résolution du 20 mai 2021 sur la mobilité de la main-d’œuvre au sein de l’Union, le Parlement souligne que le passage au numérique aux fins de l’échange de données entre les États membres pourrait favoriser la libre circulation des travailleurs dans des conditions justes et équitables ainsi que le respect de la réglementation applicable de l’Union;

K.

considérant que le programme de travail de la Commission pour 2018, daté du 24 octobre 2017, annonçait son intention d’introduire un numéro unique de sécurité sociale européen, dans le but de contribuer à l’objectif général visant à garantir des conditions de travail équitables pour les travailleurs mobiles, à préserver les normes sociales pour tous les citoyens mobiles et à veiller à la bonne application de celles-ci; que la Commission a consulté les parties prenantes et les citoyens sur l’introduction d’un numéro unique de sécurité sociale européen entre le 27 novembre 2017 et le 7 janvier 2018; que, dans son analyse d’impact initiale de 2017, en vue de l’introduction d’un numéro unique de sécurité sociale européen dans une perspective à plus long terme, la Commission a également envisagé la possibilité d’étendre l’utilisation de ce numéro à des domaines autres que la stricte coordination de la sécurité sociale; que la Commission a confirmé, dans son examen annuel de la charge 2019, publié le 13 août 2020, qu’elle travaillait à une initiative sur un numéro unique de sécurité sociale européen; que, dans son discours du 16 septembre 2020 sur l’état de l’Union, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a annoncé que la Commission proposerait bientôt un système européen fiable et sécurisé d’identité électronique; que, dans le plan d’action sur le socle européen des droits sociaux, la Commission a annoncé qu’elle lancerait un projet pilote en 2021, afin d’envisager le lancement d’un passeport européen de sécurité sociale en 2023, sur la base de l’initiative relative à une carte d’identité électronique européenne;

L.

considérant que la Confédération européenne des syndicats voit le numéro unique de sécurité sociale européen comme un instrument précieux de lutte contre la fraude et les abus en matière de sécurité sociale; que, le 12 janvier 2018, Business Europe a publié une note qui insistait sur les possibilités offertes par le numéro unique de sécurité sociale européen pour améliorer la coordination de la sécurité sociale au sein de l’Union et qui évoquait des inquiétudes liées à la diversité des systèmes nationaux de sécurité sociale, à la protection des données et à l’addition de nouvelles contraintes administratives; que les partenaires sociaux du secteur de la construction ont plaidé en faveur d’outils numériques efficaces pour garantir le respect de la législation applicable, y compris par l’adoption de cartes de travail nominatives européennes (27);

M.

considérant que l’Autorité européenne du travail (AET) a été créée en juin 2019; que le numéro unique de sécurité sociale européen ne figure pas dans le règlement instituant l’AET; que l’AET a pour objectif d’assurer une mobilité équitable de la main-d’œuvre en assistant les États membres et la Commission dans leur application effective du droit de l’Union en matière de mobilité de la main-d’œuvre et dans la coordination des systèmes de sécurité sociale;

1.

rappelle que, depuis 2014, le Parlement a plusieurs fois demandé à la Commission de réfléchir à une proposition législative relative à un numéro unique de sécurité sociale européen pouvant servir d’instrument numérique de coordination de la sécurité sociale à l’échelle de l’Union et de garantir l’équité pour les travailleurs mobiles; regrette que la Commission n’ait pas encore présenté de proposition en ce sens, bien qu’elle s’y soit engagée à plusieurs reprises; invite une nouvelle fois la Commission à se justifier;

2.

invite la Commission à partager avec le Parlement le projet d’analyse d’impact relatif au numéro unique de sécurité sociale européen qui a été soumis au comité d’examen de la réglementation en 2017/2018, et de lui faire part de l’avis rendu par celui-ci sur ce projet d’analyse d’impact; invite la Commission à partager avec le Parlement tout autre document qui a conduit la Commission à prendre la décision d’abandonner la proposition de numéro unique de sécurité sociale européen;

3.

se félicite de l’engagement pris par la Commission, au titre du socle européen des droits sociaux, de lancer un projet pilote pour envisager l’introduction d’un passeport européen de sécurité sociale; salue le lancement de projets pilotes visant à explorer des solutions numériques et invite la Commission à dûment informer le Parlement des résultats de ces projets et des difficultés éventuellement rencontrées durant la phase de mise en œuvre; insiste sur le fait que le projet pilote de passeport européen de sécurité sociale doit mettre l’accent sur l’équité de la mobilité; invite la Commission à adopter un contenu et un calendrier plus ambitieux et de lancer, parallèlement au projet pilote, une évaluation sur la base des travaux réalisés jusqu’à présent, afin de présenter une proposition législative sur la carte européenne de sécurité sociale d’ici à la fin de 2022, de manière à garantir la portabilité et la traçabilité des droits des travailleurs dans les meilleurs délais;

4.

prend acte de la proposition de la Commission en vue de l’établissement d’un cadre européen relatif à une identité numérique; demande à la Commission d’informer le Parlement sur le déploiement de la carte d’identité électronique; estime que le passeport européen de sécurité sociale, qui doit s’inscrire dans le cadre de la carte d’identité électronique, devrait être rendu obligatoire pour tous les États membres;

5.

rappelle le rôle joué par les travailleurs mobiles durant la pandémie de COVID-19, en particulier dans certains secteurs fondamentaux, et la nécessité urgente de leur garantir non seulement des conditions de travail dignes, mais aussi l’égalité des conditions pour un travail égal au même endroit;

6.

estime que l’introduction d’un passeport européen de sécurité sociale européen assorti d’une carte de travail nominative européenne devrait viser à: assurer une identification, une traçabilité, une accumulation et une portabilité efficaces des droits en matière de sécurité sociale; améliorer l’application des règles de l’Union sur la mobilité des travailleurs et la coordination des systèmes de la sécurité sociale sur le marché du travail de manière équitable et efficace afin d’assurer des conditions de travail équitable dans les entreprises européennes; permettre que les autorités nationales compétentes, telles que les organismes d’inspection du travail et de sécurité sociale et les partenaires sociaux, puissent vérifier en temps réel le statut d’assuré et les cotisations des travailleurs mobiles lorsqu’ils effectuent des inspections du travail et de la sécurité sociale ou y participent; mieux prévenir les pratiques déloyales telles que les abus et la fraude sociale, et contribuer ainsi à lutter contre le travail non déclaré et le non-respect des mécanismes de fixation des salaires en place dans le pays d’accueil et des obligations en matière de cotisations de sécurité sociale; souligne qu’un passeport européen de sécurité sociale permettrait aux travailleurs de mieux consulter et suivre leurs cotisations de sécurité sociale et leurs droits, dont les droits à pension, en en facilitant la portabilité; souligne que le passeport européen de sécurité sociale, fondé sur l’identité électronique, devrait intégrer à la fois un élément d’identification des citoyens mobiles et un élément de vérification de leurs droits en matière de sécurité sociale;

7.

souligne que l’objectif du passeport européen de sécurité sociale devrait être de garantir les droits sociaux en facilitant la circulation des informations et en améliorant l’application des règles applicables en matière de coordination des systèmes de sécurité sociale et de mobilité transfrontière des travailleurs; considère que la proposition de la Commission relative au passeport européen de sécurité sociale doit apporter des avantages réels à toutes les parties concernées par la mobilité, citoyens, travailleurs mobiles, entreprises, y compris PME, employeurs, syndicats et autorités nationales, telles qu’inspection du travail et organismes de sécurité sociale; considère que le passeport européen de sécurité sociale devrait simplifier les interactions et rapprocher les parties prenantes dans les situations transfrontières, mieux protéger les citoyens et les travailleurs mobiles et mieux défendre leurs droits, et fournir à tous les acteurs concernés des informations claires à même d’améliorer la prévisibilité et de renforcer l’harmonisation et l’efficacité et la rapidité des procédures administratives; rappelle que l’initiative relative à un passeport européen de sécurité sociale doit être conforme au principe de subsidiarité et ainsi être sans préjudice des systèmes nationaux de sécurité sociale et de leur diversité, en respectant les traditions de chaque État membre, des modèles nationaux de marché du travail et de l’autonomie des partenaires sociaux; souligne qu’un passeport européen de sécurité sociale ne doit pas être un prérequis à l’exercice du droit de circuler librement, mais doit avoir pour objet de faciliter l’accès aux informations et d’améliorer l’application des règles applicables sur la coordination des systèmes de sécurité sociale et la mobilité transfrontière;

8.

invite la Commission à présenter, en étroite coopération avec l’AET et après une évaluation en bonne et due forme, une proposition législative relative à un passeport européen de sécurité sociale, qui puisse aux autorités nationales, telles que les organismes d’inspection du travail et de sécurité sociale, qui effectuent ou participent à des contrôles, un instrument actualisé en temps réel permettant d’appliquer efficacement le droit national et le droit européen; estime que le passeport européen de sécurité sociale devrait permettre de vérifier en temps réel le lieu de travail, le lieu d’affectation, la relation d’emploi, l’identité des travailleurs, et les prestations, dispositions et certificats de sécurité sociale standardisés, comme le prévoit le règlement (CE) no 883/2004; invite la Commission à évaluer la possibilité que ce passeport permette de contrôler d’autres informations pertinentes sans préjudice des règles en matière de protection des données et dans le respect de l’égalité de traitement;

9.

estime que le passeport européen de sécurité sociale doit couvrir tous les citoyens et travailleurs mobiles de l’Union, y compris indépendants, ainsi que tous les ressortissants mobiles de pays tiers couverts par la réglementation européenne sur la mobilité intra-UE;

10.

estime que la mise en place d’un passeport européen de sécurité sociale devrait comporter un système de vérification et de suivi en temps réel, de contrôle et d’échange d’informations par recoupement entre les bases de données nationales, dans le strict respect des règles de l’Union en matière de protection des données à caractère personnel, afin d’être pleinement opérationnel, de maintenir un niveau élevé de fiabilité des données et d’identification des certificats et d’échapper aux erreurs et aux utilisations frauduleuses; souligne que les données personnelles et de sécurité sociale ne devraient être accessibles que par le titulaire et des autorités nationales compétentes concernées, et qu’elles ne devraient pas pouvoir être partagées à des fins autres que celles d’appliquer la réglementation européenne de coordination de sécurité sociale et de mobilité de la main-d’œuvre intra-UE, dans le strict respect des règles de protection données à caractère personnel; estime que, dans les États membres où ils procèdent ou sont associés aux inspections du travail, les partenaires sociaux doivent avoir accès aux données de sécurité sociale des travailleurs originaires d’autres États membres dans le strict respect des dispositions en matière de protection des données;

11.

salue les initiatives prises dans plusieurs États membres pour mettre en œuvre plus efficacement le droit de l’Union par l’utilisation de cartes nationales ou d’instruments comparables liés au droit du travail (28); souligne que ces initiatives nationales permettent certes de sensibiliser tous les travailleurs aux conditions de salaire et de travail et d’améliorer l’application de la législation, mais ne peuvent pas faciliter l’échange d’informations valables et précises, notamment sur les relations de travail et les droits par-delà les frontières; invite la Commission à veiller à ce que le passeport européen de sécurité sociale permette aux États membres de s’appuyer sur les informations obtenues grâce à l’amélioration des possibilités d’identification et de vérification offertes par les cartes nationales ou les instruments comparables dans le domaine du droit du travail dans les pays où ces initiatives existent; souligne que le passeport européen de sécurité sociale ne devrait pas remplacer les cartes nationales ou instruments similaires dans le droit du travail mais les compléter, et ne fournir que les informations pertinentes aux autorités compétentes; ajoute que cela doit se faire sans préjudice de l’autonomie des partenaires sociaux nationaux et des conditions de travail prévues dans les conventions collectives applicables, conformément à la législation et aux pratiques nationales; estime que le passeport européen de sécurité sociale et son intégration dans les cartes nationales ou instruments comparables dans le domaine du droit du travail pourraient servir de base à de futurs efforts de mise en œuvre au niveau de l’Union;

12.

considère que tous les travailleurs, partenaires sociaux et organismes nationaux d’inspections du travail et de sécurité sociale devraient avoir accès à des informations actualisées sur la relation d’emploi, les droits salariaux et les droits du travail et sociaux, conformément à la convention collective applicable ou à la législation nationale;

13.

relève que, outre son importance, le formulaire PD AI est aussi actuellement le seul instrument qui permette de vérifier la couverture de sécurité sociale des travailleurs mobiles; reconnaît les limites et les difficultés liées à la procédure PD-A1, qui dépendent du degré de numérisation des systèmes de sécurité sociale des États membres, notamment en ce qui concerne l’utilisation des formulaires PD-A1 par les employeurs et leur vérification par les autorités nationales compétentes dans le cadre de la prestation de services dans un autre État membre, mais aussi en ce qui concerne l’obtention d’informations précises sur le nombre et les dates des travailleurs détachés dans l’Union; invite la Commission et les États membres à améliorer encore le processus de vérification des formulaires DP A1 et estime qu’il convient de mettre en place des procédures rapides entre les États membres pour lutter contre l’obtention ou l’utilisation frauduleuse de ces certificats; note que les limites et les problèmes liés au formulaire PD A1 constituent un obstacle à l’obtention d’informations exactes sur le nombre et les caractéristiques des travailleurs détachés dans l’Union; souligne que l’initiative relative au passeport européen de sécurité sociale permettrait à des inspecteurs du travail d’obtenir des informations en temps réel sur la couverture de sécurité sociale des travailleurs mobiles dans l’État membre d’accueil; invite la Commission à faire en sorte que le projet pilote de passeport européen de sécurité sociale facilite la couverture sociale en simplifiant les procédures de demande, de délivrance et de vérification du formulaire DP A1 afin de lutter contre la fraude;

14.

estime que le passeport européen de sécurité sociale devrait s’appuyer sur l’identité électronique européenne, la carte européenne d’assurance maladie (CEAM) et l’échange électronique d’informations sur la sécurité sociale (EESSI), et les compléter, notamment en vue de l’étendre à d’autres domaines de la coordination de la sécurité sociale et du droit du travail de l’Union; invite la Commission et les États membres à profiter des possibilités offertes par les fonds européens pour faciliter la mise en œuvre des plans nationaux présentés au titre de la facilité pour la reprise et la résilience et s’assurer que l’EESSI devienne pleinement opérationnel dans les meilleurs délais, à poursuivre la numérisation de l’administration publique, à faciliter les échanges entre les institutions de sécurité sociale, à accélérer le traitement des dossiers individuels et à améliorer la capacité de l’AET et des autorités nationales compétentes à faire respecter les règles; invite la Commission à préciser le rôle que jouera l’AET dans la conception et la mise en œuvre du passeport européen de sécurité sociale; insiste sur le fait que la numérisation accrue ne doit pas affaiblir les garanties nationales mises en place pour lutter contre la fraude sociale;

15.

demande à la Commission de coopérer étroitement avec les partenaires sociaux et les organismes de sécurité sociale et d’inspection du travail concernés en ce qui concerne l’élaboration et l’introduction d’un passeport européen de sécurité sociale couplé à une carte de travail européenne nominative, en veillant à respecter pleinement l’autonomie des partenaires sociaux et les modèles nationaux de marché du travail; estime qu’un passeport européen de sécurité sociale assurant l’accès aux données en temps réel permettrait aux autorités nationales compétentes et aux partenaires sociaux de vérifier à tout moment la couverture de sécurité sociale des travailleurs, ce qui renforcerait les inspections du travail et faciliterait la collecte de preuves lors d’inspections du travail communes entre deux pays (29);

16.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission, au Comité économique et social européen, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

(1)  JO C 482 du 23.12.2016, p. 31.

(2)  JO C 242 du 10.7.2018, p. 24.

(3)  JO C 445 du 29.10.2021, p. 75.

(4)  JO C 404 du 6.10.2021, p. 159.

(5)  JO C 456 du 10.11.2021, p. 14.

(6)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0249.

(7)  JO C 362 du 8.9.2021, p. 82.

(8)  https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/E-9-2021-001132-ASW_EN.html

(9)  JO L 327 du 5.12.2008, p. 9.

(10)  JO L 186 du 11.7.2019, p. 21.

(11)  JO L 166 du 30.4.2004, p. 1.

(12)  JO L 284 du 30.10.2009, p. 1.

(13)  JO L 18 du 21.1.1997, p. 1.

(14)  JO L 173 du 9.7.2018, p. 16.

(15)  JO L 159 du 28.5.2014, p. 11.

(16)  JO L 249 du 31.7.2020, p. 49.

(17)  JO L 249 du 31.7.2020, p. 1.

(18)  JO L 249 du 31.7.2020, p. 17.

(19)  JO L 186 du 11.7.2019, p. 105.

(20)  Arrêt du 14 mai 2019, Federación de Servicios de Comisiones Obreras (CCOO) / Deutsche Bank SAE, C-55/18 — CCOO, EU:C:2019:402.

(21)  Commission européenne, Annual Report on Intra-EU Labour Mobility 2020, 8 janvier 2021. https://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=738&langId=fr&pubId=8369

(22)  Commission européenne, Evaluation of the scale of undeclared work in the European Union and its structural determinants, Novembre 2017. https://ec.europa.eu/social/BlobServlet?docId=19002&langId=en

(23)  Commission européenne, Annual Report on Intra-EU Labour Mobility 2020, 8 janvier 2021. https://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=738&langId=fr&pubId=8369

(24)  Eurofound, Lutter contre les pénuries de main-d’œuvre dans les États membres de l’UE, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg, 2021.

(25)  Eurofound, Exploring the frauded contract of work in the European Union, Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg, 21 novembre 2016.

(26)  Plateforme européenne de lutte contre le travail non déclaré,: COVID 19: combating fraud in short-term financial support schemes, mai 2021. https://ec.europa.eu/social/BlobServlet?docId=24072&langId=en

(27)  Rapport FETBB/FIEC, EU construction social partners call for digital enforcement, 24 juin 2021. https://www.efbww.eu/news/eu-construction-social-partners-call-for-digital-enforcement/2657-a

(28)  Cartes d’identité sociales dans l’industrie européenne de la construction, Rapport FETBB-FIEC, 2015.

(29)  Eurofound, Joint cross-border labour inspections and evidence gathered in their course, 2019.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/89


P9_TA(2021)0474

Négociations multilatérales en vue de la 12e conférence ministérielle de l'OMC à Genève, du 30 novembre au 3 décembre 2021

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur les négociations multilatérales en vue de la 12e conférence ministérielle de l’OMC à Genève, du 30 novembre au 3 décembre 2021 (2021/2769(RSP))

(2022/C 224/08)

Le Parlement européen,

vu l’accord de Marrakech du 15 avril 1994 instituant l’Organisation mondiale du commerce (OMC),

vu la déclaration ministérielle de Doha, adoptée par l’OMC le 14 novembre 2001 (1),

vu ses résolutions antérieures sur l’OMC, en particulier celle du 15 novembre 2017 sur les négociations multilatérales en vue de la onzième conférence ministérielle de l’OMC (2), celle du 29 novembre 2018 sur l’OMC: la voie à suivre (3) et celle du 28 novembre 2019 sur la crise de l’organe d’appel de l’OMC (4),

vu sa résolution du 20 mai 2021 sur l’accélération des progrès et la lutte contre les inégalités en vue d’éliminer le sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030 (5),

vu sa résolution du 10 juin 2021 sur le thème «Relever le défi mondial de la COVID-19: les effets d’une dérogation à l’accord de l’OMC sur les ADPIC, en ce qui concerne les vaccins, le traitement, le matériel et l’augmentation des capacités de production et de fabrication dans les pays en développement» (6),

vu le document final adopté par consensus le 7 décembre 2018 lors de la session annuelle de la conférence parlementaire sur l’OMC à Genève (7),

vu les résultats de la onzième conférence ministérielle, organisée à Buenos Aires en décembre 2017, qui a abouti à un ensemble de décisions ministérielles, mais sans qu’il soit possible d’adopter une déclaration ministérielle unique,

vu la déclaration de Buenos Aires sur les femmes et le commerce du 12 décembre 2017, ainsi que les déclarations communes sur le commerce électronique, la facilitation des investissements et les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), adoptées à Buenos Aires le 13 décembre 2017,

vu les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies,

vu l’accord de Paris en vertu de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en vigueur depuis novembre 2016,

vu la déclaration commune à l’issue de la réunion trilatérale des ministres du commerce des États-Unis, du Japon et de l’Union européenne, adoptée le 14 janvier 2020,

vu la décision ministérielle de Bali du 7 décembre 2013 concernant la détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire,

vu le document de réflexion de la Commission européenne sur la modernisation de l’OMC du 18 septembre 2018,

vu l’examen de la politique commerciale, entrepris par la Commission, et son annexe intitulée «Réformer l’OMC: vers un système commercial multilatéral durable et efficace»,

vu l’initiative du groupe d’Ottawa sur le commerce et la santé (8),

vu la communication adressée par l’Union européenne au Conseil général de l’OMC le 4 juin 2021 sur les réponses urgentes de la politique commerciale à la crise de la COVID-19,

vu le sixième rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (9),

vu l’article 132, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

vu la proposition de résolution de la commission du commerce international,

A.

considérant que l’OMC a été créée pour poursuivre la libéralisation des échanges de biens et de services, renforcer le multilatéralisme et promouvoir un système commercial multilatéral ouvert, inclusif, fondé sur des règles et non discriminatoire; que le commerce est un instrument essentiel et vital pour soutenir et compléter les efforts visant à promouvoir une croissance durable et à améliorer le niveau de vie, en garantissant le plein emploi et un volume important et en croissance constante de revenus réels, conformément à l’objectif du développement durable;

B.

considérant que le système commercial multilatéral fondé sur des règles est actuellement confronté à une grave crise, qui menace les fonctions fondamentales de l’organisation, à savoir définir les règles et la structure essentielles pour le commerce international et assurer un règlement des différends et une application des décisions de manière efficace;

C.

considérant que depuis le 11 décembre 2019, l’organe d’appel de l’OMC a cessé d’être opérationnel, ce qui a entraîné l’arrêt du processus d’appel fonctionnel, indépendant et impartial;

D.

considérant que l’OMC dispose d’un mandat clair dans le cadre de l’ODD 14.6 consistant à mener des négociations sur les subventions à la pêche, pour trouver un accord interdisant certaines formes de subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, en vue de favoriser la gestion durable des ressources halieutiques;

E.

considérant que la pandémie de COVID-19 a créé des défis uniques pour le système commercial multilatéral tout en mettant à l’ordre du jour la question cruciale du commerce et de la santé;

F.

considérant qu’en dépit de restrictions manifestes ou latentes à l’exportation, le commerce et le système multilatéral ont, dans l’ensemble, joué un rôle positif dans la lutte contre la pandémie; que la pandémie a également révélé des faiblesses et des vulnérabilités, en particulier dans les chaînes d’approvisionnement essentielles; que, dans ce contexte, la fonction de contrôle de l’OMC s’est révélée utile pour insister auprès des membres afin qu’ils assurent la transparence des échanges et des mesures liées au commerce prises dans le contexte de la COVID-19;

G.

considérant que la 12e conférence ministérielle de l’OMC se tiendra à Genève (Suisse), du 30 novembre au 3 décembre 2021;

1.

réaffirme son plein engagement en faveur du multilatéralisme, valeur défendue de longue date, et souligne qu’il est crucial qu’un système multilatéral régisse le commerce; appelle de ses vœux une stratégie commerciale qui repose sur un commerce équitable et fondé sur des règles, dans l’intérêt de tous, qui contribue à la croissance économique durable et à la prospérité, tout en renforçant la paix et la sécurité; souligne l’importance des ODD et des droits sociaux, environnementaux et des droits de l’homme, et de veiller à ce que des règles harmonisées et convenues à l’échelon multilatéral soient appliquées par tous;

2.

attire l’attention sur le risque que l’OMC perde sa légitimité si tous les membres ne s’engagent pas à œuvrer au succès de la 12e conférence ministérielle; estime que la 12e conférence ministérielle devrait être le point de départ officiel d’un perfectionnement et d’une modernisation de l’OMC pour veiller à ce que cette dernière puisse jouer un rôle dans la résolution des défis du XXe siècle, y compris les questions telles que le changement climatique et la durabilité; invite instamment, dans le contexte de la reprise post-COVID, tous les membres à redoubler d’efforts pour se concentrer sur quelques résultats tangibles essentiels qui montrent que l’OMC est en mesure de relever les défis actuels; demande aux membres de trouver, au minimum, un accord multilatéral sur l’interdiction des subventions accordées à la pêche non durable ainsi que sur la réaction aux pandémies, et de convenir d’un paquet limité concernant l’agriculture, ainsi que d’entamer un travail en vue d’une réforme institutionnelle, y compris un processus qui mènerait à la mise en place d’un mécanisme de règlement des différends pleinement opérationnel d’ici la 13e conférence ministérielle; avertit tous les membres qu’en l’absence de résultats substantiels lors de la 12e conférence ministérielle, certains membres pourraient chercher d’autres forums de réglementation, ce qui risquerait de compromettre l’avenir du système commercial multilatéral; se félicite de la nomination de la nouvelle directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, et salue son grand attachement au multilatéralisme;

3.

souligne qu’il est essentiel, pour la crédibilité de l’OMC en tant qu’institution multilatérale, de parvenir à un accord sur les subventions néfastes au secteur de la pêche, accord qui entraîne une réduction rapide et importante de certaines formes de subventions à la pêche qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, et qui supprime les subventions qui contribuent à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), afin de garantir une utilisation durable des ressources marines; met à cet égard l’accent sur le principe des responsabilités communes mais différenciées en fonction de l’ampleur des subventions néfastes, tout en respectant la nécessité d’un traitement spécial et différencié conformément à l’ODD 14.6; fait remarquer que plus de 39 millions de personnes dépendent directement des pêches de capture, tandis que plusieurs millions d’autres dépendent des industries situées en aval de ces pêches; estime qu’un tel accord est essentiel, non seulement pour la crédibilité de l’OMC à l’égard de sa capacité à parvenir à des accords multilatéraux, mais aussi comme condition préalable pour démontrer le lien étroit entre le système commercial multilatéral et les ODD; souligne qu’il importe que l’Union explique sa position et ses règles internes afin de renforcer sa crédibilité;

4.

reconnaît le rôle essentiel de la politique commerciale pendant la pandémie de COVID-19; rappelle sa résolution du 10 juin 2021 sur le thème «Relever le défi mondial de la COVID-19: les effets d’une dérogation à l’accord de l’OMC sur les ADPIC, en ce qui concerne les vaccins, le traitement, le matériel et l’augmentation des capacités de production et de fabrication dans les pays en développement»; souligne, à cet égard, la nécessité de définir un accord de base visant à supprimer les droits de douane sur les produits pharmaceutiques et médicaux, à abolir les restrictions à l’exportation, et à définir des disciplines concernant la transparence et la coopération mondiale en temps de crise dans une déclaration ministérielle conforme à l’initiative sur le commerce et la santé; estime qu’un tel accord est de la plus haute importance pour démontrer la pertinence de l’OMC; demande la création d’un nouveau comité permanent sur le commerce et la santé lors de la 12e conférence ministérielle afin d’aider les gouvernements à appliquer les exceptions et les flexibilités en vigueur dans le droit commercial international, et de jeter les bases d’un volet commercial pour les négociations d’un futur traité international sur la réaction aux pandémies; est convaincu que de nombreux pays, en particulier des pays en développement, ont des difficultés à utiliser les flexibilités de l’accord sur les ADPIC, notamment l’article 31 bis; rappelle que l’Union européenne devrait participer activement aux négociations relatives au texte d’une dérogation temporaire à l’accord sur les ADPIC; demande, à cet égard, que l’Union soutienne l’octroi d’une dérogation temporaire à certaines dispositions de l’accord sur les ADPIC pour la COVID-19, afin d’améliorer l’accès mondial en temps utile aux vaccins, traitements et diagnostics liés à la COVID-19 à un prix abordable en remédiant aux contraintes de production et aux pénuries d’approvisionnement au niveau mondial;

5.

invite tous les membres de l’OMC à respecter leurs engagements en matière de transparence dans tous les piliers agricoles ainsi qu’à convenir d’améliorations systématiques, comme suggéré dans la proposition de décision ministérielle sur les améliorations de la transparence dans le domaine de l’agriculture, coparrainée par l’Union, figurant dans le document JOB/AG/2013; souligne l’importance d’adopter un plan de travail pour lutter contre le soutien national faussant le commerce, comprenant une solution permanente sur la détention de stocks publics, comme le prescrit la déclaration ministérielle de Bali, assortie d’un système de notification obligatoire fondé sur un mécanisme efficace d’assistance technique et de renforcement des capacités, afin de garantir que les programmes de détention de stocks sont proportionnés et conformes à l’objectif de la sécurité alimentaire et afin de réduire à leur minimum les distorsions du commerce ainsi que les conséquences néfastes pour la sécurité alimentaire d’autres membres; souligne que l’accord sur l’agriculture doit être adapté pour relever les défis actuels ainsi que pour garantir des conditions de concurrence plus équitables en tenant compte des modes de production; soutient la directrice générale Okonjo-Iweala qui réclame un paquet de l’OMC sur la sécurité alimentaire;

6.

estime qu’il est désormais urgent de procéder à une réforme de fond de l’OMC, à la lumière de la crise profonde que traverse l’organisation, mais aussi en raison de l’absence persistante de progrès en ce qui concerne le programme de Doha pour le développement (PDD), et souligne que les points pertinents du PDD devraient demeurer à l’ordre du jour; invite les membres de l’OMC à revoir en profondeur plusieurs aspects de l’OMC, en particulier ses fonctions de suivi, de négociation et de règlement des différends, en vue d’accroître son efficacité, son caractère inclusif, sa transparence et sa légitimité; invite instamment tous les membres de l’OMC à se concentrer sur un processus de changement constructif afin de moderniser l’OMC et de la doter d’outils lui permettant de relever efficacement les défis commerciaux du XXIe siècle, et à mettre en place un mécanisme institutionnel et un calendrier précis pour faire progresser le programme de réformes lors de la 12e conférence ministérielle, avec pour objectif de parvenir à des résultats concrets d’ici à la 13e conférence ministérielle au plus tard;

7.

salue les observations faites le 14 octobre 2021 par l’ambassadrice des États-Unis Katherine Tai sur l’OMC, notamment l’engagement clair à réformer les trois fonctions de l’organisation; attend maintenant des États-Unis qu’ils présentent des propositions concrètes pour aller de l’avant; demande instamment aux États-Unis de s’engager à lancer un processus constructif de négociation sur la réforme du règlement des différends lors de la 12e conférence ministérielle, afin qu’un système pleinement opérationnel soit en place d’ici la 13e conférence ministérielle au plus tard;

8.

déplore profondément l’impasse dans laquelle se trouve l’organe d’appel de l’OMC, situation qui prive le système commercial mondial d’un système de règlement des différends exécutoire; met en garde contre le fait qu’en l’absence d’un organe d’appel opérationnel, l’OMC est impuissante et que la tendance à enfreindre les accords multilatéraux ne fera qu’augmenter; note qu’à l’heure actuelle, plus de 15 affaires en appel ont été notifiées, sans possibilité d’être examinées; invite instamment tous les membres de l’OMC à s’engager pleinement et à œuvrer à des solutions pour rétablir le plus rapidement possible un système de règlement des différends à deux niveaux pleinement opérationnel comportant un organe d’appel pleinement opérationnel et indépendant; soutient fermement les initiatives récentes de l’Union visant à conclure des arrangements avec nos principaux partenaires commerciaux qui maintiennent, à titre provisoire, un processus fonctionnel de règlement des différends entre les membres de l’OMC qui y participent; rappelle qu’un processus contraignant, à deux niveaux et indépendant devrait rester l’objectif central de la stratégie de l’Union; souligne qu’une réforme réussie nécessitera de s’intéresser aux préoccupations légitimes de toutes les parties concernées et de parvenir à un accord sur une solution de compromis; demande instamment aux parties prenantes concernées de convenir d’ici la fin de la 12e conférence ministérielle d’un programme pour continuer à travailler sur les domaines de réforme à moyen et long terme, et signale que certaines de ces réformes devraient être achevées avant la conférence ministérielle suivante (la 13e); soutient la récente proposition de réforme du règlement sur le respect des règles du commerce international présentée par la Commission en vue de garantir que l’Union dispose des outils appropriés pour faire respecter les engagements de pays tiers;

9.

demande à la Commission et au Conseil de coopérer avec tous les membres de l’OMC afin d’entamer une discussion sur la mise en place de nouvelles règles afin de combler les lacunes actuelles du corpus réglementaire en ce qui concerne les pratiques commerciales déloyales, la contrefaçon, les subventions faussant le marché, les entreprises publiques et les transferts forcés de technologies;

10.

est convaincu que la différenciation actuelle entre les pays développés et les pays en développement ne reflète pas la réalité économique et qu’elle peut constituer un obstacle à la progression du cycle de Doha; invite instamment les pays en développement avancés à assumer leur part de responsabilité et à apporter des contributions proportionnées à leur niveau de développement; est convaincu que le mécanisme de traitement spécial et différencié devrait être réexaminé et révisé avec la participation appropriée de tous les membres de l’OMC afin de mieux refléter les indices de développement humain tout en protégeant la marge de manœuvre politique pour lutter contre les pratiques commerciales déloyales, et invite dès lors les membres de l’OMC à réviser le système; souligne toutefois que, si l’autodéclaration du niveau de développement devait être le seul critère, cela pourrait donner lieu à des échanges inéquitables;

11.

espère que la réforme de l’OMC créera un moyen plus facile d’intégrer les accords plurilatéraux ouverts dans l’architecture multilatérale, afin de garantir des progrès dans des domaines qui ne sont pas suffisamment mûrs pour l’ensemble des membres; invite tous les membres à réfléchir à une manière d’élaborer un nouveau système de coopération renforcée, tel qu’il est utilisé dans l’Union européenne, assorti de règles claires concernant un nombre minimal de membres qui devraient participer à une initiative plurilatérale et, sur cette base, à créer un mécanisme simple permettant d’intégrer les accords qui en résultent dans la structure de l’OMC;

12.

se félicite du large nombre de membres, de l’ambitieux programme de négociation et des progrès réalisés à ce jour dans les négociations multilatérales de l’OMC sur le commerce électronique; demande que des efforts soient déployés pour conclure les négociations sur le respect des règles de l’OMC; rappelle sa position selon laquelle un accord éventuel doit garantir l’accès au marché des biens et services liés au commerce électronique dans les pays tiers, ainsi que la protection des droits des consommateurs et des droits des travailleurs; souligne la nécessité de favoriser l’innovation des entreprises et les flux de données, dans le plein respect du droit de l’Union en matière de protection de la vie privée et des données; signale l’incertitude juridique potentielle à laquelle sont confrontés les entreprises et les chercheurs qui utilisent des données à caractère personnel ainsi que les conséquences que cela pourrait avoir sur l’innovation; réclame de toute urgence des mesures afin de renforcer la sécurité juridique accrue pour les acteurs dépendants de l’utilisation de données en matière d’utilisation de données préapprouvées ainsi que pour la pseudonymisation et l’anonymisation; souligne que les membres de l’OMC devraient exprimer leur soutien continu aux négociations et à un calendrier précis pour la poursuite des progrès; est favorable à la pérennisation du moratoire de l’OMC sur les transmissions électroniques;

13.

demande que les possibilités de faciliter les flux de données avec les pays tiers d’importance stratégique soient explorées d’urgence; relève que les entreprises européennes exerçant leurs activités dans certains pays tiers sont de plus en plus confrontées à des obstacles et à des restrictions numériques injustifiés; souligne qu’à cette fin, les exigences de localisation des données devraient être évitées si possible, que les données doivent être couvertes par les accords de libre-échange de l’Union et que les efforts visant à conclure des décisions d’adéquation avec les pays tiers doivent être accélérés;

14.

constate qu’en raison d’exigences juridiques, le commerce dépend toujours d’un nombre important de documents papier, ce qui est coûteux, inefficace et risqué en cas de crise mondiale; souligne la nécessité d’envisager l’utilisation de documents commerciaux électroniques, ce qui augmentera l’efficacité et la sécurité et réduira l’impact environnemental; insiste sur la nécessité de modifier le droit international pour permettre l’utilisation de documents électroniques dans le commerce;

15.

demande instamment que l’extension de l’accord sur les technologies de l’information (ATI) soit prolongée; constate que l’ATI promeut la numérisation générale de l’industrie manufacturière et devrait continuer à évoluer pour englober un éventail plus large de produits; demande des efforts accrus pour éliminer les droits de douane sur le commerce de produits des technologies de l’information et de la communication; souligne les effets positifs pour le commerce qu’aurait l’élargissement de la couverture géographique pour inclure plus de pays;

16.

estime que les résultats de la 12e conférence ministérielle devraient déboucher sur un programme de politique commerciale axé sur l’action à l’appui des ODD à l’horizon 2030 et de l’accord de Paris; encourage vivement les membres de l’OMC à envisager toutes les mesures possibles pour contribuer à limiter les émissions de gaz à effet de serre conformément à la CCNUCC, à renforcer l’alignement sur l’accord de Paris et la neutralité climatique, et à renforcer la coopération au sein de l’OMC à l’égard des mesures prises à l’échelon national — y compris l’introduction de taxinomies-types de comptabilité verte pour aider les secteurs privés et publics à repérer les activités économiques durables ainsi que les activités particulièrement néfastes — et à l’égard des mesures de lutte contre les fuites de carbone; se félicite de l’initiative sur le commerce et le climat proposée par la Commission; invite la Commission à présenter des propositions spécifiques; souligne également la nécessité de faire progresser la discussion sur les biens et services qui aident à relever les défis environnementaux et climatiques; souligne également la nécessité de faire progresser les négociations relatives à l’accord sur les biens environnementaux, qui soutient le verdissement des industries et une approche de la transition vers des technologies respectueuses du climat qui soit axée sur le travail décent; suggère d’améliorer la coordination entre l’OMC et d’autres institutions internationales, telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques et le Fonds monétaire international, afin de lutter contre la fuite de carbone;

17.

rappelle les liens qui existent entre l’égalité hommes-femmes et un développement inclusif et souligne notamment que l’autonomisation des femmes est un levier d’éradication de la pauvreté et que la suppression des obstacles à la participation des femmes aux échanges commerciaux, en même temps que l’atténuation des effets négatifs des règles commerciales actuelles sur les femmes dans leurs rôles multiples, est décisive pour le développement économique; encourage tous les membres de l’OMC à signer la déclaration de Buenos Aires de 2017 sur le commerce et l’autonomisation économique des femmes et invite instamment ses 123 signataires à tenir leurs engagements; invite instamment la Commission à œuvrer en faveur d’une déclaration ministérielle forte qui pourrait servir de feuille de route pour la mise en œuvre de la déclaration de Buenos Aires de 2017;

18.

se félicite des progrès accomplis et réclame la conclusion définitive des discussions plurilatérales sur la réglementation nationale des services, car cela constituerait un progrès significatif et une preuve qu’il est possible d’avancer dans le contexte d’un environnement plurilatéral au sein de l’OMC;

19.

attend une déclaration ministérielle évaluant les progrès accomplis dans les négociations plurilatérales sur la facilitation des investissements;

20.

se félicite également des progrès accomplis en ce qui concerne l’initiative commune lancée à Buenos Aires sur les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et de l’approbation en décembre 2020 du paquet pour les MPME; constate que la pandémie de COVID-19 a eu une incidence négative notable sur les MPME et exprime son soutien au programme de travail de l’OMC sur les MPME, qui intègre le principe «Penser d’abord aux PME» dans les règles de l’OMC; invite tous les membres de l’OMC à se joindre à cette initiative;

21.

invite la Commission et le Conseil à coopérer avec les autres membres de l’OMC afin de veiller à ce que l’OMC contribue activement au renforcement du respect des droits des travailleurs dans le monde entier, en s’appuyant notamment sur les normes du travail de l’Organisation internationale du travail (OIT), et à présenter des propositions concrètes; rappelle l’importance de la diffusion des meilleures pratiques en matière de diligence; se félicite de la proposition des États-Unis sur le travail forcé dans le cadre d’un effort plus large visant à inclure les normes du travail dans le cadre de l’OMC, en établissant des conditions de concurrence équitables au niveau international, et souligne la nécessité d’un accord établissant des conditions de concurrence équitables au niveau international; recommande la création d’un groupe de travail sur les droits des travailleurs, comme une première étape pour faire progresser ce programme;

22.

souligne que la transparence est essentielle pour garantir un environnement stable pour le commerce et pour les investissements; considère qu’il importe de renforcer la transparence des procédures de contrôle en incitant davantage les membres de l’OMC à se conformer aux exigences de notification, en réduisant leur complexité et en renforçant les capacités, tout en remédiant aux problèmes de non-conformité délibérée et en les décourageant; invite les membres de l’OMC à envisager de renforcer le rôle du secrétariat de l’OMC à cet égard;

23.

demande à la Commission et au Conseil de veiller à continuer à associer étroitement le Parlement à la préparation de la 12e conférence ministérielle, à l’informer rapidement des dernières évolutions et à le consulter au cours de la conférence ministérielle de 2021;

24.

invite les membres de l’OMC à garantir la légitimité démocratique et la transparence en renforçant la dimension parlementaire de l’OMC et de la conférence parlementaire; souligne l’importance des travaux de la conférence parlementaire conjointe Parlement européen / Union interparlementaire (UIP) sur l’OMC; souligne qu’il est nécessaire d’assurer aux parlementaires un meilleur accès aux négociations commerciales et de les associer à l’élaboration et à la mise en œuvre des décisions de l’OMC;

25.

invite les membres de l’OMC à renforcer les échanges avec toutes les parties prenantes, y compris la société civile et les organisations professionnelles, ainsi qu’à intensifier la coopération avec d’autres organisations internationales telles que l’OIT et, plus largement, le système des Nations unies; attend des dirigeants qu’ils communiquent davantage à différents niveaux sur les avantages d’un commerce fondé sur des règles;

26.

soutient les efforts visant à relancer les négociations d’adhésion avec les pays observateurs, en particulier avec la Serbie, le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine; demande la conclusion rapide des négociations relatives aux projets de rapports respectifs du groupe de travail;

27.

réclame de toute urgence des efforts accrus pour augmenter le nombre de membres participant à l’accord sur les marchés publics de l’OMC, notamment la Chine et d’autres économies émergentes;

28.

demande de redoubler d’efforts pour harmoniser les règles d’origine non préférentielles, comme prévu dans l’accord sur les règles d’origine;

29.

demande à tous les membres de l’OMC de ratifier l’annexe K de la convention de Kyoto de l’Organisation mondiale des douanes afin de réduire la bureaucratie dans les services de douanes;

30.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu’à la directrice générale de l’OMC.

(1)  Déclaration ministérielle de Doha (WT/MIN(01)/DEC/1) du 14 novembre 2001.

(2)  JO C 356 du 4.10.2018, p. 34.

(3)  JO C 363 du 28.10.2020, p. 113.

(4)  JO C 232 du 16.6.2021, p. 62.

(5)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0250.

(6)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0283.

(7)  https://www.europarl.europa.eu/cmsdata/158345/outcome_document-final-e.pdf

(8)  OMC WT/GC/223, 24 novembre 2020.

(9)  GIEC, 2021: Résumé à l’intention des décideurs. In: «Changement climatique 2021: les éléments scientifiques. Contribution du groupe de travail I au sixième rapport d’évaluation du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)».


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/95


P9_TA(2021)0480

La sécurité des parcs de stationnement pour camions dans l’Union européenne

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la sécurité des parcs de stationnement pour camions dans l’Union européenne (2021/2918(RSP))

(2022/C 224/09)

Le Parlement européen,

vu les articles 2 et 3 du traité sur l’Union européenne,

vu les articles 4, 26, 67, 73, 87, 88 et 91 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu la directive no 2008/96/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 concernant la gestion de la sécurité des infrastructures routières (1), modifiée par la directive (UE) 2019/1936 du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2019 modifiant la directive 2008/96/CE concernant la gestion de la sécurité des infrastructures routières (2),

vu la directive 2010/40/UE du Parlement européen et du Conseil du 7 juillet 2010 concernant le cadre pour le déploiement de systèmes de transport intelligents dans le domaine du transport routier et d’interfaces avec d’autres modes de transport (3),

vu le règlement délégué (UE) no 885/2013 de la Commission du 15 mai 2013 complétant la directive 2010/40/UE du Parlement européen et du Conseil (directive «STI») en ce qui concerne la mise à disposition de services d’informations concernant les aires de stationnement sûres et sécurisées pour les camions et les véhicules commerciaux (4),

vu le règlement (UE) no 1315/2013 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2013 sur les orientations de l’Union pour le développement du réseau transeuropéen de transport et abrogeant la décision no 661/2010/UE (5),

vu la décision no 585/2014/UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 concernant le déploiement du service eCall interopérable dans toute l’Union européenne (6),

vu le règlement (UE) 2021/1153 du Parlement européen et du Conseil du 7 juillet 2021 établissant le mécanisme pour l’interconnexion en Europe et abrogeant les règlements (UE) no 1316/2013 et (UE) no 283/2014, et notamment son article 9, paragraphe 2, point b), sous-point vii) (7),

vu le règlement (UE) 2020/1054 du Parlement européen et du Conseil du 15 juillet 2020 modifiant le règlement (CE) no 561/2006 en ce qui concerne les exigences minimales relatives aux durées maximales de conduite journalière et hebdomadaire et à la durée minimale des pauses et des temps de repos journalier et hebdomadaire, et le règlement (UE) no 165/2014 en ce qui concerne la localisation au moyen de tachygraphes (8),

vu les délibérations de la réunion de la commission des pétitions du 15 juillet 2021 au sujet de la pétition no 0549/2021,

vu l’article 227, paragraphe 2, de son règlement intérieur,

A.

considérant que la commission des pétitions a reçu la pétition no 0549/2021, signée par 22 735 personnes, qui soulève des inquiétudes concernant les aires de stationnement pour camions sur le réseau routier de l’Union et demande que des mesures préventives soient prises pour réduire le risque et l’ampleur des problèmes de sécurité dans les aires de stationnement pour camions;

B.

considérant que des groupes criminels organisés sont souvent impliqués dans les vols de marchandises et ciblent fréquemment des produits de grande valeur, tels que l’électronique, le tabac et les produits pharmaceutiques, causant des pertes économiques considérables (9), qui se sont élevées à environ 52 millions d’euros entre 2017 et 2019; que ces chiffres ne sont pas complets en raison du manque de déclarations et du partage incomplet des données pertinentes sur les infractions liées au fret;

C.

considérant que ces groupes criminels sont de plus en plus organisés, qu’ils utilisent des technologies de pointe et, dans de nombreux cas, agissent sur commande, et que, selon l’évaluation 2021 de la menace que représente la grande criminalité organisée dans l’Union européenne, le recours à la violence par des criminels impliqués dans la grande criminalité organisée dans l’Union semble avoir augmenté, les victimes étant indistinctement ciblées sans tenir compte de leur degré d’implication ou de leur statut, ce qui occasionne souvent des préjudices à des personnes innocentes;

D.

considérant que l’Union européenne devrait lutter contre la criminalité et la criminalité organisée sur le réseau routier de l’Union et promouvoir la circulation efficace des marchandises d’une manière sûre et sans coûts supplémentaires liés à une surexposition au risque d’agression;

E.

considérant que les chauffeurs routiers internationaux passent de longues périodes loin de leur domicile et de leur famille, ce qui signifie que des infrastructures de stationnement sûres, sécurisées et bien équipées dans l’ensemble de l’Union revêtent une importance cruciale pour leur santé physique et mentale;

F.

considérant que les périodes de travail, de repos et de pause des chauffeurs routiers internationaux sont soumises à des règles strictes qui visent à créer un secteur du transport routier sûr, efficace et socialement responsable dans l’Union européenne; qu’il incombe à la fois aux institutions de l’Union et aux États membres de mettre en place des infrastructures de stationnement adéquates et accessibles à l’échelle de l’Union qui rendent les règles en matière de temps de travail et de repos proportionnées et applicables;

G.

considérant que les mauvaises conditions de repos et le risque élevé de criminalité et d’agression sont les principaux facteurs qui rendent la profession de chauffeur si peu attrayante; que la pénurie de chauffeurs est un problème de plus en plus préoccupant pour le bon fonctionnement du marché unique ainsi que des chaînes logistiques et d’approvisionnement, sans oublier d’autres secteurs tels que l’industrie manufacturière et le commerce de détail;

1.

rappelle qu’une étude de la Commission de 2019 souligne l’absence d’environ 100 000 places de stationnement de nuit pour camions dans l’Union européenne, et indique que ce déficit est encore plus important pour les aires de stationnement sécurisées certifiées (10);

2.

déclare que des aires de stationnement sécurisées et sûres pour les camions sont nécessaires pour garantir des conditions socialement équitables aux chauffeurs professionnels lorsqu’ils prennent leurs temps de repos obligatoires; rappelle que le secteur du transport routier souffre d’une sévère pénurie de chauffeurs; invite la Commission à surveiller de près la disponibilité d’un nombre suffisant d’aires de stationnement de qualité, sécurisées et sûres pour les camions ainsi que l’application proportionnée des sanctions par les États membres; souligne la nécessité de prendre des mesures en cas de traitement inéquitable ou de discrimination à l’encontre des chauffeurs routiers et des entreprises de transport de l’Union;

3.

déplore les attaques dont sont victimes les transporteurs dans les aires de stationnement pour camions, y compris les attaques meurtrières, et rappelle que ces attaques sont souvent perpétrées par des bandes bien organisées et bien équipées, qui volent parfois des marchandises sur commande et utilisent souvent les revenus tirés de ces infractions pour financer d’autres formes graves de criminalité;

4.

déplore que ce type d’épisode puisse avoir un aspect xénophobe ou raciste;

5.

observe que la criminalité contre les biens transportés dans les camions revêt de plus en plus un caractère transfrontalier et représente la principale menace pour la sécurité des chauffeurs de poids lourds; souligne qu’une coopération renforcée est nécessaire pour lutter efficacement contre ce type de criminalité et demande un échange d’informations et une coordination opérationnelle plus structurels entre les services répressifs des États membres avec le soutien d’Europol, y compris une coopération renforcée avec des parties privées, telles que l’Association pour la protection des actifs transportables et l’Organisation européenne pour un stationnement sécurisé;

6.

invite les États membres à signaler systématiquement les infractions à Europol afin de garantir des réponses cohérentes grâce à un soutien opérationnel et analytique, et invite la Commission à renforcer encore les capacités d’Europol dans ce domaine en augmentant ses ressources et son personnel;

7.

invite la Commission à encourager l’augmentation de la disponibilité dans les parcs de stationnement pour camions et à améliorer leur qualité, leur sécurité et leur connectivité au moyen d’initiatives législatives, de programmes européens de fonds structurels et d’investissement, de mécanismes de promotion de la coopération entre les autorités compétentes des États membres et d’autres instruments disponibles, tels que le programme de financement du mécanisme pour l’interconnexion en Europe;

8.

invite instamment la Commission et le Conseil à prendre les mesures nécessaires pour mettre en place et développer une coopération policière associant les autorités compétentes de tous les États membres afin de prévenir et de détecter les infractions pénales sur les routes et dans les aires de stationnement et d’enquêter en la matière;

9.

demande à la Commission et aux États membres d’inclure des objectifs et des approches visant à accroître le nombre d’aires de stationnement sécurisées et sûres pour camions dans les accords de partenariat définitifs sur les fonds structurels et d’investissement européens et dans les programmes de ces fonds;

10.

se félicite de la création du groupe d’experts de la Commission sur la sécurité des infrastructures routières, qui sollicitera l’avis et l’expertise des États membres et d’autres parties prenantes sur ce sujet, y compris pour la préparation d’actes non législatifs, ainsi que de la création du groupe de haut niveau sur la sécurité routière, qui fournira des conseils stratégiques et des retours d’information fréquents; prie instamment la Commission d’accélérer les travaux dans ce domaine et de se concerter avec les États membres afin de parvenir à des améliorations concrètes pour les chauffeurs routiers de l’Union;

11.

souligne l’importance de mettre en œuvre des projets visant à promouvoir la coopération nationale et internationale dans la lutte contre le vol de marchandises, à donner un aperçu des procédures en cours et à optimiser le traitement des dossiers au niveau opérationnel;

12.

rappelle qu’il importe de garantir un financement prioritaire pour la création et la mise à niveau des aires de stationnement sécurisées et sûres pour camions dans l’Union en tirant parti de tous les programmes de financement disponibles de l’Union et des États membres;

13.

invite les États membres à assumer la responsabilité première qui leur revient dans l’amélioration de la sécurité des aires de stationnement pour camions au moyen de stratégies nationales bien établies en matière de sécurité routière et de mesures concrètes définies dans les plans d’action et les plans de mise en œuvre, qui constituent la base d’une véritable culture de la sécurité routière dans l’Union;

14.

invite la Commission et les États membres à unir leurs efforts pour améliorer la qualité des services dans les aires de stationnement pour camions, y compris en proposant des équipements élémentaires abordables, et pour améliorer leur sécurité, tout en veillant à ce que des vérifications indépendantes fondées sur des normes communes de l’Union soient menées par des tiers dans toutes les aires de stationnement sécurisées pour camions au sein du système, afin de garantir que les infrastructures soient conformes aux normes de l’Union en matière de sûreté et de sécurité, par exemple conformément à la directive 2008/96/CE sur la gestion de la sécurité des infrastructures routières;

15.

déplore que des interprétations divergentes persistent en ce qui concerne les normes de sécurité et de sûreté du stationnement et les exigences en matière de certification, et souligne qu’il importe de créer une norme européenne harmonisée contenant des règles claires et non équivoques sur les niveaux de sécurité et de confort;

16.

invite la Commission à respecter les engagements consacrés par le règlement (UE) 2020/1054 en ce qui concerne l’établissement de normes et de procédures de certification pour les aires de stationnement sécurisées et sûres pour camions dans l’Union;

17.

souligne que les normes de l’Union détaillant le niveau de service et de sécurité des aires de stationnement sécurisées et sûres pour camions et les procédures de certification de ces aires de stationnement doivent être rendues obligatoires afin de garantir et de fournir une définition cohérente des aires de stationnement sécurisées pour camions, ainsi qu’un cadre législatif cohérent;

18.

appelle de ses vœux une meilleure couverture et une efficacité accrue des services d’urgence et d’intervention immédiate, ainsi que l’introduction de systèmes d’appel permettant de notifier les autorités compétentes dans toutes les langues officielles; prie instamment les États membres de mettre en place un système de réaction immédiate lorsqu’une infraction est commise à l’encontre d’un chauffeur ou d’un camion sur leur territoire national et d’éviter qu’un chauffeur ne reçoive pas en temps utile l’assistance des autorités nationales de sécurité publique en raison de la nature mineure de l’infraction, des barrières linguistiques ou pour tout autre motif;

19.

demande la mise en place de patrouilles régulières de sécurité ou police dans les zones de stationnement où les services de sécurité ne peuvent être fournis en permanence, mais où des attaques ont été signalées contre les transporteurs;

20.

souligne combien il importe de renforcer les mécanismes de collecte de données, l’échange d’informations et le soutien analytique, et invite les États membres à mettre en œuvre des modèles efficaces de collecte, de traitement et de partage automatisés de données afin d’améliorer la réponse opérationnelle des forces de police face à la criminalité transfrontalière;

21.

relève que les informations sur la localisation des aires de stationnement sécurisées et sûres pour camions devraient être communiquées de manière conviviale aux chauffeurs et à l’ensemble de la chaîne logistique au moyen d’outils numériques, et demande à la Commission de réaliser cet objectif en établissant une base pour des solutions TIC interopérables qui permettront aux chauffeurs de trouver et de réserver des espaces de stationnement sécurisés ainsi que de planifier leurs déplacements en conséquence;

22.

invite la Commission et les États membres à promouvoir les systèmes de sécurité embarqués existants et tout type d’outil d’alerte intelligent, ainsi que leur connexion avec la police et les services d’urgence;

23.

invite la Commission à proposer des mesures pour la révision du règlement délégué (UE) no 885/2013 de la Commission et du règlement (UE) no 1315/2013;

24.

invite la Commission et les États membres à étudier et à proposer des mesures concrètes pour la protection des victimes d’infractions commises dans des aires de stationnement non protégées pour camions, telles que l’accès à une assistance médicale, à des conseils juridiques, à un interprète, etc.;

25.

se félicite de la décision de la commission des pétitions de mettre en place une mission d’information afin d’enquêter plus avant sur les faits décrits dans la pétition no 0549/2021, de fournir de nouveaux détails sur la sécurité des aires de stationnement pour camions et d’évaluer les défis sur le terrain;

26.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres.

(1)  JO L 319 du 29.11.2008, p. 59.

(2)  JO L 305 du 26.11.2019, p. 1.

(3)  JO L 207 du 6.8.2010, p. 1.

(4)  JO L 247 du 18.9.2013, p. 1.

(5)  JO L 348 du 20.12.2013, p. 1.

(6)  JO L 164 du 3.6.2014, p. 6.

(7)  JO L 249 du 14.7.2021, p. 38.

(8)  JO L 249 du 31.7.2020, p. 1.

(9)  Europol, Évaluation de la menace que représente la grande criminalité organisée, 2021: «Les pertes causées par la criminalité liée au fret dans les huit États membres les plus touchés ont dépassé 75 millions d’euros en 2019 et ont une incidence significative sur les chaînes d’approvisionnement».

(10)  Étude de cas de la Commission de 2019 sur le stationnement sûr et sécurisé pour les camions, p. 24. Disponible à l’adresse suivante: https://op.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/d89d1818-4f81-11e9-a8ed-01aa75ed71a1


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/99


P9_TA(2021)0481

Situation en Somalie

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la situation en Somalie (2021/2981(RSP))

(2022/C 224/10)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions précédentes sur la Somalie,

vu la stratégie commune UE-Afrique,

vu l’accord de Cotonou,

vu la déclaration universelle des droits de l’homme,

vu la convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique,

vu la convention des Nations unies de 1989 relative aux droits de l’enfant,

vu le programme indicatif national UE-Somalie en faveur de la République fédérale de Somalie pour la période 2014-2020,

vu la déclaration faite le 8 novembre 2017 par la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), par laquelle celle-ci annonce son intention d’entamer le retrait progressif des troupes présentes en Somalie à partir de décembre 2017, en vue d’un retrait complet d’ici à 2020,

vu la déclaration faite le 18 septembre 2021 par le haut représentant Josep Borrell sur la situation politique en Somalie,

vu la résolution 2568 du 12 mars 2021 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation en Somalie,

vu l’article 144, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.

considérant que la situation humanitaire continue de se détériorer en Somalie, qui est aux prises avec de nombreuses crises, notamment l’instabilité politique, les activités terroristes, l’insécurité alimentaire, la sécheresse, la crise climatique et la COVID-19, ce qui menace la stabilité, le bien-être humain et les moyens de subsistance et causent des déplacements massifs dans le pays et la région;

B.

considérant que les organismes d’aide internationale ont averti que la Somalie était au bord d’une catastrophe humanitaire, environ 5,9 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire, d’après les estimations, et plus de 2,7 millions de personnes étant confrontées à une situation d’urgence alimentaire dans tout le pays, dont plus de 800 000 enfants de moins de cinq ans menacés de malnutrition aiguë; que deux millions de personnes sont confrontées à de graves pénuries d’eau; que les Nations unies ont déclaré que la Somalie était confrontée à la pire pénurie de financement depuis six ans; que, d’après les estimations des partenaires humanitaires, 7,7 millions de Somaliens auront besoin d’une aide humanitaire en 2022 et quelque 1,2 million d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë en 2022 faute de soins immédiats;

C.

considérant que la Somalie n’a pas été en mesure de réagir face à la pandémie de COVID-19 en l’absence d’un système de soins de santé opérationnel et par manque de respirateurs, de produits pharmaceutiques et de personnel; que la Somalie, à l’instar de nombreux pays africains, n’a pas été en mesure de vacciner sa population faute de vaccins disponibles, seuls environ 3 % étant complètement vaccinés;

D.

considérant que le secteur de l’éducation a été fortement touché par la pandémie de COVID-19 et que de nombreux enfants, notamment ceux vivant sur des sites de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ne peuvent pas poursuivre leur enseignement formel parce que, par exemple, leurs parents ont perdu leurs moyens de subsistance et sources effectives de revenus;

E.

considérant que les groupes d’insurgés restent la principale source d’insécurité dans le pays, qu’ils commettent des attaques sans discrimination contre les Somaliens et qu’ils participent à des enlèvements et au recrutement forcé d’enfants dans des conflits armés; qu’à ce jour, environ 1 000 civils ont été tués ou blessés dans le cadre d’un conflit armé en 2021, Al-Chabab étant responsable de la plupart des victimes civiles; que les militants ont intensifié leurs attaques et assassinats ciblés de responsables politiques dans le but de perturber le processus électoral de 2021;

F.

considérant que les groupes vulnérables restent les principales cibles des abus et de la violence, notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les personnes LGBTQ et d’autres minorités; que les violences sexuelles et sexistes, ainsi que les violences liées aux conflits, continuent de se produire à grande échelle et en toute impunité, en particulier dans les zones de conflit;

G.

considérant que, selon le rapport 2021 du Secrétaire général des Nations unies sur les enfants et les conflits armés, de graves exactions continuent d’être perpétrées sur les enfants en Somalie, au moins 1 087 enfants ayant été tués ou mutilés en 2020; que Al-Chabab est le principal recruteur d’enfants, tandis que, pris ensemble, Al-Chabab, les forces de sécurité gouvernementales, les forces de sécurité régionales et les milices claniques ont recruté 1 716 enfants l’année dernière;

H.

considérant qu’en août 2020, le Parlement de Mogadiscio a présenté une nouvelle loi sur les crimes liés aux rapports sexuels qui permet le mariage des enfants en définissant un enfant sur la base de sa maturité physique plutôt que sur la base de son âge et qui comporte de faibles protections procédurales pour les survivants; que ladite loi viole les obligations internationales et régionales en matière de droits de l’homme;

I.

considérant que la liberté d’expression reste fortement restreinte, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme étant menacés, détenus arbitrairement et privés des garanties d’une procédure régulière et d’un procès équitable; que les médias ont été fermés par les autorités au niveau régional et fédéral; qu’il est rare que les autorités enquêtent sur les affaires relatives aux assassinats de journalistes ou aux attaques à leur encontre ou en poursuivent les auteurs;

J.

considérant que, dans la perspective du processus électoral, les forces de sécurité du gouvernement fédéral de Somalie et les autorités régionales, en particulier dans le Pount, ainsi que Al-Chabab, ont intensifié leurs attaques contre des journalistes par des mesures d’intimidation et de harcèlement et des arrestations arbitraires; que l’indépendance des médias est un élément essentiel d’un processus électoral équitable; que de nombreux journalistes ont été tués illégalement au cours de l’année 2021, dont le journaliste vétéran Abdiaziz Mohamud Guled, directeur de Radio Mogadiscio, qui a été assassiné par Al-Chabab à Mogadiscio le 20 novembre 2021;

K.

considérant que l’on estime qu’environ 2,9 millions de Somaliens ont été déplacés à l’intérieur du pays; qu’entre août et octobre 2021, 55 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, 80 % d’entre elles en raison de conflits et 20 % en raison de phénomènes climatiques; qu’il existe au Kenya plusieurs camps de réfugiés qui, depuis la guerre civile en Somalie en 1991, accueillent des réfugiés et demandeurs d’asile somaliens, parmi lesquels les camps de Kakuma et de Dadaab, qui comptent environ 520 000 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés; que les conditions de vie dans les camps sont dangereuses, les femmes, les enfants et les personnes LGBTQ étant en particulier victimes d’abus et de violences récurrents; que, le 29 avril 2021, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le gouvernement kényan se sont mis d’accord sur une feuille de route pour le report de la fermeture des camps de Dadaab et de Kakuma d’ici au 30 juin 2022;

L.

considérant que la Somalie demeure l’un des pays africains les plus dangereux pour les syndicalistes, qui sont systématiquement victimes de violence et d’intimidation; que les travailleurs somaliens sont constamment privés de leurs droits fondamentaux et de leurs droits de travailleurs, que leur santé et leur sécurité au travail sont régulièrement menacées et que leur travail est mal rémunéré, y compris par les contractants étrangers;

M.

considérant que le processus électoral devait initialement s’achever en octobre 2021 par des élections présidentielles; que le processus électoral n’a cessé, toutefois, d’être perturbé en raison de retards pris par les États membres fédéraux dans l’organisation des élections des membres des deux chambres du Parlement fédéral somalien, qui doivent ensuite élire le président de la Somalie; que plus le processus électoral est retardé, plus les ressources seront détournées des grandes priorités nationales, telles que la réaction aux urgences humanitaires;

N.

considérant que les délégués de clans devraient nommer au total 275 députés à la chambre basse, tandis que les cinq assemblées législatives des États de Somalie ont déjà élu les 54 sénateurs à la chambre haute; que les autorités se sont engagées à achever les élections à la chambre basse d’ici le 24 décembre 2021; qu’il sera essentiel d’achever de manière crédible les processus électoraux afin d’assurer la sécurité et le développement à long terme de la Somalie;

O.

considérant que 26 % des personnes élues à la chambre haute sont des femmes, ce qui représente une évolution positive sur la voie de l’égalité entre les hommes et les femmes en Somalie; que des efforts supplémentaires doivent être consentis pour respecter le quota de 30 % convenu pour la chambre basse et pour parvenir à l’intégration totale des femmes dans la prise de décisions politiques, sociales et économiques en Somalie;

P.

considérant que l’ingérence étrangère dans les processus politiques internes et l’organisation des élections a entravé leur conclusion en temps utile; que le 15 novembre 2021, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 2607 (2021), qui renouvelle l’embargo sur les armes imposé à la Somalie;

Q.

considérant que le mandat confié par les Nations unies à l’AMISOM expirera le 31 décembre 2021; que le gouvernement fédéral de Somalie et l’Union africaine (UA) n’ont pas été en mesure de se mettre d’accord sur une reconfiguration d’une mission dirigée par l’UA, comme le prévoit la résolution 2568 (2021) du Conseil de sécurité des Nations unies; que l’Union européenne, par le truchement de divers instruments, est le principal contributeur financier aux activités de l’AMISOM et de l’UA en Somalie depuis 2007;

R.

considérant qu’en décembre 2020, le Conseil a prorogé, jusqu’au 31 décembre 2022, le mandat de ses trois missions et opérations relevant de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) en Somalie, à savoir la mission de l’Union européenne visant au renforcement des capacités (EUCAP) en Somalie, la mission de formation de l’Union européenne (EUTM) en Somalie et l’opération EUNAVFOR ATALANTA;

S.

considérant que le 5 novembre 2021, la Somalie a déclaré l’envoyé de l’Union africaine, Simon Mulongo, persona non grata et lui a ordonné de quitter le pays dans les sept jours, l’accusant d’exercer des activités incompatibles avec le mandat de l’AMISOM;

T.

considérant que l’Union européenne a engagé 286 millions d’euros en faveur de la Somalie au titre du programme indicatif national pour la période 2014-2020, en mettant l’accent sur le soutien à l’état de droit, à la sécurité, à la sécurité alimentaire et à l’éducation; qu’en 2021, l’Union européenne a alloué 45,3 millions d’euros à des projets humanitaires en Somalie, dont 2,8 millions d’euros pour soutenir le déploiement de la vaccination contre la COVID-19 à l’échelon national, tandis que l’Union et ses États membres fournissent ensemble plus de 35 % de l’aide humanitaire totale en Somalie;

1.

exprime sa vive préoccupation face à l’aggravation de la crise humanitaire en Somalie; condamne toutes les violations des droits de l’homme et les attaques aveugles dirigées contre des civils, des travailleurs humanitaires, des journalistes, des responsables des élections et l’AMISOM par des groupes terroristes, notamment Al-Chabab; invite toutes les parties impliquées dans les différents conflits en Somalie à mettre immédiatement un terme aux violations des droits de l’homme et à prendre des mesures concrètes pour traduire les responsables en justice dans le cadre de procès équitables; demande instamment la cessation des hostilités et, dans la mesure du possible, la poursuite d’un dialogue global pour résoudre les différends politiques;

2.

rappelle que la stabilité et la paix durables en Somalie ne peuvent être atteintes que par l’inclusion sociale et la bonne gouvernance fondée sur des principes démocratiques et l’état de droit; invite dès lors les dirigeants somaliens à redoubler d’efforts en vue de l’achèvement du processus électoral du pays et à achever la tenue d’élections inclusives et crédibles pour la chambre basse avant la fin de 2021, afin que les élections présidentielles puissent se tenir dès que possible; souligne que le processus électoral doit se dérouler de manière pacifique, conformément au calendrier précédemment convenu du 27 mai 2021; demande en outre aux dirigeants somaliens de faire preuve de retenue et de s’abstenir de toute action susceptible d’exacerber les tensions politiques ou la violence, afin d’établir la stabilité et de priver Al-Chabab de la possibilité d’exercer une influence politique; demande le plein respect des droits fondamentaux pendant la campagne et les périodes électorales, y compris le droit de réunion pacifique et la liberté de circulation, d’association et d’expression; condamne tout usage excessif de la force par les troupes gouvernementales contre l’opposition politique ou contre les manifestants; met en garde contre toute nouvelle initiative conduisant à une prolongation des mandats antérieurs sans large soutien des parties prenantes somaliennes et s’oppose à tout processus parallèle ou élection partielle;

3.

demande à l’Union, à ses États membres et à ses partenaires internationaux d’accroître d’urgence l’aide humanitaire conformément aux exigences et de fournir une aide supplémentaire à la lutte contre la COVID-19, notamment par le partage des vaccins et la fourniture de matériel médical et de produits pharmaceutiques essentiels; souligne que la communauté internationale doit contribuer à faire le nécessaire pour maîtriser la pandémie de COVID-19 en Somalie et dans la région, notamment par une meilleure distribution de vaccins et par le renforcement de la capacité de fabrication de vaccins;

4.

invite les autorités somaliennes à cesser toutes les arrestations arbitraires et à libérer toutes les personnes faisant l’objet de détentions illégales et injustifiables, à lutter contre les actes de harcèlement et d’intimidation de civils par les forces de sécurité, les responsables politiques et les autorités locales, et à veiller à ce que les responsables supportent les conséquences de leurs actes; insiste pour que les autorités mettent un terme aux exécutions ordonnées par les tribunaux militaires, adoptent un moratoire et abolissent la peine de mort; prie instamment le gouvernement somalien de renforcer l’état de droit, de mettre en place un système judiciaire indépendant et impartial et de garantir des réparations aux victimes de violences extrajudiciaires et excessives; prie instamment les autorités somaliennes d’adopter rapidement la politique de protection des civils et la loi nationale sur la lutte contre le terrorisme, et de veiller à ce que ces textes respectent pleinement les normes internationales en matière de droits de l’homme;

5.

est très préoccupé par le nombre de réfugiés et de déplacés internes en Somalie, ainsi que par leur bien-être; invite l’Union européenne et ses partenaires internationaux à dialoguer avec le gouvernement fédéral somalien afin de fournir protection, assistance et solutions durables conformes aux obligations internationales; se félicite de la ratification par le gouvernement fédéral somalien de la convention de l’Union africaine pour la protection et l’assistance des personnes déplacées à l’intérieur du pays en Afrique et invite la Commission à aider la Somalie à élaborer des cadres juridiques nationaux et à garantir la sécurité des personnes déplacées à l’intérieur du pays et des réfugiés, en accordant une attention particulière aux personnes les plus vulnérables, telles que les femmes, les enfants et les personnes appartenant à des groupes minoritaires, qui sont les plus exposées au risque de violence, d’abus et de violations;

6.

est très préoccupé par les dommages sociaux et économiques causés par le changement climatique, y compris les phénomènes météorologiques extrêmes et l’invasion de criquets; se félicite des engagements pris par la Somalie lors de la conférence des Nations unies de 2021 sur le changement climatique (COP 26) en faveur d’une transition juste fondée sur le dialogue social et la priorité accordée aux énergies renouvelables afin de couvrir les besoins énergétiques de la Somalie; appelle de ses vœux une action urgente et la mise en œuvre adéquate de plans d’action visant à prévenir ou à atténuer les catastrophes liées au climat, tels que le plan d’action de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour faire face à une menace acridienne;

7.

déplore les attaques perpétrées par des groupes terroristes contre des travailleurs humanitaires, la destruction des infrastructures et le détournement de l’aide; rappelle qu’en vertu du droit international, l’accès doit être garanti sans entrave pour l’acheminement en temps utile de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin dans toute la Somalie;

8.

réaffirme son ferme soutien à tous les défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement en Somalie, ainsi qu’à leur travail; invite la délégation de l’Union et les représentations des États membres dans le pays à renforcer leur soutien à la société civile dans leurs relations avec les autorités somaliennes, à utiliser tous les instruments disponibles pour accroître leur soutien au travail des défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement et, le cas échéant, à faciliter la délivrance de visas d’urgence et à fournir un refuge temporaire dans les États membres;

9.

prend acte du rôle joué par l’AMISOM dans la contribution à l’établissement d’une sécurité accrue face à la menace que représentent Al-Chabab et les groupes d’insurgés; exprime son soutien au plan de transition somalien (STP) en ce qui concerne les opérations de l’AMISOM et demande qu’il soit mis en œuvre en temps utile; invite les principales parties prenantes somaliennes en matière de sécurité à parvenir à un accord sur les objectifs stratégiques, la taille et la composition d’une future AMISOM destinée à soutenir la transition en matière de sécurité en Somalie, afin de progresser dans la mise en œuvre du STP; demande que l’architecture de sécurité nationale soit renforcée afin de protéger la population; demande au gouvernement fédéral somalien, à l’AMISOM et aux forces alliées de veiller à ce que leurs campagnes militaires contre Al-Chabab soient menées dans le strict respect du droit humanitaire international et du droit international relatif aux droits de l’homme;

10.

souligne que les autorités somaliennes devraient avoir la responsabilité première d’assurer la sécurité dans leur pays, mais qu’elles ne sont pas encore en mesure de le faire dans la lutte contre Al-Chabab et les groupes d’insurgés; rappelle qu’il importe, conformément à la résolution 2568 (2021) du Conseil de sécurité des Nations unies, d’élaborer d’urgence un plan qui établirait les contours de la présence reconfigurée de l’UA après 2021; rappelle, dans ce contexte, la responsabilité première des Nations unies, de l’Union africaine et du gouvernement fédéral somalien dans l’élaboration d’un tel plan, soutenu par des partenaires internationaux;

11.

demande instamment à tous les acteurs étrangers de ne pas compromettre les efforts en cours en matière de consolidation de l’État et la paix, mais de promouvoir la stabilité et, dans le même temps, de préserver l’unité du pays; remémore à toutes les parties l’embargo sur les armes adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies sur la Somalie;

12.

se félicite de la représentation accrue des femmes aux élections législatives, tout en relevant la nécessité d’une présence encore plus importante; souligne le rôle important que jouent les femmes dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix; appelle de ses vœux une participation et une association pleines, égales et significatives des femmes à tous les niveaux, conformément à la charte des femmes somaliennes;

13.

condamne la persistance des violences sexuelles et sexistes à l’égard des femmes et des filles en Somalie et demande que des efforts soutenus et concertés soient déployés au niveau national pour lutter contre la violence sexuelle et sexiste, y compris la transposition effective dans la législation nationale et l’application de la convention no 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail, que la Somalie a ratifiée, la ratification de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et l’adoption d’une législation progressiste contre les mutilations génitales féminines, tant au niveau des États qu’à l’échelon fédéral; prie instamment le gouvernement somalien de prendre des mesures concrètes pour prévenir les violences sexuelles à l’encontre des femmes et des enfants;

14.

invite les autorités somaliennes à abroger les dispositions de la loi modifiée de 2020 sur les médias, qui restreint gravement la liberté des médias et la liberté d’expression et ne respecte pas les normes internationales en matière de liberté d’expression;

15.

déplore les récentes attaques perpétrées contre des journalistes et du personnel des médias, qui ont un rôle légitime à jouer dans la consolidation de l’État et le processus électoral et devraient être en mesure de travailler sans crainte ni intimidation; invite les autorités somaliennes à mener et à conclure des enquêtes sur les assassinats de tous les journalistes commis en 2021, y compris celui de Jamal Farah Adan, ainsi qu’à traduire en justice les responsables;

16.

prie instamment le gouvernement fédéral de Somalie et ses États membres fédéraux de déclarer sans délai un moratoire sur l’arrestation et l’emprisonnement de journalistes dans l’exercice de leurs fonctions journalistiques, comme le proposent Reporters sans frontières et l’Union nationale des journalistes somaliens, et de mettre un terme à l’utilisation continue du code pénal somalien, ancien et obsolète, pour punir les journalistes et restreindre la liberté des médias et la liberté d’expression;

17.

invite le gouvernement fédéral de Somalie, ses États membres fédéraux et la communauté internationale à veiller à ce que les entreprises étrangères ou multinationales opérant en Somalie respectent, soutiennent et appliquent pleinement les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et les autres instruments juridiques, y compris la constitution et les lois provisoires de la Somalie, ainsi que les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme et les principales conventions de l’OIT; souligne la nécessité de cibler les finances d’Al-Chabab et d’empêcher la génération illicite de revenus, y compris à partir de matières premières;

18.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au vice-président de la Commission européenne/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’Union africaine, au Président, au premier ministre et au parlement de la Somalie, au Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, au Conseil de sécurité des Nations unies, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, ainsi qu’à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/104


P9_TA(2021)0482

Violations des droits de l’homme commises par des entreprises militaires et de sécurité privées, notamment le groupe Wagner

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur les violations des droits de l’homme commises par des entreprises militaires et de sécurité privées, en particulier le groupe Wagner (2021/2982(RSP))

(2022/C 224/11)

Le Parlement européen,

vu ses résolutions et recommandations antérieures, notamment sa résolution du 4 juillet 2017 sur les sociétés de sécurité privées (1), sa résolution du 16 septembre 2020 sur la coopération UE-Afrique en matière de sécurité dans la région du Sahel, l’Afrique de l’Ouest et la Corne de l’Afrique (2), sa recommandation du 16 septembre 2021 sur l’orientation des relations politiques entre l’Union européenne et la Russie (3) et sa résolution du 5 juillet 2018 sur la Somalie (4),

vu le règlement (UE) 2020/1998 du Conseil du 7 décembre 2020 concernant des mesures restrictives en réaction aux graves violations des droits de l’homme et aux graves atteintes à ces droits (5) (régime mondial de sanctions de l’UE en matière de droits de l’homme),

vu les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels,

vu la convention de l’Organisation de l’unité africaine de 1977 sur l’élimination du mercenariat en Afrique,

vu la convention internationale de 1989 contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires,

vu le document de Montreux du 17 septembre 2008 sur les obligations juridiques internationales pertinentes et les bonnes pratiques pour les États en ce qui concerne les opérations des entreprises militaires et de sécurité privées pendant les conflits armés (document de Montreux),

vu le rapport du 1er octobre 2021 sur la mission indépendante d’établissement des faits sur la Libye instituée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies,

vu les déclarations des experts du Conseil des droits de l’homme des Nations unies du 31 mars 2021 sur les formateurs russes et du 27 octobre 2021 sur le groupe Wagner en République centrafricaine,

vu la déclaration du 12 novembre 2021 de la conférence internationale sur la Libye, qui s’est tenue à Paris,

vu le manuel opérationnel des Nations unies relatif à l’utilisation de services armés fournis par des sociétés de sécurité privées,

vu les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme,

vu les rapports, communiqués de presse et lettres d’allégations du groupe de travail des Nations unies sur l’utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (groupe de travail des Nations unies sur l’utilisation de mercenaires), en particulier ceux du 24 mars 2021 et du 27 octobre 2021,

vu la lettre du 25 juin 2021 adressée au président du Conseil de sécurité des Nations unies par le groupe d’experts sur la République centrafricaine, dont le mandat a été prorogé conformément à la résolution 2536 (2020),

vu le groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée chargé d’élaborer le contenu d’un cadre réglementaire international, sans préjuger de la nature de celui-ci, concernant les activités des entreprises militaires et de sécurité privées,

vu le Code de conduite international des entreprises de sécurité privées,

vu l’article 144, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.

considérant que les entreprises militaires et de sécurité privées (EMSP) sont des entreprises commerciales privées qui fournissent des services militaires ou de sécurité, tels que la garde armée, la maintenance et l’exploitation de systèmes d’armes, la détention de prisonniers, et les services de conseil ou de formation destinés aux forces locales et au personnel de sécurité; que la dépendance des acteurs étatiques et non étatiques envers ces entreprises a considérablement augmenté ces dernières années dans les zones de conflit; que, dans les conflits du 21e siècle, à commencer par les guerres en Afghanistan et en Iraq, ces entreprises sont intervenues à tous les niveaux, du soutien logistique aux opérations de haute intensité;

B.

considérant que ce secteur est actuellement réglementé par un ensemble de règles incohérentes qui varient considérablement d’un pays à l’autre; qu’en raison de leur hétérogénéité, les législations nationales et les dispositifs d’autorégulation adoptés par certaines EMSP ne suffisent pas à décourager les abus, puisqu’ils ne prévoient pas de sanctions, et ont une incidence importante sur la façon dont ces entreprises opèrent dans le cadre d’interventions multilatérales et les régions en proie à des conflits;

C.

considérant que les EMSP sont liées par le droit international lorsqu’elles participent aux hostilités, en particulier par les conventions de Genève ratifiées par l’ensemble des États membres des Nations unies; que les dispositions juridiques des conventions de Genève sont considérées comme faisant partie du droit coutumier international; que l’article 47 du protocole additionnel I aux conventions de Genève donne une définition du terme «mercenaires»; que, sur cette base, les mercenaires sont définis comme étant des civils et ne sont par conséquent pas autorisés à prendre part aux conflits; que la convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires interdit d’avoir recours à des mercenaires;

D.

considérant que des travaux sont en cours en vue de réglementer les EMSP, en particulier au sein du groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée des Nations unies, chargé d’élaborer le contenu d’un cadre réglementaire international, sans préjuger de la nature de celui-ci, concernant les activités des entreprises militaires et de sécurité privées; qu’un projet de cadre réglementaire pour les entreprises militaires et de sécurité privées devrait être présenté en avril 2022; que l’Union européenne a été élue au sein du Groupe des amis de la présidence du Forum du document de Montreux;

E.

considérant que d’innombrables membres d’EMSP actifs en tant que mercenaires ont commis de graves violations des droits de l’homme, y compris des crimes de guerre, à la fois contre des combattants et contre des civils, dans des conflits passés, récents et en cours; que la plupart de ces violations ont été commises en toute impunité et n’ont pas fait l’objet d’enquêtes, de poursuites ou de condamnations;

F.

considérant que certains pays, tels que la Russie, la Turquie et les Émirats arabes unis, sont présents dans diverses zones de conflit ou sortant d’un conflit dans le monde entier par l’intermédiaire des EMSP;

G.

considérant que le groupe Wagner est un ensemble de groupes paramilitaires et d’entreprises liés par des réseaux logistiques et de propriété qui se recoupent; que le groupe Wagner se distingue des autres EMSP par plusieurs aspects, notamment ses liens supposés avec les plus hauts échelons de l’État russe, sa présence signalée dans de nombreux États, l’ampleur de ses opérations, avec un personnel estimé à 10 000 membres, et les violations flagrantes des droits de l’homme qui ont été documentées et dont il a été accusé; que la loi russe interdit le recours aux mercenaires en vertu de l’article 359 de son code pénal, qui permet au Kremlin de prendre publiquement des distances par rapport aux actions illégales d’EMSP telles que le groupe Wagner, tout en offrant suffisamment de possibilités de contournement pour faire des EMSP un outil politique et militaire important dans les conflits du monde entier;

H.

considérant que ses liens avec les autorités russes ont été documentés par des organisations indépendantes telles que Bellingcat dans des rapports publiés entre janvier 2019 et novembre 2021; que le groupe Wagner s’appuierait sur les infrastructures militaires russes, partagerait une base avec l’armée russe, ferait usage d’avions militaires russes pour ses déplacements et aurait recours à des services de soins de santé militaires; qu’il est financé en partie par des contrats de restauration et de construction pour les forces armées russes d’une valeur de plusieurs millions de dollars, attribués à des entreprises liées à Evgueni Prigojine, proche allié du président russe Vladimir Poutine; que l’agence de renseignement militaire russe GRU ainsi que le ministère de la défense et les services consulaires russes sont pleinement associés au financement, au recrutement, à la formation et à la protection des agents du groupe Wagner;

I.

considérant que l’Union a imposé des sanctions à M. Prigojine pour son implication dans le conflit libyen; que plusieurs entreprises placées sous son contrôle font l’objet de sanctions de la part des États-Unis car elles auraient, selon le Trésor américain, «soutenu les opérations paramilitaires russes, protégé des régimes autoritaires et exploité des ressources naturelles»;

J.

considérant que le recours par le Kremlin aux EMSP s’inscrit dans la lignée d’une pratique récurrente de l’Union soviétique du recours à des forces opérationnelles agissant pour son compte à l’étranger, consistant à envoyer des milliers d’experts militaires, qui se font passer pour des «conseillers», sur des théâtres de conflit dans le monde entier, tout en niant officiellement l’implication de la Russie; considérant que, le 11 avril 2012, le président Poutine a déclaré dans son discours à la Douma russe qu’«un groupe d’entreprises militaires privées constituerait un outil efficace pour atteindre les objectifs nationaux sans impliquer directement l’État russe»; que le nom du groupe Wagner est progressivement éliminé afin d’éviter le contrôle public et de créer une distance entre celui-ci et M. Prigojine et le président Poutine, et que le groupe est remplacé par d’autres entités sous des noms différents; que le Kremlin, par le biais de cette construction et grâce au fait que groupe Wagner n’a pas de statut juridique, tente de nier de manière plausible les actes et les crimes commis par le groupe;

K.

considérant que dans le contexte de l’agression russe envers l’Ukraine, le recours aux EMSP telles que, entre autres, le groupe Wagner, E.N.O.T. Corp et les Cosaques peut avoir pour but de dissimuler l’ingérence militaire, d’éviter les victimes parmi les troupes militaires régulières et ainsi de dissimuler à la population russe le coût humain des agressions militaires;

L.

considérant que le groupe Wagner a été identifié pour la première fois en 2014, alors qu’il soutenait les séparatistes prorusses et aidait l’armée russe dans le cadre des hostilités dans la région du Donbass en Ukraine ainsi que de l’invasion et l’annexion illégales de la région ukrainienne de Crimée; qu’il a depuis lors été impliqué dans des conflits en Syrie, au Soudan, au Mozambique, en Libye, en République centrafricaine et au Venezuela;

M.

considérant qu’en République centrafricaine, des experts des Nations unies issus des groupes de travail des Nations unies sur le recours aux mercenaires, sur les entreprises et les droits de l’homme et sur les disparitions forcées ainsi que les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la torture et sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ont conclu conjointement en octobre 2021 que le groupe Wagner avait commis des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme, y compris des exécutions sommaires de masse, des détentions arbitraires, des violences sexuelles, des pillages, des disparitions forcées et des actes de torture lors d’interrogatoires;

N.

considérant que le groupe Wagner a été impliqué dans la prise de contrôle agressive de ressources essentielles telles que les produits de l’extraction minière et les recettes douanières, affaiblissant ainsi les pays en développement et les privant de ressources publiques essentielles; que, par exemple, à la suite de la signature, en 2018, d’un accord militaire entre la Russie et la République centrafricaine, la société Lobaye Invest, appartenant au groupe Wagner, a obtenu des droits d’exploration pour l’or et les diamants sur plusieurs sites miniers; qu’une enquête de juin 2021 réalisée par CNN a révélé que des mercenaires russes avaient exécuté des civils et expulsé des populations locales dans des zones d’exploitation minière;

O.

considérant qu’en Libye, le groupe Wagner est impliqué depuis au moins 2018 dans des opérations de soutien logistique et de combat visant à soutenir le général rebelle libyen Khalifa Haftar; que, selon le rapport de la mission d’enquête des Nations unies en Libye d’octobre 2021, le groupe Wagner a été impliqué dans des crimes de guerre, y compris des exécutions sommaires de civils et de détenus, des pratiques esclavagistes, la pose de mines antipersonnel interdites au niveau international et le meurtre ou la mutilation de civils, y compris des enfants, par exemple dans le village d’Al-Sbeaa au sud de Tripoli; que le rapport fait état de violations multiples et répétées de l’embargo des Nations unies sur les armes et de l’utilisation d’avions-cargos militaires russes par le groupe Wagner; que le soutien apporté par les mercenaires et les instructeurs militaires russes aux groupes armés radicaux a déstabilisé davantage le voisinage méridional de l’Union;

P.

considérant que, le 12 novembre 2021, les pays participant à la conférence de Paris pour la Libye ont exprimé leur opposition à toute ingérence étrangère dans les affaires libyennes et ont soutenu la mise en œuvre du plan d’action pour le retrait des mercenaires, des combattants étrangers et des forces étrangères du territoire libyen; qu’au début du mois de novembre 2021, la Turquie a envoyé environ 150 mercenaires syriens supplémentaires en Libye, en plus des 7 000 mercenaires déjà présents dans le pays et fidèles à la Turquie, malgré les demandes locales et internationales de retirer toutes les forces étrangères avant les élections législatives et présidentielles prévues le 24 décembre 2021; que, selon le rapport final du groupe d’experts des Nations unies sur la Libye, conformément à la résolution 1973 (2011), publiée en septembre 2019, la société émiratie Black Shield Security Services a recruté des ressortissants soudanais pour combattre dans le conflit libyen;

Q.

considérant que des agents du groupe Wagner sont envoyés en Syrie depuis la fin de l’année 2015 pour soutenir l’armée russe dans son intervention visant à sauver le régime de Bachar Al-Assad; considérant que des mercenaires ont commis et filmé des atrocités contre la population syrienne, tels que des actes de torture, des meurtres et la décapitation de civils près de Palmyre; considérant qu’une compagnie aérienne privée syrienne, Cham Wings, a participé à l’acheminement de mercenaires de Russie vers la Libye et, plus récemment, au transport de migrants vers Minsk;

R.

considérant que le groupe de travail des Nations unies sur l’utilisation des mercenaires a cité des rapports selon lesquels l’Azerbaïdjan, avec l’aide de la Turquie, aurait déployé des mercenaires syriens pour soutenir ses opérations militaires dans la zone de conflit du Haut-Karabakh;

S.

considérant que trois journalistes russes qui avaient reçu des prix pour leur travail ont été assassinés le 30 juillet 2018, alors qu’ils enquêtaient sur les activités minières du groupe Wagner en République centrafricaine; considérant que la mort du journaliste russe Maxim Borodin, auteur d’un reportage sur les activités du groupe Wagner en Syrie en mars 2018, s’inscrit dans une série de décès en Russie de journalistes qui s’intéressent à des questions sensibles qui, selon le comité pour la protection des journalistes, pourraient rejaillir sur les autorités;

T.

considérant que le 15 novembre 2021, Josep Borrell, vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a annoncé qu’un consensus s’était dégagé entre les ministres des affaires étrangères des États membres de l’Union en faveur de l’adoption de mesures restrictives à l’encontre du groupe Wagner lors du prochain Conseil des affaires étrangères de l’Union de décembre 2021; considérant que le 20 septembre 2021, il a averti de la possibilité que le groupe Wagner intervienne au Mali;

U.

considérant qu’on rapporte qu’un accord entre le groupe Wagner et les autorités maliennes prévoirait d’acheminer 1 000 agents vers le pays; considérant que l’Union européenne a déployé des missions au Mali dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC);

V.

considérant que le 7 décembre 2020, le Conseil a adopté le règlement (UE) 2020/1998 établissant le régime mondial de sanctions de l’Union en matière de droits de l’homme, qui permet à l’Union d’imposer des mesures de restriction ciblées à des particuliers, des entités et des organismes — y compris des États et des acteurs non étatiques — au titre de leur responsabilité, de leur implication ou de leur contribution dans la perpétration de violations graves des droits de l’homme dans le monde; considérant qu’il incombe à l’Union européenne de faire pleinement usage de ce règlement en cas de violation des droits de l’homme;

1.

exprime sa vive inquiétude face aux multiples violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international qui continuent d’être signalées dans le cadre des activités de plus en plus nombreuses des EMSP; déplore que dans la plupart des cas, aucun responsable n’ait encore été identifié;

2.

condamne avec la plus grande fermeté les crimes odieux commis par le groupe Wagner et les entités militaires privées liées; souligne les indices laissant fortement penser que l’État russe est responsable du financement, de la formation, de la gestion et du commandement opérationnel de ces groupes paramilitaires; relève que les activités du groupe Wagner coïncident temporellement et géographiquement avec l’extension de l’influence russe dans les zones de conflit; se déclare fermement convaincu que le groupe Wagner et d’autres entités fournissant des services de sécurité dirigées par des ressortissants russes devraient être considérés comme agissant pour le compte de l’État russe;

3.

invite les autorités russes à faire appliquer le code pénal russe, notamment son article 359 interdisant le recrutement, la formation, le financement ou l’équipement de mercenaires ainsi que leur utilisation dans un conflit armé; prie à cet égard les autorités russes d’interdire également aux entreprises d’État d’engager des sociétés militaires privées en vue d’activités mercenaires contraires au droit humanitaire international;

4.

souligne qu’il est crucial de contrecarrer la stratégie du groupe Wagner et des entités liées, notamment le brouillage de leur identité par l’utilisation de divers noms afin d’échapper à la surveillance de la communauté internationale;

5.

invite tous les États qui recourent au groupe Wagner et aux entités liées, en particulier la République centrafricaine, à rompre tous leurs liens avec le groupe et ses agents; demande à tous les États de faire preuve de responsabilité en appliquant le droit international, en enquêtant sur les violations des droits de l’homme signalées et en poursuivant les entreprises établies sur leur territoire lorsqu’elles mènent des activités contraires au droit international; soutient, à cet égard, les efforts déployés par les groupes de défense des droits de l’homme et les militants individuels pour que les membres du groupe Wagner répondent des crimes qu’ils ont perpétrés en Ukraine, en Syrie, en Libye et en République centrafricaine;

6.

se dit vivement préoccupé par les signes indiquant que l’autorité de transition du Mali envisage de recourir à des entreprises militaires privées, en particulier au groupe Wagner; exhorte le Mali à renoncer à ce projet; est fermement convaincu que le recours au groupe Wagner irait à l’encontre des objectifs fondamentaux des missions de l’Union dans le cadre de la PSDC et des États membres de l’Union qui agissent à la demande des autorités maliennes, à savoir rétablir la paix, la sécurité et la stabilité au Mali et protéger la population malienne;

7.

estime que les missions et opérations de l’Union ne sont pas en mesure de garantir la paix, la sécurité et la stabilité dans les pays partenaires lorsque des entreprises de sécurité privées accusées de violations flagrantes des droits de l’homme opèrent simultanément dans le même pays; attire l’attention sur des campagnes de désinformation ciblant spécifiquement les missions et opérations de l’Union en Afrique, dont le groupe Wagner et les entités liées pourraient être responsables dans le cadre de la guerre hybride moderne menée par la Russie; invite les unités compétentes au sein de la task force StratCom du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) à publier un rapport sur ces campagnes de désinformation;

8.

prie l’Union et ses États membres de signaler dès qu’ils en ont l’occasion aux pays concernés les risques qu’ils courent s’ils s’associent au groupe Wagner et aux entités liées, ou s’ils collaborent avec eux; leur demande de mettre l’accent sur le passif épouvantable de ce groupe en matière de droits de l’homme; encourage les gouvernements à prendre des mesures strictes en matière de respect du droit humanitaire international, de contrôle démocratique et de responsabilité dans les contrats d’assistance militaire et de services de sécurité conclus avec des EMSP étrangères; incite les États à faire preuve d’une transparence totale dans la passation de marchés relatifs à des services de soutien militaire, en particulier en ce qui concerne le nombre d’EMSP présentes sur leur territoire, les tâches qu’ils accomplissent, leurs chaînes de commandement et les équipements qu’ils utilisent pour remplir leurs contrats;

9.

invite le SEAE à préparer un rapport sur les activités du groupe Wagner, afin d’obtenir une vue d’ensemble claire des différentes violations qu’ils ont commises, car il serait alors plus facile de les faire répondre de leurs nombreuses infractions et de poursuivre les responsables devant les tribunaux internationaux; affirme qu’il continuera à suivre la question de près en rédigeant un rapport et éventuellement en menant des auditions;

10.

invite les États membres de l’Union et leurs alliés à intensifier l’échange de renseignements sur le groupe Wagner et les entités liées;

11.

exhorte la Commission à veiller à ce que les pays bénéficiaires de fonds de l’Union ne puissent en aucun cas utiliser ces derniers pour financer des entreprises militaires privées présentant un tel passif en matière de droits de l’homme; prie la Commission d’aborder cette question dans le cadre de son dialogue bilatéral avec tous les pays concernés;

12.

exige que les pays dans lesquels l’Union mène des missions et des opérations dans le cadre de la PSDC pour soutenir le renforcement des capacités de l’État résilient leurs contrats avec les EMSP qui violent les droits de l’homme; demande à la Commission de réexaminer de manière critique le soutien apporté par l’Union européenne à des gouvernements et à des institutions d’État liés au groupe Wagner; invite les États membres et la Commission à s’abstenir de mettre en place tout nouveau projet de coopération apportant un soutien budgétaire direct à des gouvernements liés au groupe Wagner; les prie instamment de réorienter cet appui budgétaire vers des organisations de la société civile et des projets qui profitent directement aux populations des pays concernés;

13.

rappelle que l’Union européenne et ses États membres ne devraient recourir à des entreprises privées de sécurité dans les zones de conflit que pour protéger leurs locaux ou assurer la sécurité des transports, et à condition que ces entreprises respectent pleinement les droits de l’homme et le droit humanitaire international; souligne qu’aucune activité amenant à faire usage de la force et/ou à participer activement à des hostilités, en dehors de situations de légitime défense, ne devrait être sous-traitée à des EMSP; insiste pour que les EMSP ne soient autorisées en aucune circonstance à mener des interrogatoires ou à y prendre part; est fermement convaincu que la sécurité et la défense devraient être assurées en premier lieu par les pouvoirs publics;

14.

souhaite que la question des activités du groupe Wagner et d’autres entreprises militaires privées en Afrique fasse l’objet de discussions approfondies lors du prochain sommet UE-Afrique;

15.

réclame, à la suite de l’appel lancé le 12 novembre 2021 lors de la conférence de Paris pour la Libye, que tous les combattants étrangers, y compris les mercenaires, quittent le territoire libyen; exhorte la Russie, la Turquie, les Émirats arabes unis et tous les autres États à se conformer à cet appel, en cessant immédiatement d’envoyer des mercenaires en Libye et en évacuant ceux qui s’y trouvent actuellement;

16.

prie instamment les autorités russes de retirer tous les mercenaires situés dans l’Est de l’Ukraine et en Crimée; soutient les efforts des autorités ukrainiennes visant à traduire les membres du groupe Wagner opérant en Crimée et dans le Donbass devant un tribunal ukrainien; demande à Interpol de coopérer étroitement dans ces affaires et dans d’autres affaires similaires;

17.

se félicite de la déclaration du VP/HR annonçant que le Conseil des affaires étrangères adopterait incessamment des sanctions ciblées de l’Union contre les personnes et entités liées au groupe Wagner ou collaborant avec eux, au titre de régimes de sanctions existants de l’Union, tels que le régime mondial de sanctions de l’Union en matière de droits de l’homme; demande que ces sanctions comprennent l’interdiction de pénétrer sur le territoire de l’Union et le gel des avoirs des agents du groupe Wagner; invite les pays partenaires, y compris les États membres de l’Union africaine, à adopter des sanctions similaires; prie l’Union de préparer et d’adopter des mesures restrictives contre d’autres EMSP qui violent les droits de l’homme;

18.

presse tous les États membres des Nations unies de ratifier et de mettre en œuvre intégralement les protocoles additionnels aux conventions de Genève et de renforcer le droit international visant l’interdiction effective des mercenaires, en s’inspirant de la convention de l’OUA de 1977 sur l’élimination du mercenariat en Afrique, de la convention internationale de 1989 contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires, et du document de Montreux de 2008;

19.

invite l’Union et ses États membres à veiller à la mise en place d’un cadre réglementaire clair et contraignant pour les EMSP, en particulier dans le cadre du groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée des Nations unies, notamment en ce qui concerne les grands projets situés dans des pays tiers et financés par des investisseurs ou des institutions financières établis dans l’Union; leur demande de soumettre ces projets à un suivi transparent; attend avec intérêt la diffusion de son projet de cadre, prévue pour avril 2022; exige que les entités qui passent des contrats avec des EMSP soient soumises à un devoir de diligence;

20.

soutient les travaux entrepris par le groupe de travail des Nations unies; suggère aux États dans lesquels ont été signalées des violations graves des droits de l’homme commises par des EMSP d’adresser officiellement au groupe de travail des Nations unies sur le recours aux mercenaires une invitation en vue d’une visite d’urgence;

21.

prie instamment l’Union et ses États membres de prendre des mesures résolues pour que les EMSP soient plus fortement obligés de rendre des comptes, y compris en ce qui concerne le contrôle et le suivi de leur transparence; rappelle à tous les États qu’ils doivent veiller à ce que les EMSP relevant de leur juridiction ou opérant sur leur territoire respectent les droits de l’homme; souligne la nécessité de garantir des recours judiciaires, y compris des sanctions pénales, pour les violations des droits de l’homme qui découlent des activités des EMSP; réclame que toutes les victimes de violations, notamment commises par des mercenaires russes, aient accès sans entrave à la justice et à des voies de recours; demande à l’Union d’encourager et de soutenir les efforts déployés par les juridictions nationales et internationales pour engager des procédures pénales visant à tenir les EMSP responsables des violations des droits de l’homme qu’ils commettent; invite donc la Russie à coopérer pleinement avec les Nations unies, l’Union européenne et les pays où le groupe Wagner aurait commis des crimes;

22.

est d’avis que le renforcement des missions de formation de l’Union européenne contribuerait plus efficacement à une réforme du secteur de la sécurité dans les pays partenaires; estime que la mise en place rapide de la facilité européenne pour la paix, dans le plein respect de la position commune du Conseil sur le contrôle des exportations d’armes (6), du droit international relatif aux droits de l’homme, du droit humanitaire international et des dispositions en vigueur en matière de transparence, ce qui implique de dresser la liste détaillée des équipements fournis dans le cadre de la facilité, consoliderait l’influence de l’Union dans le renforcement des capacités des forces armées des pays partenaires et garantirait que ces derniers ne recourent pas à des EMSP qui ne partagent pas nos valeurs;

23.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, au vice-président de la Commission/haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux gouvernements et aux parlements des États membres, ainsi qu’au Parlement de la Fédération de Russie.

(1)  JO C 334 du 19.9.2018, p. 80.

(2)  JO C 385 du 22.9.2021, p. 24.

(3)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0383.

(4)  JO C 118 du 8.4.2020, p. 113.

(5)  JO L 410 I du 7.12.2020, p. 1.

(6)  Position commune 2008/944/PESC du Conseil du 8 décembre 2008 définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires (JO L 335 du 13.12.2008, p. 99).


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/111


P9_TA(2021)0483

Situation des droits de l’homme au Cameroun

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la situation des droits de l’homme au Cameroun (2021/2983(RSP))

(2022/C 224/12)

Le Parlement européen,

vu ses précédentes résolutions sur le Cameroun, en particulier celle du 18 avril 2019 (1),

vu le rapport du 5 novembre 2021 du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des Nations unies sur la situation au Cameroun et le rapport annuel de l’UE sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde en 2020 — rapport par pays sur le Cameroun du 21 juin 2021,

vu l’accord de partenariat ACP-UE («accord de Cotonou»),

vu la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948,

vu le pacte international de 1966 aux droits civils et politiques,

vu la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, ratifiée par le Cameroun en 1993,

vu la charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981,

vu la Constitution de la République du Cameroun,

vu l’article 144, paragraphe 5, et l’article 132, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.

considérant que les premières manifestations pacifiques promues par le groupement de la société civile anglophone du Cameroun contre la marginalisation des régions anglophones du Cameroun par le gouvernement fédéral en 2016 ont été réprimées avec une extrême violence par les autorités de l’État, alimentant ainsi le soutien au séparatisme et l’émergence de plusieurs milices séparatistes appelant à la création d’un nouvel État, l’Ambazonie, et provoquant un conflit militaire sanglant;

B.

considérant que le dialogue est une condition préalable à la paix et que le gouvernement du président Paul Biya a toujours refusé les pourparlers directs avec les dirigeants séparatistes des régions anglophones;

C.

considérant que le Cameroun est en proie à plusieurs foyers de tensions politiques et sécuritaires simultanés, notamment aux menaces de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et, depuis près de cinq ans, à l’insurrection de rebelles armés séparatistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest;

D.

considérant qu’en 2016 des enseignants et des avocats anglophones ont organisé des grèves et des manifestations pacifiques dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en opposition à l’introduction du système juridique français et de la langue française dans leurs tribunaux et leurs salles de classe, ce qui a déclenché la crise; que, depuis 2017, le conflit armé a fait des milliers de morts et provoqué une crise humanitaire de grande ampleur dans les régions anglophones du Cameroun;

E.

considérant qu’à ce jour plus de 3 000 civils et des centaines de membres des forces de sécurité ont perdu la vie; que le conflit en cours au Cameroun a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes à l’intérieur du pays; que plus de 2,2 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et que plus de 66 000 personnes ont trouvé refuge au Nigeria voisin; que le Cameroun accueille plus de 447 000 réfugiés et demandeurs d’asile; que les retombées de cette crise touchent les régions occidentales et côtières du Cameroun;

F.

considérant que l’État camerounais ne respecte pas l’état de droit, comme l’ont déjà constaté des observateurs indépendants, notamment Human Rights Watch et Amnesty International, qui ont documenté des procédures judiciaires militaires entachées de graves vices de fond et de procédure, dans lesquelles la présomption d’innocence, le droit à une défense adéquate et l’indépendance du tribunal et du pouvoir judiciaire en général étaient gravement mis à mal;

G.

considérant que les affrontements entre les groupes armés séparatistes anglophones et les forces de sécurité gouvernementales s’intensifient en fréquence et en gravité; que, dans les régions touchées, l’aide humanitaire a également été fortement perturbée par la présence de groupes armés non étatiques et la mise en place des mesures de confinement, laissant les populations de ces régions dans une situation d’insécurité alimentaire grave et privant des dizaines de milliers de personnes d’accès aux soins de santé vitaux; que peu d’exceptions aux mesures de confinement ont été accordées pour des raisons humanitaires et que, par conséquent, l’acheminement de l’aide a été considérablement perturbé; que les agences des Nations unies ont été contraintes de suspendre les activités humanitaires, malgré les vulnérabilités supplémentaires créées par la pandémie de COVID-19;

H.

considérant que les civils sont les plus touchés par la violence et le conflit entre le gouvernement et les forces séparatistes et qu’ils constituent la grande majorité des victimes; que les forces gouvernementale et séparatiste se lancent continuellement des représailles, ciblant délibérément des civils et des groupes vulnérables de la population;

I.

considérant que Felix Agbor Nkongho, avocat des droits de l’homme, éminent défenseur des droits de la minorité anglophone et partisan d’une résolution pacifique de la crise a reçu à plusieurs reprises des menaces de mort de la part des groupes séparatistes armés; qu’il n’est pas la seule personne victime d’attaques et de harcèlement;

J.

considérant que, depuis les élections de 2018, les tensions politiques se sont muées en discours haineux fondés sur l’appartenance ethnique ou les opinions politiques, discours qui trouvent une résonance sur les plateformes de médias sociaux;

K.

considérant que les forces gouvernementales ont procédé à des exécutions extrajudiciaires de civils, notamment de femmes et d’enfants, à des actes de tortures et à des mauvais traitements, qu’elles ont commis des violences sexuelles, y compris des viols et des violences fondées sur le genre, qu’elles ont pillé et détruit des biens, notamment des villages, des maisons, des installations sanitaires et des hôpitaux, et qu’elles ont arrêté et détenu arbitrairement des citoyens accusés d’hostilités ou de collaboration avec des séparatistes;

L.

considérant qu’au cours des cinq premiers mois de 2021, les séparatistes armés ont perpétré au moins 27 attaques au moyen d’engins explosifs improvisés dans 13 villes, soit plus que pendant toutes les années de crise précédentes réunies; qu’ils ont violé, tué, torturé, agressé violemment, menacé et enlevé des centaines de personnes, dont des femmes, des travailleurs humanitaires, des enseignants et des enfants, pour leur collaboration présumée avec l’armée;

M.

considérant que ce conflit a eu un impact disproportionné sur les enfants, 700 000 élèves ayant été privés de leur droit à l’éducation en raison d’un boycott scolaire forcé dans les régions anglophones; que les enfants représentaient, en août 2021, 28 % de toutes les victimes ayant survécu à des violences fondées sur le genre et qu’ils étaient exposés à un risque accru de recrutement, de travail et de maltraitance, plus de 50 % des enfants camerounais étant, selon les rapports, victimes de maltraitance; que, selon le Fonds des Nations unies pour la population, 38 % des femmes au Cameroun âgées de 20 à 24 ans étaient mariées avant l’âge de 18 ans et 13 % avant l’âge de 15 ans;

N.

considérant que le président Biya, en réponse aux pressions internationales, a mis en place une commission d’enquête sur le massacre de Ngarbuh, à la suite de quoi le gouvernement a reconnu que ses forces de sécurité avaient une part de responsabilité et a annoncé l’arrestation de personnes impliquées; que, toutefois, aucune information supplémentaire n’est disponible à ce sujet;

O.

considérant qu’un confinement strict a été imposé, y compris la fermeture de la quasi-totalité des établissements scolaires et centres éducatifs; que des actes de violence ont été perpétrés contre des personnes refusant d’observer le confinement, y compris des enfants et des enseignants; que des écoles, des universités et des hôpitaux ont été attaqués, ce qui a aggravé et prolongé les violations du droit d’accès à l’éducation et conduit à la privation des services de santé essentiels;

P.

considérant que les tensions se sont accrues dans le pays depuis les élections présidentielles de 2018; qu’en septembre 2019 le président Biya a organisé un dialogue national dans le but de résoudre le conflit entre les forces armées et les rebelles séparatistes dans les régions anglophones; que, deux ans plus tard, la mise en œuvre des mesures n’a donné que peu de résultats; que plusieurs tentatives de résolution de la crise au Cameroun ont échoué en 2020 et 2021;

Q.

considérant que la signature des décrets présidentiels prévoyant le transfert de compétences et le transfert progressif de ressources humaines et financières aux autorités décentralisées est attendue pour la mise en œuvre concrète du processus de décentralisation;

R.

considérant que le gouvernement continue de restreindre les libertés d’expression et d’association et qu’il devient de plus en plus intolérant à la dissidence politique; que des centaines de membres et de partisans des partis d’opposition ont été arrêtés à la suite de manifestations réclamant une solution pacifique à la crise dans les régions anglophones; que l’opposition politique, les manifestants, les journalistes et la société civile continuent de faire l’objet de restrictions;

S.

que le code pénal camerounais punit les relations sexuelles entre personnes de même sexe de peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement; que de nombreux cas d’arrestation et de harcèlement de personnes LGBTQI ont été signalés ces dernières années et ces derniers mois;

T.

considérant que le Cameroun est confronté à de nouvelles menaces de Boko Haram et du groupe «Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique» (ISWAP) dans la région de l’Extrême-Nord; que les attaques perpétrées quotidiennement par le groupe armé islamiste Boko Haram comprennent des meurtres, des enlèvements, des vols et des destructions de biens, qui constituent de graves atteintes aux droits de l’homme et des violations du droit international et du droit humanitaire international; que ces attaques ont également impliqué des enfants kamikazes et des enfants soldats; que, depuis décembre 2020, Boko Haram a tué au moins 80 civils et qu’en août 2021 plus de 340 000 personnes étaient déplacées à l’intérieur du pays; que la mort présumée d’Abubakar Shekau, chef de Boko Haram, dans un affrontement au Nigeria avec la faction dissidente de l’ISWAP a contribué à consolider le pouvoir de l’ISWAP et à accroître l’insécurité dans la région Extrême-Nord du Cameroun; que les forces gouvernementales ne sont pas en mesure de protéger efficacement la population concernée;

1.

est profondément préoccupé par la situation des droits de l’homme au Cameroun; insiste sur le droit des citoyens à la liberté d’expression, de réunion et d’association; appelle au respect des droits de l’homme et demande instamment au gouvernement camerounais de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits;

2.

exhorte le gouvernement camerounais et les dirigeants politiques et militaires des groupes séparatistes à conclure un cessez-le-feu humanitaire et encourage les parties au conflit à s’entendre sur des mesures propres à restaurer la confiance telles que la libération des prisonniers politiques non violents et la levée des boycotts scolaires; demande instamment au gouvernement du président Biya et aux séparatistes anglophones de reprendre sans délai les négociations de paix; demande instamment à la communauté internationale, en particulier à l’Union africaine, aux États d’Afrique centrale et à l’Union européenne, d’œuvrer à la facilitation du dialogue en proposant de jouer les médiateurs; souligne l’importance de la collaboration régionale et exhorte le gouvernement à travailler en étroite collaboration avec l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale; déplore l’échec et la réticence des deux parties au conflit à s’engager dans des pourparlers de paix véritablement constructifs pour résoudre le conflit; est convaincu que le seul moyen de parvenir à une paix durable est d’engager le dialogue politique dans un esprit de compromis et d’y associer tous les acteurs concernés; appelle le gouvernement camerounais et les dirigeants des groupes séparatistes à accepter les offres de médiation proposées par des tierces parties en vue de négociations directes et immédiates;

3.

condamne les violations des droits de l’homme, du droit international et du droit international humanitaire perpétrées par les parties au conflit armé et souligne l’importance de la lutte contre l’impunité; invite les autorités camerounaises à garantir l’indépendance, l’efficacité, la transparence et l’impartialité des enquêtes et à s’assurer que les auteurs de violations graves et d’abus commis par des acteurs étatiques et non étatiques seront poursuivis, conformément au droit et aux normes internationales, et demande que les responsables de violations des droits de l’homme soient tenus pour responsables et traduits en justice dans le cadre d’un procès équitable, afin de mettre un terme à l’impunité et de garantir l’indépendance de la justice, composantes essentielles de l’état de droit et fondements d’un État démocratique opérationnel;

4.

invite le gouvernement camerounais à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale; demande instamment à l’Union d’exploiter tout le poids politique dont elle dispose en vertu de son aide au développement et de ses programmes bilatéraux pour renforcer la défense des droits de l’homme au Cameroun;

5.

s’oppose au jugement de civils par des tribunaux militaires; rappelle que le Cameroun est tenu par ses obligations internationales de faire en sorte que les procès se déroulent dans des conditions équitables, rappelle qu’il appartient à ce pays de faire respecter le droit à un procès équitable pour tous les citoyens devant des tribunaux indépendants, et rappelle que les tribunaux militaires ne devraient pas avoir compétence sur la population civile;

6.

demande aux autorités camerounaises de cesser de traduire des personnes en justice devant un tribunal militaire dans le cadre de procès à l’issue prédéterminée, laquelle est souvent une condamnation à mort, ce qui est illégal au regard du droit international des droits de l’homme; rappelle que la peine de mort n’a pas été appliquée au Cameroun depuis 1997, étape importante sur la voie d’une abolition complète; rappelle l’opposition de l’Union à la peine de mort, dans tous les cas et sans exception; demande au gouvernement camerounais de veiller à ce qu’elle soit abolie; demande au gouvernement camerounais de ratifier le deuxième protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui vise à abolir la peine de mort; demande instamment aux tribunaux de ne pas prononcer de telles sentences et de confirmer qu’ils ne demanderont pas la peine de mort;

7.

déplore le recours à la violence, en particulier à l’encontre des enfants, et est particulièrement préoccupé par les conséquences que la crise peut avoir sur ces derniers; appelle les deux parties au conflit à cesser de prendre délibérément pour cible les civils et demande instamment aux séparatistes de cesser immédiatement les attaques contre les écoles et les boycotts scolaires et de permettre à tous les élèves et enseignants de retourner à l’école en toute sécurité;

8.

appelle les autorités camerounaises à protéger toutes les femmes du pays, en particulier dans les zones de conflit, et à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en renforçant la participation des femmes et des organisations de défense des droits des femmes à la vie publique et politique; appelle au développement d’actions spécifiques de l’Union pour renforcer les droits des différents groupes de femmes, avec une attention particulière envers les femmes jeunes, migrantes, atteintes du VIH, LGBTQI et handicapées;

9.

estime que la décentralisation, considérée comme un système de gouvernance économique, sociale et politique, est un instrument essentiel pour relever les multiples défis en matière de développement, notamment en ce qu’elle renforce la responsabilité des responsables politiques locaux et des administrations locales vis-à-vis des citoyens engagés; se félicite du soutien apporté par l’Union à ce processus;

10.

condamne l’usage excessif et l’abus de la force contre les opposants politiques et les manifestants pacifiques; déplore le recours à des mesures de confinement, telles que le couvre-feu ou l’interdiction des réunions publiques, qui visent à restreindre la liberté d’expression, notamment de la presse et le droit de réunion pacifique, sous prétexte de lutter contre la pandémie de COVID-19; exprime sa préoccupation quant au statut de la liberté d’expression et de la liberté de la presse au Cameroun; déplore les arrestations arbitraires et le harcèlement de journalistes et de responsables politiques de l’opposition, et condamne les actions visant à réduire les opposants politiques au silence; invite les autorités camerounaises à libérer immédiatement et sans condition les opposants politiques, les manifestants et tous les citoyens qui ont été arrêtés arbitrairement et sont détenus pour des raisons purement politiques; condamne les violations des libertés fondamentales;

11.

invite les plateformes de réseaux sociaux à collaborer avec le gouvernement, l’opposition et la société civile afin de garantir que leurs pages soient vérifiées et de limiter les contenus qui incitent à la violence, les discours haineux et les fausses informations, qui fracturent encore davantage les relations intercommunautaires;

12.

regrette profondément que plus de 40 000 personnes se soient vu refuser une aide alimentaire en raison de l’insécurité et des barrages routiers dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, condamne les récentes attaques contre les établissements de santé et les professionnels de la santé, et déplore que les activités humanitaires aient été interdites pendant le confinement; condamne le blocage de l’aide humanitaire et les attaques, enlèvements, actions de harcèlement et assassinats à l’encontre des travailleurs humanitaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, et condamne également le fait que les actions d’intimidation de la part de toutes les parties au conflit se soient intensifiées à l’encontre des observateurs indépendants et des défenseurs des droits de l’homme, en particulier des défenseurs des droits des femmes, dont le travail est plus important que jamais dans le contexte de graves violations des droits fondamentaux; insiste pour que toutes les parties au conflit lèvent immédiatement tous les obstacles qui pourraient empêcher l’accès de l’aide humanitaire; appelle le gouvernement camerounais à veiller à ce que l’aide humanitaire puisse accéder aux régions en crise;

13.

invite les Nations unies et l’Union européenne à continuer de suivre la situation humanitaire et d’évaluer les besoins; appelle la communauté internationale, y compris l’Union et ses États membres, à apporter sans délai un soutien humanitaire destiné à répondre efficacement aux besoins urgents de la population; estime qu’il serait approprié d’envoyer une mission d’information du Conseil des droits de l’homme des Nations unies au Cameroun pour déterminer dans quelle mesure le droit international des droits de l’homme et le droit humanitaire international ont été violés et par qui;

14.

condamne les actions terroristes de Boko Haram au Cameroun; reconnaît les efforts déployés par les autorités camerounaises pour lutter contre ce groupe; invite la communauté internationale à soutenir tous les efforts déployés pour lutter contre le groupe armé islamiste; insiste sur le fait que le terrorisme ne peut être combattu efficacement que si nous nous attaquons aux causes et aux problèmes spécifiques liés aux inégalités;

15.

charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, au vice-président de la Commission / haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au secrétaire général des Nations unies, au gouvernement et au Parlement du Cameroun, ainsi qu’aux coprésidents de l’Assemblée paritaire ACP-UE.

(1)  JO C 158 du 30.4.2021, p. 7.


III Actes préparatoires

Parlement européen

Mardi 23 novembre 2021

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/115


P9_TA(2021)0456

Politique agricole commune — aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres et financés par le FEAGA et par le Feader ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant des règles régissant l’aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres dans le cadre de la politique agricole commune (les «plans stratégiques relevant de la PAC») et financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), et abrogeant le règlement (UE) no 1305/2013 du Parlement européen et du Conseil et le règlement (UE) no 1307/2013 du Parlement européen et du Conseil (COM(2018)0392 — C8-0248/2018 — 2018/0216(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/13)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2018)0392),

vu l’article 294, paragraphe 2, l’article 42 et l’article 43, paragraphe 2, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0248/2018),

vu l’article 13 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’acte d’adhésion de 1979, et notamment le paragraphe 6 du protocole no 4 concernant le coton qui y est annexé,

vu l’avis motivé soumis par l’Assemblée nationale française, dans le cadre du protocole no 2 sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité, déclarant que le projet d’acte législatif n’est pas conforme au principe de subsidiarité,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 17 octobre 2018 (1),

vu l’avis du Comité des régions du 5 décembre 2018 (2),

vu l’avis de la Cour de comptes du 25 octobre 2018 (3),

vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 23 juillet 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission de l’agriculture et du développement rural et les avis de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, de la commission du développement, de la commission des budgets, de la commission du contrôle budgétaire, de la commission du développement régional et de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres (A8-0200/2019),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après (4);

2.

approuve la déclaration ainsi que la déclaration commune du Parlement européen et du Conseil annexées à la présente résolution, qui seront publiées au Journal officiel de l’Union européenne, série C;

3.

prend note de la déclaration de la Commission annexée à la présente résolution, qui sera publiée au Journal officiel de l’Union européenne, série C;

4.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 62 du 15.2.2019, p. 214.

(2)  JO C 86 du 7.3.2019, p. 173.

(3)  JO C 41 du 1.2.2019, p. 1.

(4)  La présente position remplace les amendements adoptés le 23 octobre 2020 (textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0287).


P9_TC1-COD(2018)0216

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil établissant des règles régissant l'aide aux plans stratégiques devant être établis par les États membres dans le cadre de la politique agricole commune (plans stratégiques relevant de la PAC) et financés par le Fonds européen agricole de garantie (FEAGA) et par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), et abrogeant les règlements (UE) no 1305/2013 et (UE) no 1307/2013

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2021/2115.)


ANNEXE À LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE

Déclaration du Parlement européen concernant le rôle du Conseil européen en ce qui concerne les éléments législatifs de la politique agricole commune

Le Parlement européen déplore que le Conseil européen ait pris, dans ses conclusions du 21 juillet 2020, des décisions sur les éléments législatifs de la politique agricole commune qui auraient dû être arrêtés dans le cadre de la procédure législative ordinaire, conformément aux traités. Le Parlement européen estime que ces décisions préventives unilatérales sont inacceptables et qu’elles portent atteinte aux droits dont dispose le Parlement européen en tant que colégislateur agissant sur un pied d’égalité avec le Conseil.

Le Parlement européen déplore que le Conseil n’ait donc pas souhaité engager des négociations constructives avec le Parlement européen sur ces éléments au motif que ceux-ci avaient déjà été arrêtés par le Conseil européen.

Le Parlement européen relève notamment que le Conseil n’a pas engagé de négociations constructives sur les dispositions de plafonnement et de dégressivité prévues à l’article 17 ou sur la flexibilité entre les dotations destinées aux paiements directs et les dotations au titre du Feader prévue à l’article 96, et juge insatisfaisante l’issue des négociations sur ces articles.

Le Parlement européen regrette profondément la démarche entreprise par le Conseil et estime qu’elle nuit au bon fonctionnement de la procédure législative ordinaire. Le Parlement européen souligne par conséquent qu’il importe que cette situation ne se reproduise plus à l’occasion de négociations intervenant dans le cadre de la procédure législative ordinaire.

Déclaration commune du Parlement européen et du Conseil sur la dimension sociale et la politique agricole commune

Le Parlement européen et le Conseil invitent la Commission à contrôler, au moyen d’une étude à réaliser deux ans après les deux premières années d’application de la conditionnalité sociale par tous les États membres, l’incidence de ce mécanisme sur les conditions de travail et le fonctionnement du système de sanctions et, le cas échéant, à présenter des propositions pour renforcer la dimension sociale de la PAC.

D’ici à 2025, la Commission évaluera la possibilité d’inclure, dans l’annexe XX, l’article 7, paragraphe 1, du règlement (UE) no 492/2011 relatif à la libre circulation des travailleurs et présentera si nécessaire des propositions à cet effet.

Déclaration de la Commission sur la possibilité pour la Belgique de présenter deux plans stratégiques relevant de la PAC

Au vu des dispositions de l’article 104 du règlement relatif aux plans stratégiques relevant de la PAC approuvés par les colégislateurs et compte tenu du cadre constitutionnel particulier de la Belgique, la Commission confirme qu’elle acceptera que la Belgique soumette un plan stratégique relevant de la PAC pour chacune de ses entités fédérées concernées. Cela n’affecte ni ne modifie les obligations légales de la Belgique au titre du règlement relatif aux plans stratégiques relevant de la PAC.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/118


P9_TA(2021)0457

Politique agricole commune: financement, gestion et suivi ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune et abrogeant le règlement (UE) no 1306/2013 (COM(2018)0393 — C8-0247/2018 — 2018/0217(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/14)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2018)0393),

vu l’article 294, paragraphe 2, ainsi que l’article 43, paragraphe 2, et l’article 322, paragraphe 1, point a), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0247/2018),

vu l’avis de la commission des affaires juridiques sur la base juridique proposée,

vu l'article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’avis de la Cour des comptes du 25 octobre 2018 (1),

vu l’avis du Comité économique et social européen du 17 octobre 2018 (2),

vu l’avis du Comité des régions du 5 décembre 2018 (3),

vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 23 juillet 2021, d’approuver la position du Parlement européen, conformément à l’article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu les articles 59 et 40 de son règlement intérieur,

vu les avis de la commission du développement, de la commission des budgets, de la commission du contrôle budgétaire ainsi que de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission de l'agriculture et du développement rural (A8-0199/2019),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après (4);

2.

approuve sa déclaration ainsi que la déclaration commune du Parlement européen et de la Commission et la déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission annexées à la présente résolution, qui seront publiées au Journal officiel de l’Union européenne, série C;

3.

prend note des déclarations de la Commission annexées à la présente résolution, qui seront publiées au Journal officiel de l’Union européenne, série C;

4.

demande à la Commission de le saisir à nouveau si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

5.

charge son Président de transmettsre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 41 du 1.2.2019, p. 1.

(2)  JO C 62 du 15.2.2019, p. 214.

(3)  JO C 86 du 7.3.2019, p. 173.

(4)  La présente position remplace les amendements adoptés le 23 octobre 2020 (textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0288).


P9_TC1-COD(2018)0217

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune et abrogeant le règlement (UE) no 1306/2013

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2021/2116.)


ANNEXE A LA RÉSOLUTION LÉGISLATIVE

Déclaration du Parlement européen sur la mise en œuvre et la transparence de la politique agricole commune

Le nouveau cadre juridique de la politique agricole commune (PAC) offre davantage de souplesse aux États membres en matière de conception et de mise en œuvre des plans stratégiques nationaux (PSN). Il s’agit de permettre une adaptation aux besoins locaux tout en continuant à veiller au respect des conditions générales d’éligibilité par les bénéficiaires finals. Le nouveau modèle de mise en œuvre, qui introduit une approche fondée sur la performance, prévoit également un transfert de responsabilité significatif du niveau de l’Union vers les administrations nationales en matière de gestion et de contrôle des fonds agricoles de l’Union.

Le Parlement européen considère que l’accord interinstitutionnel conclu entre les colégislateurs contient les garanties nécessaires pour prévenir les risques pouvant peser sur la bonne mise en œuvre des PSN des États membres tels qu’ils ont été approuvés par la Commission. Le Parlement européen suivra de près la mise en œuvre par les États membres des PSN, tels qu’ils ont été approuvés par la Commission, et exercera pleinement le rôle de contrôleur des travaux de la Commission qui lui est conféré par les traités, dans les conditions définies par les règlements relatifs à la PAC.

Le Parlement européen estime que le règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune garantit une protection efficace des intérêts financiers de l’Union, y compris en ce qui concerne la collecte et la publication de données sur les groupes qui assurent un contrôle efficace en matière de conflits d’intérêts, d’irrégularités, de questions de double financement et d’utilisation abusive des fonds à des fins délictueuses. En ce qui concerne l’utilisation d’un outil unique d’exploration de données dans les États membres, le Parlement européen se félicite de l’engagement qui a été pris d’examiner une proposition relative à l’utilisation obligatoire dudit outil dans tous les États membres après présentation par la Commission d’un rapport évaluant son utilisation et son interopérabilité, lequel devrait être achevé d’ici 2025.

Déclaration commune du Parlement européen et de la Commission sur le suivi annuel de la performance dans le cadre de la politique agricole commune

Le Parlement européen et la Commission rappellent que, compte tenu du nouveau modèle de mise en œuvre et du cadre de performance à établir dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) pour la période 2023-2027, les rapports annuels de performance, le suivi annuel et l’examen bisannuel des performances revêtent une importance considérable pour la réalisation des ambitions définies dans les plans stratégiques relevant de la PAC.

Dans ce contexte, le Parlement européen et la Commission conviennent qu’il est nécessaire que la Commission rende compte chaque année au Parlement européen, devant la commission de l’agriculture et du développement rural, des progrès réalisés dans le cadre du suivi annuel des performances.

Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission concernant d’autres mesures visant à protéger le budget de l’Union contre la fraude et les irrégularités en exigeant l’utilisation obligatoire d’un outil unique d’exploration de données dans le cadre de la politique agricole commune

Le Conseil et le Parlement européen s’engagent à examiner une proposition relative à l’utilisation obligatoire d’un outil d’exploration de données dans les États membres, après présentation par la Commission, d’ici 2025, d’un rapport évaluant l’utilisation de l’outil unique d’exploration de données et son interopérabilité en vue de son utilisation généralisée par les États membres.

Déclaration de la Commission sur les organismes de certification dans le cadre de la politique agricole commune

La Commission prend note de l’ajout d’un nouveau considérant 13 dans le règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune concernant la communication d’informations sur les organismes de certification désignés. La Commission reçoit des informations des États membres sur la désignation des organismes de certification publics et privés et tient à jour un registre de ces organismes à des fins de contrôle. La Commission rappelle son engagement à communiquer chaque année au Parlement la liste des organismes de certification désignés.

Déclaration de la Commission sur les dégagements du Feader dans le cadre de la politique agricole commune

La Commission confirme que, s’il existe un risque de dégagement du financement du Feader, les services pertinents de la Commission adressent une lettre aux autorités des États membres afin de les avertir de ce risque en temps utile avant la date limite applicable pour le dégagement d’office. L’objectif de cette lettre est d’encourager une augmentation de l’absorption des financements du Feader et d’examiner avec les États membres les mesures pouvant être prises à cet effet.

La Commission s’efforce d’éviter les dégagements également lorsque des circonstances particulières s’appliquent. À cette fin, les règles pertinentes prévues dans le règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil relatif au financement, à la gestion et au suivi de la politique agricole commune qui permettent d’interrompre le délai de dégagement en cas de procédure judiciaire ou de recours administratif en cours seront pleinement appliquées. En outre, en particulier, la règle de ne pas appliquer de dégagements lorsque des engagements budgétaires n’ont pas été utilisés pour cause de force majeure ayant des répercussions sérieuses sur la mise en œuvre des plans stratégiques relevant de la PAC sera pleinement respectée.

Déclaration de la Commission sur le regroupement des habilitations dans le cadre de la politique agricole commune

La Commission rappelle son engagement à respecter l’accord interinstitutionnel «Mieux légiférer» du 13 avril 2016. Le point 31 dudit accord dispose que, pour autant que la Commission fournisse des justifications objectives reposant sur le lien qui existe sur le fond entre deux habilitations ou plus figurant dans un seul et même acte législatif, les habilitations peuvent être regroupées. Les consultations menées au cours de la préparation d’actes délégués servent également à indiquer quelles sont les habilitations qui sont considérées comme étant liées sur le fond.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/122


P9_TA(2021)0458

Politique agricole commune — modification du règlement OCM et d'autres règlements ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant les règlements (UE) no 1308/2013 portant organisation commune des marchés dans le secteur des produits agricoles, (UE) no 1151/2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires, (UE) no 251/2014 concernant la définition, la description, la présentation, l’étiquetage et la protection des indications géographiques des produits vinicoles aromatisés, (UE) no 228/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des régions ultrapériphériques de l’Union et (UE) no 229/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des îles mineures de la mer Égée (COM(2018)0394 — C8-0246/2018 — 2018/0218(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/15)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2018)0394),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 43, paragraphe 2, l’article 114, l’article 118, premier alinéa, et l’article 349 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C8-0246/2018),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 17 octobre 2018 (1),

vu l’avis du Comité des régions du 5 décembre 2018 (2),

vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 23 juillet 2021, d’approuver la position du Parlement européen, conformément à l’article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission de l’agriculture et du développement rural et les avis et la position sous forme d’amendements de la commission du développement, de la commission du contrôle budgétaire, de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, ainsi que de la commission du développement régional (A8-0198/2019),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après (3);

2.

approuve les déclarations communes du Parlement européen, du Conseil et de la Commission ainsi que la déclaration commune du Parlement européen et du Conseil annexées à la présente résolution, qui seront publiées au Journal officiel de l’Union européenne, série C;

3.

prend note des déclarations de la Commission annexées à la présente résolution, qui seront publiées au Journal officiel de l’Union européenne, série C;

4.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

5.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO C 62 du 15.2.2019, p. 214.

(2)  JO C 86 du 7.3.2019, p. 173.

(3)  La présente position remplace les amendements adoptés le 23 octobre 2020 (textes adoptés de cette date, P9_TA(2020)0289).


P9_TC1-COD(2018)0218

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant les règlements (UE) no 1308/2013 portant organisation commune des marchés dans le secteur des produits agricoles, (UE) no 1151/2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires, (UE) no 251/2014 concernant la définition, la description, la présentation, l'étiquetage et la protection des indications géographiques des produits vinicoles aromatisés et (UE) no 228/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l'agriculture en faveur des régions ultrapériphériques de l'Union

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2021/2117.)


ANNEXE À LA RÉSOLUTUON LÉGISLATIVE (1)

Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission sur une collaboration proactive au niveau multilatéral concernant l’application des normes sanitaires et environnementales de l’Union aux produits agricoles importés

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission sont conscients de la nécessité d’une cohérence accrue entre les normes sanitaires et environnementales qui s’appliquent aux produits agricoles dans l’Union européenne et celles qui s’appliquent aux produits agricoles importés, conformément aux règles du commerce international. L’Union européenne n’a cessé d’améliorer ces normes depuis de nombreuses années afin de lutter contre les problèmes liés au développement durable, en particulier les questions d’intérêt mondial que sont le changement climatique et la perte de biodiversité, et afin de répondre aux attentes des citoyens, qui souhaitent des aliments de meilleure qualité et plus durables. C’est aussi l’objectif poursuivi par le pacte vert pour l’Europe et ses stratégies sectorielles, dont la communication de la Commission sur une stratégie «De la ferme à la table», qui auront pour résultat un renforcement accru de ces normes appliquées au sein de l’Union, également à l’égard des produits importés s’il y a lieu.

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission sont conscients de la nécessité d’une collaboration multilatérale proactive pour renforcer les ambitions relatives aux objectifs environnementaux internationaux lors de l’application et de l’amélioration des règles du commerce international. Comme le précise la communication de la Commission sur le réexamen de la politique commerciale, il convient également que l’Union européenne, dans certaines circonstances prévues par les règles de l’OMC, exige que les produits agricoles importés respectent certaines exigences de production, afin de garantir l’efficacité des normes relatives à la santé, au bien-être animal et à l’environnement qui s’appliquent aux produits agricoles dans l’Union européenne et de contribuer à la pleine mise en œuvre des communications relatives au pacte vert pour l’Europe et à la stratégie «De la ferme à la table». L’Union européenne peut faire usage du poids que lui donne la place importante de son marché dans le commerce international pour élever les normes sanitaires et environnementales au niveau mondial et contribuer ainsi à la réalisation des objectifs internationaux en matière d’environnement tels que ceux de l’accord de Paris.

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission se félicitent de la perspective plus large proposée dans le réexamen de la politique commerciale en ce qui concerne le renforcement nécessaire de la collaboration multilatérale face aux enjeux majeurs que sont notamment les stocks stratégiques, en particulier parce que l’alimentation est un bien essentiel. L’amélioration de la sécurité alimentaire mondiale nécessite de réduire l’instabilité des marchés agricoles par une coopération accrue au niveau multilatéral, qui aille au-delà de la réduction des distorsions du marché, facteur nécessaire mais insuffisant de stabilisation des marchés internationaux.

Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission sur les dispositions de l’OCM concernant le secteur du sucre de l’Union

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission reconnaissent les difficultés auxquelles fait face le secteur du sucre depuis la suppression des quotas sucriers en octobre 2017, à savoir l’instabilité des marchés internationaux, la stagnation de la consommation et la baisse de la production de betteraves sucrières et de sucre. Cette situation est source d’inquiétude pour le secteur sucrier de l’UE.

L’état actuel du secteur et ses stratégies d’adaptation feront l’objet d’une évaluation approfondie dans le cadre d’une étude qui sera réalisée à l’automne 2021. L’étude analysera les instruments politiques européens et nationaux disponibles en ce qui concerne le secteur du sucre, les rôles respectifs du secteur privé et des institutions publiques dans la lutte contre les principaux risques pesant sur ce secteur et recensera les stratégies susceptibles d’améliorer la résilience du secteur européen du sucre.

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission étudieront toute évolution stratégique future appropriée à la lumière des principales constatations et conclusions formulées dans le cadre de cette étude. Ces évolutions stratégiques futures pourraient englober toutes les initiatives réglementaires ou non réglementaires pertinentes liées aux outils de gestion du marché et des crises, à la transparence du marché dans la chaîne d’approvisionnement du sucre, aux relations contractuelles entre les cultivateurs et les producteurs de sucre, au commerce international et à l’évolution de la bioéconomie.

Déclaration commune du Parlement européen et du Conseil sur l’application des normes sanitaires et environnementales de l’Union aux produits agricoles importés

Le Parlement européen et le Conseil invitent la Commission à présenter, au plus tard en juin 2022, un rapport appréciant s’il serait justifié et juridiquement faisable d’appliquer les normes de l’Union en matière de santé et d’environnement (y compris les normes relatives au bien-être animal ainsi que les procédés et méthodes de production) aux produits agricoles et agroalimentaires importés, et recensant les initiatives concrètes visant à assurer une meilleure cohérence dans leur application, conformément aux règles de l’OMC. Ce rapport devrait couvrir tous les domaines d’action publique concernés, y compris, mais pas exclusivement, la politique agricole commune, la politique de santé et de sécurité alimentaire, la politique environnementale et la politique commerciale commune.

Déclaration de la Commission sur la révision des tolérances à l’importation et des limites maximales de résidus (LMR) du Codex

La Commission continuera de veiller à ce qu’à la suite d’une évaluation approfondie des informations scientifiques disponibles pour les substances actives, dans le cadre des procédures prévues par le règlement (CE) no 1107/2009 ou par le règlement (CE) no 396/2005 et dans le respect des règles de l’OMC, les tolérances à l’importation et les limites maximales de résidus du Codex (CXL) soient évaluées et révisées pour les substances actives qui ne sont pas ou ne sont plus approuvées dans l’UE, de sorte que les résidus présents dans les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux ne présentent aucun risque pour les consommateurs. Outre les aspects liés à la santé et aux bonnes pratiques agricoles actuellement pris en considération, la Commission tiendra également compte des préoccupations environnementales de nature mondiale, conformément aux règles de l’OMC, lors de l’évaluation des demandes de tolérances à l’importation ou de la révision des tolérances à l’importation pour les substances actives qui ne sont plus approuvées dans l’UE. La présentation par la Commission de la proposition de cadre législatif pour des systèmes alimentaires durables constituera une étape supplémentaire cruciale vers la pleine concrétisation de cette ambition, conformément aux objectifs du pacte vert.

Déclaration de la Commission sur l’étiquetage relatif aux informations nutritionnelles et aux ingrédients du vin et des produits vinicoles aromatisés

La Commission estime que les produits titrant 1,2 % et moins d’alcool en volume devraient continuer à être réglementés par le règlement ICDA et se réserve le droit de revenir au cadre juridique relatif à l’étiquetage du vin dans le cadre de l’initiative à venir concernant l’étiquetage de toutes les boissons alcoolisées dans le cadre du plan de lutte contre le cancer de l’Union.

La Commission estime également que le compromis actuel sur l’étiquetage du vin et des produits vinicoles aromatisés en ce qui concerne la liste des ingrédients et la déclaration nutritionnelle ne peut être considéré comme créant un précédent pour les futures propositions législatives et négociations et se réserve le droit d’aligner les exigences en matière d’étiquetage pour tous les vins sur le plan de lutte contre le cancer de l’Union.


(1)  Note de bas de page technique: la déclaration commune sur une collaboration proactive au niveau multilatéral concernant l'application des normes sanitaires et environnementales de l'Union aux produits agricoles importés, telle qu'elle est incluse dans l'amendement 283, contenait un deuxième paragraphe supplémentaire (sur les tolérances à l’'importation pour les pesticides). L'insertion de ce paragraphe dans l'amendement résulte d'une erreur matérielle. La teneur de ce paragraphe est déjà abordée dans la déclaration unilatérale de la Commission sur la révision des tolérances à l'importation et des limites maximales de résidus (LMR) du Codex. Ce paragraphe ne sera donc pas inclus dans la déclaration commune qui sera publiée au Journal officiel de l'Union européenne, série C, et il ne figure pas dans le texte adopté par le Parlement.


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/126


P9_TA(2021)0459

Procédures d’insolvabilité: remplacement des annexes A et B du règlement ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil remplaçant les annexes A et B du règlement (UE) 2015/848 relatif aux procédures d’insolvabilité (COM(2021)0231 — C9-0178/2021 — 2021/0118(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/16)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2021)0231),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 81 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0178/2021),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 10 novembre 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0293/2021),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

P9_TC1-COD(2021)0118

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil portant modification du règlement (UE) 2015/848 relatif aux procédures d’insolvabilité afin de remplacer ses annexes A et B

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2021/2260.)


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/127


P9_TA(2021)0460

Statistiques intégrées sur les exploitations agricoles: contribution de l’Union au titre du cadre financier 2021-2027 ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2018/1091 en ce qui concerne la contribution de l’Union aux statistiques intégrées sur les exploitations agricoles au titre du cadre financier 2021-2027 (COM(2021)0477 — C9-0346/2021 — 2021/0270(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/17)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2021)0477),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 338, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0346/2021),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’accord provisoire approuvé en vertu de l’article 74, paragraphe 4, de son règlement intérieur par la commission compétente et l’engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 8 novembre 2021, d’approuver la position du Parlement européen, conformément à l’article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission de l’agriculture et du développement rural (A9-0310/2021),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

P9_TC1-COD(2021)0270

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) 2018/1091 en ce qui concerne la contribution de l’Union aux statistiques intégrées sur les exploitations agricoles au titre du règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2021/2269.)


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/128


P9_TA(2021)0461

Produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance (PRIIP): documents d'informations clés. Prorogation du régime transitoire ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1286/2014 en vue de proroger le régime transitoire appliqué aux sociétés de gestion, aux sociétés d’investissement et aux personnes qui fournissent des conseils sur les parts d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et d’OPCVM non coordonnés ou qui vendent ces parts (COM(2021)0397 — C9-0326/2021 — 2021/0215(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/18)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2021)0397),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 114 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0326/2021),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 20 octobre 2021 (1),

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 5 novembre 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A9-0297/2021),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  Non encore paru au Journal officiel.


P9_TC1-COD(2021)0215

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption du règlement (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant le règlement (UE) no 1286/2014 en vue de proroger le régime transitoire appliqué aux sociétés de gestion, aux sociétés d'investissement et aux personnes qui fournissent des conseils au sujet des parts d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et d'OPCVM non coordonnés ou qui vendent ces parts

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, le règlement (UE) 2021/2259.)


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/129


P9_TA(2021)0462

Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM): utilisation de documents d'informations clés ***I

Résolution législative du Parlement européen du 23 novembre 2021 sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2009/65/CE en ce qui concerne l’utilisation de documents d’informations clés par les sociétés de gestion d’organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) (COM(2021)0399 — C9-0327/2021 — 2021/0219(COD))

(Procédure législative ordinaire: première lecture)

(2022/C 224/19)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2021)0399),

vu l’article 294, paragraphe 2, et l’article 53, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels la proposition lui a été présentée par la Commission (C9-0327/2021),

vu l’article 294, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’avis du Comité économique et social européen du 20 octobre 2021 (1),

vu l'engagement pris par le représentant du Conseil, par lettre du 5 novembre 2021, d'approuver la position du Parlement européen, conformément à l'article 294, paragraphe 4, du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l’article 59 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires économiques et monétaires (A9-0301/2021),

1.

arrête la position en première lecture figurant ci-après;

2.

demande à la Commission de le saisir à nouveau, si elle remplace, modifie de manière substantielle ou entend modifier de manière substantielle sa proposition;

3.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  Non encore paru au Journal officiel.


P9_TC1-COD(2021)0219

Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 23 novembre 2021 en vue de l’adoption de la directive (UE) 2021/… du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2009/65/CE en ce qui concerne l'utilisation de documents d'informations clés par les sociétés de gestion d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM)

(Étant donné l'accord intervenu entre le Parlement et le Conseil, la position du Parlement correspond à l'acte législatif final, la directive (UE) 2021/2261.)


Mercredi 24 novembre 2021

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/130


P9_TA(2021)0465

Projet commun de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022

Résolution législative du Parlement européen du 24 novembre 2021 sur le projet commun de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022, approuvé par le comité de conciliation dans le cadre de la procédure budgétaire (13911/2021 — C9-0428/2021 — 2021/0227(BUD))

(2022/C 224/20)

Le Parlement européen,

vu le projet commun approuvé par le comité de conciliation et les déclarations du Parlement européen, du Conseil et de la Commission s’y rapportant (13911/2021 — C9-0428/2021),

vu le projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022, adopté par la Commission le 9 juillet 2021 (COM(2021)0300),

vu la position sur le projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022, adoptée par le Conseil le 6 septembre 2021 et transmise au Parlement européen le 10 septembre 2021 (11352/2021 — C9-0353/2021),

vu la lettre rectificative no 1/2022 au projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022, présentée par la Commission le 12 octobre 2021 (COM(2021)0642),

vu sa résolution du 21 octobre 2021 relative à la position du Conseil sur le projet de budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022 (1) et les amendements budgétaires qu'elle comporte,

vu l'article 314 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,

vu l'article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l'énergie atomique,

vu la décision (UE, Euratom) 2020/2053 du Conseil du 14 décembre 2020 relative au système des ressources propres de l’Union européenne et abrogeant la décision 2014/335/UE, Euratom (2),

vu le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l'Union, modifiant les règlements (UE) no 1296/2013, (UE) no 1301/2013, (UE) no 1303/2013, (UE) no 1304/2013, (UE) no 1309/2013, (UE) no 1316/2013, (UE) no 223/2014, (UE) no 283/2014 et la décision no 541/2014/UE, et abrogeant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (3),

vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil du 17 décembre 2020 fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027 (4),

vu l’accord interinstitutionnel du 16 décembre 2020 entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière, ainsi que sur de nouvelles ressources propres, comportant une feuille de route en vue de la mise en place de nouvelles ressources propres (5),

vu l’article 95 et l’article 96 de son règlement intérieur,

vu le rapport de sa délégation au comité de conciliation (A9-0326/2021),

1.

approuve le projet commun;

2.

confirme les déclarations communes annexées à la présente résolution;

3.

prend note des déclarations de la Commission annexées à la présente résolution;

4.

charge son Président de constater que le budget général de l'Union européenne pour l'exercice 2022 est définitivement adopté et d'en assurer la publication au Journal officiel de l'Union européenne;

5.

charge son Président de transmettre la présente résolution législative au Conseil, à la Commission, aux autres institutions et aux organes concernés, ainsi qu'aux parlements nationaux.

(1)  Textes adoptés de cette date, P9_TA(2021)0432.

(2)  JO L 424 du 15.12.2020, p. 1.

(3)  JO L 193 du 30.7.2018, p. 1.

(4)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 11.

(5)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 28.


ANNEXE

FINAL

Budget 2022 — Éléments pour des conclusions communes

Les présentes conclusions communes portent sur les sections suivantes:

1.

Budget 2022

2.

Budget 2021 — Projets de budgets rectificatifs no 5/2021 et no 6/2021

3.

Déclarations

Aperçu général

A.   Budget 2022

Selon les éléments pour des conclusions communes:

Le montant global des crédits d’engagement du budget 2022 est fixé à 169 515,8 millions d’EUR. Dans l’ensemble, cela laisse une marge sous les plafonds du CFP pour 2022 de 1 167,8 millions d’EUR en crédits d’engagement.

Le montant global des crédits de paiement du budget 2022 est fixé à 170 603,3 millions d’EUR. Dans l’ensemble, cela laisse une marge sous les plafonds du CFP pour 2022 de 1 695,8 millions d’EUR en crédits de paiement.

L’instrument de flexibilité pour 2022 est mobilisé, en crédits d’engagement, pour un montant de 368,4 millions d’EUR en faveur de la rubrique 6 «Le voisinage et le monde».

La Commission estime à 467,2 millions d’EUR les crédits de paiement pour 2022 relatifs à la mobilisation de l’instrument de flexibilité en 2019, en 2020, en 2021 et en 2022. L’échéancier de paiement estimé relatif aux montants correspondants dus pour ces exercices est exposé dans le tableau suivant:

Instrument de flexibilité — profil de paiement (en millions d’EUR)

Exercice de la mobilisation

2022

2023

2024

2025

Total

2019

140,9

82,2

0,0

0,0

223,2

2020

66,2

39,9

0,0

0,0

106,1

2021

40,9

10,3

7,6

0,0

58,9

2022

219,2

62,7

49,8

36,7

368,4

Total

467,2

195,2

57,4

36,7

756,6

B.   Budget 2021

Le projet de budget rectificatif no 5/2021 est approuvé tel que proposé par la Commission.

Le projet de budget rectificatif no 6/2021 est approuvé tel que proposé par la Commission.

1.   Budget 2022

1.1.   Lignes «clôturées»

Sauf indication contraire dans les conclusions ci-après, toutes les lignes budgétaires sont confirmées telles que proposées par la Commission dans le projet de budget pour 2022 tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022.

En outre, toutes les lignes budgétaires modifiées par le Conseil pour lesquelles le Parlement a accepté, lors de sa lecture du budget, les modifications apportées par le Conseil sont confirmées telles que modifiées par le Conseil.

En ce qui concerne les autres lignes budgétaires, le comité de conciliation est convenu des conclusions figurant aux points 1.2 à 1.7 ci-après.

1.2.   Questions transversales

Organismes décentralisés

La contribution de l’Union européenne (en crédits d’engagement et en crédits de paiement) et le nombre de postes destinés à toutes les agences décentralisées sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget pour 2022 tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, à l’exception des agences suivantes:

Pour la sous-rubrique 2b

L’Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale (Eurojust, article 07 10 07), à laquelle 5 postes supplémentaires sont alloués et pour laquelle le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 380 000 EUR compte tenu des recrutements en moyenne en milieu d’année.

Le Parquet européen (article 07 10 08), pour lequel le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 3 750 000 EUR compte tenu des recrutements pour le renforcement proposé par la Commission dans le projet de budget pour 2022, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, en moyenne à la fin du premier trimestre et non en milieu d’année.

Pour la rubrique 4:

Le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO, article 10 10 01), auquel 5 postes supplémentaires sont alloués et pour lequel le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 380 000 EUR compte tenu des recrutements en moyenne en milieu d’année.

L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex, article 11 10 01), pour laquelle le niveau des crédits d’engagement et de paiement est réduit de 65 000 000 EUR.

Agences exécutives

La contribution de l’Union européenne (en crédits d’engagement et en crédits de paiement et en nombre de postes) destinée aux agences exécutives est fixée au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022.

Projets pilotes/actions préparatoires

Un ensemble de 56 projets pilotes et actions préparatoires (PP/AP) ont été convenus pour un montant total de 89,5 millions d’EUR en crédits d’engagement, tel que l’a proposé le Parlement.

Il comprend les actions prévues «vers la création d’une académie diplomatique européenne», qui seront mises en œuvre par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE).

Cet ensemble de projets et d’actions respecte les plafonds fixés par le règlement financier pour les projets pilotes et les actions préparatoires.

1.3.   Rubriques de dépenses du cadre financier — crédits d’engagement

Compte tenu des conclusions qui précèdent sur les lignes budgétaires «clôturées», les agences, les projets pilotes et les actions préparatoires, le comité de conciliation a convenu de ce qui suit:

Rubrique 1 — Marché unique, innovation et numérique

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

1.0.11

Horizon Europe:

12 179 157 276

12 239 157 276

60 000 000

01 02 02 10

Pôle Santé

571 730 809

606 730 809

35 000 000

01 02 02 40

Pôle Numérique, industrie et espace

1 264 161 905

1 272 161 905

8 000 000

01 02 02 50

Pôle Climat, énergie et mobilité

1 281 577 680

1 290 577 680

9 000 000

01 02 02 60

Pôle Alimentation, bioéconomie, ressources naturelles, agriculture et environnement

1 003 750 348

1 011 750 348

8 000 000

1.0.31

Programme en faveur du marché unique

583 544 000

613 544 000

30 000 000

03 02 02

Améliorer la compétitivité des entreprises, en particulier des PME, et favoriser leur accès aux marchés

121 450 000

151 450 000

30 000 000

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

40 937 500

 

Total

 

 

130 937 500

Des 30,0 millions d’EUR de crédits d’engagement supplémentaires accordés au programme en faveur du marché unique (Améliorer la compétitivité des entreprises, en particulier des PME, et favoriser leur accès aux marchés, article 03 02 02), 10,0 millions d’EUR seront consacrés à fournir diverses formes d’aide au secteur du tourisme.

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement convenu est fixé à 21 775,1 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 102,9 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 1.

En application de l’article 15, paragraphe 3, du règlement financier (1), le comité de conciliation convient de reconstituer des crédits d’engagement en faveur des lignes budgétaires consacrées à la recherche pour un montant total de 117,3 millions d’EUR en crédits d’engagement, soit une hausse de 40,0 millions d’EUR par rapport au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022. La ligne budgétaire suivante est renforcée et son commentaire budgétaire est révisé comme suit:

 

 

(en EUR)

Ligne budgétaire

Intitulé

Crédits d'engagement

01 02 02 10

Pôle Santé

40 000 000

Total

 

40 000 000

Ces crédits font partie du montant global pouvant atteindre 0,5 milliard d’EUR (aux prix de 2018) pour la période 2021-2027 convenu dans le cadre de l’accord sur le CFP, ce qui laisse un montant maximal disponible pour la période 2023-2027 de 372,8 millions d’EUR aux prix de 2018.

Sous-rubrique 2a — Cohésion économique, sociale et territoriale

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

2 681 000

 

Total

 

 

2 681 000

En conséquence, le niveau convenu des crédits d’engagement est fixé à 49 708,8 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 30,2 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la sous-rubrique 2a.

Sous-rubrique 2b — Résilience et valeurs

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

Dans le contexte actuel des taux d’intérêts et compte tenu des opérations récentes de financement de NextGenerationEU, les crédits de la ligne budgétaire 06 04 01 peuvent être réduits de 244,7 millions d’EUR tout en préservant pleinement la capacité de financer la composante non remboursable de NextGenerationEU en 2022. Par rapport au projet de budget, un montant supplémentaire de 20 millions d’EUR sera reporté à 2027 pour compenser une concentration de crédits correspondante en début de période pour le programme «L'UE pour la santé».

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

2.2.13

Soutien à la communauté chypriote turque

33 276 000

34 276 000

1 000 000

05 04 01

Soutien financier visant à encourager le développement économique de la communauté chypriote turque

31 402 525

32 402 525

1 000 000

2.2.23

Coût du financement de l’instrument de l’Union européenne pour la relance (EURI)

389 706 000

145 000 000

- 244 706 000

06 04 01

Instrument de l’Union européenne pour la relance (EURI) — Versement du coupon périodique et remboursement à terme

384 706 000

140 000 000

- 244 706 000

2.2.24

Mécanisme de protection civile de l’Union (rescEU)

95 254 030

101 254 030

6 000 000

06 05 01

Mécanisme de protection civile de l’Union (rescEU)

95 254 030

101 254 030

6 000 000

2.2.25

L’UE pour la santé

788 672 701

839 672 701

51 000 000

06 06 01

Programme «L’UE pour la santé»

764 213 775

815 213 775

51 000 000

2.2.312

Emploi et innovation sociale

104 482 000

106 482 000

2 000 000

07 02 04

FSE+ — Volet emploi et innovation sociale

102 482 000

104 482 000

2 000 000

2.2.32

Erasmus+

3 366 740 438

3 401 740 438

35 000 000

07 03 01 01

Promouvoir la mobilité des individus à des fins d’éducation et de formation, ainsi que la coopération, l’inclusion, l’excellence, la créativité et l’innovation au niveau des organisations et des politiques dans le domaine de l’éducation et de la formation — Gestion indirecte

2 331 521 972

2 361 274 626

29 752 654

07 03 02

Promouvoir la mobilité à des fins d’apprentissage non formel et la participation active des jeunes, ainsi que la coopération, l’inclusion, la créativité et l’innovation au niveau des organisations et des politiques dans le domaine de la jeunesse

346 973 114

351 400 945

4 427 831

07 03 03

Promouvoir la mobilité à des fins d’éducation et de formation des entraîneurs et du personnel sportifs, ainsi que la coopération, l’inclusion, la créativité et l’innovation au niveau des organisations sportives et des politiques sportives

64 216 157

65 035 672

819 515

2.2.33

Corps européen de solidarité (CES)

138 427 764

141 427 764

3 000 000

07 04 01

Corps européen de solidarité

131 710 226

134 710 226

3 000 000

2.2.34

Europe créative

401 027 982

406 527 982

5 500 000

07 05 01

Culture

125 597 589

131 097 589

5 500 000

2.2.352

Citoyens, égalité, droits et valeurs

209 402 193

214 902 193

5 500 000

07 06 02

Promotion de l’engagement et de la participation des citoyens à la vie démocratique de l’Union

39 671 295

40 671 295

1 000 000

07 06 03

Daphné

29 581 401

33 581 401

4 000 000

07 06 04

Protection et promotion des valeurs de l’Union

91 787 552

92 287 552

500 000

2.2.3OD

Organismes décentralisés

242 132 181

246 262 181

4 130 000

07 10 07

Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale (Eurojust)

45 423 578

45 803 578

380 000

07 10 08

Parquet européen

53 351 846

57 101 846

3 750 000

2.2.3SPEC

Prérogatives

180 389 773

182 889 773

2 500 000

07 20 04 06

Compétences spécifiques dans le domaine de la politique sociale, y compris dialogue social

23 020 900

25 520 900

2 500 000

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

35 303 000

 

Total

 

 

-93 773 000

L’augmentation de 3,0 millions d’EUR des crédits d’engagement du Corps européen de solidarité (Corps européen de solidarité, article 07 04 01) et une augmentation de 5,0 millions d’EUR provenant de l’augmentation de 35 millions d’EUR des crédits d’engagement d’Erasmus+ — en vue de parvenir à un effet combiné de 8 millions d’EUR — seront consacrées à préparer et à réaliser des activités s’inscrivant dans le cadre de l’Année européenne de la jeunesse 2022.

En conséquence, le niveau convenu des crédits d’engagement est fixé à 6 330,2 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 130,8 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la sous-rubrique 2b.

Rubrique 3 — Ressources naturelles et environnement

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

Ligne budgétaire / Programme

Intitulé

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

3.2.21

Programme pour l’environnement et l’action pour le climat (LIFE)

708 045 484

755 545 484

47 500 000

09 02 01

Nature et biodiversité

265 601 888

284 032 563

18 430 675

09 02 02

Économie circulaire et qualité de vie

169 866 127

181 653 495

11 787 368

09 02 03

Atténuation du changement climatique et adaptation à celui-ci

120 050 994

128 381 585

8 330 591

09 02 04

Transition vers l’énergie propre

128 996 883

137 948 249

8 951 366

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

9 611 500

 

Total

 

 

57 111 500

Par conséquent, le niveau convenu des crédits d’engagement est fixé à 56 235,4 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 283,6 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 3, dont 270,1 millions d’EUR au titre de la sous-marge pour les «Dépenses liées au marché et paiements directs».

Rubrique 4 — Migration et gestion des frontières

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

4.0.11

Fonds «Asile, migration et intégration»

1 099 455 000

1 119 455 000

20 000 000

10 02 01

Fonds «Asile, migration et intégration»

1 096 455 000

1 116 455 000

20 000 000

4.0.1DAG

Organismes décentralisés

153 281 205

153 661 205

380 000

10 10 01

Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO)

153 281 205

153 661 205

380 000

4.0.211

Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF) — instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas (IGFV)

646 117 589

671 117 589

25 000 000

11 02 01

Instrument de soutien financier dans le domaine de la gestion des frontières et des visas

644 117 589

669 117 589

25 000 000

4.0.2DAG

Organismes décentralisés

1 073 823 593

1 008 823 593

-65 000 000

11 10 01

Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex)

757 793 708

692 793 708

-65 000 000

 

Total

 

 

-19 620 000

L’augmentation de 20 millions d’EUR en crédits d’engagement pour le Fonds «Asile, migration et intégration» (Fonds «Asile, migration et intégration», article budgétaire 10 02 01) doit être consacrée au financement de la réinstallation des réfugiés afghans.

L’augmentation de 25 millions d’EUR en crédits d’engagement pour le Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF) — instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas (IGFV) (instrument de soutien financier à la gestion des frontières et aux visas, article budgétaire 11 02 01) doit être consacrée à la gestion de la crise migratoire à la frontière biélorusse.

En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 3 091,2 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 99,8 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 4.

Rubrique 5 — Sécurité et défense

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022. En conséquence, le niveau des crédits d’engagement est fixé à 1 785,3 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 82,7 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 5.

Rubrique 6 — Voisinage et le monde

Les crédits d’engagement sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, mais avec les ajustements convenus par le comité de conciliation et repris dans le tableau ci-après.

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

6.0.111

Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale — L’Europe dans le monde (IVCDCI — L’Europe dans le monde).

12 526 647 047

12 716 647 047

190 000 000

14 02 01 10

Voisinage méridional

1 604 861 026

1 629 861 026

25 000 000

14 02 01 11

Voisinage oriental

699 703 445

709 703 445

10 000 000

14 02 01 30

Moyen-Orient et Asie centrale

384 765 942

414 765 942

30 000 000

14 02 02 40

Population — Défis mondiaux

137 191 715

187 191 715

50 000 000

14 02 04

Réserve pour les problématiques et priorités émergentes

1 463 311 470

1 538 311 470

75 000 000

6.0.12

Aide humanitaire (HUMA)

1 595 059 463

1 806 059 463

211 000 000

14 03 01

Aide humanitaire

1 506 901 913

1 717 901 913

211 000 000

 

Total

 

 

401 000 000

Pour l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale — L’Europe dans le monde, les augmentations en crédits d’engagement de 75 millions d’EUR (réserve pour les défis et priorités émergents, article budgétaire 14 02 04) et de 50 millions d’EUR (Population — Défis mondiaux, poste budgétaire 14 02 02 40) doivent être consacrées aux mesures de lutte contre la pandémie, y compris les vaccins.

En conséquence, le niveau convenu des crédits d’engagement est fixé à 17 170,4 millions d’EUR, sans qu’il subsiste de marge sous le plafond des dépenses de la rubrique 6 et compte tenu de la mobilisation de l’instrument de flexibilité à hauteur de 368,4 millions d’EUR.

Rubrique 7 — Administration publique européenne

Le nombre de postes dans les tableaux des effectifs des institutions et les crédits proposés par la Commission dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022 sont approuvés par le comité de conciliation, à l’exception des points suivants:

la section relative au Parlement européen, dont la lecture est approuvée;

la section relative au Conseil, dont la lecture est approuvée;

la section relative à la Cour de justice de l’Union européenne, pour laquelle 9 postes sont ajoutés au tableau des effectifs et pour laquelle le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 684 000 EUR, compte tenu des recrutements habituellement effectués en milieu d’année;

la section relative à la Cour des comptes européenne (CCE), pour laquelle 13 postes sont ajoutés au tableau des effectifs jusqu’en 2027 en lien avec l’instrument Next Generation EU, et pour laquelle le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 988 000 EUR, compte tenu des recrutements habituellement effectués en milieu d’année;

la section relative au Service européen pour l’action extérieure (SEAE), pour laquelle i) 7 postes sont ajoutés au tableau des effectifs ainsi que 3 agents contractuels, et le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 655 000 EUR compte tenu des recrutements habituellement effectués en milieu d’année; ii) le niveau des crédits d’engagement et de paiement est augmenté de 990 500 EUR pour la mise en œuvre des actions prévues «en vue de la création d’une École européenne de diplomatie», comme l’a proposé le Parlement européen dans le cadre de sa lecture; et iii) le niveau des crédits d’engagement et de paiement est relevé de 1,0 million d’EUR pour la «capacité de communication stratégique», poste budgétaire 2 2 1 4.

Ces ajustements, qui se traduisent par une augmentation de 0,8 million d’EUR de la rubrique 7, sont détaillés dans les tableaux suivants:

Section 2 — Conseil européen et Conseil

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

1 1 0 0

Traitements de base

265 982 044

265 970 746

-11 298

1 1 0 2

Droits statutaires liés à la situation personnelle de l’agent

66 765 000

66 778 000

13 000

1 1 0 3

Couverture sociale

10 946 000

10 947 000

1 000

2 0 1 0

Nettoyage et entretien

18 635 000

18 335 000

- 300 000

2 1 0 0

Acquisition d’équipements et de logiciels

14 385 716

12 285 716

-2 100 000

2 1 0 1

Prestations externes pour l’exploitation et la réalisation de systèmes informatiques

27 839 685

27 509 685

- 330 000

2 2 0 4

Frais divers de réunions internes

5 235 000

4 635 000

- 600 000

2 2 1 3

Information et manifestations publiques

5 358 250

5 158 250

- 200 000

 

Total

 

 

-3 527 298

Section 4 — Cour de justice de l’Union européenne

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

1 2 0 0

Rémunérations et indemnités

287 078 950

287 762 950

684 000

 

Total

 

 

684 000

Section 5 — Cour des comptes européenne

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

1 2 0 0

Rémunération et indemnités

118 344 775

119 332 775

988 000

 

Total

 

 

988 000

Section 10 — Service européen pour l’action extérieure

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits d’engagement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

1 1 0 0

Traitements de base

116 638 000

117 170 000

532 000

1 2 0 0

Agents contractuels

18 671 800

18 794 800

123 000

2 2 1 4

Capacité de communication stratégique

4 000 000

5 000 000

1 000 000

2 2 5 0

Projet pilote — Vers la création d’une École européenne de diplomatie

 

990 500

990 500

 

Total

 

 

2 645 500

Par conséquent, le niveau convenu des crédits d’engagement est fixé à 10 620,1 millions d’EUR, ce qui laisse une marge de 437,9 millions d’EUR sous le plafond des dépenses de la rubrique 7, dont 240,1 millions d’EUR au titre de la sous-marge pour les «Dépenses administratives des institutions».

Instruments spéciaux thématiques: FEM, réserve de solidarité et d’aide d’urgence et réserve d’ajustement au Brexit

Les crédits d’engagement pour le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés (FEM), la réserve de solidarité et d’aide d’urgence et la réserve d’ajustement au Brexit sont fixés au niveau proposé par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022.

1.4.   Crédits de paiement

Le montant global des crédits de paiement du budget 2022 est fixé au niveau du projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, moyennant les ajustements ci-après convenus par le comité de conciliation:

1.

il est tenu compte du niveau convenu de crédits d’engagement pour les dépenses non dissociées (rubriques 1 à 6), pour lesquelles le niveau des crédits de paiement est égal à celui des crédits d’engagement. Cela s’applique à la réduction de - 244,7 millions d’EUR du coût de financement de l’instrument de l’Union européenne pour la relance (EURI). Si l’on tient compte également de l’ajustement de la contribution de l’Union aux agences décentralisées, l’effet combiné est une diminution de - 305,2 millions d’EUR;

2.

l’ajustement au titre de la rubrique 7, qui se traduit par une augmentation de 0,8 million d’EUR;

3.

les crédits de paiement pour tous les nouveaux projets pilotes et toutes les nouvelles actions préparatoires proposés par le Parlement sont fixés à 25 % des crédits d’engagement correspondants ou au niveau proposé par le Parlement, si ce niveau est inférieur. En cas d’extension de projets pilotes et d’actions préparatoires existants, le niveau des crédits de paiement est celui défini dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, majoré de 25 % des nouveaux crédits d’engagement correspondants ou celui proposé par le Parlement européen, s’il est inférieur. L’effet combiné est une augmentation de 22,1 millions d’EUR;

4.

les ajustements des lignes budgétaires pour les dépenses dissociées, dont l’effet combiné est une augmentation de 262,0 millions d’EUR.

Ces ajustements, qui se traduisent par une diminution de 20,3 millions d’EUR de la rubrique 7, sont détaillés dans les tableaux suivants.

Ligne budgétaire / Programme

Nom

Variation des crédits de paiement (en EUR)

PB 2022 (y compris LR 1)

Budget 2022

Différence

Rubrique 1

1.0.23

Programme pour une Europe numérique

898 530 703

848 530 703

-50 000 000

02 04 01 11

Centre européen de compétences industrielles, technologiques et de recherche en matière de cybersécurité

33 192 982

17 192 982

-16 000 000

02 04 03

Intelligence artificielle

245 811 860

214 811 860

-31 000 000

02 04 04

Compétences

52 000 000

49 000 000

-3 000 000

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

10 234 375

 

Total rubrique 1

 

 

-39 765 625

Sous-rubrique 2a

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

670 250

 

Total sous-rubrique 2a

 

 

670 250

Sous-rubrique 2b

2.2.23

Coût du financement de l’instrument de l’Union européenne pour la relance (EURI)

389 706 000

145 000 000

- 244 706 000

06 04 01

Instrument de l’Union européenne pour la relance (EURI) — Versement du coupon périodique et remboursement à terme

384 706 000

140 000 000

- 244 706 000

2.2.24

Mécanisme de protection civile de l’Union (rescEU)

180 866 480

186 866 480

6 000 000

06 05 01

Mécanisme de protection civile de l’Union (rescEU)

94 547 220

100 547 220

6 000 000

2.2.32

Erasmus+

3 273 756 286

3 300 756 286

27 000 000

07 03 01 01

Promouvoir la mobilité des individus à des fins d’éducation et de formation, ainsi que la coopération, l’inclusion, l’excellence, la créativité et l’innovation au niveau des organisations et des politiques dans le domaine de l’éducation et de la formation — Gestion indirecte

2 220 525 000

2 243 477 048

22 952 048

07 03 02

Promouvoir la mobilité à des fins d’apprentissage non formel et la participation active des jeunes, ainsi que la coopération, l’inclusion, la créativité et l’innovation au niveau des organisations et des politiques dans le domaine de la jeunesse

310 000 000

313 415 755

3 415 755

07 03 03

Promouvoir la mobilité à des fins d’éducation et de formation des entraîneurs et du personnel sportifs, ainsi que la coopération, l’inclusion, la créativité et l’innovation au niveau des organisations sportives et des politiques sportives

55 000 000

55 632 197

632 197

2.2.3DAG

Organismes décentralisés

233 643 002

237 773 002

4 130 000

07 10 07

Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale (Eurojust)

45 226 899

45 606 899

380 000

07 10 08

Parquet européen

53 351 846

57 101 846

3 750 000

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

8 825 750

 

Total sous-rubrique 2b

 

 

- 198 750 250

Rubrique 3

PP-AP

Projets pilotes et actions préparatoires

 

 

2 402 875

 

Total rubrique 3

 

 

2 402 875

Rubrique 4

4.0.11

Fonds «Asile, migration et intégration»

1 276 766 000

1 291 766 000

15 000 000

10 02 01

Fonds «Asile, migration et intégration»

661 766 000

676 766 000

15 000 000

4.0.1DAG

Organismes décentralisés

153 281 205

153 661 205

380 000

10 10 01

Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO)

153 281 205

153 661 205

380 000

4.0.211

Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF) — instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas (IGFV)

490 891 340

510 891 340

20 000 000

11 02 01

Instrument de soutien financier dans le domaine de la gestion des frontières et des visas

191 891 340

211 891 340

20 000 000

4.0.2DAG

Organismes décentralisés

1 050 691 460

985 691 460

-65 000 000

11 10 01

Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex)

757 793 708

692 793 708

-65 000 000

 

Total rubrique 4

 

 

-29 620 000

Rubrique 5

Rubrique 6

6.0.111

Instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale — L’Europe dans le monde (IVCDCI — L’Europe dans le monde).

7 858 721 595

7 891 721 595

33 000 000

14 02 04

Réserve pour les problématiques et priorités émergentes

1 000 000 000

1 033 000 000

33 000 000

6.0.12

Aide humanitaire (HUMA)

1 880 645 990

2 091 645 990

211 000 000

14 03 01

Aide humanitaire

1 797 851 440

2 008 851 440

211 000 000

 

Total rubrique 6

 

 

244 000 000

Rubrique 7

7.2.2

Conseil européen et Conseil

615 000 854

611 473 556

-3 527 298

7.2.4

Cour de justice de l’Union européenne

464 090 000

464 774 000

684 000

7.2.5

Cour des comptes européenne

161 153 175

162 141 175

988 000

7.2.X

Service européen pour l’action extérieure

775 069 920

777 715 420

2 645 500

 

Total rubrique 7

 

 

790 202

TOTAL

 

 

-20 272 548

Globalement, il en résulte un niveau de crédits de paiement de 170 603,3 millions d’EUR, soit une diminution de 20,3 millions d’EUR par rapport au projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022.

1.5.   Réserves

Il n’y a pas de réserves qui s’ajoutent à celles du projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022.

1.6.   Commentaires budgétaires

Le texte des commentaires budgétaires correspond au projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, moyennant les ajustements ci-après convenus par le comité de conciliation:

les lignes budgétaires pour lesquelles des amendements ont été introduits par le Parlement européen dans sa propre section sont approuvées sans modifications;

lignes budgétaires pour lesquelles les amendements introduits par le Parlement européen sont approuvés sans modifications:

Article 07 10 01 — Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound)

Modifier le texte comme suit:

La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound) fournit et diffuse des connaissances fondamentales sur des questions sociales et liées au travail afin de contribuer à l’élaboration de politiques solides et fondées sur des données probantes dans ces domaines. L’activité principale d’Eurofound porte sur la recherche dans les domaines de l’emploi, des conditions de travail, des relations industrielles et de la qualité de la vie. Ses activités contribuent aux priorités suivantes: augmentation de la participation au marché du travail et lutte contre le chômage par la création d’emplois, amélioration du fonctionnement du marché du travail et promotion de l’intégration et de l’égalité entre les hommes et les femmes; l’intégration; amélioration des conditions de travail et pérennisation du travail tout au long de la vie, développement de relations industrielles afin de garantir des solutions équitables et productives dans un contexte politique en mutation, amélioration du niveau de vie et promotion de la cohésion sociale face aux disparités économiques et aux inégalités sociales telles que l’écart du taux d’emploi et de rémunération entre les hommes et les femmes. inégalités.

Lignes budgétaires pour lesquelles les commentaires budgétaires correspondants, tels que proposés dans le projet de budget tel que modifié par la lettre rectificative, sont approuvés moyennant les modifications suivantes:

Poste 01 02 02 53 — Pôle Climat, énergie et mobilité — Entreprise commune «Rail européen»

Modifier l’alinéa comme suit:

L’entreprise commune «Rail européen» contribue à la mise en œuvre d’Horizon Europe, notamment du pôle Climat, énergie et mobilité. Elle donnera un coup d’accélérateur au développement et au déploiement de technologies innovantes, notamment numériques et d’automatisation, afin de rendre le système ferroviaire européen plus attrayant, convivial, compétitif, abordable, facile à entretenir et efficace ainsi que d’atteindre les objectifs du pacte vert pour l’Europe, par exemple en déplaçant vers le rail et les voies navigables intérieures une part substantielle des 75 % du fret intérieur passant actuellement par la route.

Poste 07 20 04 06 — Compétences spécifiques dans le domaine de la politique sociale, y compris dialogue social

Modifier l’alinéa comme suit:

des actions relatives aux réunions de préconsultation tenues entre les représentants syndicaux européens, notamment pour couvrir les coûts de ces réunions, en vue de les aider à se forger une opinion et à harmoniser leurs positions concernant l’élaboration des politiques de l’Union, en particulier à la suite de la crise de la COVID-19.

Poste 1 3 0 1, Section 10 — Service européen pour l’action extérieure — Formation

Ajouter le texte suivant:

Le budget alloué aux formations devrait démontrer clairement et soutenir l’importance de la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la sensibilisation aux préjugés sexistes et de la lutte contre ces préjugés, notamment par des mesures de lutte contre le harcèlement, au sein de nos propres institutions (y compris le siège du SEAE, les délégations de l’UE et les missions et opérations de PSDC) ainsi que dans les procédures de sélection. Il devrait notamment s’agir de formations et d’initiatives obligatoires, qui accordent une attention particulière aux responsabilités de l’encadrement intermédiaire et supérieur en la matière, conformément aux dispositions du troisième plan d’action sur l’égalité entre les hommes et les femmes et au document de travail des services qui s’y rapporte.

Conformément à l’article 15, paragraphe 3, du règlement financier, le comité de conciliation convient de reconstituer des crédits d’engagement sur la ligne budgétaire 01 02 02 10. Les commentaires budgétaires seront adaptés en conséquence:

Ligne budgétaire

Nom

01 02 02 10

Ajouter le texte suivant:

Conformément à l’article 15, paragraphe 3, du règlement financier, un montant de 40 000 000  EUR en crédits d’engagement est disponible pour ce poste budgétaire à la suite des dégagements effectués en 2020 du fait de la non-exécution totale ou partielle de projets de recherche.

Il est entendu que les modifications introduites par le Parlement européen ou le Conseil ne peuvent pas modifier ou étendre le champ d’application d’une base juridique existante ou entraver l’autonomie administrative des institutions et que l’action doit pouvoir être financée par des ressources disponibles.

1.7.   Nomenclature budgétaire

La nomenclature budgétaire proposée par la Commission dans le projet de budget, tel que modifié par la lettre rectificative no 1/2022, est convenue, moyennant l’inclusion des nouveaux projets pilotes et nouvelles actions préparatoires, à l’exception du nouveau projet pilote «Suivi des ODD dans les régions de l’UE — Combler les lacunes dans les données», qui sera mis en œuvre au titre de la rubrique 1 du CFP, article budgétaire PP 01 22 06 au lieu de la sous-rubrique 2b du CFP).

2.   Budget 2021

Le projet de budget rectificatif (PBR) no 5/2021 est approuvé tel que proposé par la Commission.

Le projet de budget rectificatif (PBR) no 6/2021 est approuvé tel que proposé par la Commission.

3.   Déclarations

3.1.   Déclaration commune du Parlement européen et du Conseil relative aux crédits de paiement

Le Parlement européen et le Conseil demandent à la Commission de continuer d'assurer un suivi minutieux et actif, au cours de l'exercice 2022, de la mise en œuvre des programmes relevant des CFP actuel et précédents (en particulier en ce qui concerne la sous-rubrique 2a et le développement rural). À cette fin, le Parlement européen et le Conseil invitent la Commission à présenter en temps utile des chiffres actualisés concernant la situation et les estimations relatives aux crédits de paiement en 2022 (en tenant compte de l'amélioration de la précision des prévisions des États membres, le cas échéant). S'il ressort des chiffres que les crédits inscrits au budget 2022 sont insuffisants pour couvrir les besoins, le Parlement européen et le Conseil invitent la Commission à présenter dans les meilleurs délais une solution appropriée, notamment un projet de budget rectificatif, en vue de permettre au Parlement européen et au Conseil d'arrêter les décisions nécessaires dès que possible, sans retard indu, pour des besoins justifiés. Le cas échéant, le Parlement européen et le Conseil tiendront compte de l'urgence de la question, en raccourcissant le délai de huit semaines prévu pour la prise d'une décision, s'ils l'estiment nécessaire. Il en va de même, mutatis mutandis, si les chiffres montrent que les crédits inscrits au budget 2022 sont plus élevés que ce qui est nécessaire.

3.2.   Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission relative au coût du financement de l'instrument de l'Union européenne pour la relance (EURI) en 2022

Grâce à l'environnement actuel favorable en matière de taux d'intérêt, et compte tenu du coût d'émission des opérations de financement de Next Generation EU jusqu'à présent pour cette année, il est possible de réduire les crédits prévus pour couvrir le coût du financement de l'instrument européen pour la relance [ligne budgétaire 06 04 01] tout en préservant pleinement la capacité de financer la composante non remboursable de Next Generation EU en 2022.

L'article 5, paragraphe 2, de la décision relative aux ressources propres dispose que «[l]es remboursements du principal des fonds commencent avant la fin de la période couverte par le CFP 2021-2027, avec un montant minimal, dans la mesure où les montants non utilisés pour le paiement des intérêts dus au titre de l'emprunt visé au paragraphe 1, premier alinéa, point a), du présent article, le permettent, dans le respect de la procédure prévue à l'article 314 du TFUE».

De plus, le considérant 20 de la décision relative aux ressources propres prévoit que «[l]es montants non utilisés pour payer des intérêts comme prévu serviront à des remboursements anticipés avant la fin du CFP 2021-2027, avec un montant minimal, et peuvent être augmentés au-delà de ce niveau, à condition que de nouvelles ressources propres aient été introduites après 2021 conformément à la procédure énoncée à l'article 311, troisième alinéa, du TFUE».

Puisqu'aucun remboursement du principal ne sera possible en 2022:

Un montant de 90 millions d'EUR, dont 70 millions d'EUR déjà inclus dans le projet de budget, sera reporté à 2027: il pourra alors être utilisé soit pour le paiement d'intérêts, soit pour des remboursements anticipés. Cette concentration en fin de période est compensée par une concentration de crédits correspondante en début de période pour le programme «L'UE pour la santé».

Sans préjudice des prérogatives de l'autorité budgétaire, le Parlement européen et le Conseil conviennent d'augmenter les montants disponibles pour la ligne budgétaire 06 04 01 de 224,7 millions d'EUR sur la période 2024-2027, sur la base d'une proposition de la Commission et à la suite de l'évaluation des besoins et des possibilités de remboursements anticipés, en utilisant les marges disponibles et en mobilisant le dispositif de marge unique tout en respectant la programmation financière pour les programmes relevant de la rubrique 2b.

Ce mécanisme garantit que le montant total correspondant à la ligne relative à l'EURI prévu dans la programmation financière initiale pour 2022 sera utilisé pour payer des intérêts ou servira à des remboursements anticipés au cours du CFP 2021-2027.

3.3.   Déclaration unilatérale de la Commission sur la prudence budgétaire à l'égard de la ligne d'intérêts de l'EURI

La Commission rappelle que la ligne d'intérêts de l'EURI ([ligne budgétaire 06 04 01]) sert à payer les coûts de financement et de liquidité des emprunts contractés dans le cadre de Next Generation EU, dans la mesure où ils sont imputés au budget de l'UE. Les montants non utilisés pour payer des intérêts doivent servir à des remboursements anticipés de la dette, conformément à l'article 5, paragraphe 2, et au considérant 20 de la décision relative aux ressources propres.

La hausse de l'inflation impose une prudence budgétaire accrue à l'égard de la gestion de la ligne d'intérêts de l'EURI, compte tenu de la possibilité que les taux d'intérêt nominaux dépassent les niveaux prévus dans la programmation de cette ligne.

Par conséquent, dans l'exercice des responsabilités qui lui incombent en vertu de l'article 314, paragraphes 2, 5 et 8, du TFUE, la Commission proposera des mesures budgétaires qui, si elles sont adoptées, garantiront que le montant global initialement prévu dans le cadre financier pluriannuel 2021-2027 [14 976 millions d'EUR en prix courants] pour la ligne de l'EURI soit pleinement utilisé pour le paiement des intérêts ou pour des remboursements anticipés.

La Commission établira chaque année un rapport, dans le cadre de la présentation du projet de budget, sur la mise en œuvre cumulée de la ligne de l'EURI, les montants inscrits sur cette ligne faisant l'objet d'un report, ainsi que le montant réservé dans le cadre du dispositif de marge unique afin d'atteindre cet objectif.

3.4.   Déclaration unilatérale de la Commission européenne sur la lutte contre la pauvreté des enfants dans le cadre du Fonds social européen plus

La lutte contre la pauvreté des enfants revêtira une importance plus grande encore, en particulier dans le contexte de la reprise après la crise de la COVID-19, et il convient d'y consacrer des ressources suffisantes. À cette fin, le règlement (UE) 2021/1057 instituant le Fonds social européen plus (FSE +) impose aux États membres d'affecter un montant approprié de leurs ressources du FSE+ relevant de la gestion partagée à la mise en œuvre de la garantie pour l'enfance au moyen d'actions ciblées et de réformes structurelles visant à lutter contre la pauvreté des enfants. Une dotation minimale de 5 % est expressément fixée pour tous les États membres dont le taux moyen d'enfants de moins de 18 ans exposés au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale pour la période comprise entre 2017 et 2019 était supérieur à la moyenne de l'Union.

Les négociations entre la Commission et les États membres sur les programmes 2021-2027 sont toujours en cours, et les montants exacts à programmer au titre du soutien à la garantie pour l'enfance dans tous les États membres seront connus une fois ce processus achevé.

Conformément à la recommandation du Conseil établissant une garantie européenne pour l'enfance {SWD (2021) 62 final} et sur la base des rapports des coordonnateurs de la garantie pour l'enfance des États membres et du comité de la protection sociale, la Commission fera régulièrement rapport sur la mise en œuvre de la recommandation établissant la garantie pour l'enfance. La Commission suivra également de près la mise en œuvre de cette recommandation dans le cadre du Semestre européen. La Commission tient à souligner que les États membres peuvent programmer, pour la mise en œuvre de la garantie pour l'enfance, un financement allant au-delà des exigences minimales fixées dans le règlement FSE +. Ils peuvent également utiliser d'autres ressources de l'UE, telles que la facilité pour la reprise et la résilience, ainsi que leurs propres fonds nationaux.

3.5.   Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission sur l'intention de fournir un maximum de ressources pour les catastrophes naturelles dans le cadre du volet FSUE de la réserve de solidarité et d'aide d'urgence en 2022

Les trois institutions reconnaissent que l'ampleur exceptionnelle des catastrophes naturelles survenues en 2021 exerce une pression sur les montants disponibles dans le cadre du Fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE). Le FSUE est financé exclusivement par la réserve de solidarité et d'aide d'urgence, sans aucune possibilité de recourir à d'autres sources de financement.

Le comité de conciliation est convenu de renforcer l'aide humanitaire, à la rubrique 6, d'un montant de 211 millions d'EUR dans le budget 2022. Il sera donc possible de limiter le recours à l'enveloppe de la réserve de solidarité et d'aide d'urgence pour les urgences extérieures au cours de la période comprise entre le 1er janvier et le 31 août 2022, ce qui libérera pour le FSUE, le 1er septembre 2022, des ressources supplémentaires équivalentes au montant consacré au renforcement de l'aide humanitaire à la rubrique 6. Cela permettra de faire preuve d'un maximum de solidarité avec les États membres touchés par les catastrophes naturelles tout en renforçant la capacité du budget de l'UE à réagir rapidement aux urgences extérieures.

3.6.   Déclaration commune du Parlement européen et du Conseil sur le renforcement du tableau des effectifs de la Cour des comptes

Le Parlement européen et le Conseil sont conscients du fait que Next Generation EU entraînera pour la Cour des comptes une charge de travail supplémentaire qui ne peut être entièrement compensée par un redéploiement à l'intérieur du budget existant. Ils conviennent par conséquent d'ajouter 20 postes au tableau des effectifs de la Cour en 2022.

Le Parlement européen et le Conseil soulignent l'importance qu'ils attachent aux travaux de la Cour des comptes, en particulier aux audits financiers et aux audits de conformité que la Cour effectue afin de s'acquitter de sa mission première consistant à examiner la légalité et la régularité des recettes et dépenses, lesquels audits sont intrinsèquement liés, comme les deux faces d'une même médaille, aux audits de la performance, qui sont destinés à examiner l'économie, l'efficience et l'efficacité de la gestion du budget de l'UE. La bonne gestion financière de son budget est une pierre angulaire de la légitimité de l'Union.

Dans ce contexte, le Parlement européen et le Conseil estiment qu'il est essentiel que la Cour alloue des ressources suffisantes à la mise en œuvre de ces activités essentielles.

D'une manière générale, le Parlement européen et le Conseil reconnaissent également l'importance des recommandations formulées par la Cour sur la base de l'article 287, paragraphe 4, deuxième alinéa, du TFUE, tout en notant que la Cour de justice a précisé que cette disposition «a pour objet de contribuer à l'amélioration de la gestion financière de [l'Union] par la transmission des rapports aux institutions et l'élaboration de leurs réponses».

Le Parlement européen et le Conseil invitent la Cour à inclure dans les documents de travail relatifs aux futurs exercices budgétaires un aperçu des effectifs affectés, au cours de l'année précédente, aux activités liées aux audits financiers, aux audits de conformité et aux audits de performance, aux travaux fondés sur l'article 287, paragraphe 4, du TFUE et aux services de soutien.

3.7.   Déclaration commune du Parlement européen, du Conseil et de la Commission sur le suivi de l'évolution de la pandémie en 2022

Les trois institutions s'engagent à faire un bilan de l'évolution de la réaction à la pandémie d'ici la fin du mois de juin 2022, notamment en ce qui concerne les vaccinations internationales, et examineront, sur cette base, toute mesure nécessaire proposée par la Commission.

3.8.   Déclaration unilatérale de la Commission sur les migrations

Compte tenu des besoins persistants auxquels on s'attend dans les années à venir, la Commission confirme son intention de veiller à ce que le financement annuel moyen en matière de migrations alloué au voisinage méridional à partir de l'enveloppe de l'IVCDCI — Europe dans le monde et, si besoin, à partir d'autres instruments, reste au moins égal au niveau prévu pour 2022.

3.9.   Déclaration unilatérale de la Commission concernant la rubrique 7

La Commission rappelle que la programmation financière de la rubrique 7 repose sur l'hypothèse selon laquelle les effectifs des institutions restent stables. Elle constate que le budget 2022 ne concorde pas avec cette hypothèse et souligne que, dans le contexte de la hausse de l'inflation, les futures augmentations des effectifs pourraient exercer des pressions sur la rubrique 7 du cadre financier pluriannuel 2021-2027.


(1)  Règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union (JO L 193 du 30.7.2018, p. 1).


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/151


P9_TA(2021)0466

Projet de budget rectificatif no 5/2021: aide humanitaire aux réfugiés en Turquie

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 relative à la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 5/2021 de l’Union européenne pour l’exercice 2021 — Aide humanitaire aux réfugiés en Turquie (12444/2021 — C9-0380/2021 — 2021/0226(BUD))

(2022/C 224/21)

Le Parlement européen,

vu l’article 314 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique,

vu le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union, modifiant les règlements (UE) no 1296/2013, (UE) no 1301/2013, (UE) no 1303/2013, (UE) no 1304/2013, (UE) no 1309/2013, (UE) no 1316/2013, (UE) no 223/2014, (UE) no 283/2014 et la décision no 541/2014/UE, et abrogeant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (1), et notamment son article 44,

vu le budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2021, définitivement adopté le 18 décembre 2020 (2),

vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil du 17 décembre 2020 fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027 (3),

vu l’accord interinstitutionnel du 16 décembre 2020 entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière, ainsi que sur de nouvelles ressources propres, comportant une feuille de route en vue de la mise en place de nouvelles ressources propres (4),

vu la décision (UE, Euratom) 2020/2053 du Conseil du 14 décembre 2020 relative au système des ressources propres de l’Union européenne et abrogeant la décision 2014/335/UE, Euratom (5),

vu le projet de budget rectificatif no 5/2021, adopté par la Commission le 9 juillet 2021 (COM(2021)0460),

vu la position sur le projet de budget rectificatif no 5/2021, adoptée par le Conseil le 5 octobre 2021 et transmise au Parlement européen le 14 octobre 2021 (12444/2021 — C9-0380/2021),

vu les articles 94 et 96 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des budgets (A9-0327/2021),

A.

considérant que le projet de budget rectificatif no 5/2021 a pour objet de procurer un soutien constant aux plus vulnérables des réfugiés en Turquie à la suite de la crise en Syrie et constitue le premier volet des propositions de la Commission visant à poursuivre le financement en faveur des réfugiés syriens et des communautés d’accueil en Turquie, en Jordanie, au Liban et dans d’autres parties de la région;

B.

considérant que la Commission estime qu’un montant de 325 millions d’euros est nécessaire pour que la couverture de l’aide fournie par le programme phare «filet de sécurité sociale d’urgence» (ESSN), sous la forme de transferts mensuels en espèces à plus de 1,8 million de réfugiés, soit prolongée de mars 2022 jusqu’au début de l’année 2023, où la transition du programme vers l’aide au développement devrait avoir lieu; que la Commission a proposé de financer ce montant au moyen de la marge restante de la rubrique 6 en 2021, le solde provenant de l’enveloppe de l’aide humanitaire en 2021 et en 2022;

C.

considérant, par conséquent, que le projet de budget rectificatif no 5/2021 vise à mobiliser 149,6 millions d’euros en crédits d’engagement et qu’aucun crédit de paiement supplémentaire n’est demandé en 2021;

1.

prend acte du projet de budget rectificatif no 5/2021 présenté par la Commission;

2.

fait observer que, dès la toute première année du CFP 2021-2027, le plafond de la rubrique 6 semble trop faible pour pouvoir réagir aux crises majeures intervenant dans le voisinage de l’Union et dans le monde; se dit préoccupé par le fait que le soutien constant aux réfugiés en Turquie n’a pas été pris en considération dans les négociations du CFP actuel ou dans l’instrument IVCDCI-Europe dans le monde; souligne que, dans les circonstances actuelles, le budget de l’Union ne peut pas être la seule source de financement du soutien constant aux réfugiés;

3.

estime qu’un accord global couvrant le financement, par l’Union, du soutien constant aux réfugiés en Turquie et dans la région en 2021 et au cours des années suivantes doit être conclu dans le cadre de la conciliation sur le budget général de l’Union pour l’exercice 2022;

4.

approuve la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 5/2021;

5.

charge son Président de constater que le budget rectificatif no 5/2021 est définitivement adopté et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

6.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO L 193 du 30.7.2018, p. 1.

(2)  JO L 93 du 17.3.2021.

(3)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 11.

(4)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 28.

(5)  JO L 424 du 15.12.2020, p. 1.


8.6.2022   

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C 224/153


P9_TA(2021)0467

Projet de budget rectificatif no 6/2021: doses supplémentaires de vaccin en faveur des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, renforcement du MPCU et autres ajustements des dépenses et des recettes

Résolution du Parlement européen du 24 novembre 2021 relative à la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 6/2021 de l’Union européenne pour l’exercice 2021 — Doses supplémentaires de vaccin en faveur des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, renforcement du MPCU et autres ajustements des dépenses et des recettes (14038/2021 — C9-0425/2021 — 2021/0326(BUD))

(2022/C 224/22)

Le Parlement européen,

vu l’article 314 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

vu l’article 106 bis du traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique,

vu le règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil du 18 juillet 2018 relatif aux règles financières applicables au budget général de l’Union, modifiant les règlements (UE) no 1296/2013, (UE) no 1301/2013, (UE) no 1303/2013, (UE) no 1304/2013, (UE) no 1309/2013, (UE) no 1316/2013, (UE) no 223/2014, (UE) no 283/2014 et la décision no 541/2014/UE, et abrogeant le règlement (UE, Euratom) no 966/2012 (1), et notamment son article 44,

vu le budget général de l’Union européenne pour l’exercice 2021, définitivement adopté le 18 décembre 2020 (2),

vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil du 17 décembre 2020 fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027 (3),

vu l’accord interinstitutionnel du 16 décembre 2020 entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière, ainsi que sur de nouvelles ressources propres, comportant une feuille de route en vue de la mise en place de nouvelles ressources propres (4),

vu la décision (UE, Euratom) 2020/2053 du Conseil du 14 décembre 2020 relative au système des ressources propres de l’Union européenne et abrogeant la décision 2014/335/UE, Euratom (5),

vu le projet de budget rectificatif no 6/2021, adopté par la Commission le 8 octobre 2021 (COM(2021)0955),

vu la déclaration du comité de conciliation à propos d’une compréhension commune sur le contenu du budget général pour l’exercice 2022, qui comprend également l’adoption du projet de budget rectificatif no 6/2021,

vu la position sur le projet de budget rectificatif no 6/2021, adoptée par le Conseil le 23 novembre 2021 et transmise au Parlement européen le même jour (14038/2021 — C9-0425/2021),

vu les articles 94 et 96 de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des budgets (A9-0329/2021),

A.

considérant que le projet de budget rectificatif no 6/2021 a pour objet de fournir des crédits supplémentaires afin d’accélérer les vaccinations au niveau mondial et de couvrir les activations au titre du mécanisme de protection civile de l’Union et les dépenses découlant des accords de pêche extérieurs, ainsi que certains ajustements des dépenses et des recettes;

B.

considérant que le projet de budget rectificatif no 6/2021 couvre en particulier les éléments suivants:

le renforcement de l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale — Europe dans le monde, à hauteur de 450 millions d’euros en crédits d’engagement et en crédits de paiement dans le contexte de la réponse sanitaire mondiale à la COVID-19 afin de faire don de 200 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 aux pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure d’ici le milieu de l’année prochaine;

le renforcement du mécanisme de protection civile de l’Union (MPCU/rescEU) à hauteur de 57,8 millions d’euros en crédits d’engagement afin de fournir un financement supplémentaire pour couvrir les nouvelles situations d’urgence, y compris les vols de rapatriement depuis l’Afghanistan, la réponse de l’Union en Haïti à la suite du récent tremblement de terre et les opérations en suspens, notamment la lutte contre les incendies de forêt dont les coûts dépassent les disponibilités existantes jusqu’à la fin de l’année;

le relèvement du niveau des crédits d’engagement sur la ligne budgétaire relative aux accords de partenariat dans le domaine de la pêche durable (APPD) pour un montant de 3,5 millions d’euros, compte tenu des besoins budgétaires actualisés à la suite de l’achèvement des négociations relatives aux nouveaux protocoles avec les Îles Cook et la Mauritanie;

l’adaptation de la nomenclature budgétaire à la suite de demandes spécifiques d’États membres visant à transférer des ressources en application de l’article 26 du règlement (UE) 2021/1060 (règlement portant dispositions communes) (6);

l’actualisation du volet des recettes du budget afin de tenir compte des estimations révisées de la ressource propre fondée sur les déchets d’emballages en plastique non recyclés;

C.

considérant que l’incidence nette du projet de budget rectificatif no 6/2021 sur les dépenses correspond à une augmentation de 473,5 millions d’euros en crédits d’engagement; qu’aucun crédit de paiement supplémentaire n’est demandé par la Commission;

1.

prend acte du projet de budget rectificatif no 6/2021 présenté par la Commission;

2.

se félicite de la proposition de garantir le financement des 200 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 supplémentaires promises par la présidente de la Commission dans son discours sur l’état de l’Union ainsi que leur fourniture d’urgence à des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure; relève que le Parlement a plaidé énergiquement pour l’accélération de la campagne de vaccination au niveau mondial, notamment lors de sa lecture relative au budget de l’Union pour l’exercice 2022;

3.

approuve la position du Conseil sur le projet de budget rectificatif no 6/2021;

4.

charge son Président de constater que le budget rectificatif no 6/2021 est définitivement adopté et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

5.

charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, ainsi qu’aux parlements nationaux.

(1)  JO L 193 du 30.7.2018, p. 1.

(2)  JO L 93 du 17.3.2021, p. 1.

(3)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 11.

(4)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 28.

(5)  JO L 424 du 15.12.2020, p. 1.

(6)  Règlement (UE) 2021/1060 du Parlement européen et du Conseil du 24 juin 2021 portant dispositions communes relatives au Fonds européen de développement régional, au Fonds social européen plus, au Fonds de cohésion, au Fonds pour une transition juste et au Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture, et établissant les règles financières applicables à ces Fonds et au Fonds «Asile, migration et intégration», au Fonds pour la sécurité intérieure et à l’instrument de soutien financier à la gestion des frontières et à la politique des visas (JO L 231 du 30.6.2021, p. 159).


Jeudi 25 novembre 2021

8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/155


P9_TA(2021)0471

Mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation: demande EGF/2021/001 ES/País Vasco metal — Espagne

Résolution du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Parlement européen et du Conseil relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés à la suite d’une demande de l’Espagne — EGF/2021/001 ES/País Vasco metal (COM(2021)0618 — C9-0377/2021 — 2021/0316(BUD))

(2022/C 224/23)

Le Parlement européen,

vu la proposition de la Commission au Parlement européen et au Conseil (COM(2021)0618 — C9-0377/2021),

vu le règlement (UE) 2021/691 du Parlement européen et du Conseil du 28 avril 2021 relatif au Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés (FEM) et abrogeant le règlement (UE) no 1309/2013 (1) (ci-après dénommé «règlement FEM»),

vu le règlement (UE, Euratom) 2020/2093 du Conseil du 17 décembre 2020 fixant le cadre financier pluriannuel pour les années 2021 à 2027 (2), et notamment son article 8,

vu l’accord interinstitutionnel du 16 décembre 2020 entre le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sur la discipline budgétaire, la coopération en matière budgétaire et la bonne gestion financière, ainsi que sur de nouvelles ressources propres, comportant une feuille de route en vue de la mise en place de nouvelles ressources propres (3), et notamment son point 9,

vu l’avis de la commission de l’emploi et des affaires sociales,

vu la lettre de la commission du développement régional,

vu le rapport de la commission des budgets (A9-0319/2021),

A.

considérant que l’Union a mis en place des instruments législatifs et budgétaires pour apporter un soutien supplémentaire aux travailleurs subissant les conséquences de la mondialisation et des changements technologiques et environnementaux, tels que les modifications de la structure du commerce mondial, les différends commerciaux, les changements importants dans les relations commerciales de l’Union ou la composition du marché intérieur et les crises financières ou économiques, ainsi que la transition vers une économie à faible intensité de carbone, ou à la suite de la numérisation ou de l’automatisation;

B.

considérant que l’Espagne a présenté la demande EGF/2021/001 ES/País Vasco metal en vue d’obtenir une contribution financière du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) à la suite du licenciement de 491 travailleurs dans la région NUTS 2 de País Vasco (ES21) en Espagne, au cours d’une période de référence comprise entre le 2 juin 2020 et le 2 décembre 2020;

C.

considérant que la demande concerne un total de 491 travailleurs licenciés dont 192 ont été licenciés dans le cadre de licenciements collectifs notifiés aux autorités dans six entreprises (4);

D.

considérant que la demande est fondée sur les critères d’intervention prévus à l’article 4, paragraphe 2, point b), du règlement FEM, qui requiert la cessation d’activité d’au moins 200 travailleurs licenciés, sur une période de référence de six mois, dans des entreprises opérant toutes dans le même secteur économique défini au niveau des divisions de la NACE Rév. 2 et situées dans une région ou deux régions contiguës de niveau NUTS 2 dans un État membre;

E.

considérant que la pandémie de COVID-19, les mesures strictes de confinement mises en œuvre au deuxième trimestre de 2020 en Espagne et les pénuries d’approvisionnement et de matières premières qui en ont résulté ont eu des répercussions négatives sur le secteur des métaux dans le pays;

F.

considérant que, dans la région basque, le secteur des produits métalliques représente 27,4 % de la valeur ajoutée brute de l’industrie (5), tandis que la moyenne de l’UE-28 est de 18,8 % (6);

G.

considérant qu’en 2020 (variation d’une année sur l’autre), la production espagnole a chuté de plus de 50 % dans 18 % des entreprises métallurgiques, le chiffre d’affaires a chuté de plus de 50 % dans 16 % des entreprises et un tiers des entreprises métallurgiques a connu une baisse comprise entre 30 % et 50 % à la fois de la production et du chiffre d’affaires (7);

H.

considérant que, compte tenu de la pandémie de COVID-19 et de ses conséquences sociales et économiques, la Commission a renforcé et souligné le rôle du FEM en tant qu’instrument d’urgence (8) et a autorisé le financement par le FEM des cas directement liés à la pandémie;

I.

considérant que l’Espagne fait état de son respect des recommandations exposées dans le cadre de qualité de l’Union européenne pour l’anticipation des changements et des restructurations (9) et souligne les concepts clés du plan basque de formation professionnelle, de la stratégie basque de l’emploi et du programme «Emplois verts»;

1.

convient avec la Commission que les conditions énoncées à l’article 4, paragraphe 2, point b), du règlement FEM sont remplies et que l’Espagne a droit, au titre dudit règlement, à une contribution financière d’un montant de 1 214 607 EUR, ce qui représente 85 % du coût total de 1 428 950 EUR, comprenant des dépenses de 1 384 950 EUR pour les services personnalisés et 44 000 EUR pour la mise en œuvre du FEM (10);

2.

constate que les autorités espagnoles ont présenté leur demande le 25 juin 2021 et que la Commission a achevé son évaluation le 7 octobre 2021 et l’a communiquée au Parlement le même jour;

3.

relève que la demande concerne au total 491 travailleurs licenciés dont 192 ont été licenciés dans le cadre de licenciements collectifs notifiés aux autorités dans six entreprises (11); note en outre que l’Espagne prévoit que 300 des bénéficiaires éligibles (bénéficiaires visés) participeront aux mesures;

4.

rappelle que les conséquences sociales des licenciements devraient être importantes pour les travailleurs, ainsi que pour l'ensemble de la région basque, où le nombre de chômeurs a augmenté de 25 % entre mars et août 2020 (12), où le chômage de longue durée représentait 55,6 % du chômage total en mai 2021 (3,6 points de pourcentage de plus qu’en janvier 2021) et où les chômeurs ayant un niveau d’enseignement de base ou inférieur représentaient 60,8 %; rappelle également que l’écart salarial entre les hommes et les femmes est de 22,6 % et que le taux d’emploi temporaire est de 25,8 % dans la région basque, soit 11,6 points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l’Union, qui est de 14,2 %;

5.

souligne que la plupart des travailleurs licenciés se trouvent dans la seconde moitié de leur carrière professionnelle et ont un faible niveau de qualification formelle;

6.

relève que l’Espagne a commencé à fournir des services personnalisés aux bénéficiaires visés le 11 juin 2021 et que la période d’éligibilité au bénéfice d’une contribution financière du FEM sera donc comprise entre le 11 juin 2021 et 24 mois après la date d’entrée en vigueur de la décision de financement;

7.

rappelle que les services personnalisés fournis aux travailleurs licenciés et aux indépendants à la suite de la décision comprennent les actions suivantes: des séances de profilage, une orientation professionnelle, une aide à la recherche d’emploi, un soutien et/ou une contribution à la création d’entreprises, à la requalification, au perfectionnement professionnel et à la formation sur le lieu de travail, ainsi que des allocations de participation; il était prévu que les mesures soient conformes à la stratégie espagnole en faveur de l’économie circulaire et que la formation contribue à stimuler le processus de transformation numérique dans l’industrie;

8.

souligne que l’Espagne a commencé à engager des dépenses administratives dès le 1er février 2021 afin de mettre en œuvre l’intervention du FEM et que les dépenses relatives aux activités de préparation, de gestion, d’information et de publicité, de contrôle et de présentation des rapports sont donc éligibles, au titre de la contribution financière du FEM, à compter du 1er février 2021 et pendant 31 mois après la date d’entrée en vigueur de la décision de financement;

9.

se réjouit que l’Espagne ait élaboré l’ensemble coordonné de services personnalisés en concertation avec le partenaires sociaux (13); la participation des partenaires sociaux a été garantie par leur représentation au conseil d’administration de Lanbide, qui se compose de représentants des autorités régionales, des syndicats et des organisations d’employeurs;

10.

salue le fait que l’ensemble coordonné de services personnalisés contribuera à la diffusion des compétences transversales requises à l’ère de l’industrie numérique et dans une économie efficace dans l’utilisation des ressources, conformément à l’article 7, paragraphe 2, du règlement FEM;

11.

rappelle que les actions proposées constituent des mesures actives du marché du travail relevant des actions éligibles énoncées à l’article 7 du règlement FEM et qu’elles ne se substituent pas à des mesures passives de protection sociale;

12.

souligne que les autorités espagnoles ont confirmé que les actions éligibles ne bénéficiaient d’aucune aide provenant d’autres fonds ou instruments financiers de l’Union;

13.

prend note du fait que l’Espagne a indiqué que la contribution financière sera gérée et contrôlée par les organismes qui assurent déjà ces fonctions pour les interventions du Fonds social européen plus;

14.

rappelle que l’aide du FEM ne doit pas se substituer aux actions relevant de la responsabilité des entreprises, en vertu du droit national ou de conventions collectives, ni aux allocations ou aux droits des bénéficiaires de l’aide du FEM, afin de garantir le caractère pleinement additionnel de cette aide;

15.

approuve la décision annexée à la présente résolution;

16.

charge son Président de signer cette décision avec le Président du Conseil et d’en assurer la publication au Journal officiel de l’Union européenne;

17.

charge son Président de transmettre la présente résolution, y compris son annexe, au Conseil et à la Commission.

(1)  JO L 153 du 3.5.2021, p. 48.

(2)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 11.

(3)  JO L 433 I du 22.12.2020, p. 28.

(4)  Auxiliar Troquelería SL, Calderería del Oria, Matricería Deusto, Mecanizados de la Industria Vasca SLU, Taller Mecanizado Pablo López Lacalle SL, Tratamientos Superficiales Iontech SA.

(5)  https://es.statista.com/estadisticas/1220166/porcentaje-del-vab-total-en-espana-por-sector/

(6)  https://www.eustat.eus/elementos/El-32-del-VAB-industrial-esta-generado-por-sectores-de-nivel-tecnologico-alto-o-medio-alto-en-2019/not0018911_c.html

(7)  Report on the economic impact of COVID-19 on the metal sector. October 2020- https://atra.gal/files/noticias/Archivos_3680.pdf

(8)  COM(2020)0442.

(9)  COM(2013)0882.

(10)  Conformément à l’article 7, paragraphe 5, du règlement FEM.

(11)  Auxiliar Troquelería SL, Calderería del Oria, Matricería Deusto, Mecanizados de la Industria Vasca SLU, Taller Mecanizado Pablo López Lacalle SL, Tratamientos Superficiales Iontech SA.

(12)  Avance de los datos del mercado laboral del año 2020 (Aperçu des données sur le marché du travail pour 2020).

(13)  La demande a été approuvée par Lanbide, le service public de l’emploi basque (les partenaires sociaux font partie du comité de gouvernance), le 2 juillet 2021. Des réunions ont également été tenues, le 19 janvier et le 2 février 2021, avec la Federación Vizcaína de Empresas del Metal (fédération des entreprises métallurgiques de Gascogne), l’Asociación de Empresas de Guipúzcoa — ADEGI (association d’entreprises de Guipúzcoa) et la SEA-Empresas Alavesas (associations d’entreprises d’Alava).


ANNEXE

DÉCISION DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL

relative à la mobilisation du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés à la suite d’une demande de l’Espagne — EGF/2021/001 ES/País Vasco metal

(Le texte de la présente annexe n'est pas reproduit étant donné qu'il correspond à l'acte final, la décision (UE) 2021/2159.)


8.6.2022   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 224/159


P9_TA(2021)0475

Convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants: adhésion des Philippines *

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres de l’Union européenne à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion des Philippines à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0359 — C9-0361/2021 — 2021/0178(NLE))

(Consultation)

(2022/C 224/24)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2021)0359),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C9-0361/2021),

vu l’avis de la Cour de justice (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation d’adhésion à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 82 et l’article 114, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0300/2021),

1.

approuve l’autorisation accordée aux États membres de l’Union européenne d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion des Philippines à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


8.6.2022   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 224/160


P9_TA(2021)0476

Convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants: adhésion de la Jamaïque *

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Jamaïque à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0363 — C9-0334/2021 — 2021/0179(NLE))

(Consultation)

(2022/C 224/25)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2021)0363),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C9-0334/2021),

vu l’avis de la Cour de justice (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation d’adhésion à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 82 et l’article 114, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0299/2021),

1.

approuve l’autorisation accordée aux États membres de l’Union européenne d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Jamaïque à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


8.6.2022   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 224/161


P9_TA(2021)0477

Convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants: adhésion de la Bolivie *

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres de l’Union européenne à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Bolivie à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0369 — C9-0336/2021 — 2021/0183(NLE))

(Consultation)

(2022/C 224/26)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2021)0369),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C9-0336/2021),

vu l’avis de la Cour de justice (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation d’adhésion à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 82 et l’article 114, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0307/2021),

1.

approuve l’autorisation accordée aux États membres de l’Union européenne d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Bolivie à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


8.6.2022   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 224/162


P9_TA(2021)0478

Convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants: adhésion du Pakistan *

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres de l’Union européenne à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Pakistan à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0368– C9-0335/2021 — 2021/0182(NLE))

(Consultation)

(2022/C 224/27)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2021)0368),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C9-0335/2021),

vu l’avis de la Cour de justice (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation d’adhésion à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 82 et l’article 114, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0308/2021),

1.

approuve l’autorisation accordée aux États membres de l’Union européenne d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion du Pakistan à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.


8.6.2022   

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Journal officiel de l'Union européenne

C 224/163


P9_TA(2021)0479

Convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants: adhésion de la Tunisie *

Résolution législative du Parlement européen du 25 novembre 2021 sur la proposition de décision du Conseil autorisant les États membres à accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Tunisie à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants (COM(2021)0371 — C9-0337/2021 — 2021/0198(NLE))

(Consultation)

(2022/C 224/28)

Le Parlement européen,

vu la proposition de décision du Conseil (COM(2021)0371),

vu l’article 38, quatrième alinéa, de la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 81, paragraphe 3, ainsi que l’article 218, paragraphe 6, deuxième alinéa, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, conformément auxquels il a été consulté par le Conseil (C9-0337/2021),

vu l’avis de la Cour de justice (1) sur la compétence externe exclusive de l’Union européenne concernant une déclaration d’acceptation d’adhésion à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants,

vu l’article 82 et l’article 114, paragraphe 8, de son règlement intérieur,

vu le rapport de la commission des affaires juridiques (A9-0309/2021),

1.

approuve l’autorisation accordée aux États membres de l’Union européenne d’accepter, dans l’intérêt de l’Union européenne, l’adhésion de la Tunisie à la convention de La Haye de 1980 sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants;

2.

charge son Président de transmettre la position du Parlement au Conseil et à la Commission, ainsi qu’aux gouvernements et aux parlements des États membres et au bureau permanent de la conférence de La Haye de droit international privé.

(1)  Avis de la Cour de justice du 14 octobre 2014, 1/13, ECLI:EU:C:2014:2303.